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Genre, âge, handicap : l’accès à l’IA maintient les inégalités

Mais qui l'eût cru

Genre, âge, handicap : l’accès à l’IA maintient les inégalités

Hanna Barakat + AIxDESIGN & Archival Images of AI / Better Images of AI / Frontier Models 3 / CC-BY 4.0

Au travail, l’accès à l’IA est loin d’être le même selon l’âge, le genre ou la situation de validité ou de handicap des employés.

Le 17 décembre à 17h00

Quels sont les effets concrets de l’intelligence artificielle sur l’emploi ? Ces derniers sont-ils également répartis à travers la population ? Depuis la sortie des modèles génératifs, les tentatives d’estimation des impacts de ce champ technologique sur le travail (ou sur son déplacement) sont légion.

Dans la récente étude « Comprendre la pénurie de talents : IA et équité » (.pdf), le groupe Randstad s’est intéressé à la mesure dans laquelle différents groupes de travailleurs avaient ou non accès à l’intelligence artificielle au travail, en interrogeant 12 000 personnes dans 15 pays et en analysant trois millions de profils professionnels.

Si elle constate une hausse de l’usage de l’IA au travail (de 33 % des personnes interrogées en 2023 à 42 % en 2024), il est très inégalement réparti en fonction du genre (47 % des hommes l’utilisent pour résoudre des problèmes au travail contre 37 % des femmes), de l’âge ou du handicap.

Genre et âge, deux facteurs très différenciants

Sans grande surprise, si l’on considère les tendances générales en informatique, interroger les travailleuses et travailleurs sur leur rapport à l’IA produit des réponses très différenciées en fonction du genre. Outre l’usage qu’ils en font, 71 % des hommes mentionnent ainsi des compétences en IA dans leur profil professionnel, contre 29 % des femmes.

À l’exception de l’Inde, où elles sont plus nombreuses (73 %) que les hommes (67 %) à déclarer avoir reçu des opportunités de formation pour utiliser l’IA, les femmes semblent par ailleurs moins poussées que leurs collègues à se tourner vers ces outils. Sur le panel interrogé, 38 % des hommes déclarent se voir proposer des formations par leurs employeurs contre 33 % des femmes.

"Comprendre la pénurie de talents : IA et équité", Randstad, 2024

En termes d’âge, les écarts sont de nouveau très nets. Chez les plus jeunes (la génération Z englobant largement, ici, les personnes âgées de 12 à 27 ans, et les millenials, celles âgées de 28 à 43 ans), près d’une personne sur deux déclare utiliser de l’IA au travail, contre moins d’un tiers des personnes nées avant 1964 (60 ans et plus).

La génération Z est aussi la plus intéressée, puisque quasiment deux sur trois de ses membres interrogés déclarent se former à ces nouveaux outils en dehors du travail, contre à peine plus d’un baby-boomer sur quatre. Une variabilité qui s’explique notamment par les avantages perçus de ce type de technologies dans le monde du travail, loin d’être évidents pour les plus âgés.

"Comprendre la pénurie de talents : IA et équité", Randstad, 2024

L’IA, moteur d’inclusion… ou l’inverse

Le rapport de Randstad se penche aussi sur l’utilité de l’intelligence artificielle en termes de handicap. Elle souligne, sur une tonalité optimiste, que relativement plus de personnes en situation de handicap (55 % des interrogés) recourent à l’IA pour régler des problématiques de travail, contre 39 % des personnes valides. Les types de handicaps considérés ne sont pas précisés.

La demande d’accessibilité des outils déployés est néanmoins réelle, et particulièrement prononcée chez les usagers les plus jeunes. 



"Comprendre la pénurie de talents : IA et équité", Randstad, 2024

Rappelons par ailleurs que le déploiement de ces systèmes participe en partie au problème de pénurie de talents que leurs constructeurs déclarent régulièrement aider à résoudre. Un travail au long terme du programme européen FINDHR montre par exemple que, loin d’aider les services de recrutement à les repérer, le déploiement de systèmes automatisés dans les ressources humaines participe à cacher certains profils susceptibles de correspondre aux postes à pourvoir.

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  • Genre et âge, deux facteurs très différenciants

  • L’IA, moteur d’inclusion… ou l’inverse

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