Microsoft Connect(); : toujours plus de multiplateforme pour les développeurs
Des tirs dans toutes les directions
Le 16 novembre 2017 à 16h49
9 min
Logiciel
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Comme chaque année, Microsoft profite du mois de novembre pour réunir les développeurs à sa conférence Connect();. L’éditeur fait à peu près le tour de toutes ses technologies pour présenter ses nouveautés. Windows, Visual Studio, Azure et autres langages sont ainsi au programme.
Plus que d’autres conférences annuelles tenues par Microsoft, Connect(); s'adresse très clairement aux développeurs. Les conférences, sessions et autres ateliers sont conçus pour apporter des réponses concrètes aux problèmes et attentes soulevés par les utilisateurs. Et l’occasion bien sûr pour Microsoft de dévoiler une vision plus générale.
L’orientation des nouveautés ne surprendra cependant personne. Depuis plusieurs années, le message de l’éditeur est simple : multiplateforme. Sa stratégie de développement n’a plus rien de spécifique à Windows. Pour preuve, le traitement réservé à Visual Studio Code.
Visual Studio Code : nouvelle version 1.18, les fonctionnalités à venir
On aurait pu s’attendre à ce que Microsoft évoque surtout son Visual Studio classique, mais c’est la version Code, gratuite, open source et multiplateforme qui a eu les honneurs de la plupart des présentations et ateliers.
À commencer par une version 1.18 apportant bon nombre d’améliorations. Pour ceux qui l’attendaient, l’espace de travail multi-root est désormais présent. Il suffit ainsi de prendre un dossier depuis le bureau ou un répertoire et de le faire glisser dans l’Explorer pour ajouter automatiquement toute l’arborescence correspondante. L’équipe s’excuse à demi-mot pour le temps d’attente.
Visual Studio Code autorise en outre une plus grande personnalisation de l’interface. Par exemple, la possibilité d’encastrer les panneaux à droite ou en bas, pour un empilement vertical. La barre de titres devient également réglable. Chaque étiquette de panneau peut être déplacée, tandis qu’un clic droit permettre d’en masquer, ou d’afficher celles manquantes.
Plusieurs autres aménagements de ce type sont présents. Ainsi, glisser puis déposer des fichiers ou dossiers réclamera désormais une confirmation. L’équipe indique que le panneau devrait empêcher les mauvaises manipulations, qui manifestement avaient tendance à survenir.
La version stable de Visual Studio Code récupère par ailleurs le bleu, alors que les préversions gardent le vert.
En ce qui concerne les fonctionnalités proprement dites, les apports sont multiples : les statuts Git sont maintenant indiqués dans le File Explorer, les modifications en attente sont affichées avec possibilité de réaliser des commits partiels dans l’éditeur, ou encore ajoute automatiquement les fichiers @types manquants au projet.
JavaScript et TypeScript récupèrent les imports automatiques après appels aux symboles locaux, l’extraction des variables locales ainsi que des traductions pour les messages. Outre le support de nouvelles versions, telles que TypeScript 2.6.1 et JSON Schema Draft 06, des améliorations de performances sont à noter. Particulièrement sous Windows, avec un lancement plus rapide à froid de l’éditeur.
Microsoft glisse au passage quelques chiffres sur la participation globale au projet open source. Visual Studio Code possède ainsi 2,6 millions d’utilisateurs actifs (par mois). Depuis sa création, l’éditeur a reçu 15 000 participations et 30 000 problèmes ont été clos, ce qui en fait le projet le plus actif selon le dernier rapport de GitHub.
Parmi les projets en cours de développement, Microsoft parle de la future pris en charge de Java et Python, ainsi que Live Share. Ce service, évoqué dans #LeBrief ce matin, permet d’établir une session où plusieurs développeurs peuvent travailler ensemble au sein de la même interface.
Une préversion sera bientôt disponible, sans plus de précision sur la date. Cette fonctionnalité sera également présente dans le Visual Studio classique
- Liste complète des changements de la version 1.18
- Télécharger Visual Studio Code (Linux, macOS, Windows)
Visual Studio App Center veut automatiser les tests et déploiements d’applications
Même si Visual Studio Code affichait le plus gros nombre d’améliorations, les versions classiques et services complémentaires ont aussi leur mot à dire.
L’une des plus grosses nouveautés est l’App Center, un composant annexe autant qu’un service. Il s’adresse aux développeurs d’applications et doit leur permettre d’accélérer nettement des étapes obligatoires et pourtant rébarbatives : compilation, tests divers et autres déploiements.
Une fois activé, le service autorise ainsi la compilation et l’envoi de versions spécifiques à de très nombreux appareils mobiles (Microsoft parle de « milliers »), d’y automatiser les tests, de récupérer statistiques et autres signaux, gérer les phases de bêta auprès de personnes, de concentrer les rapports de plantages et ainsi de suite.
Le service est gratuit tant que l’utilisation n’est pas trop intensive. La compilation ne doit ainsi pas dépasser 240 minutes par mois. Tout ce qui touche à la distribution, aux métriques et aux rapports de plantages est gratuit. Les notifications push sont par contre limitées à cinq segments d’audience, alors que la partie test n'est gratuite que les 30 premiers jours.
Pour 40 dollars par mois, une équipe peut lancer plusieurs compilations concurrentes, la partie test se déverrouille pour 99 dollars par mois, tandis que chaque segment d’audience supplémentaire réclamera 10 dollars.
Pour l’instant, la compatibilité est limitée aux versions 2015 et 2017 de Visual Studio pour Windows.
Entrainement des modèles d’IA, Visual Studio pour Mac et Xamarin
Microsoft veut également faire de Visual Studio un IDE où les développeurs pourront entrainer leurs modèles d’apprentissage profond dans le cadre de l’intelligence artificielle. Une nouvelle extension gratuite, Tools for AI, permet ainsi d’ouvrir les vannes de TensorFlow, CNTK, Theano, Keras, Caffe2 et autres. La société lui adjoint TensorBoard, dédié au suivi d’évolution du modèle, avec visualisation du comportement, statistiques quantitatives et autres.
Visual Studio pour Mac évolue lui aussi. La nouvelle mouture commence par prendre en charge les API des dernières révisions des systèmes Apple : iOS 11, tvOS 11 et watchOS 4. Elle supporte également le récent .NET Core 2.0 ainsi que les conteneurs Docker, permettant un déploiement des applications dans Azure App Service. Ajout important, Visual Studio pour Mac peut maintenant utiliser l’outil tiers Fastlane la configuration des appareils de développement.
Lorsque l’on parle de la version Mac, Xamarin n’est jamais très loin. Son principal apport est .NET Embedding, qui traduit le code .NET en bibliothèques natives pour Android et iOS, pouvant être à leur tour intégrées dans du code Objective-C, Swift ou Java. Une préversion du Xamarin Live Player peut également être utilisée dans Visual Studio pour Windows ou pour Mac, permettant au développeur de voir la répercussion des changements de code dans son application.
Team Foundation Server 2018 en version finale.
L’Update 2 de la version 2017 n’a beau être sorti qu’en juillet dernier, Microsoft enchaine. Rappelons que Team Foundation Server (TFS) est une forge, avec gestions de projet, des sources et des builds, outils de planification ou encore suivi des tâches et des performances.
La mouture 2018 est majeure. Les améliorations sont nombreuses : consultation mobile améliorée pour les éléments de travail (vérification, commentaires, partage et gestion des problèmes), mise en place d’un wiki complet avec édition markdown, la gestion des forks depuis les dépôts Git, support intégré du Git Virtual File System (voir notre actualité), nouvel éditeur graphique de visualisation des versions ainsi que les groupes de déploiements, qui permettent de gérer ces derniers en se basant sur des agents.
De nombreux autres annonces et projets en cours
La conférence Connect();, outre les annonces importantes, est également le théâtre de sessions plus discrètes, d’ateliers et autres où sont dévoilés d’autres nouveaux produits ou projets en cours.
Bien qu’on ne puisse parler de produit mineur – loin de là – Azure a fait l’objet d’un grand nombre de petites annonces. Citons un renforcement de ses fonctions prévu dans la version 15.5 de Visual Studio 2017 (disponible en Preview), de multiples annonces pour la base de données distribuée Cosmo DB (support natif de l’API Cassandra d’Apache, disponibilité en lecture de 99,999 %, API Table et Gremlin…), meilleure prise en charge des bases MongoDB, disponibilité de Time Series Insights (gestion des évènements), des Stream Analytics pour IoT Edge (suivi analytique en temps réel, des diagnostics App Service ou encore de Bash in Cloud Shell.
Du côté de Windows 10, il y a également un peu de neuf. D’abord, les développeurs peuvent récupérer le SDK de la build 17035, qui correspond à la dernière préversion disponible du système (branche Redstone 4). Le plus gros changement est l’intégration dans le kit de développement des en-têtes C++ et WinRT, ainsi que du compilateur CppWinRT. Ce dernier fait d’ailleurs l’objet d’un billet de blog explicatif, qui se penche notamment sur ses cas d’utilisation.
La déclinaison Server du système a droit également à sa première build Redstone 4, la 17035 évidemment. Disponible sous forme d’images ISO et VHDX, la préversion remet en place Storage Spaces Direct en lui ajoutant le support de la déduplication des données. La nouvelle interface graphique de gestion, au nom de code Honolulu, est elle aussi présente.
Enfin, on pourrait citer pêle-mêle la disponibilité de C# 7.2 (qui se concentre surtout sur les structs), les futures améliorations prévues pour C++ et la modernisation du code que Microsoft en espère, le support de F# pour les projets .NET Standard et .NET Core (via la préversion de Visual Studio 15.4), ou encore le support futur des « nullable reference types » dans C#, qui doit faciliter le repérage des bugs liés aux valeurs nulles dans le code.
Notez que la conférence Connect(); continue et que d’autres annonces importantes pourraient tomber d’ici la fin de la semaine. Nous reviendrons donc sur le sujet si nécessaire. En attendant, ceux qui veulent la (très longue) liste complète des annonces pourront se rendre sur la page dédiée.
Le 16 novembre 2017 à 16h49
Microsoft Connect(); : toujours plus de multiplateforme pour les développeurs
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Visual Studio Code : nouvelle version 1.18, les fonctionnalités à venir
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Visual Studio App Center veut automatiser les tests et déploiements d’applications
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Entrainement des modèles d’IA, Visual Studio pour Mac et Xamarin
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Team Foundation Server 2018 en version finale.
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De nombreux autres annonces et projets en cours
Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 16/11/2017 à 20h17
#1
Visual Studio Code est vraiment un très bon outil.
J’ai longtemps été sur NetBeans, j’ai testé Atom et au final, VSC avec les bons plugins les surpasse.
Mon seul regret : aucun plugin dédié à Git, celui étant fourni ne s’applique qu’à la plateforme de Microsoft (Visual Studio Team Services).
Le 16/11/2017 à 21h21
#2
Le support de Git est natif dans VSC :
https://code.visualstudio.com/docs/editor/versioncontrol#_git-support
Le 16/11/2017 à 23h57
#3
Pour Git, Git Lens est excellent
https://github.com/eamodio/vscode-gitlens
Le 17/11/2017 à 07h19
#4
Idem. Et pour ceux qui bossent avec PowerShell, VSC devient l’IDE multiplateforme avec PS 6. ISE restera disponible sous Windows.
Le 17/11/2017 à 13h18
#5
Nous on commence a utiliser rider au boulot, vraiment bien! mais payant…
Le 17/11/2017 à 13h40
#6
Je dois dire que j’ai toujours du mal avec les applications basées sur les techno web.
Oui, ça permet de développer vite, en multi-platforme, …
Mais en échange, la consommation de resources sur la machine est totalement démente.
Comparez visual studio code ou atom par rapport a Sublime Text par exemple. Dans mon cas, il y a un facteur dix sur la consommation mémoire.
Ca plus, l’application stash, qui consomme pas loin de 600Mo dés le lancement (pour affiche un chat !!!!) et quelques autres ça devient vraiment exagéré.
Au final, je n’utilise pas ces outils, ma machine tourne beaucoup mieux, et donc, mon travail est plus agréable, et je pense être plus productif.
J’espère qu’on sortira de cette mode de l’effort minimal dans le développement, c’est de mon point de vu une fausse bonne idée.
Le 18/11/2017 à 18h02
#7
Bah j’ai jamais réussi à l’exploiter de mon coté, même avec l’aide d’une vidéo, j’ai pas l’icône “Git”, il est pas dans les “Source Control Manager” et à chaque fois que je voulais initialiser un dépôt : plantage.
:(
Le 20/11/2017 à 09h42
#8
Pourtant je le fais plutôt souvent sans prob, avec ou sans GitHub (qui a aussi une extension proposée par MS) : un oubli à l’install ?