Les sept pistes du CNNum pour « numériser » les PME françaises
Retour du jeu à boire avec « digital »
Le 09 mars 2017 à 09h30
3 min
Économie
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Saisi en mars 2016, le Conseil national du numérique (CNNum) rend son rapport sur la numérisation des petites et moyennes entreprises. Pour l'institution, il faut convaincre les dirigeants de l'intérêt du numérique et organiser le partage d'informations entre celles-ci. Le but : améliorer les ventes grâce aux nouveaux outils.
Les PME françaises sont en retard sur le numérique face à leurs voisines européennes, le gouvernement cherche comment y remédier. Rapport après rapport, année après année, le constat s'impose au sein de l'Union européenne. En février 2016, la Commission affirmait encore dans son étude DESI que la France est en 10e place sur le partage électronique d'informations, quand environ 7,5 % des sociétés se sont mises au cloud ; considéré comme un indicateur de numérisation par l'UE.
Le « commerce connecté » pour diffuser le numérique
En mars 2016, Bercy a saisi le Conseil national du numérique, pour qu'il trouve des solutions à ce problème. Le conseil a donc lancé une enquête de terrain jusqu'en juillet, rencontrant 200 PME, en plus de 55 auditions. Il a observé les pratiques de 14 autres pays pour s'en inspirer.
En résulte un objectif, affiché en police taille 40, « vendre mieux grâce au numérique ». Pour le conseil, « se focaliser sur le e-commerce serait une erreur ». Il mise plutôt sur le « commerce connecté », censé utiliser la vente comme cheval de Troie pour diffuser le numérique dans les entreprises et convaincre les dirigeants qu'il s'agit d'une nécessité.
L'organe consultatif affiche trois défis à relever : le manque d'accompagnement des entreprises, un financement difficile d'accès et des relations entre entreprises peu fluides. Il propose de se focaliser sur les stratégies d'« e-internationalisation », l'hyper-proximité et la mutualisation entre sociétés.
Sept recommandations pour numériser le privé
Dans le détail, le CNNum formule sept recommandations, à partir de 21 pistes. Comme d'habitude dans ce genre de rapport destiné au ministère de l'Économie, l'État est affiché comme garant de l'avancée du secteur. Il s'agit donc de créer :
- Une marque forte pour fédérer les acteurs, avec une mission dédiée. Une initiative qui semble pouvoir s'intégrer à l'Agence du numérique, aux côtés de la French Tech.
- Un réseau d'accompagnement, « les connecteurs du numérique ». Ils seraient soit bénévoles, soit subventionnés par l'État.
- Une plateforme de ressources personnalisées, avec un outil d'auto-diagnostic pour PME.
- Un dispositif d'accompagnement pour l'internationalisation numérique, avec un soutien actif dans certaines négociations commerciales.
- Une aide régionale pour les petites entreprises.
- Une formation pour les dirigeants et responsables numériques des PME, avec des cursus dédiés, notamment en formation continue.
- Un statut de PME digitale (sic), pour l'échange non-lucratif des compétences numériques des salariés, avec un amortissement public du coût de ces échanges. Le CNNum recommande une première expérimentation avec 150 sociétés.
L'idée globale est donc d'en finir avec l'isolement des entreprises sur le numérique, et de prouver qu'il s'agit d'un outil d'efficacité commerciale. Le conseil semble convaincu que l'une des limites principales réside à la tête des petites sociétés, ce chantier n'étant pas une priorité partagée. Il reste tout de même à voir ce qu'en fera Bercy une fois le prochain gouvernement en place.
Les sept pistes du CNNum pour « numériser » les PME françaises
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Le « commerce connecté » pour diffuser le numérique
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Sept recommandations pour numériser le privé
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 09/03/2017 à 09h48
Pas un mot sur l’obligation de publier leur création (et les changements de status ?) dans un journal papier, pratique du siècle dernier ? :/
Le 09/03/2017 à 09h56
Mais… de quoi je me mêle ? " />
Le 09/03/2017 à 10h03
Question idiote : à quoi sert le numérique pour un épicier de quartier, un plombier, un service dépannage, un boulanger ?
Qu’est-ce qu’on entend par numérique d’ailleurs ? Avoir un site internet ? Pour quoi faire ?
Le 09/03/2017 à 10h07
Le JO a commencé à engager sa mutation vers le numérique, c’est lent mais c’est en cours…
Et sinon, pour les entreprises, il faudrait faire des rencontres entre ministres Français et acteurs Français dans des hotels luxueux de las Vegas avec des assistants parlementaires pour être efficaces… ou plus sérieusement gâcher moins de pognon pour ce genre de conneries et véritablement aider les PME (pourquoi pas en leur proposant des outils clé en main plutôt que de les fustiger)
Le 09/03/2017 à 10h12
Dans 10 ans, les artisans seront remplacés par l’intelligence artificielle et par des algorithmes.
J’exagère un peu, mais quand on voit que les chauffeurs de taxi, de bus, d’ambulances seront pilotés par de l’intelligence artificielle, ça fait réfléchir.
Le 09/03/2017 à 10h21
Je ne parle pas du journal officiel.
Je parle de l’obligation faite aux sociétés de publier dans un journal d’annonces légales (c’est une aide à la presse cachée ) leur création.
Voir ici pour le blog d’un rageux (je suis toujours solidaire avec les rageux) qui se plaint de cette aberration : http://www.presse-citron.net/le-charme-discret-de-lincontournable-journal-dannon…
Le 09/03/2017 à 10h21
Le 09/03/2017 à 10h23
Le 09/03/2017 à 10h38
Pour moi numériser ça veut dire ça… Je suis le seul ?
Le 09/03/2017 à 10h43
Meuh non, on imprimera tout ça en 3D et Alexa va le mettre en place " />
Le 09/03/2017 à 11h12
Numériser c’est rendre qqchose de “en numérique” que ça soit scanner une feuille, enregistrer une musique ou transformer un service “phisique” en service web (genre formulaire en ligne).
Perso, parlcer de “numériser” une PME ne me choque pas.
Par contre parler de “PME digitale”, ça me fait penser à une PME avec des doigts " />
Le 09/03/2017 à 11h27
Question idiote, depuis quand, quand on parle PME, on pense d’abord à épicier de quartier, ou plombier ? " />
Maintenant si le plombier pouvait avoir un outil de rendez-vous sur internet, par exemple " />
J’ai choisi mon docteur pour avoir un service de réservation en ligne et la semaine dernière j’ai pu prendre un RDV à 8h45 en reservant en ligne à 8h35 parce qu’une personne venait d’annuler son rdv " />
Le 09/03/2017 à 11h51
" /> très bon exemple : le métier de secrétaire tend à disparaître au profit de secrétariat à distance et de prise de rendez-vous en ligne.
Le 10/03/2017 à 16h04
" />
Le 10/03/2017 à 16h06
Disons juste :
Ca passe pas " />
(Chiffre d’affaire, pas bénéfice, malheureusement " />)
Le 09/03/2017 à 12h17
“PME digitale (sic)”
Merci.
Le 09/03/2017 à 12h24
je dois être con, j’ai du mal à comprendre ce qu’il y a derrière leurs phrases qui ne veulent rien dire (à mon sens) :
Un dispositif d’accompagnement pour l’internationalisation numérique, avec un soutien actif dans certaines négociations commerciales.
Concrètement, on parle de quoi ici?
c’est quoi l’internationalisation numérique? pour faire travailler un roumain sur son informatique?
j’ai vraiment du mal à comprendre…
Le 09/03/2017 à 12h36
C’est pour réserver ton plombier polonais. " />
Le 09/03/2017 à 13h13
Le 09/03/2017 à 14h26
la digitalisation des pme pour les faire entrer dans la factory 2.0 afin mieux les challenger est la business target de notre lead team digital business transformation.
À quelques mots prêt c’est le genre de conneries que je peux lire dans l’intranet de ma boîte.
Le 09/03/2017 à 14h36
Factory 2.0 ? tu te moques de moi ? " />
Le terme marketeux à la mode c’est le “4.0” !! (véridique … la boite de mon frère ils parlent de “[nom de la boite] 4.0” et le projet sur lequel je suis ils parlent de l’usine 4.0 ! " />
Le 09/03/2017 à 14h47
perso, c’est plus :
Un statut de PME digitale (sic), pour l’échange non-lucratif des compétences numériques des salariés, avec un amortissement public du coût de ces échanges. Le CNNum recommande une première expérimentation avec 150 sociétés.
Dont je comprend rien " />
Le 09/03/2017 à 15h12
Exact te j’ai confondu le terme c’est bien digital factory 4.0 ou usine numérique (plus rare chez moi)
Le 09/03/2017 à 16h18
Le 09/03/2017 à 16h22
Le 09/03/2017 à 19h20
Ben non, les artisans sont des PME justement !
Le 09/03/2017 à 19h21
Ben moi vu que ce sont les PME auxquelles j’ai le plus souvent affaire au quotidien !
Le 10/03/2017 à 08h58
Perso, dans l’artisana, je parlerai plus de TPE, mais bon … maintenant, qu’est ce qui te fait penser que ce texte doit forcément s’appliquer aux PME que “tu” connais " />
Est ce que ne pas être interessant aux PME que tu connais rend le projet intrinséquement inutile ? " />
Mon père a une PME avec 4 employés et ne cracherait pas sur des “aides au numérique” (parce que c’est pas moi qui vais lui monter un site web par exemple " />" />" />" />)
Le 10/03/2017 à 13h38
L’artisanat est la plus grande entreprise de France, c’est surtout ça que je voulais souligner. Après…
Quelle différence entre une PME de 4 personnes et pas artisanale et une entreprise de plomberie qui emploie 4 personnes une boulangerie tout aussi artisanale qui emploie 4 ou 5 personnes ? Aucune.
En tant qu’entreprise unipersonnelle, j’ai mes propres sites internet dont un avec un extranet et je fonctionne avec en partie :-)
Le 10/03/2017 à 13h45
Et une “PME” de 4 personne est considérée comme TPE
(source wiki :
Les très petites entreprises (TPE) sont en France une appellation des entreprises de moins de 10 salariés)
Le 10/03/2017 à 15h50