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À l’Olympia, Vivendi reconduit Vincent Bolloré à sa tête et déroule sa stratégie

Je suis venu te dire, que je restais

À l'Olympia, Vivendi reconduit Vincent Bolloré à sa tête et déroule sa stratégie

Le 25 avril 2017 à 15h10

Vivendi a tenu aujourd'hui son assemblée générale annuelle. Malgré des résultats en demi-teinte, mais sans surprise, Vincent Bolloré a été reconduit à sa tête. Le groupe se félicite de son rapprochement avec les opérateurs, de ses synergies et ne s'interdit pas de nouvelles acquisitions, notamment dans le jeu vidéo.

Le programme de l'assemblée générale de Vivendi était plutôt chargé. Outre les votes visant à renouveler la confiance des actionnaires à l'équipe en place (avec une issue favorable), c'était surtout l'occasion pour l'entreprise de faire le point sur sa stratégie et de répondre aux nombreuses questions de ses investisseurs.

Ces derniers temps, Vivendi s'est illustré par une hyperactivité en matière de cessions et d'acquisitions. L'entreprise s'est d'abord désengagée du marché du jeu vidéo en cédant sa participation majoritaire dans Activision Blizzard, avant d'y retourner en rachetant Gameloft au forceps, et en prenant position chez Ubisoft.

Même manège du côté des télécoms, avec la vente de SFR et de GVT, suivie par une montée au capital de Telecom Italia. Dans les médias, le calme est loin d'être au menu, entre les menaces planant sur Canal et les déboires en Italie avec Mediaset. Vincent Bolloré, entouré du directoire de Vivendi est revenu sur l'ensemble de ces points, que nous tâcherons de détailler.

Des résultats en demi-teinte

Avant d'aller plus loin, il convient de rappeler rapidement comment l'année 2016 s'est terminée pour l'entreprise.  Elle y a enregistré un chiffre d'affaires de 10,8 milliards d'euros environ, marquant une relative stabilité (+ 0,5 %) par rapport à 2015.  Son bénéfice net a quant à lui reculé de 35 % sur un an, à 1,25 milliard d'euros. Une chute qui ne doit toutefois pas être prise trop au sérieux, l'exercice 2015 ayant été marqué par d'importantes plus-values grâce à la vente de diverses activités. 

Vivendi 2016Vivendi 2016

La trésorerie de Vivendi avait également pris un sacré coup sur la tête en 2016, passant de 6,4 milliards d'euros au début de l'année à 1,1 milliard fin décembre. Une variation importante due à la fois aux acquisitions et investissements du groupe opérés cette année (3,4 milliards d'euros), aux dividendes versés aux actionnaires (2,6 milliards d'euros) et aux rachats d'actions de l'entreprise (1,6 milliard d'euros).

L'année avait été marquée par la poursuite de l'érosion de la base d'abonnés à Canal+ en France et des pertes enregistrés par les chaînes Canal. À l'étranger, le climat se révélait plus favorable à l'entreprise, notamment en Afrique et en Pologne, où la base de clients progresse. De son côté, Universal Music Group (UMG) profitait pleinement de l'essor des revenus du streaming musical payant.

2017 marquera un tournant pour Canal+

Aux yeux de Vincent Bolloré, 2017 sera une année importante pour le groupe Canal. « À partir du troisième trimestre, le 19 juillet, les résultats du groupe Canal remonteront », clame sans trembler l'industriel français devant un parterre d'actionnaires. La précision de la date a de quoi surprendre et il sera intéressant de voir si elle correspond au timing d'une future annonce. 

Ce redressement passera par celui des chaînes payantes en France. À ce sujet, Franck Cadoret, le directeur de la distribution de Groupe Canal est très confiant. Plusieurs données sont en effet favorables à la société. La première concerne les partenariats conclus avec Orange et Free pour la distribution de bouquets payants sur certaines box. 2,9 millions de clients ont « opté » pour ces offres. Un nombre qui selon le responsable est amené à grandir, notamment du fait de l'adoption rapide des offres fibre de l'opérateur historiques, les seules compatibles avec le bouquet Famille by Canal.

AG Vivendi 

Autre motif de satisfaction pour le groupe, le succès vanté des nouvelles offres pour les chaînes Canal. Franck Cadoret affirme ainsi que 95 % de leurs clients ont opté pour un engagement de 24 mois, alors que des équivalents sans engagement ou avec engagement de 12 mois existent. Une « preuve de la fidélité de la clientèle », assure-t-il. Notons que l'engagement est lié à une réduction mensuelle.

Le prix d'appel de l'offre de base est également un facteur important dans ces nouveaux recrutements. « 19,99 euros, c'est, si je peux me permettre, moins que ce que je vais devoir payer pour le parking en sortant de cette réunion », lance-t-il sous les rires du public, sur la scène de l'Olympia. Il souligne néanmoins qu'environ la moitié des clients ont ajouté le pack sport à leur bouquet de base. Un bon signe pour l'ARPU.

AG Vivendi 

Concernant les chaînes gratuites, la stratégie de Vivendi consiste à miser sur leur « premiumisation », ce que l'on traduira par montée en gamme. Pour y parvenir, l'entreprise compte sur le transfert de certains « talents » de Canal+ vers C8 et sur « la locomotive Hanouna », recrutée à prix d'or il y a maintenant quelques années. 

Vivendi note enfin le succès rencontré par Canal en dehors de l'Hexagone. Maxime Saada, le directeur général de Groupe Canal+, affirme ainsi que l'Afrique est devenue « le moteur du groupe Canal », ajoutant que la chaîne a dû « couper des promotions parce que l'on manquait de décodeurs pour répondre à la demande ». Une situation à l'inverse de ce qui se produit dans nos contrées.

Entre rumeurs et mises au point

Justement, concernant Canal, de nombreuses rumeurs prêtaient l'envie à Orange de croquer un morceau du groupe. Un actionnaire a directement posé la question de l'avancée des discussions entre les deux entreprises à Vincent Bolloré. Réponse de l'intéressé : « Orange est un grand partenaire, on a des accords commerciaux en discussion mais rien d'autre ». Bref, circulez, il n'y a rien à voir.

Vincent Bolloré

Canal est également en conflit ouvert avec TF1 concernant les conditions de diffusion des chaînes de la filiale de Bouygues. Cette dernière a ainsi dénoncé ses contrats actuels avec les principaux fournisseurs d'accès et Canal, et cherche à renégocier ses contrats en multipliant ses tarifs par 10. Orange avait déjà signalé il y a deux semaines « ne pas envisager de rémunérer la distribution d’une chaîne TNT gratuite ». Vincent Bolloré est quant à lui un peu plus direct : « On ne va pas payer pour des chaînes gratuites ». La ligne est claire.

Gameloft : « un choix gagnant » et de premières synergies

Le directoire de Vivendi a consacré une partie de son grand oral à Gameloft, l'une de ses dernières acquisitions. Le groupe vante ici « un choix gagnant » et « une intégration réussie ». Vincent Bolloré a même profité de l'occasion pour glisser, l'air de rien, un petit message à Ubisoft : « On nous a dit que si Vivendi rachetait Gameloft, tout le monde allait partir. Les gens sont restés et les résultats montent ».

Vivendi se vante des premières synergies visibles entre son nouvel éditeur de jeu vidéo et ses autres activités, notamment Universal et Studio+. Cela passe par exemple par le placement du jeu Asphalt dans une série créée pour Studio+, ou le développement d'un titre sur mobile pour accompagner l'initiative Paris 2024 (dont Vivendi est partenaire). D'autres projets sont au menu, notamment autour du film Paddington 2, qui aura le droit à sa bande originale signée Universal et à son jeu Gameloft. 

La question de la suite des évènements avec Ubisoft a également été posée par un actionnaire. Le directoire de Vivendi est resté évasif, arguant que « Gameloft nous donne envie d'aller plus loin dans le jeu vidéo et le mobile » et que cela pourra passer par une acquisition externe. Seul commentaire direct : Vivendi, actionnaire à 26,8 % de l'éditeur breton, surveillera de près ses prochains résultats ainsi que la nature des contrats qu'il signe. La pression ne devrait donc pas retomber tout de suite.

Vivendi joue l'apaisement en Italie

Autre dossier brûlant pour Vivendi : Mediaset en Italie. Pour rappel, le groupe français entendait prendre une petite participation dans le géant italien, ainsi que le contrôle de son bouquet de chaînes Mediaset Premium. De profonds désaccords sont apparus lors des négociations et Vivendi a finalement décidé de faire cavalier seul, en rachetant hostilement près de 30 % du capital de la société. « Notre rapprochement n'a pas commencé sur les meilleures bases mais notre objectif reste de construire une relation pérenne » temporise toutefois Arnaud de Puyfontaine.

La situation s'est compliquée après le verdict rendu la semaine dernière sur cette prise de participation par l'AGCom, l'équivalent italien de l'Arcep. Devant les actionnaires, Vincent Bolloré a maintenu sa position, réaffirmant que Vivendi ne contrôle pas Mediaset, étant donné que la famille Berlusconi (via sa holding Finninvest) possède une plus grande part du capital de la société. Si un recours est toujours d'actualité, le responsable n'a pas détaillé ses plans à ce sujet.

Quoi qu'il en soit, Vivendi reste convaincu que son avenir se joue en Europe du Sud et que l'Italie doit être le fer de lance de son extension au bord de la Méditerranée. L'Espagne semble être une cible secondaire, des liens étant déjà tissés entre l'opérateur local Telefonica et le groupe de Vincent Bolloré.

Dailymotion is not dead (yet)

Dailymotion a également eu le droit à son petit moment de gloire. Vivendi entend complètement changer le positionnement de sa plateforme de streaming vidéo, voyant l'impossibilité d'attaquer frontalement YouTube. L'un chiffre en effet son audience en milliards de vidéos vues par jour, quand le second parle de trois milliards de lectures par mois. 

AG Vivendi

L'idée derrière le nouveau Dailymotion est un placement différent, en ciblant les 25 - 49 ans à l'aide de contenus premium renouvelés quotidiennement et qualifiés « d'immanquables ». Cette nouvelle expérience est attendue pour le mois de juin prochain, partout dans le monde. Il sera alors temps de juger de cette formule.

One more thing : Bruxelles valide la prise de contrôle de Vivendi par Bolloré

Dernier élément important survolé lors de l'assemblée générale, la prise de contrôle effective de Vivendi par le Groupe Bolloré. Le 15 mars, ce dernier avait notifié Bruxelles qu'en vertu des droits de vote double dont il allait bénéficier à compter d'aujourd'hui, il s'attendait à obtenir le contrôle exclusif de l'entreprise. Une opération soumise à l'accord de la Commission européenne, garante de la concurrence dans l'UE. 

Celle-ci a donné son feu vert ce matin. Elle estime en effet que « l'opération envisagée ne soulèverait pas de problème de concurrence, compte tenu des faibles parts de marché des entreprises et de la présence de concurrents importants sur les marchés concernés ».

Avec ou sans cette modification du poids de l'actionnaire de référence, la principale question de cette assemblée générale aurait eu la même réponse. Vincent Bolloré a été reconduit à la tête de l'entreprise, avec 99,72 % de votes favorables. « C'est pas mal », commentera-t-il, l'air satisfait.

Commentaires (8)

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tiens, ça me rappelle qu’il faut que je résilie Canal+ (puisque tout s’appelle comme ça maintenant) avant fin mai… 



Peut-être me proposeront-ils quelque chose?? Si je passe de 100 à 60€ je resterais… enfin, d’une manière où d’une autre je resterais puisque je n’ai pas le choix pour voir du rugby. Au pire j’annulerais toutes les chaines cinéma et docs vu que j’ai déjà tout ce qui m’intéresse via un site de stream pas cher qui va bien (si on se contente du 720p, ce qui est mon cas) et Amazon Prime.

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J’ai envoyé ma lettre de résiliation il y a un plus d’un mois pour un contrat qui prend fin d’ici 5 jours, mais contrairement aux autres années je n’ai pas reçu d’appel pour renégocier le contrat. De ce que j’ai compris à la fin du contrat on peut seulement basculer sur les offres qui sont actuellement proposées. Offres qui niveau tarifaire peuvent être intéressantes (surtout pour le rugby, bein sport étant inclus ça permet de regarder le championnat européen). Cependant avec un engagement obligatoire de 24 mois pour pouvoir bénéficier de ces tarifs c’est sans moi

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Merci pour l’info l’ami uztariztar&nbsp;<img data-src=" />

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Ben je crois que tout est dit : “l’entreprise compte sur le transfert de certains « talents » de Canal+ vers C8 et sur « la locomotive Hanouna », recrutée à prix d’or il y a maintenant quelques années. ”

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« la locomotive lobotomie Hanouna »…



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Si c’est leur vision du contenu premium, YouTube peut dormir sur ses deux oreilles…

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Quiproquo a écrit :



Si c’est leur vision du contenu premium, YouTube peut dormir sur ses deux oreilles…







c’est clair de hanouna et premium ça se marie aussi bien que mcdo et gastronomie


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Vivendi refuse de payer les contenus premium des chaînes gratuites de TF1, mais propose la “premiumisation du gratuit” de Canal ?



Si le gratuit devient premium et exclusivité, c’est l’avènement de la culture de la consommation (attention à l’ouragan de fakenews et d’infotainment sponsorisés par Ben et Nuts et Ariel, avec placements de produit événementiels). Facebook et Google n’ont qu’à bien se tenir !

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