Hadopi : 189 condamnations et « de nombreuses décisions attendues dans les mois à venir »
L'accru du siècle
Le 14 novembre 2017 à 15h44
4 min
Droit
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Sept ans après l’envoi de son premier avertissement, la Hadopi vient d’annoncer que plus de 2 000 dossiers avaient été transmis, par ses soins, à la justice. L’autorité insiste sur le fait que les ayants droit se portent parfois partie civile et obtiennent ainsi des dommages et intérêts.
Désormais bien plus discrète, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet n’en demeure pas moins active. Très active même. Voilà quelques semaines, la Rue du Texel a franchi le seuil symbolique des 10 millions de recommandations (par email ou courrier) envoyées aux abonnés dont l’adresse IP a été flashée sur les réseaux peer-to-peer.
Au travers d’un point d’étape, l’institution présente de nouveaux chiffres relatifs à la riposte graduée. Elle ne manque d’ailleurs pas de mettre en parallèle le bilan des douze derniers mois par rapport à celui des sept années qui viennent de s’écouler. L’objectif est à l’évidence de souligner qu’une fois de plus, la Hadopi continue de tourner à plein régime.
La justice opte majoritairement pour des alternatives aux poursuites
Depuis les premiers pas de la riposte graduée, en octobre 2010, 2 146 dossiers ont été transmis aux procureurs de la République « sur l’ensemble du territoire national aux fins d’éventuelles poursuites ».
Au 31 octobre dernier, sur les 748 dossiers pour lesquels les suites ont été portées à la connaissance de la Hadopi, « l’autorité judiciaire a été saisie et a apporté dans 80 % des cas une réponse pénale » se félicite l’institution. Un bémol toutefois : près de deux tiers de ces « réponses pénales » ont consisté en des mesures alternatives aux poursuites, de type rappel à la loi ou stage de citoyenneté.
Si l’on se penche sur les condamnations à proprement parler, il n’y en a eu « que » 189 (sous forme de jugements, de compositions pénales, etc.).
La Rue du Texel laisse toutefois entrevoir de nouvelles fournées, plus conséquentes, de sanctions : « Le nombre des procédures transmises par l’Hadopi s’étant nettement accru, de nombreuses décisions sont attendues dans les mois à venir. »
Des dommages et intérêts qui s’ajoutent aux amendes
Comme d’habitude, la Haute Autorité ne dévoile pas le détail de chacune de ces condamnations. Elle affirme qu’il s’agirait généralement d’amendes de 300 euros « en moyenne » (alors que le défaut de sécurisation de son accès à Internet est passible pour mémoire d’une contravention pouvant atteindre 1 500 euros).
L’institution préfère épingler quelques jugements soigneusement sélectionnés par ses soins. Cette fois-ci, la Rue du Texel évoque des affaires traitées le mois dernier par les tribunaux de police de Bobigny et Bourgoin-Jallieu, et dans lesquelles des ayants droit se sont portés partie civile. En clair, ils ont demandé à obtenir réparation du préjudice subi au titre des téléchargements illicites détectés.
La première juridiction, à qui la Hadopi avait transmis dix dossiers, a condamné les contrevenants « à verser entre 50 et 150 euros de dommages et intérêts à chaque ayant droit victime des infractions constatées », indique la Haute Autorité (sans préciser malheureusement le nombre d’ayants droit...). La seconde a opté pour un dédommagement « de l’ordre de 100 euros chacun ».
Des sommes qui s’ajoutent bien entendu aux amendes prononcées par les juges, au titre du volet pénal. Entre 600 et 1 000 euros, parfois assortis d’un sursis pour une partie du montant dans la première affaire, et 200 euros pour la seconde.
Des effets « accrus », assure la Hadopi
La Hadopi se montre convaincue de l’efficacité de son action – même si le contraire aurait été étonnant : « Les effets pédagogiques de la réponse graduée se sont accrus en 2017, avec une augmentation de six points de la part des personnes déclarant avoir diminué leur consommation illicite à la suite d’une exposition au dispositif par rapport à 2016 (65 % contre 59 % en 2016). »
L’institution souligne toutefois que le peer-to-peer, qui est le seul « canal » de piratage à entrer dans le giron de la riposte graduée, est en perte de vitesse. « Le téléchargement direct et le streaming illégal portent de plus en plus la consommation illicite, d’où l’importance de renforcer les actions de lutte contre les sites manifestement contrefaisants » poursuit la Haute Autorité, qui a récemment esquissé ses projets en la matière dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018 (voir notre article).
La Rue du Texel devrait dévoiler davantage ses plans lors de la présentation de son rapport d'activité 2016 - 2017, prévue le jeudi 30 novembre.
Hadopi : 189 condamnations et « de nombreuses décisions attendues dans les mois à venir »
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La justice opte majoritairement pour des alternatives aux poursuites
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Des dommages et intérêts qui s’ajoutent aux amendes
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Des effets « accrus », assure la Hadopi
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 15/11/2017 à 08h48
Avec la chronologie des médias, il n’y aurait qu’un intérêt limité et probablement peu rentable l’échelle de la France, sauf sur certain marché de niche.
Le 15/11/2017 à 09h00
Le 15/11/2017 à 09h11
Le 15/11/2017 à 10h24
Le 16/11/2017 à 06h31
Franchement je préfère le système Hadopi à la française que le système américain avec leurs avocats … Plus pédagogique que répressif .
Le 14/11/2017 à 15h52
C’est bizarre, ils communiquent énormément sur l’offre létale, beaucoup moins sur l’amélioration de l’offre légale…
Le 14/11/2017 à 15h52
L’important c’est d’être persuadé d’être utile ^^
Le 14/11/2017 à 16h01
2000 dossiers seulement en sept ans ? Ca fait moins de 300 par ans, les pirates ont de beaux jours devant eux. Ca coute combien par mois un sage de l’Hadopi ?
Le rendement est loin d’y êtrey
Le 14/11/2017 à 16h11
Les graphiques sombres sur le thème sombre sont peu lisible.
Le 14/11/2017 à 17h00
Le 14/11/2017 à 17h26
Même les juges ne sont pas dupes de cette mascarade d’Hadopi… " />
Le 14/11/2017 à 17h47
Je ne sais pas s’il est fait exprès mais ton lapsus m’a bien fait rire " />
Le 14/11/2017 à 17h55
ça consiste en quoi un stage de citoyenneté ? Tu as une burqa à droite et un négationniste à gauche et on t’explique que le mal c’est pas bien ? Ou alors tu dois nettoyer les tags sur les bords de la voie ferrée ?
Parce que comme alternative pénale aux poursuites il y a moyen de s’en tirer à bon compte " />
Le 14/11/2017 à 18h26
Bon, j’ai toujours pas un VPN.
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Le 14/11/2017 à 19h11
L’important c’est de continuer d’être payé surtout
Le 14/11/2017 à 19h51
C’est plutôt de faire croire qu’on l’est " />
Le 14/11/2017 à 20h56
J’ai du mal à comprendre comment on peut être condamné à des dommages et intérêts en faveur des ayants-droit pour un défaut de sécurisation de ligne internet qui est le délit pour lequel on est poursuivi.
Il faut au moins avoir avoué d’avoir téléchargé soi-même, parce que sinon, condamner le détenteur de l’abonnement qui n’est pas forcément celui qui a téléchargé, c’est très discutable.
Le 15/11/2017 à 08h23
NextInpact ne peuvent pas interviewer les personnes d’Hadopi pour les réduire en pièce?
Ils peuvent pas faire une site de streaming gratuit légal où ce site à de l’argent via la pub? Sa serait plus facile, plus rentable etc.
Le 15/11/2017 à 08h34
Novembre 2017: Hadopi se rend compte que le peer to peer est en perte de vitesse …