Au Parlement, examen d’un troisième cas de blocage administratif des sites
La guerre des sites
Le 21 octobre 2015 à 08h30
3 min
Droit
Droit
La semaine dernière, les sénateurs ont réintroduit une disposition qui avait été effacée par les députés : la possibilité pour l’autorité administrative de bloquer les sites où est organisé le proxénétisme ou la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle.
Avec le terrorisme et la pédopornographie, c’est donc un nouveau cas de blocage administratif qui est aux portes du Journal officiel. Du moins, si cette proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel franchit un dernier stade de la procédure parlementaire. Le texte, adopté la semaine dernière par les sénateurs, est désormais en commission mixte paritaire, où sept députés et autant de sénateurs devront trouver une version de compromis.
Au Sénat, le gouvernement a tenté de temporiser
Fait notable, le 14 octobre dernier, Pascale Boistard, secrétaire d'État chargée des Droits de la femme, a redit toute l’opposition du gouvernement à un tel blocage. Pourquoi ? Car « il nous semble souhaitable d’attendre, dans un premier temps, que l’efficacité du dispositif de blocage des sites terroristes et pédopornographiques soit évaluée, avant que celui-ci soit étendu à d’autres infractions ».
L’exécutif voudrait donc d’abord jauger les deux premiers cas de blocage qu’il a soutenus, avant d’étendre davantage cette mesure. Chantal Jouanno s’y est toutefois opposée. « Bien souvent la traite des êtres humains contribue au financement du terrorisme » a exposé la sénatrice UDI, auteure de l’amendement finalement adopté. « Boko Haram en est probablement le meilleur exemple. (...) il existe une totale convergence entre les réseaux de traite et les réseaux terroristes. En conséquence, ces mesures sont bel et bien complémentaires. »
Délicate qualification des faits
Jean-Claude Requier, sénateur RDSE, s’est montré « dubitatif » notamment quant aux éléments caractéristiques qui justifieront le blocage : « Comment distinguer la prostitution des échanges volontaires ? (…) Certaines personnes sont mariées. Il faut aussi prendre en compte les pratiques échangistes. Où commence, où s’arrête la prostitution ? »
Et celui-ci d’anticiper : « Certaines personnes passeront par l’intermédiaire des rencontres volontaires pour cacher des faits de prostitution ». En d’autres termes, si la pédopornographie est d’une illicéité évidente, n’ouvrant que rarement la porte au questionnement, la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle ou le proxénétisme n’est pas simple à qualifier et devrait, de ce fait, exiger l’intervention d’un juge.
La position du Conseil constitutionnel
C’est d’ailleurs ce que peu ou prou disait le Conseil constitutionnel lorsqu’il a eu à commenter sa décision LCEN en 2004 : « La caractérisation d’un message illicite peut se révéler délicate, même pour un juriste. » Voilà pourquoi La Quadrature du Net a dénoncé la semaine dernière un nouveau cas d’ « extrajudiciarisation du Net et un nouveau recul pour la liberté d'expression », compte tenu notamment des risques de surblocage.
À l’occasion de l’examen de la LOPPSI, le même juge suprême avait autorisé exceptionnellement le blocage administratif des sites pédopornographiques, en faisant savoir, toujours dans ses commentaires, qu’il n’ouvrirait que très difficilement la porte à d’autres hypothèses. La loi contre le terrorisme, qui a prévu le deuxième cas de blocage administratif, a malheureusement échappé à son contrôle. On ne sait pas encore si la proposition de loi sur la prostitution lui sera déférée, en cas d'adoption par le Parlement.
Au Parlement, examen d’un troisième cas de blocage administratif des sites
-
Au Sénat, le gouvernement a tenté de temporiser
-
Délicate qualification des faits
-
La position du Conseil constitutionnel
Commentaires (33)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 21/10/2015 à 12h35
une autre solution : il supervise, le tout en etant dans une cage (en acier trempé bien épais bien sur), il va mourir avant de s’en libérer.
Le 21/10/2015 à 12h41
Le 21/10/2015 à 12h46
celui charger de superviser, tu suis pas " />
Je propose donc une autre solution pour etre sur qu’il y passe. Et bien sur totalement a poil dans la cage qu’il cache rien pour couper les barreaux. Mais de toute facon, si c’est un ou une stérile, en étant seul, il est pas près de repeupler la planète
Le 21/10/2015 à 13h25
Le 21/10/2015 à 14h07
Le 21/10/2015 à 10h04
Le 21/10/2015 à 10h06
juste 2-3 pelés, pas sur qu’ils arrivent a construire le matos nécessaire. Oui, faut avant détruire une bonne partie des infrastructures pour pas que des petits malins s’en sortent et puissent tout rebâtir " />
Le 21/10/2015 à 10h22
Le 21/10/2015 à 10h26
surement, mais tu fabriqueras pas une machine a cloner a partir de deux bouts de bois et un silex " />
Le 21/10/2015 à 10h28
Le 21/10/2015 à 10h30
parce que tu ne prends pas ceux qui ont le potentiel pour
Le 21/10/2015 à 10h47
Gouv.fr est un bon exemple avec des techniques de racolage avancées. Mangez 3 pommes, buvez un jus de fruit, j’aime la viande, etc…
Il est puissant le lobbying des proxenètes industriel
Le 21/10/2015 à 10h52
Le 21/10/2015 à 11h04
Fait gaffe, ce mec dans 2 ans il construit une central à fission nucléaire et dans 3 il sera à la fusion. Bon, on peut espérer que dans 6ans, il aura trouvé un moyen fiable de voyager dans l’espace en toute autonomie.
Le 21/10/2015 à 11h16
Connor macleod a déjà fait tout ça, il vient du passé à déjà vécu dans le futur (sans prendre une ride), a sauvé la terre du trou dans la couche d’ozone, et à la fin il ne reste que lui.
" />
oups me suis trompé de film dans l’espace temps" />
Le 21/10/2015 à 11h22
Le 21/10/2015 à 11h41
“Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des Droits de la femme”
Le 21/10/2015 à 11h45
Le 21/10/2015 à 12h27
ils veulent bloquer les sites de “traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle.”
Alors ils vont fermer tous les sites de rencontres ?
Ce sont bien des types qui se font de l’argent sur les relations sexuelles des autres : de vrais proxos. " />
Le 21/10/2015 à 12h29
Le 21/10/2015 à 12h33
Le 21/10/2015 à 08h39
« Bien souvent la traite des êtres humains contribue au financement du terrorisme »
Le nombre de trucs qui financent le terrorisme….
On devrait essayer tiens ^^ Ca a l’air tellement rentable que je suis sur que la dette serait remboursée en qq mois ^^
Comment ca non ? " />
Le 21/10/2015 à 08h45
tiens, encore un argumentum in terrorem pour justifier une censure.
Le 21/10/2015 à 09h05
Le 21/10/2015 à 09h07
“Bien souvent, les réseaux sociaux permettent aux jeunes d’entrer en contact avec les organisations terroristes.”" />
Bloquons les réseaux sociaux " />
Le 21/10/2015 à 09h08
Le 21/10/2015 à 09h19
Mais jusqu’où s’arrêteront-ils…?
" />
Le 21/10/2015 à 09h40
Le 21/10/2015 à 09h45
Le 21/10/2015 à 09h53
j’attends que tu fasses le premier pas " />
Le 21/10/2015 à 09h56
Le 21/10/2015 à 10h00
on prend des hommes et femmes stériles pour controler que tout se passe bien, comme ca on est sur que l’espèce ne reviendra pas " />
Le 21/10/2015 à 10h03
Hum, pendant la guerre en Libye qui c’est-y qui a fourni moult missiles, armements lourdsà des types qui se sont ralliés à al quaïda par la suite pour renverser le tyran kadhafi ? mmmmhhhhh on commence par mettre qui en taule ?