La licorne allemande (créée à Cologne) a décidé d’étendre sa présence aux États-Unis, en créant un hub technologique à New York. Dans un communiqué, le spécialiste de la traduction automatique indique que la structure servira de « ressource clé pour répondre à la demande croissante que connaissent ses outils de traduction et de rédaction IA de pointe ».

La société compte un nombre croissant de clients américains, comme Coursera, Morningstar ou Zendesk. Ce ne seront d’ailleurs pas les premiers locaux de l’entreprise outre-Atlantique, puisqu’elle a ouvert des bureaux à Austin (Texas) au début de l’année.

Contrairement aux bureaux texans cependant, le hub a une vocation de centre technologique. L’entreprise dit vouloir profiter de « la diversité et l’expertise technologique du vivier de talents présents à New York ». Elle annonce le recrutement « actif » de spécialistes produit et d’ingénieurs.

« Ce pôle technologique nous permettra de nous concentrer sur le développement et la conception de produits, pour nous donner les moyens de fournir des solutions d’IA linguistique de pointe qui aideront nos clients à se développer à l’international », a déclaré Jarek Kutylowski, directeur et fondateur de DeepL.

La société annonce en outre l’arrivée de deux nouvelles têtes au sommet de l'organigramme : Sebastian Enderlein comme directeur technique et Steve Rotter en tant que directeur marketing.

Née aux États-Unis, mais immatriculée en France depuis juillet 2023, la startup Poolside a annoncé mercredi un nouveau tour de table de 500 millions de dollars. Les fonds ainsi réunis doivent lui permettre d'accélérer le développement de ses grands modèles de langage spécialisés dans la génération de code et la réponse automatisée aux problématiques des développeurs.

Fondée par l'Américain Jason Warner, ancien CTO chez GitHub ayant notamment planché sur Copilot, et le Hollandais Eiso Kant, Poolside est sortie de l'ombre début 2023, avec une première levée de fonds d'amorçage de 126 millions de dollars. Révélée à l'époque par Sifted, l'opération associait principalement des investisseurs français : Xavier Niel, mais aussi Rodolphe Saadé (CMA-CGM) ou le fonds Motier de la famille Houzé (Galeries Lafayette).

Pour cette série B (deuxième tour de table d'une startup en phase de développement), et alors qu'entre-temps Poolside a traversé l’Atlantique pour se domicilier à Paris, c'est à des fonds américains que la startup s'adosse. Les 500 millions de dollars proviennent en effet d'un attelage emmené par le fonds Bain Capital, avec le concours des structures d'investissement de NVIDIA, HSBC et eBay, ainsi que celui du fonds DST Global.

D'après Bloomberg, qui avait révélé les préparatifs de cette levée de fonds, l'opération valorise Poolside aux alentours de 3 milliards de dollars, alors même que la startup n'a toujours pas ouvert les accès à son premier produit commercial.

Les deux fondateurs ont célébré cette levée de fonds au travers d'un billet de blog dans lequel ils affirment leur confiance dans la capacité collective du secteur de la tech à développer prochainement de véritables intelligences artificielles générales (IAG),

« De notre point de vue, l’intelligence artificielle générale aurait déjà été atteinte dans un monde où les données et les calculs sont illimités. C'est en raison de ces limitations en matière de données et de calculs que nous pensons que le développement logiciel sera le premier secteur à impact économique majeur dans lequel nous verrons l’IA atteindre et dépasser les capacités humaines », clament les deux fondateurs.

En attendant l'éventuelle conclusion de cette course à l'armement, récemment dénoncée par des chercheurs, Poolside élabore des modèles dits de fondation, sur lesquels les entreprises clientes doivent pouvoir venir construire leurs propres outils génératifs dédiés à la production de code et à la manipulation de données.

Cette annonce intervient alors qu'OpenAI vient de boucler son propre tour de table, d'un montant de 6,6 milliards de dollars.

Alors que son patron argumente en faveur de modèles toujours plus gros – logique contestée par plusieurs scientifiques – OpenAI a officialisé un nouveau tour de table de 6,6 milliards de dollars, qui porte sa valorisation à 157 milliards de dollars (142 milliards d’euros).

Le montant doit lui permettre de poursuivre ses investissements, alors que l’entreprise prévoit des pertes colossales (de 5 milliards de dollars) pour 2024.

La valorisation, elle, s’élève à 40 fois son chiffre d’affaires, que la société estime à 3,7 milliards de dollars pour 2024 – elle prévoit 11,6 milliards de dollars pour 2025.

Menée par Thrive Capital, l’opération se déroule au milieu de rumeurs de restructuration de la start-up, historiquement créée comme une entreprise à but non lucratif. 
D’après Axios, ce tour de financement implique même qu’OpenAI devienne une entreprise à but lucratif dans les deux ans, faute de quoi les investisseurs pourraient demander à récupérer leur mise.

La société a par ailleurs demandé à ses investisseurs de ne pas financer ses concurrents, comme Anthropic ou xAI, rapporte le Financial Times.