Aux parlementaires, Bouygues Telecom et SFR annoncent leur stratégie pour l’avenir
Des réseaux, des box et des contenus
Le 09 juin 2016 à 07h10
10 min
Internet
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Bouygues Telecom et SFR étaient les invités des députés et sénateurs pour parler du marché, de leur stratégie et de quelques sujets qui fâchent. Quand Bouygues Telecom se voit (enfin) pérenne, SFR mise sur ses propres réseaux pour dominer le marché, quitte à désapprouver les initiatives publiques.
À quelques heures d'intervalle, Bouygues Telecom était écouté par les députés et Patrick Drahi, propriétaire de SFR, par les sénateurs. Deux auditions sur des sujets proches, mais avec des visions parfois aux antipodes sur un marché qui se remet doucement de ses derniers mouvements, et avance au pas de course sur le très haut débit fixe et mobile.
Du côté de Bouygues Telecom, le principal sujet pour Olivier Roussat était le retour au vert de la société au premier trimestre. Après le rachat manqué par Orange et un bon premier trimestre, l'entreprise s'estime pérenne après une longue traversée du désert. « Le chiffre d'affaires mobile est revenu en croissance, après 20 trimestres consécutifs de baisse », pour revenir au niveau de début 2010, targue le PDG de l'opérateur. Celui-ci a gagné 240 0000 clients mobiles et 71 000 clients fixes, rappelle-t-il.
La concentration n'est pas pour demain
Si Bouygues Telecom se dit pérenne, c'est dans un marché constant. « Je pense que le marché est durablement structuré à quatre opérateurs » affirme le dirigeant, pour qui cette situation est soutenable. Il rappelle d'ailleurs que les autorités européennes poussent pour maintenir le nombre d'opérateurs dans chaque pays, même en cas de rachat de ou fusion.
Après sa restructuration, l'état de santé de Bouygues Telecom permet à l'entreprise « de faire face à ses différents engagements », insiste-t-il. Il tient d'ailleurs à rappeler que, malgré le rachat manqué par Orange, Bouygues Telecom n'était pas volontairement à vendre.
Roussat en profite pour revenir brièvement sur les négociations du début d'année, qui ont capoté suite à un désaccord entre les parties prenantes. « Il y a eu, dans les quatre acteurs dans la discussion, un acteur qui demandait des conditions qui rendaient les choses impossibles » résume-t-il. Une pique à Free, qui a été régulièrement accusé lors des négociations d'avoir eu des demandes trop importantes pour ce qu'il était prêt à engager.
De son côté, SFR ne voit pas forcément le marché à quatre perdurer pendant une décennie. Il ne compte pas non plus précipiter un retour à trois acteurs nationaux. « La consolidation dans le secteur des télécoms n'est pas indispensable à mon entreprise » lance-t-il. Selon lui, SFR se voit numéro un ou deux du marché (avec actuellement près d'un tiers de ses revenus), et voit peu de risques de passer troisième ou quatrième.
Le propriétaire de SFR regrette d'ailleurs la situation autour de Bouygues Telecom, qu'il avait souhaité racheter. Pour lui, le rachat par Orange était impossible, même si l'État s'y montrait positif. Un luxe qu'il n'aurait pas eu dans sa tentative. « Quand l'État ne veut pas, ce n'est pas la peine d'insister » note-t-il, estimant que l'affaire aurait été réglée en trois mois s'il avait pu tenter lui-même de racheter la filiale de Bouygues.
Bouygues mutualise pour réduire ses coûts
Pour Bouygues Telecom, l'heure est au très haut débit et des offres à bas coût, via des coinvestissements... Même si les forfaits B&You ont récemment subi une hausse de prix. Sur le mobile, donc, cela se traduit par « Crozon », le projet de réseau mutualisé sur 58 % de la population avec SFR, qui doit être finalisé en 2018. Pour Olivier Roussat, cela « nous permet d'apporter la 4G beaucoup plus loin », pour un coût divisé par deux. La cible est claire : Orange.
« Nous allons mettre 40 % de sites supplémentaires sur le réseau Bouygues Telecom, de la fin de l'an dernier au début 2018. L'objectif que nous nous sommes fixé est d'être présents dans toutes les communes où Orange est actuellement présent. Nous y consacrons des centaines de millions d'euros » vante Olivier Roussat, qui rappelle que cela amènera deux nouveaux opérateurs (Bouygues Telecom et SFR) dans des zones avant réservées à Orange.
Sur le fixe, l'opérateur ne déploie pas en propre de fibre optique, mais finance les investissements de SFR en zone très dense et d'Orange en zone moins dense, dont il obtient une partie des prises. Cela tout en louant le réseau câble de SFR (voir notre analyse). L'idée est de pouvoir proposer des offres à bas prix sur l'ADSL et la fibre.
Le choix d'une box Android standardisée (la Bbox Miami) y contribue. « On a fait le choix d'une box complètement sous Android, qui est le moyen pour nous d'apporter le plus d'innovation possible. [...] Une box Android était le moyen pour nous d'abaisser considérablement le coût de production d'une box, et de permettre d'avoir des offres à 20 euros » détaille le patron de Bouygues Telecom.
Pour Patrick Drahi, qui a multiplié les rachats à l'étranger, « ce n'est pas bon de brader les prix sur son marché domestique, cela empêche l'expansion à l'international ». Cela alors que le revenu moyen par abonné a atteint un bas historique, et que les promotions sont encore récurrentes chez l'opérateur, notamment via sa marque RED.
Pour Drahi, SFR a bien repris ses investissements
Patrick Drahi a des mots durs pour la société qu'il a acquise. Il dit par exemple avoir « trouvé un réseau sous-investi ». En un an, il a pu diviser par deux le coût d'un déploiement, tout en le multipliant par trois les investissements. Il indique ainsi avoir doublé la couverture 4G pour passer de 33 % à 65 % de la population, pour un investissement passé de 1,4 à 2,3 milliards d'euros en un an.
Surtout, Drahi continue de vanter son « avance considérable » sur la « fibre » face à Orange, mélangeant toujours son réseau FTTH (fibre jusqu'à l'abonné) et son réseau câble. « Le débat cable-fibre n'existe qu'en France. Ce qui compte, c'est le débit qu'on apporte à l'abonné » estime-t-il. Cela alors que l'entreprise a renommé ses offres « fibre » en offres « très haut débit », dans un énième chamboulement de sa grille, pour se conformer à un arrêté de Bercy sur cette appellation. Rappelons que les offres câble sont limitées techniquement face à la fibre, notamment en débit montant.
D'ailleurs, « le plan fibre ne me convient pas », lance le patron. « Le déploiement de la fibre ne s'est pas fait parce que le gouvernement a voulu lancer un plan fibre » rappelle-t-il à juste titre, qui attribue ce mouvement au poids de son propre réseau très haut débit (câble). Reste que la structure actuelle du marché a bel et bien été aidée par les choix politiques de ces dernières années, comme nous l'analysions il y a quelques mois.
SFR ne veut pas aller sur les réseaux d'autres opérateurs
Dans ce domaine, la position de Patrick Drahi est claire : « Je ne veux pas être locataire des réseaux des autres, même de la puissance publique ». En clair, SFR n'est pas prêt d'arriver sur les réseaux d'initiative publique qu'il ne construit pas, soit aujourd'hui la grande majorité d'entre eux. Pour rappel, ceux-ci doivent amener le très haut débit aux 43 % de la population que les opérateurs nationaux ne fibreront pas en propre, cela via des financements publics.
SFR se dit même plutôt prêt à racheter des réseaux de collectivités, plutôt que d'y fournir ses box. Un discours qui tranche avec la doxa du gouvernement, qui compte justement tout faire pour amener les FAI nationaux sur ces nouveaux réseaux publics. De même, SFR ne souhaite pas louer son réseau à Orange en zone moins dense (villes de taille moyenne), qu'il couvre aux deux tiers. SFR veut pouvoir déployer dans les zones où Orange propose de la fibre, quitte à faire doublon. De quoi briser les accords passés jusqu'à présent.
En contrepartie, « SFR sera très actif sur les nouveaux appels à candidatures sur les réseaux d'initiative publique », pour les construire lui-même. D'ailleurs, « si on est présent sur les RIP, c'est pour être premiers », lance encore Drahi.
En contraste, Bouygues Telecom insiste sur la difficulté de financer un réseau fibre sur toute la France... Déjà que les opérateurs peinent à la couvrir entièrement sur le mobile. « Ayons bien à l'esprit que le déploiement de la fibre dans une commune est infiniment plus coûteux que la pose d'un pylône » estime Olivier Roussat, pour qui la fibre pour tous n'arrivera simplement pas. Déployer la fibre dans un village de quelques centaines d'habitants « coûte une fortune » insiste-t-il.
Bouygues semble plus enthousiaste à propos de la 4G dans ces zones, qui pourrait se traduire par de la 4G fixe pour l'opérateur. Reste que l'opérateur commercialisera les réseaux d'initiative publique en zones rurales construits par Axione (une autre filiale du groupe Bouygues) d'ici la fin de l'année. Pour ensuite fournir leurs offres sur d'autres réseaux. Une nouveauté importante, alors que la séparation des deux entités était consacrée jusqu'ici.
Drahi dit sauver la presse, mais refuse de parler TVA
Reste le sujet de SFR Presse, l'éléphant dans la pièce sur lequel Drahi s'est montré sur la défensive. Alain Duran, sénateur de l'Ariège, a ainsi rapidement posé la question qui fâche : celle de l'application d'une TVA à 2,1 % (celle de la presse) sur une partie des abonnements du groupe, qui a produit des factures à TVA négative le mois dernier (voir notre enquête). Le parlementaire se demande simplement si cette pratique ne risque pas de faire perdre de l'argent à l'État français. La réponse de Drahi ne viendra jamais.
Pendant son audition, le propriétaire d'Altice s'est défendu de toute ingérence dans les contenus. Mieux même : il a sauvé ces titres sans demander de contrepartie. « Je suis très fier de ce que j'ai fait pour la presse. J'ai trouvé un modèle économique en l'intégrant dans un groupe télécom » a-t-il déclaré. Il affirme que ces titres, dont Libération et L'Express, « sont vus tous les matins par des centaines de milliers de personnes, plutôt que quelques milliers ».
Il explique qu'il numérise ces titres, en les amenant vers la vidéo, plutôt que vers l'écrit auquel il ne voit pas d'avenir seul. En clair, il mise sur la « télévision », ce qui explique le rapprochement des titres écrits et des télévisions du groupe (BFM) dans une même enceinte.
Face à cela, Bouygues Telecom se vante d'être l'acteur le plus ouvert du marché. « Nous sommes absolument aux antipodes de cette approche, bien qu'ayant TF1 au sein du groupe Bouygues. Nous ne pensons pas qu'une approche fermée soit fermée, mais que nos clients doivent avoir le choix de regarder ou de lire ce qu'ils souhaitent » a taclé Olivier Roussat.
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Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 11/06/2016 à 08h55
P Drahi obéit strictement à la réglementation européenne (débit en réception supérieur à 30Mb/s = THD). Il y a seulement en France, un Etat qui souhaite priviléger “La Fibre” de son poulain Orange et qui a peur du 2e réseau national français SFR (et 1er réseau THD) qui appartient à un électron libre P Drahi, installé en Suisse, avec une holding personnelle à Guernesey, et une maison-mère installée en Nederlanden (Pays-bas).
Le 11/06/2016 à 09h03
C’est vrai aussi que NC-SFR abuse (ou abusait) du terme “fibre” et fait (faisait) un amalgame dans sa communication commerciale entre fibre FttH et fibre-câble à terminaison coaxiale.
Finalement la réglementation de l’ARCEP rend la com’ de SFR plus claire, et peut-être même que ça assainira la com’ de SFR (ce qui pourrait éventuellement être bénéfique pour la marque, qui sait).
Le 11/06/2016 à 11h36
La réglementation actuelle est totalement inadaptée : 30 mbps en download, ce n’est plus du tout du très haut débit mais juste du haut débit de nos jours (pas mal de VDSL2 font mieux) et 1 mbps en upload est tout aussi mauvais que de nombreux ADSL et dépassé par tous les VDSL.
C’est totalement inadapté pour la vidéoconférence, le streaming twitch et même pour envoyer ses photos vers photobox et cie. (le THD devrait être redéfini à 100⁄20 voire à 100⁄40 mbps mais ça ferait trop chuter les chiffres de Drahi)
De plus le terme fibre est totalement mensonger, le câble modernisé (FTTLA) est performant, alors autant l’appeler pour ce qu’il est.
Après, c’est sûr que le plan fibre est très mal fait, à part pour renouveler le monopole d’Orange, c’est regrettable, il y avait tant d’occasions de favoriser les opérateurs alternatifs qui proposent un vrai internet.
Le 11/06/2016 à 13h49
“La réglementation actuelle est totalement inadaptée”
Autrement dit, si tu veux t’abonner à des bouquets de chaînes TV, abonne-toi au câble ou au satellite. Si tu veux échanger sur un bon réseau télécom (téléphone, transmission de données réception-émission), abonne-toi à la fibre jusqu’au logement. Et si tu veux seulement du web-mail, abonne-toi à une offre DSL ou 4G (même si les débits théoriques peuvent être prometteurs).
Le 11/06/2016 à 14h06
Ceci-dit, quand l’Union européenne parle de THD en incluant les technologies du câble, du VDSL, de la 4G, du satellite, elle évite le sujet des débits symétriques qui facilite les échanges numériques et elle se laisse une marge de manoeuvre pour couvrir les zones difficilement raccordables par des réseaux terrestres (zones montagneuses, îles, etc).
Par exemple, le Plan France THD avait l’ambition de couvrir en THD 100% du territoire français en 10 ans (2012-2022).
Le 13/06/2016 à 08h49
Tout à fait puisque dans le cadre du débit symétrique, on peut aussi inclure les offres de communication satellite qui elles sont très fortement asymétriques.
Mais quand tu n’ as que de l’ adsl avec un débit faible ou instable, tu t’ en fous de la symétrie des débits. Parce qu’ en général tu n’ as pas d’autre choix.
Soit tu peux t’ abonner au cable si ta commune est fibrée par le plan cable soit tu es condamné à t’ acheter un abonnement satellite avec tous les couts que cela comporte genre parabole et +.
Après le cable a des défauts autres que ceux évoqués.
Je pense que son enfouissement a quelques soucis de mauvais choix de cablage.
Chaque fois qu’ il pleut très fort, c’ est la coupure de réseau ou des soucis de débit.
Par contre le cable a une supériorité sans appel sur la fibre.
La télévision reçue par ce moyen ne consomme aucune bande passante ce qui fait une sacrée différence de débit final sur ton ordi quand ta télé est allumée avec celui qui la regarde via l’ adsl, le vdsl ou la fibre. Partager sa bande passante avec sa téloche, c’ est quelque chose que tout le monde va ressentir dans les années à venir dès que la 4k sera généralisée à la télé.
Et cela se ressent déjà dans certaines familles quand l’ un regarde la télé, l’ autre surfe sur le net et le dernier joue sur la PS 3.
Tu entends même des cris de dépit en provenance de la chambre du môme avec sa PS3 qui vient de faire allumer 4 à 5 fois de suite dans son FPS à cause d’ un lag et qui ne comprend pas pourquoi ???????? …
C’ est là que le cable fait beaucoup mieux que l’ adsl ou une autre technique.
Après cela Patrick ne risque pas de changer de techno et à mon avis en tout cas pas celle qu’ Orange déploie dans les immeubles.
Tant que que tu es seul dans l’ immeuble à te connecter sur la fibre, tu pourras te gargariser de ses débits mais il me semble que le gpon 64 clients sur une seule fibre risque d’ être sujette aux mêmes mauvais sentiments que suscite le cable aujourd’ hui dès que tes voisins rentrés chez eux en fin de journée allumeront tous leur téloche et surferont sur Youtube.
Si Free voulait bien se bouger et déployer la sienne on aurait une alternative bien plus valable.
Le 09/06/2016 à 07h25
La politique de Drahi est en train de tuer SFR. Augmenter continuellement les prix sans amélioration du service proposé, c’est une hérésie! Bye SFR…" />
Le 09/06/2016 à 07h37
Et il amène les titres de presse écrite vers la vidéo, il va aussi tuer Libé.
Le 09/06/2016 à 07h50
En effet ! Mais c’est peut-être son objectif comme il semble qu’il soit celui de Bolloré de tuer Canal+.
Le 09/06/2016 à 07h50
Le 09/06/2016 à 07h54
Tant que SFR s’obstinera à nous faire passer la quenelle du coaxial, je continuerai à prêcher contre eux autour de moi. Leur quenelle à l’état avec l’inclusion de la presse dans les forfaits pour réduire la TVA ne m’incite pas à changer d’opinion. Leur offres qui changent tous les 3 mois et qui montent en prix avec 1 an d’engagement non plus.
Je n’ai plus aucun respect pour cette entreprise à l’heure actuelle.
Le 09/06/2016 à 08h06
“Surtout, Drahi continue de vanter son « avance considérable » sur la « fibre » face à Orange, mélangeant toujours son réseau FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) et son réseau câble. « Le débat cable-fibre n’existe qu’en France. ”
Patrick c’est faux, sinon comment expliquer que les même offres vendues en Belgique et au Luxembourg n’ont jamais porté la mention “fibre” ?
Le 09/06/2016 à 09h22
Bah non justement, en Belgique on essaye même pas de faire passer pour de la fibre ce qu’il n’en est pas …
Le 09/06/2016 à 10h25
On a trouvé un nouveau chevalier blanc, après le chevalier blanc de la consommation, après le chevalier blanc des communications électroniques, voici le chevalier blanc de la presse…
Le 09/06/2016 à 12h04
Le 09/06/2016 à 12h33
Le 09/06/2016 à 15h16
« Le débat cable-fibre n’existe qu’en France. Ce qui compte, c’est le débit qu’on apporte à l’abonné »
Je confirme : un débit qui va de 1 à 40 mbps en upload, ce n’est en effet pas la même chose qu’un débit qui atteint les 250 mbps en up " />
Le 11/06/2016 à 04h58
Non. Tu n’ as bien compris les choix de Patrick.
Dans son esprit, il vaut mieux choisir ses clients que les subir.
C’ est pourquoi, il préfère moins de clients mais qui paient mieux et en silence.
Cela rapporte plus et coute moins cher en support.
Chirac l’ a dit et sans doute répété : “ Les français sont des veaux.”
Et c’ est sur ce genre de constations qu’ il souhaite baser son fonds de commerce.
Ne crois pas que cela ne va pas fonctionner.
Puisque en fait cela fonctionne très bien déjà depuis très longtemps.
Je rappelle que l’ entreprise qui a toujours dégagé le plus de bénéfice par client entre les 4 s’ appelle Numéricable.
Et sachant que cela continue, les banquiers voyant son avenir en rose dans ce cadre lui prêtent ce qu’ il souhaite.
Après il ne faut pas non plus oublier que les tarifs d’ Orange vis à vis des clients ne sont pas et n’ ont jamais été bon marché.
Et comme il le dit très bien il n’ est pas possible de se développer à l’ international si on méprise ses marges sur le marché domestique dans son propre pays.
Je pense que sa stratégie est plus ou moins la même qu’ Orange.
Conserver des tarifs un poil au dessus pour comme Orange pouvoir investir à tout va dans son propre réseau fibre pour garder le controle et dominer de la tête et des épaules quitte comme une startup à vivre à crédit.
Mais surtout ne jamais plus se retrouver dans la situation connue auparavant avec Orange pour avoir à éviter de payer l’ accès à la boucle locale dans ton immeuble 5 ou 8 € par client.
C’ est d’ ailleurs à ce niveau grâce à la possession et indépendance totale d’ un réseau en propre différent de la boucle locale via le cable qu’ il est le boss de la fibre chez Bouygues puisque la majorité des clients Bouygues usant du très haut débit utilise le câble de Patrick.
Donc les sous rentrent grave dans la caisse pendant que Bouygues couine mais n’ en peut.
Si la société mère BTP voulait y investir en masse, Francis pourrait avec ses milliards en faire un Beau numéro 2.
Mais voilà, Bouygues reste bon dernier en ce qui concerne l’ investissement.
C’ est donc plutôt Bouygues qui va souffrir de plus en plus avec des tarifs au ras des pâquerettes sans moyen conséquent pour rester en course dans le futur.
Indépendance réseau et pognon ???
Vue la vitesse à laquelle Orange fibre et installe en tout sens son réseau fibre dans tous les immeubles possibles et imaginables pendant que Free et Bouygues dorment à poings fermés, j’ imagine les droits que pourra percevoir Orange quand ceux là voudront brancher un de leurs clients en usant de cette connection terminale …
Le réveil j’ en suis sûr sera très dur …
Le 11/06/2016 à 05h24
Très peu de gens utilisent 250 Mo/s en émission à part certaines entreprises.
Mais perso j’ ai 20 Mo/s et 189 en réception et cela suffit amplement pour une vidéoconférence de qualité.
Il faut savoir qu’ autrefois, le réseau cable était vraiment constitué de cables coaxiaux énormes dans les égouts sous la rue ce qui pouvait permettre de pirater la connexion en toute tranquillité sans être repéré.
Je crois que j’ ai encore un exemplaire de ce câble coaxial énorme et assez rigide de côté.
Cable coaxial remplacé par la fibre dans toutes les caves d’ immeubles raccordés par le plan cable soit depuis longtemps le plus grand réseau fibre existant n’ en déplaise à certains.
Si les technos FFTH & FFTLA sont différentes, changer de techno et terminer la connexion en fibre depuis la cave jusqu’ au client final sera au besoin très rapide, très simple et peu couteux.
Ce que ne peuvent faire les autres opérateurs obligés de cracher du pognon par wagons pour détenir le même réseau fibre que le réseau détenu par Patrick … /
Ce que tu n’ as pas confirmé : DOCSIS 3.1 est en route pour montrer et
démontrer combien les préjugés sur le cable sont infondés.
Le 11/06/2016 à 08h45
très bonne explication, avec un bémol : l’avance de Orange sur la fibre n’est pas aussi importante que ça. Le déploiement de fibre d’Orange en zones moyennement denses se fait la plupart du temps en co-financement avec SFR et, dans une moindre mesure, avec Free et BouygTel.