Ubisoft démarche de nouveaux investisseurs pour contrer Vivendi
Argent trop cher
Le 26 février 2016 à 08h30
3 min
Économie
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Vivendi ayant fait passer son offensive à la vitesse supérieure en lançant une OPA sur Gameloft, Ubisoft se voit obligé de répliquer. Cette semaine, Yves Guillemot, le PDG de l'éditeur, a ainsi commencé à démarcher des investisseurs prêts à barrer la route de Vincent Bolloré.
Lors de la présentation de sa stratégie pour 2019 aux actionnaires d'Ubisoft, la direction du groupe a été très claire quant à ses intentions vis-à-vis de Vivendi. Yves Guillemot n'attend ainsi aucune synergie significative avec le géant français des médias et ne voit donc pas d'un très bon œil la tentative de prise de contrôle hostile qui se déroule en ce moment.
À la recherche du chevalier blanc
Cette semaine, le dirigeant était en déplacement au Canada, notamment afin de serrer quelques mains dont celle de Justin Trudeau, l'actuel premier ministre du pays, dans les locaux d'Ubisoft Montréal. Mais ce n'est pas la seule rencontre qu'il a organisée pour l'occasion, affirme le quotidien national The Globe And Mail.
.@UbisoftMTL employs more than 2600 people. Thanks for today's visit & discussions on the future of the industry. pic.twitter.com/ireORiyIdp
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 25 février 2016
Yves Guillemot a surtout profité de sa venue à Montréal et alentours pour rencontrer des investisseurs potentiels, prêts à soutenir sa stratégie face à Vivendi. « Nous voulons augmenter le nombre d'actionnaires canadiens d'Ubisoft afin d'avoir un meilleur contrôle de notre capital », a-t-il ainsi assuré à nos confrères. Seulement, l'éditeur n'a pas énormément de temps devant lui pour construire un barrage efficace.
Une course contre la montre
L'entrepreneur breton estime ainsi qu'il a besoin d'avoir au moins 50 % des votes de son côté pour bloquer toute offensive de Vivendi lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires en septembre. Il est prévu qu'un à deux nouveaux sièges soient ouverts au conseil d'administration de l'entreprise et Yves Guillemot ne voudrait pas que Vivendi parvienne à s'y inviter.
Pour l'heure, l'ensemble de la famille du fondateur dispose de 16 % des droits de vote, tandis que les fonds Blackrock et Fidelity, qui rassemblent conjointement 15 % du capital assurent être du côté de la fratrie. De son côté, Vivendi dispose de 14,9 % du capital de l'éditeur soit environ 12 % de ses droits de vote, et continue de grimper semaine après semaine.
Gameloft, un premier revers pour Vivendi
Signalons enfin que si jusqu'ici l'offensive de Vivendi sur les deux entreprises fondées par les frères Guillemot se déroulait sans encombre, le plan de Vincent Bolloré a connu un premier couac. L'OPA lancée sur Gameloft ne semble en effet pas se passer comme prévu.
Vivendi espérait en effet pouvoir racheter une bonne partie des actions de l'entreprise au prix de 6 euros l'unité, soit une prime d'environ 10 % par rapport au cours en vigueur la veille de l'offre. Le lendemain, le cours de Gameloft dépassait la barre des 7 euros, faisant ainsi perdre tout intérêt à la proposition du géant des médias.
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Gameloft, un premier revers pour Vivendi
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 26/02/2016 à 08h41
Je m’y connais pas en bourse, mais si un gros investisseur dit je vous achète vos actions à X +10%, tout le monde comprend que la valeur de l’action est supérieur à X+10% au yeux de l’investisseur.
Ils font monter le prix de l’action ( en simplement refusant de vendre) pour voir jusqu’à combien le gros investisseur est prêt à mettre ( et donc se faire un max de blé sur l’OPA).
ça me parait la réaction classique (et normal) à ce genre de chose non ?
Le 26/02/2016 à 08h46
Oui mais ça permet aussi à ceux qui veulent vendre leurs actions sans trop perdre/ en faisant une petite marge de le faire.
Il faut voir le cours de l’action je pense sur plusieurs mois pour voir si ça vaut le coup.
Si tu as acheté l’action le 12⁄02 oui, si tu l’as acheté entre octobre et decembre 2015 alors non. Tout dépend donc du prix d’achat et de la vision que tu as du futur avec/sans vivendi pour cette boite.
Désolé si je ne suis pas clair.
Le 26/02/2016 à 08h50
Oui et non, en faite, pour qu’une OPA réussisse il ne nécessite de posséder à terme seulement 50% (51% ?) des actions et ce en comptant les actions déjà acquises. Du coup, soit en tant qu’actionnaire, tu paries soit sur l’augmentation de la valeur, soit tu vends tout de suite avec un taux avantageux assuré.
Le 26/02/2016 à 08h57
et si tout ça n’était que du teasing pour le prochain jeu Ubisoft qui serait un jeu de combats en bourse ? " />
Le 26/02/2016 à 08h59
Le 26/02/2016 à 09h01
Le 26/02/2016 à 09h03
Il faudra sauter du haut de chaque grande place boursière comme à la grande époque pour débloquer la zone ?
Le 26/02/2016 à 09h03
Le but est de prendre la place de Drahi " />
Le 26/02/2016 à 09h15
Le 26/02/2016 à 09h17
Et en New game + tu dois le faire en gardant ton amour propre, intégrité et principes xD
Le 26/02/2016 à 09h22
Le 26/02/2016 à 09h26
Le 26/02/2016 à 11h40
Comment ça se fait dans la pratique ? L’investisseur doit proposer un pourcentage minimum en plus de la valeur des actions ? Ou juste à la valeur actuelle de l’action ?
Le 26/02/2016 à 13h17
Le 26/02/2016 à 13h18
un petit Kickstarter pour les Guillemot ?
trêve de plaisanteries, c’était une boite que j’aimais bien avec les débuts d’ Assassin’s creed / SplinterCell / Far cry mais elle part en couille maintenant
Le 26/02/2016 à 13h34
Le 26/02/2016 à 13h44
Le 26/02/2016 à 13h48
La règlementation a changé, le seuil est à 30 % depuis quelques années, et c’est justement pour ça que Vivendi a du lancer son OPA.
Le 26/02/2016 à 16h17
Ubisoft devrait faire appel à Chuck Norris, Bolloré risque de le sentir passer le High Kick " />
Le 26/02/2016 à 16h40
Merci " /> Par contre ça ne répond pas à ma question sur le montant légal de l’offre obligatoire quand on atteint ce seuil " />
Le 26/02/2016 à 16h45
” le prix proposé par l’initiateur doit être au moins égal au prix le plus élevé payé par lui au cours des douze derniers mois. L’AMF peut demander ou autoriser une modification du prix dans certains cas.”
Source(pdf)