« Lead the future » : Orange dessine son avenir centré « sur son cœur de métier »

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Après de gros changements à la tête d’Orange, le groupe dévoile son plan stratégique « Lead the future ». L’opérateur veut se recentrer sur son cœur de métier en Europe : télécoms et cyberdéfense. Une offre satellitaire sous sa marque est en préparation. Orange annonce aussi une baisse des investissements dans les années à venir. 

Après 11 ans à la tête d’Orange, Stéphane Richard a laissé les rênes au début de l’année dernière. Il a pour rappel démissionné suite à sa condamnation en appel dans l’affaire de l’arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. 

Chaise musicale chez Orange

Ensuite, Christel Heydemann a pris le poste de directrice générale d’Orange le 4 avril 2022, puis elle a été rejointe quelques semaines plus tard par Jacques Aschenbroich comme président non-exécutif. La séparation des pouvoirs était sur le tapis depuis 2021 ; une situation que connait bien Orange puisque c’était déjà le cas en 2010 lorsque Stéphane Richard est arrivé comme directeur général aux côtés de Didier Lombard, président non-exécutif. 

D’autres changements sont arrivés depuis. Fin 2022, Ramon Fernandez, directeur général délégué Finance, Performance et Développement, annonçait son départ d’Orange à fin du premier trimestre. Il dirige depuis huit ans les finances de l’opérateur et s’envole donc vers de nouveaux horizons. Le nom de son remplaçant n’est pas encore connu. 

Il y a quelques jours seulement, c’était au tour de Jean-François Fallacher d’être nommé au poste de directeur général d'Orange France, à partir du 3 avril. Il remplacera alors Fabienne Dulac, qui occupe ce poste depuis huit ans. Cette dernière ne quitte par contre pas Orange, elle « a fait le choix de relever de nouveaux défis au sein du Groupe ».

« Lead the future », le nouveau plan stratégique d’Orange

L’opérateur a eu plusieurs changements importants à des postes clés. La semaine dernière, Orange a présenté son nouveau plan stratégique « Lead the future », dont le but est de projeter l’entreprise « dans l’avenir et capitaliser sur ses atouts qui en font un acteur unique sur le marché des télécoms », de quoi avoir une vision de cette nouvelle équipe. La société se recentre sur ses fondamentaux – les télécoms et la cybersécurité – sur trois continents : Europe, Afrique et Moyen-Orient.

En témoigne d’ailleurs la vente au début de cette année d’OCS à Canal+. Précisons que le bouquet de chaines, qui revendiquait 3 millions d’abonnés, était « endetté et en pertes » et aurait cumulé « entre 400 et 500 millions d’euros de pertes depuis son lancement », selon Les Échos. Résultat des courses, Orange aurait payé Canal+ pour qu’il rachète OCS.

Une offre satellitaire de « nouvelle génération » en préparation

Le premier pilier mis en avant concerne les réseaux fixes et mobiles. Orange se présente comme le « leader du déploiement de la fibre optique en Europe avec 46 millions de prises FTTH déployées en propre par le Groupe à fin 2022, soit près du tiers des prises déployées sur ce continent ».

Cette année, l’opérateur renforcera sa gamme de produits avec une offre satellitaire de « nouvelle génération » qui sera proposée « sous sa marque », sans plus de détail. Orange propose d’ores et déjà ce genre d’abonnement, mais via sa filiale NordNet (dont il est propriétaire à 100 %). 

« Le partenariat conclu avec Eutelsat permettra aux clients particuliers et entreprises les plus isolés de bénéficier d'une expérience Très Haut Débit améliorée pour le prix d'une offre fibre optique grâce au nouveau satellite Konnect VHTS ». Ce dernier, placé en orbite par Ariane 5 en septembre 2022, propose une capacité de 500 Gb/s dans la bande Ka. Selon Eutelsat, le satellite permet de proposer des débits jusqu'à 100 Mb/s pour commencer, puis 200 Mb/s à partir de 2025.

Contrairement à Eutelsat, Orange ne compare pas directement les performances d’un accès Internet satellitaire à celui de la fibre optique – la latence est sans commune mesure –, mais joue quand même sur les mots pour associer les deux dans une même phrase en comparant les prix. Or, sur les tarifs justement, il n’y a rien de nouveau ou presque : les Livebox d’Orange sont entre 42 et 55 euros par mois (hors promotions la première année), les offres de NordNet entre 40 et 80 euros. 

Cheval de bataille de la marque depuis maintenant plusieurs années, le Wi-Fi est une fois encore à l’honneur (on se souvient du « Super Wi-Fi ») : Orange affirme qu’il « capitalisera sur l’expertise de ses chercheurs et collaborateurs dédiés à l’innovation pour construire les nouveaux services et usages tels que les réseaux d’entreprises à la demande, ou encore le Wi-Fi du futur à la maison ». Pour les détails, on repassera. 

Tirer profit des infrastructures fixes et mobiles, pousser TOTEM

Le deuxième pilier est de « capitaliser sur les infrastructures dans l’ensemble des pays » où Orange est présente, aussi bien sur le fixe que le mobile. Pour ce dernier, le groupe « accélérera la valorisation de ses infrastructures passives en améliorant de 1,37 en 2022 à 1,5 d’ici 2026 le taux de location des opérateurs tiers sur les sites mobile détenus par TOTEM, la TowerCo européenne du Groupe ».

Sur son site, TOTEM se présente comme un « acteur neutre » et explique que son indépendance « repose sur une structure juridique distincte, détenue directement par le groupe Orange (Orange SA) et une équipe dirigeante dédiée […] Sa gouvernance est indépendante de l’opérateur ».

La création de TOTEM avait été annoncés fin 2019. Cette « TowerCo européenne [pour la France et l’Espagne, ndlr] détenue à 100 % par Orange SA est désormais opérationnelle », expliquait l’opérateur en novembre 2021. Un an plus tard, en novembre 2022, une annonce importante tombe : « Iliad annonce la signature d’un contrat commercial avec TOTEM donnant l’accès au parc de sites (pylônes et toits-terrasses) de TOTEM en France ».

Orange et Free sont des partenaires de longue date sur la téléphonie mobile. Les deux opérateurs ont signé un contrat d’itinérance en 2011, qui a été ensuite prolongé en 2016, en 2020 et enfin en 2022, avec l’aval de l’Arcep. Free s’appuie donc déjà sur les installations d’Orange pour la 2G et la 3G. Des promesses qu’il faudra juger sur pièce dans les années à venir.

Sur la 2G d’ailleurs, les clients Free n’ont pas le choix puisque l’opérateur a coupé l’ensemble de ses sites quelques mois seulement après leur mise en service ; aucun n’a été réactivé au mois de janvier. Une situation étrange sur laquelle nous avions interrogé Free et l’Arcep, mais aucun des deux n’avait souhaité nous répondre.

Le groupe précise une nouvelle fois poursuivre « son plan de modernisation des réseaux fixe et mobile vers le Très Haut Débit avec le décommissionnement du réseau cuivre en France et de la 2G et 3G dans l’ensemble des pays d’Europe d’ici 2030 » ; rien de neuf sous le Soleil.

Trois mots clés chez Orange : data, IA et virtualisation

Pour ces deux premiers piliers, Orange « renforcera l’utilisation de la data et de l’intelligence artificielle », sans entrer dans les détails. La virtualisation est aussi mise à l’honneur, mais là non plus rien de nouveau puisque ce changement se met en place depuis des années.

Orange Business Services, Orange Cyberdefense va s’ouvrir au B2C

Passons au troisième pilier qui consiste à « transformer Orange Business Services pour accélérer sur le segment entreprise et renforcer la position d’Orange dans la cybersécurité ». Et quoi de mieux qu’un changement de nom pour cela ? C’est ainsi qu’« Orange Business Services évolue et devient Orange Business ». Des ajustements sont mis en place au niveau des offres et le groupe espère « renouer avec la croissance de sa rentabilité (EBITDAaL) au plus tard en 2025 ».

Du côté de la cybersécurité, Orange Cyberdefense « se donne pour objectif de devenir un leader de la cybersécurité en Europe et vise un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros d’ici 2025 ». Il est notamment question de continuer les « acquisitions ciblées » et de s’ouvrir « à de nouveaux marchés tels que le B2C » pour y arriver.

Rappelons qu’en septembre dernier, Orange Cyberdéfense se faisait pirater et que des données de « plusieurs centaines de clients » étaient publiées. Une enquête était ouverte dans la foulée, mais ses conclusions ne semblent pas encore disponibles. 

Toujours plus de croissance en Afrique et au Moyen-Orient

Enfin, le dernier point concerne la croissance en Afrique et Moyen-Orient, une annonce que l’on retrouve tous les ans ou presque chez Orange. « Le Groupe se donne pour ambition d’atteindre une croissance moyenne de +7 % par an de chiffre d’affaires entre 2022 et 2025 ainsi qu’une forte croissance de sa rentabilité sur la même période ».

Orange Money est aussi mis en avant et pivotera « vers un modèle de plateforme digitale qui offrira des services, au-delà du transfert et du paiement ». Ce service sera accessible à tout le monde. 

Investissements en baisse, RSE en hausse

Le pic des investissements se trouve en 2022 et va baisser à partir de cette année pour passer de 18 % à environ 15 %. « Ce ralentissement concerne en particulier la France et l’Europe où l’essentiel des investissements dans la fibre ont été réalisés », précise le communiqué. 

Enfin, une telle annonce ne pouvait se terminer sans un mot sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE). Orange affirme poursuivre son « programme de réduction des émissions de CO₂ pour diminuer de plus de 30 % les émissions sur les scopes 1 et 2 en 2025 (base 2015) et prend l’engagement supplémentaire de réduire de 45 % ses émissions sur les scopes 1, 2 et 3 d’ici 2030 (base 2020) ».

Commentaires (10)


J’ai du mal à comprendre le traitement du sujet des sites 2G de Free, vous avez déjà fait un article dessus et depuis on a des rappels dans d’autres articles mais juste pour dire qu’il y a zéro info. Et là dans cet article, je vois pas bien le rapport avec le futur en plomb d’Orange :D


Il leur aura fallu combien de temps pour réaliser que leur métier, c’est les télécoms ? 20 ans ?


Orange Business… ça s’appelait aussi avant “Oléane” ! C’était plus joli :D




(quote:2120708:alex.d.)
Il leur aura fallu combien de temps pour réaliser que leur métier, c’est les télécoms ? 20 ans ?




“France Telecom, bienvenue dans la vie .com” (ça rajeunit pas non plus)



(reply:2120711:bilbonsacquet) Orange Business, c’était aussi Transpac et Equant !




Avec des offres X.25 ou Frame Relay sans oublier l’ATM, le bon vieux temps…


Rien de vraiment neuf sous le soleil. Ils restent les meilleurs et les plus chers. La fibre répond à tous les besoins même à 300 Mbps. La 5g pas encore utile. Quelques buzzwords pour faire joli et on rappelle tout ce qui est à la mode.


Orange Bank existera toujours dans ce plan stratégique ?



La 2G toujours au programme, mais on le savait déjà. ^^



coco74 a dit:


Ils restent les meilleurs




Ca reste subjectif…. et ça dépends des critères.



Sinon perso j’ai du mal à croire à la promesse de l’indépendance de TOTEM. C’était aussi la même chanson avec Hivory.
La détention des points hauts c’est LE nerfs de la guerre dans le mobile, l’obstruction administrative est la règle dans ce domaine selon mon expérience. Et même si le contrat est signé avec Hivory, Totem , FPS , en pratique c’est bien les procédures administratives & informatiques de l’opérateur d’origine qui ont lieu, avec la myriade de freins associés.
Pkoi chaque opérateur veux être calife à la place du calife, dans ce marché…. :-)


Avoir une structure juridique spécifique est quand même plus transparent que ce que l’Arcep demandait à Orange pour le cuivre en France (bref, la concurrence par les infrastructures est une hérésie économique).



De toute façon, les opérateurs sont voués à devenir européens et à fusionner entre eux (l’UE veut réduire le nombre d’opérateurs), donc Orange n’avait pas vraiment le choix, j’imagine.



(reply:2120781:consommateurnumérique)
En France, il n’y a que Bouygues Telecom qui résiste à devenir européen : Orange, Illiad et SFR sont déjà européen.



Ce n’est pas très positif ce communiqué de presse, je trouve :
Un turnover de dirigeants important, la vente d’OCS, la restructuration d’OBS, la baisse des investissements et miser son avenir sur… l’accès satellite géostationnaire !



Le géostationnaire c’est 600ms de latence :




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