Blackpills disponible en France, tour d’horizon du service de SVOD « gratuit »
La pilule est dure à avaler ?
Le 11 mai 2017 à 07h49
8 min
Internet
Internet
Blackpills est un service qui propose de (très) courtes séries en streaming et qui vise un public relativement jeune. Il vient de débarquer en France, sur mobile uniquement. Nous avons décidé de nous pencher sur son cas afin de voir s'il arrive à faire la différence.
Un nouveau service de SVOD est disponible depuis quelques jours en France : Blackpills. Il a été créé l'année dernière par Daniel Marhely (fondateur de Deezer) et Patrick Holzman (cofondateur d'Allo Ciné, ancien directeur audiovisuel chez Free et directeur de Canalplay). Xavier Niel est également actionnaire avec un investissement de 5 millions d'euros. Le service s'est aussi associé à Vice. Bref, des habitués du numérique qui n'en sont pas à leur coup d'essai.
Blackpills débarque sur mobile, une inscription par SMS
À l'instar de Studio+ de Canal, il cible les adolescents et propose de courtes séries pour mobile (lecture à la verticale) qui veulent sortir des carcans habituels. Elles reprennent d'ailleurs un lexique médical qui mise sur l'addiction puisqu'il est question de « pillules » et de « prendre sa dose quotidienne » pour « profiter du trip ».
Le service est disponible gratuitement, mais ce n'est pas le seul modèle envisagé puisqu'une offre payante sera lancée prochainement, notamment avec du contenu complémentaire.
Blackpills n'est pour l'instant accessible que via un terminal mobile, avec Android 4.1 ou iOS 10.0 au minimum. En effet, le site web affiche uniquement le logo du service, mais en fouillant un peu on peut trouver les conditions d'utilisation (datée du 20 mars 2017), ainsi qu'une page Communauté qui est quasiment vide pour le moment. Les seules publications que l'on y trouve sont celles de Daniel Marhely, co-fondateur de la plateforme de streaming.
Quoi qu'il en soit, une fois l'application installée, il faut toucher l'écran qui diffuse une vidéo et s'identifier. Une opération qui passe par l'envoi d'un SMS de validation contenant un code à quatre chiffres. Notez que vous pouvez très bien vous identifier sur un terminal et recevoir le SMS sur un autre. Une fois le code saisi, vous pouvez directement accéder au service, sans étape supplémentaire.
Dans la pratique, vous ne disposerez pas d'un compte au sens classique du terme puisque vous n'avez pas de mot de passe à retenir. Tout sera lié à votre numéro de téléphone. Ainsi, si vous vous déconnectez pour une raison ou une autre, vous devrez recommencer la procédure de validation de code par SMS.
Une fois le modèle payant en place il sera intéressant de voir comment cette procédure évoluera, tout devant sans doute passer par les dispositifs mis en place par les Store d'Apple et de Google.
Dix courtes séries disponibles, avec enchainement automatique des épisodes
Une fois identifié, vous arrivez sur une page listant les séries, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la présentation de l'application mobile de Studio+. L'ensemble est graphique et plutôt réussi, avec une image animée, un gros titre, un sous-titre et parfois le nom du réalisateur ou d'un acteur. Chaque élément dispose d'un univers graphique propre.
Elles sont pour le moment au nombre de dix et chaque épisode dure entre 5 et 13 minutes selon les cas. Voici la liste avec la présentation qui en est faite par Blackpills (des bandes-annonces et des extraits sont disponibles sur la chaine YouTube de la plateforme) :
- Playground : À l'école on peut tout vous apprendre, même à tuer
- Junior : La vie sécrète d'une adolescente délurée à L.A.
- Skinford : Comment tuer un homme qui est smart, cool mais surtout immortel ?
- Duels : 100 millions de followers. Le phénomène de la mode aux USA
- Tycoon : Échangeriez-vous une année de votre vie contre $5M de dollars ?
- Pollow Talk : Séduire une femme c'est difficile, la garder encore plus
- All Wrong : L'histoire d'un mec qui a mauvais goût là où il ne faut pas
- Pinneapple : Un viol. Un mystère. Une petite ville. Un ananas
- You Got Trumped : Les 100 premiers jours de Trump à la Maison-Blanche
- Virgin : Comment devenir une femme en 8 leçons
D'un clic sur l'une d'elles, la liste des épisodes disponibles s'affiche, avec un résumé pour chacun d'entre eux. D'un glissé du doigt vers le bas ou le haut on change d'élément, un clic permet de lancer la lecture après un petit écran Blackpills largement inspiré de Black Mirror. Dans tous les cas un bouton de partage est proposé.
Le lecteur, relativement basique, dispose d'une icône en haut à droite qui permet de changer la langue et les sous-titres le cas échéant, ainsi qu'une barre de progression pour naviguer dans la vidéo ou la mettre en pause. Aucune autre fonctionnalité ne semble proposée, pas plus qu'un partage vers un appareil Chromecast par exemple.
À la fin d'un épisode, le lecteur se réduit automatiquement pour afficher le titre et le résumé du prochain (exactement comme Netflix par exemple). Quelques secondes plus tard, la lecture de celui-ci commence, sauf action contraire de votre part. Le tout fonctionne plutôt bien et nous n'avons rencontré aucun problème de stabilité ou autre.
Des options réduites au minimum, deux choix pour la qualité des vidéos
Dans les paramètres, assez peu d'options sont disponibles. La première concerne la qualité et ne comporte que deux choix : moyenne (2 heures par Go, soit environ 1,14 Mb/s) ou élevée (1 heure par Go, soit environ 2,28 Mb/s).
À titre de comparaison, Netflix recommande 3 Mb/s pour une qualité SD, 5 Mb/s pour de la HD et jusqu'à 25 Mb/s pour de l'Ultra HD. Vous pouvez ensuite modifier la couleur de l'application, la langue et les sous-titres par défaut, désactiver les notifications et... c'est tout.
Les contenus disponibles gratuitement pour l'instant, une offre payante arrive
D'après nos constatations sur plusieurs séries et épisodes, les contenus sont librement accessibles, sans restriction et sans publicité pour le moment. Cette situation s'explique peut-être par la mention « beta ouverte » sur l'application Android. Dans tous les cas, cela ne devrait pas durer éternellement.
En effet, selon nos confrères de l'AFP, Blackpills devrait limiter l'utilisation gratuite de son service à un épisode par jour, avec de la publicité. Une offre payante, qui devrait être proposé à moins de cinq euros de par mois (le prix définitif n'a pas encore été dévoilé), permettra de supprimer la publicité et d'accéder à tous les contenus sans attendre. Un mode hors connexion sera de la partie, sans plus de détail sur le calendrier.
Un concurrent de Studio+, avec un modèle économique différent
Blackpills devrait donc se placer directement en face de Studio+ de Canal, qui vise la même cible, mais avec une approche différente. Ce dernier dispose en effet d'une liste de séries bien plus conséquente pour le moment et d'un site web permettant de visionner les vidéos depuis un ordinateur. En revanche, un abonnement payant (le premier mois est offert) est obligatoire pour en profiter.
Le choix de Blackpills de proposer une version gratuite via des applications mobiles uniquement n'est certainement pas anodin : il permet au service d'éviter les bloqueurs de publicité. Une problématique que n'a pas Studio+ qui ne mise pas sur la publicité pour son modèle économique.
Blackpills ne précise pas s'il compte proposer ses vidéos sur son site afin de les lire depuis un ordinateur. Dans ce cas, il faudra voir si elles seront accessibles à tous, ou bien réservées aux seuls abonnés payants.
Blackpills veut des séries « entre Black Mirror et Mr Robot »
Pour ses contenus, Blackpills joue sur deux tableaux : « Au début nous pensions surtout acheter des contenus, mais nous n'avons rien trouvé de très intéressant. Donc nous avons décidé de produire nous même à 80% » explique Daniel Marhely à l'AFP. De son côté, Patrick Holzman indique à nos confrères du Nouvel Obs que le service est « à la recherche de sujets audacieux, visionnaires, pour sortir du flot de séries hollywoodiennes très formatées et aller chercher des séries plus authentiques, entre Black Mirror et Mr Robot ».
Pour cela, Blackpills s'est donné « un budget d'un million d'euros en moyenne par projet, mais il peut aller de 300 000 à 5 millions d'euros » suivant les cas. À Satellifax, Patrick Holzman précise que « ces séries sont pour l'essentiel pensées, créées et produites aux États-Unis, avec des acteurs et des comédiens du monde entier, et on mixe avec la culture européenne ».
Pour la France, il est par exemple question de l'acteur/humoriste Kev Adams, du réalisateur/scénariste Jan Kounen et de la société de production Together Studio (fondé par Renaud Le Van Kim, avec Luc Besson comme actionnaire) pour ne citer que ceux-là. On attend maintenant le détail des offres payantes ainsi que la fréquence à laquelle de nouvelles séries arriveront au cours des prochains mois afin de juger de l'intérêt de Blackpills sur le long terme.
Dans tous les cas, cette bêta ouverte est l'occasion pour tout un chacun de tester gratuitement ce service et de profiter de la dizaine de séries qui sont déjà en ligne.
À l'école, on apprend tout. Même à tuer.#Playground, d'après une idée originale de @LucBesson, est disponible sur blackpills. pic.twitter.com/ambhgacrN1
— Blackpills FR (@BlackpillsFR) 6 mai 2017
Blackpills disponible en France, tour d’horizon du service de SVOD « gratuit »
-
Blackpills débarque sur mobile, une inscription par SMS
-
Dix courtes séries disponibles, avec enchainement automatique des épisodes
-
Des options réduites au minimum, deux choix pour la qualité des vidéos
-
Les contenus disponibles gratuitement pour l'instant, une offre payante arrive
-
Un concurrent de Studio+, avec un modèle économique différent
-
Blackpills veut des séries « entre Black Mirror et Mr Robot »
Commentaires (17)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 11/05/2017 à 07h56
de courtes séries pour mobile (lecture à la verticale)
" /> " /> ça mériterait le goulag immédiat ce genre de débilités.
" /> on ne filme pas à la verticale, on n’a pas les yeux l’un au dessus de l’autre " />
Mais pour le contenu et le style des séries, ça m’intrigue, j’y jetterai un œil ce week end :)
Le 11/05/2017 à 08h00
Et comment ils gagnent leur vie avec le modèle gratuit? Il y a des pubs?
Le 11/05/2017 à 08h02
Lire l’article avant de commenter, toujours " />
Le 11/05/2017 à 08h02
Ils revendent ton num de tel avec tes goûts?
Le 11/05/2017 à 08h03
“Say no to vertical video!”
Le 11/05/2017 à 08h03
En effet, selon nos confrères de l’AFP, Blackpills devrait limiter l’utilisation gratuite de son service à un épisode par jour, avec de la publicité. Une offre payante, qui devrait être proposé à moins de cinq euros de par mois (le prix définitif n’a pas encore été dévoilé), permettra de supprimer la publicité et d’accéder à tous les contenus sans attendre.
" />
Le 11/05/2017 à 08h05
Des mini-séries entre Black Mirror et Mr Robot ça peut m’intéresser mais certainement pas à regarder sur un mobile…
Le 11/05/2017 à 08h10
Le 11/05/2017 à 08h14
Le choix peut être intéressant de filmer à la vertical, mais il faut que ce soit justifié. Je pense notamment à Mommy qui utilise ce format et permet d’instaurer une ambiance oppressante.
Ce qui m’étonne, avec la cible (autant Blackpills que Studio+) c’est de vouloir la faire payer. Est-ce que les ados ont les moyens de claquer leur argent de poches dans ce type d’abonnements, déjà que je ne sois pas sûr qu’ils puissent payer eux-mêmes ? Et pas sûr que tout les parents acceptent de payer pour ce genre de services abrutissant (oui je joue le vieux con).
Au moins Blackpills utilise la pub pour les revenus (système que j’exècre), mais compte tenu de la cible, c’est sans doute un des meilleurs moyens d’empocher de l’argent.
Le 11/05/2017 à 09h02
Le thème des séries m’afflige. Je suis définitivement devenu un vieux con…
Le 11/05/2017 à 09h33
Le 11/05/2017 à 09h40
Dans six mois on entend plus parler de ce service.
" />
Le 11/05/2017 à 09h40
Bof, il y a toujours eu des séries bien naze…
Et encore, est-ce que tu es déjà tombé sur les séries qui viennent d’Amérique du sud ? " />
Le 11/05/2017 à 10h13
Bref, ils utilisent le SMS/PhoneNumber pour l’identification (quasi) unique de utilisateur.
En plus d’un bon ciblage publicitaire, ca limite le multicompte pour contourner les limitations.
Le smartphone va vraiment devenir LE truc a pirater.
Le 11/05/2017 à 10h29
Je paye un abonnement premium et en plus je dois lire avant de poser des questions? Cette arnaque…
" />
Le 11/05/2017 à 11h51
Bon je viens de regarder le premier épisode de Skinford. Celui-ci n’est pas en mode vertical comme annoncé mais bien au format horizontal ce qui est très bien. Par contre niveau qualité d’image ce n’est pas terrible. Impossible de trouver un réglage de la qualité de celle-ci comme indiqué dans l’article. Par contre on a droit effectivement à trois langues et quasiment une dizaine de sous-titres pour cette série. En plus le premier épisode est sympa et donne envie de voir la suite.
Le 11/05/2017 à 15h25
Au final ça sera revendu à Drahi.
😅