La FCC somme les opérateurs de constellations de faire des efforts pour atténuer la pollution satellitaire
Satellites of light
Le 25 septembre 2023 à 10h01
4 min
Société numérique
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Le régulateur des communications américain, la FCC, essaye de minimiser la pollution lumineuse des constellations satellitaires en ajoutant dans les licences d'exploitation des conditions obligeant les entreprises à travailler avec les astronomes sur le sujet.
Si les constellations de satellites, comme Starlink de SpaceX, permettent de se connecter sur internet de n'importe où sur le globe, que ça soit sur un bateau en plein océan Pacifique ou dans un pays en guerre comme l'Ukraine, elles font aussi grincer les dents des astronomes.
En effet, les rangées de satellites qui circulent tout autour de la Terre forment des traces sur les images astronomiques en réfléchissant la lumière du soleil. Et la multiplication prévue de ces constellations risque de compromettre de plus en plus de travaux astronomiques.
En mars dernier, les chercheurs sonnaient le signal d'alarme par rapport aux images prises par Hubble. De plus en plus de photos du satellite scientifique contiennent des traces qui obstruent les observations astronomiques.
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La Commission fédérale des communications américaine (Federal Communications Commission, FCC), qui attribue les licences de déploiement de ces systèmes, se penche actuellement un peu plus sur le problème.
Adaptation des licences...
Dans les mises à jour des licences attribuées par le régulateur, Space News pointe de nouvelles conditions imposées aux constellations satellitaires de la branche américaine de ICEYE (PDF) et de Planet Labs (PDF).
Alors que ICEYE demandait une modification de sa licence pour ajouter huit satellites à sa constellation et que Planet Labs faisait de même pour en ajouter sept à la sienne, la FCC en a profité pour glisser à ces deux entreprises qu'elles devaient « se coordonner avec la NSF [National Science Foundation] pour parvenir à un accord mutuellement acceptable afin d'atténuer l'impact de ses satellites sur l'astronomie optique au sol ».
De même, la FCC les oblige à « soumettre à la Commission, avant le 1er janvier de chaque année, un rapport annuel couvrant l'année précédente (1) décrivant si elle est parvenue à un accord de coordination avec la NSF concernant l'astronomie optique ; et (2) toute mesure prise par [les deux entreprises] pour réduire l'impact de [leurs] satellites sur l'astronomie optique ».
... sous la pression de SpaceX
Mais les deux modifications de licences décidées par la FCC proviennent de demandes faites par SpaceX. En effet, l'entreprise leader dans la mise en place de constellations de satellites de télécommunication s'est vu imposer par la FCC en janvier dernier [PDF] une obligation similaire de se coordonner avec la NSF pour atténuer la luminosité de ses satellites dans le cadre de l'agrément de sa deuxième génération Starlink.
En réaction, SpaceX a demandé à la FCC d'appliquer les mêmes conditions à ses concurrents. C'est pourquoi, alors qu'ICEYE et Planet Labs demandaient le droit d'ajouter respectivement huit et sept satellites à leurs constellations, la FCC a ajouté ces clauses sur l'atténuation lumineuse.
Pourtant, l'enjeu de pollution lumineuse est bien différent entre une constellation de plusieurs dizaines de milliers de satellites comme celle de Starlink et celles d'ICEYE et Planet Labs qui en comportent moins d'une cinquantaine chacune.
Néanmoins, « si nous avons un grand nombre de constellations plus petites, le montant total pourrait être important » a expliqué Ashley Vanderley, responsable à la NSF, rapporte Space News.
Amazon et OneWeb dans le sillage
Ces nouvelles conditions imposées à ICEYE et Planet Labs permettent aussi à la NSF de poser des bases de discussions générales sur la pollution lumineuse avec les différents acteurs des constellations satellitaires.
Elle a d'ailleurs annoncé qu'un accord était bouclé avec le projet OneWeb (dont la fusion avec Eutelsat est bientôt achevée). Celui-ci devrait être dévoilé publiquement très prochainement.
La FCC explique aussi travailler avec Amazon sur sa future constellation Kuiper dont les deux premiers satellites prototypes devraient être lancés début octobre. L'un possède des équipements prévus pour atténuer la réflexion de la lumière et l'autre non, ce qui permettra de mesurer leurs effets.
Alors que les astronomes étaient très critiques sur la pollution lumineuse de ces constellations, « les grandes entreprises de satellites ont travaillé dur pour atténuer les effets », a déclaré Ashley Vanderley.
La FCC somme les opérateurs de constellations de faire des efforts pour atténuer la pollution satellitaire
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Amazon et OneWeb dans le sillage
Commentaires (4)
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Abonnez-vousLe 25/09/2023 à 11h35
Quand j’étais petit, je me rappelle à la campagne avec mon père on essayait de trouver les satellites dans le ciel en cherchant les “étoiles” qui se déplaçaient ^^
Le point positif c’est que ce sera beaucoup plus simple maintenant avec mon fils
Le 25/09/2023 à 12h09
Bientôt on cherchera les étoiles dans le magma satellitaire
Le 25/09/2023 à 14h10
Une autorité américaine qui décide de quel niveau de pollution lumineuse ces entreprises peuvent pourrir notre ciel, génial !
Au-delà des observations des astronomes, c’est toutes les personnes qui regardent le ciel qui se voient imposer ça. Sur l’ensemble de la surface du globe. C’est assez conséquent comme évolution de la pollution lumineuse !
@eglyn : difficile aujourd’hui de regarder le ciel nocturne 1 minute sans avoir le regard attirée par une bestiole de Space X…
Le 25/09/2023 à 14h37
Cette news a un fort potentiel pour un dessin de Flock samedi prochain.