Deux plaintes déposées en France contre les programmes de surveillance
Pochette sur Prism
Le 10 avril 2015 à 15h12
4 min
Droit
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La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l'Homme (LDH) ont annoncé hier avoir déposé deux plaintes visant à déterminer si les libertés individuelles des citoyens français ont été bafouées au travers de programmes de surveillance américains et français. Deux procédures qui surviennent en pleins débats sur le contesté projet de loi sur le renseignement.
La FIDH et la LDH relancent leur action contre le programme Prism
La première plainte évoquée par la FIDH et la LDH a été déposée le 8 avril dernier devant le tribunal de grande instance de Paris. Il s’agit du prolongement direct de celle déposée en juillet 2013 par les deux associations, au lendemain des premières révélations d’Edward Snowden. À l’époque, il avait été demandé au Parquet de faire toute la lumière sur les implications du programme de surveillance Prism pour les citoyens français (voir notre article).
Sauf que cette fois, il ne s’agit plus d’une plainte à destination du procureur de la République, mais d’une plainte avec constitution de partie civile. Cette procédure distincte permet de saisir directement un juge d'instruction, afin que celui-ci ouvre une information judiciaire, préalable à un éventuel procès.
Les plaignants expliquent avoir décidé de changer de fusil d’épaule « devant l’inaction du Parquet de Paris qui, plus de 18 mois après l’ouverture d’une enquête préliminaire sur ces faits, n’a toujours pas fait connaître les suites qu’il entendait donner à cette affaire ». Contactés à ce sujet il y a quelques semaines, les services du procureur nous avaient effectivement indiqué que l’enquête préliminaire ouverte durant l’été 2013 était « toujours en cours », sans s’étendre davantage...
Le « Prism à la française » également dans le collimateur des deux associations
La deuxième plainte date du 26 décembre 2014. Déposée une nouvelle fois devant le tribunal de grande instance de Paris, elle vise cette fois les activités supposées des services de renseignement français. Sans citer de nom, la FIDH et la LDH évoquent des « informations parues dans la presse en 2013 », selon lequelles « les services de renseignement français auraient procédé à une collecte massive de données, et ce en dehors de tout cadre légal ». Il est difficile ici de ne pas faire le rapprochement avec un article du Monde qui rapportait l’existence, en juillet 2013, d’un programme similaire à Prism.
Pour les deux associations de défense des libertés, ces activités présumées pourraient contrevenir à de nombreuses dispositions du Code pénal, concernant par exemple les atteintes volontaires à l’intimité de la vie privée, la collecte frauduleuse de données à caractère personnel, l’accès et le maintient frauduleux à des systèmes de traitement automatisé de données (terme juridique utilisé pour le piratage informatique). Autant d’infractions qui avaient déjà été visées lors de la plainte déposée en juillet 2013.
Une plainte qui était pourtant « quasiment béton »
« À l’heure où le Parlement français étudie le projet de loi sur le renseignement visant à légaliser des pratiques jusque là totalement illégales qui auraient au contraire mérité d’être sanctionnées, nous considérons qu’il est urgent que la justice française puisse s’emparer de ces atteintes graves aux libertés individuelles » a fait valoir maître Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, au travers d’un communiqué. En 2013, l’intéressé nous expliquait ne pas sous-estimer les « difficultés » inhérentes à une telle action, mais affirmait que « c’est une plainte qui est quasiment béton sur le plan des infractions commises, qui sont certaines. Tous les articles du Code pénal visés sont violés : les intrusions, la collecte de données, l’utilisation des données, l’atteinte à la vie privée, au secret des correspondances... Ce sont des infractions constituées et qui visent des non-Américains ».
Rappelons que la LDH fait partie des organisations ayant appelé à manifester lundi à l’encontre du projet de loi sur le renseignement.
Deux plaintes déposées en France contre les programmes de surveillance
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La FIDH et la LDH relancent leur action contre le programme Prism
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Le « Prism à la française » également dans le collimateur des deux associations
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Une plainte qui était pourtant « quasiment béton »
Commentaires (14)
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Abonnez-vousLe 11/04/2015 à 08h18
le principe est simple :
“n’ayez crainte, TOUT ce que je demande : c’est, juste*, de voter MA Loi” !
* c’est pas grand-chose…l’effort n’est pas surhumain..hein !!! " />
Le 11/04/2015 à 08h31
David contre Goliath.
Avec une fourmi dans le rôle de David.
Le 12/04/2015 à 08h34
Le 12/04/2015 à 11h47
C’est ma quatrième peinte que je dépose
Le 12/04/2015 à 17h18
Quand OVH a évoqué ceci : “Nous avions choisi le Canada, car les lois de ce pays sont proches des nôtres en termes de protection des libertés.” j’ai d’abord cru à une blague et que j’allais m’étouffer…
Un pays qui te demande les mots de passe de tes périphériques au moment de prendre l’avion est un pays respectueux de la “protection des libertés” ? Vraiment ?
Un pays qui fait parti des “Five Eyes” et donc de tous les accords avec les USA de surveillance généralisée (PRISM, Aurora Gold…) et consortium est respectueux de “la protection des libertés ?” Vraiment ?
Non mais là, balancer ça, ils (OVH) nagent en plein délire… Encore ils auraient sorti la Suède, l’Islande, la Suisse… j’aurais compris, car eux sont largement plus respectueux des libertés en ce qui concerne l’Internet, mais le Canada comment dire…
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Le 10/04/2015 à 15h20
très bonne initiative ! J’espère que ça sera pas étouffé sous couvert du secret etc etc …. " />
Le 10/04/2015 à 15h29
ça bouge ENFIN !
c’est bien..il était temps, le Gouv. pensait “que ça passerait : comme une lettre à la Poste” !
Le 10/04/2015 à 16h01
Non mais la Fédération Internationnale des Droits de l’Homme et la Ligue des Droits de l’Homme ne sont que de pauvres exégètes amateurs de mauvaise foi …
Les politiciens, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !
Le 10/04/2015 à 16h10
[quote] Une plainte qui était pourtant « quasiment béton » |/quote]
et qui finira complètement coulée sous le béton.
Le 10/04/2015 à 16h13
Le temps que le jugement puisse se faire, la loi sera promulguée et les juges ne pourront qu’appliquer les dispositions les plus favorables du moment aux accusés.
Ces derniers pourront donner comme justification que « c’était dans le cadre des missions prévues par la nouvelle loi sur le renseignement, mais comme c’est secret défense et que l’agence de contrôle n’était pas encore créée à l’époque… ».
Le 10/04/2015 à 16h47
Si on pouvait améliorer quoi que ce soit par des manifs pacifiques et des plaintes, ca se saurait… Y’a que la guillotine qu’ils comprennent. ALLO !!
Le 10/04/2015 à 18h50
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme (LDH)
Voilà de dangereux individus que les services de renseignement vont se faire un plaisir de traquer jusque dans les chiottes.
Ah ! C’est vrai : comme n’importe quel citoyen en fait.
Le 10/04/2015 à 19h02
Ca sera jugé dans combien d’années ? Et en comptant les éventuels appels et autres recours pour faire durer le plaisir et mettre sur la paille les défenseurs ?
Le 11/04/2015 à 07h16
C’est clair, la loi sera déjà passé comme papa dans maman ou comme papa dans papa (pas de discrimination).
Moi ce qui me choque réellement c’est que ce genre de démarche ne soit pas relayé par le service publique télé??
C’est aberrant.
Par contre à voir le JT de tf1 hier, leur reportage sur une mairie de je sais pas quel village de france qui se fait pirater par des “djihadistes” musulmans pour enchaîner par la sécurité de nos données…………………..
je vous passe la fin du JT ou ils choisissent de faire baisser l’anxiété des francais en leur parlant d’un professeur amateur de video pédopornographie puis un autre suspendu après plus de 40 signalements pour exhibitionnisme. Bon cette fois on a pas eu le droit à l’interview du père terrorisé qui ne veux plus confier ses enfants à l’éducation nationale. Ca s’était pour l’école de Villefontaine mais étant dans une commune voisine des vainqueurs comme ca c’est même pas une caricature.
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Ils roulent pour qui TF1? UMP ou FN, c’est à ce demander