Encore un an d'attente avant le prochain vol de Vega-C

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Encore un an d’attente avant le prochain vol de Vega-C

Encore un an d'attente avant le prochain vol de Vega-C

Le futur des lanceurs européen ne se dégage toujours pas. La commission d'enquête indépendante qui s'est penchée sur les problèmes lors de l'essai de mise à feu statique d'un moteur de Vega-C en juin dernier a demandé au constructeur italien Avio de revoir le design de la tuyère du moteur et de faire d'autres essais statiques.

Le prochain vol de la fusée italienne Vega-C vient d’être annoncé pour la fin de 2024, lors d'une conférence de presse tenue ce lundi 2 octobre par Avio, l'ESA et Arianespace. On est donc sur un délai très long de deux ans entre l’accident et le retour en vol (en espérant qu’il n’y ait pas de nouveau retard…), quand les concurrents comme SpaceX et Soyouz ne restent que quelques mois au hangar. 

Les retards égrainés au cours des mois commencent à former une arlésienne autour des nouveaux lanceurs européens. Cet été déjà, on apprenait qu'Ariane 6 ne volerait pas avant 2024 et Vega-C était prévu aussi pour l'année prochaine. Mais la fusée italienne prend encore du retard.

Des lanceurs européens ? Quels lanceurs européens… 

Les deux lancements de l'ancienne fusée Vega – le premier ce vendredi 6 octobre et le deuxième en 2024 – mis en avant pendant cette même conférence de presse ne pourront ni cacher ces délais encore une fois repoussés ni remplacer les lancements de Vega-C initialement prévus en 2024.

Pourtant, en avril dernier, dans la bouche du président du Centre national d'études spatiales (Cnes), Philippe Baptiste, « le temps de la résolution du problème [sur Vega-C] "se compt[ait] en mois" ».

Mais la commission d'enquête indépendante mise en place pour évaluer les problèmes survenus en juin lors d'un test statique a recommandé que de nouveaux travaux de conception soient effectués par le constructeur italien Avio sur le moteur du deuxième étage de la fusée. Elle demande aussi que deux autres essais au sol soient mis en place courant 2024 avant un nouveau vol « afin d'assurer une reprise fiable des vols et une exploitation commerciale solide de Vega-C ».

Encore une histoire de tuyère

Selon cette commission d'enquête, la conception actuelle de la tuyère du moteur Zefiro 40 du deuxième étage de la fusée a entraîné une dégradation progressive des pièces autour d'elle, ce qui a ensuite provoqué la défaillance de la tuyère elle-même.

Elle explique que « la combinaison de la géométrie de l’insert du col et des différentes propriétés thermomécaniques du nouveau matériau, ont provoqué un endommagement progressif d’autres pièces adjacentes de la tuyère et une dégradation progressive conduisant finalement à sa défaillance ».

Pourtant, Avio expliquait en juin que le nouveau matériau carbone-carbone utilisé pour la tuyère avait « montré une performance nominale », mais le constructeur parlait d'une « autre anomalie » qui s'était révélée après 40 secondes d'essai.

Cette anomalie sur la nouvelle tuyère du moteur de Vega-C n'est pas la première puisque c'est aussi à cause d'une mauvaise tuyère que le lancement de la fusée en décembre dernier avait échoué. À l'époque, la commission d'enquête avait pointé du doigt le constructeur ukrainien « Bureau d'études de Youjnoyé » (oui, c’est bien le nom du constructeur), sous-traitant d'Avio.

Celui-ci ne participe plus à la construction de la fusée et l'ESA assure que le nouveau problème « n'est pas lié à ceux observés sur le VV22 avec le matériau carbone-carbone précédent ».

Un nouveau calendrier

Comme expliqué ci-dessus, les partenaires européens ont mis en avant deux lancements de l'ancien modèle de lanceur Vega d'ici au potentiel retour de Vega-C. Le prochain aura lieu dès vendredi prochain du Centre Spatial Guyanais (Kourou) avec un satellite thaïlandais et un taïwanais à bord. L'autre interviendra l'année prochaine.

Le prochain décollage de Vega-C n'est donc prévu que pour la fin de l'année prochaine. Les partenaires spatiaux européens planifient quatre tirs de la fusée italienne en 2025 et espèrent pouvoir tenir cette cadence les années suivantes, évoquant la possibilité de cinq voire six lancements en vitesse de croisière. À titre de comparaison, SpaceX a réalisé une soixantaine de lancements en 2022 et déjà près de 70 en 2023… 

Commentaires (5)


Bien déprimant, tout cela…



Et quel sera l’impact sur l’industrie européenne ? Pas seulement l’aéronautique, mais aussi celle de l’imagerie, des télécommunications, de la recherche etc.



Au passage, dans les deux derniers paragraphes, je crois bien que l’on parle des lancers de fusée.


Et voilà.
Encore une dependance à autrui qu’on se créée parce qu’on est les meilleurs et qu’on fait des choix de toute beauté.
Et en plus on se prive d’un partenaire historique, et pas cher.
J’adore l’Europe



Alphonse_2 a dit:


Au passage, dans les deux derniers paragraphes, je crois bien que l’on parle des lancers de fusée.




Exact. Lancé est un terme de chasse …


La Russie: has been



L’Europe: out



A pleurer… :keskidit:


Arthour !!! Tuyère !!!!


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