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Les fortes ambitions de la Chine pour Mars : aller-retour fin 2030, missions habitées dès 2033

Zhurong aussi cède aux sirènes des selfies

Les fortes ambitions de la Chine pour Mars : aller-retour fin 2030, missions habitées dès 2033

Le 25 juin 2021 à 09h46

Fort du succès de son rover et de ses missions lunaires, la Chine prévoit d’effectuer un aller-retour sur Mars en 2030 afin de récupérer des échantillons et préparer le terrain à une mission habitée dès 2033. Elle ne compte pas s’arrêter là un lancement tous les deux ans jusqu’en 2043. De quoi relancer la course à la conquête spatiale ?

Dans le domaine spatial, la Chine enchaine les succès. Depuis le mois de mai, le premier module de la Station spatiale chinoise – Tiangong – est en orbite autour de la Terre. Sans avoir l’ambition ni la possibilité technique de concurrencer la Station spatiale internationale, elle sert le même but : mener des expériences scientifiques dans l’espace.

Quelques semaines plus tard, un vaisseau cargo venait s’amarrer à la Station afin de livrer « des fournitures, des équipements et du propergol ».

Trois Chinois sont dans « leur » station spatiale

Il y a quelques jours seulement, c’était au tour de la mission Shenzhou-12 de prendre son envol, avec trois astronautes à son bord. Ils doivent normalement rester trois mois sur place, sans plus de détails sur le contenu de leurs missions.

La prochaine grosse étape est attendue pour 2022 avec le lancement et le raccordement de deux modules baptisés Wengtian et Mengtian, des laboratoires pour missions scientifiques. D’autres personnes doivent se relayer dans la Station spatiale, y compris des étrangers, avait précisé les responsables chinois.

Ce n’est pas tout pour 2021, car la Chine a aussi posé son premier rover sur la planète rouge mi-mai. Elle se félicite d’ailleurs d’avoir réussi dès son premier essai en solo… une manière de tacler l’Europe dont l’atterrisseur Schiaparelli fait la crêpe sur la surface martienne. Le pays avait pour rappel essuyé un échec en 2011 lors d’une mission commune avec la Russie. 

Les succès du rover Zhurong, qui prend la pose pour un selfie

Depuis, de premières photos ont été envoyées et le rover a effectué ses premiers tours de roue sur le sol martien, s’éloignant au passage de sa plateforme d’atterrissage. Il y a deux semaines de nouveaux clichés étaient publiés : un panorama du site d’atterrissage, une autre avec le drapeau chinois sous la plateforme, des photos du sol et un selfie du rover avec sa plateforme en arrière-plan.

Rover chinois panorama
Crédits : China National Space Administration

L’histoire des incontournables selfies sur Mars…

Sylvestre Maurice, notamment responsable des instruments scientifiques ChemCam de Curiosity et SuperCam de Perseverance, expliquait il y a quelques années que les selfies étaient un passage devenu obligatoire : « Il y a eu tellement de publicité […] qu'on en fait un tous les six mois ». Il aurait demandé aux responsables quel était le but scientifique, avec pour seule réponse : « Ce n’est pas grave, Selfie ! ». Cela fait désormais partie du jeu : « on envoie à la presse et on continue la science ». Même sur Mars le « marketing » est important.

La Chine fait de même… avec sa touche personnelle : « La caméra, initialement installée sous le rover, a été libérée par le rover à dix mètres au sud de la plate-forme et a capturé des vidéos du rover retournant sur la plate-forme et a pris le selfie. La caméra a ensuite utilisé un signal sans fil pour transmettre les images et les vidéos au rover, qui les a renvoyées sur Terre via l'orbiteur », explique l’agence de presse officielle Xinhuanet. Cela donne un résultat presque surréaliste (voir image en tête de l’article).

Voulant jouer la carte de l’ouverture, comme avec sa Station spatiale, la Chine affirme qu’elle publiera « les données scientifiques en temps utile pour permettre à l'humanité de partager les fruits du développement de l'exploration spatiale du pays ». C’est du moins ce qu’indique Zhang Kejian, directeur de l'Administration nationale de l'espace de Chine (ANEC).

Depuis l’espace, la NASA repère l’atterrisseur et le rover sur Mars

Notez que la NASA a repéré la présence de l’atterrisseur et du rover sur la planète rouge, confirmant qu’il se déplace bien sur sa surface pour ceux qui en douteraient. La sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) a en effet pris en photo le site d’atterrissage à plusieurs jours d’intervalle avec sa caméra HiRISE. On voit les trainées de poussières laissées par l’atterrisseur et le petit rover à deux endroits différents.

NASA MRO Rover chinoisNASA MRO Rover chinoisDeux clichés de MRO à cinq jours d’intervalle. On voit bien les déplacements du rover et les traces de l’atterrisseur.

La Chine veut maintenant envoyer des humains sur Mars

Que ce soit sur la Lune avec les missions Chang’e, sur Mars ou dans l’espace avec sa Station spatiale, la Chine n’est à chaque fois pas la « première » nation : les États-Unis, les Russes ou l’Europe sont passés avant. Le pays a donc décidé de se lancer un autre objectif ambitieux : rapporter des échantillons fin 2030 et envoyer des humains sur Mars, dès 2033.

De quoi redonner un coup de fouet à cette course puisque la NASA veut aussi envoyer des humains sur la planète rouge (après la Lune dans le cadre du programme Artemis). SpaceX est aussi dans la course, avec un calendrier ambitieux puisqu’Elon Musk parle de 4 à 6 ans.

Un vol « à vide » dès 2030, puis des voyages tous les deux ans

Les ambitions de la Chine sont élevées : cinq missions entre 2033 et 2043, soit une tous les deux ans environ. C’est pour rappel la période qu’il faut attendre pour que la Terre et Mars soient dans une position optimale pour un voyage (la distance entre les deux planètes est la plus faible). C’est en tout cas ce qu’affirme Wang Xiaojun, directeur de l’Académie chinoise de technologie des lanceurs (CALT), comme le rapporte le Financial Time.

Avant d’en arriver là, plusieurs étapes doivent être franchies, à commencer par récupérer des échantillons de sol martien et « mener à bien un certain nombre d'autres missions robotiques ». Il faut en effet préparer le terrain avec par exemple la mise en place de systèmes d’extraction des ressources (eau, oxygène…), mais aussi maitriser la technologie permettant de revenir sur Terre après un atterrissage sur Mars. Là encore, la Chine peut s’appuyer sur un succès récent : le retour d’échantillons de la Lune.

Des « réactions nucléaires » pour aller plus vite

Une première mission aller-retour sur Mars non habitée est prévue pour 2030, précise Reuters. Afin d’accélérer le voyage – qui dure environ six mois pour un aller simple actuellement – la Chine prévoit que « ses engins spatiaux exploitent l'énergie libérée par des réactions nucléaires sous forme de chaleur et d'électricité, en plus des propulseurs chimiques traditionnels », ajoutent nos confrères. Aucun détail supplémentaire n’est donné.

Un aller-retour pourrait alors se faire en « quelques centaines de jours », affirme le responsable de la CALT.

plateforme mars rover chinois Crédits : China National Space Administration

Commentaires (14)

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Tout ceux qui ont vu le documentaire “Seul sur mars” savent qu’il suffit d’avoir des patates pour survivre :transpi:
Je suis curieux de savoir comment un réacteur nucléaire qui va produire chaleur et électricité pourra propulser un vaisseau spatial, il faut éjecter de la masse pour avoir une réaction de poussée.

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Les projet de propulsion nucléaire typer NERVA (https://en.wikipedia.org/wiki/NERVA) consistent en gros a prendre le cœur d’un réacteur à fission classique et de faire passer de l’hydrogène ou un autre ergol à travers les barre pour le chauffer et l’expulser. La promesse est une impulsion spécifique bien plus élevée que la propulsion chimique traditionnelle.
Le gros problème, et ce qui fait que c’est resté dans les cartons, c’est qu’a la moindre merde au lancement ou la mise en orbite (qui se ferait toujours par propulsion chimique classique bien entendu puisque les gaz expulsés sont radioactifs), tu te retrouves littéralement avec un réacteur nucléaire qui soit s’écrase au sol, explose ou crame dans l’atmosphère et éparpille sont contenu de matériaux fissile.
Bref, faudrait qu’ils soient sûrs de leur coup et c’est à comparer aux infinies précautions que prends la NASA quand elle envoie un RTG qui ne contient que quelques kilogrammes de Pu238 juste radioactif, pas fissile, qui sont subdivisés en petits cylindres eux mêmes encapsulés chacuns dans un conteneur censé résister à une rentrée atmosphérique où une explosion sur le pas de tir.

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Des patates, des matières organiques, des bactéries pour les dégrader et de l’eau.

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voir image en tête de l’article


Petit rappel que celled-ci n’apparaissent pas dans les RSS :)

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Voulant jouer la carte de l’ouverture, comme avec sa Station spatiale, la Chine affirme qu’elle publiera « les données scientifiques en temps utile pour permettre à l’humanité de partager les fruits du développement de l’exploration spatiale du pays ». C’est du moins ce qu’indique Zhang Kejian, directeur de l’Administration nationale de l’espace de Chine (ANEC).


Ahh s’ils pouvaient aussi libérer leur bases de données sur la COVID pour aider aussi l’humanité….

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Je vais y aller en loucedé, rien que pour mettre le dawa dans leurs données :



– Chef, chef ! Le Rover est devenu fou ! Il n’arrête pas d’émettre un message en boucle sur toutes les fréquences, relayé par l’orbiteur qui les envoie vers la Terre 24h sur 24 !



– Quoi ! Comment est-ce possible ? Que dit le message ?



– Je cite : “Ci-git Ping Pue ! Gouvernement Chinois immonde ! Vive les Ouïghours et les minorités ! Vive la Liberté et la Démocratie !”



– Arrêtez-moi ça tout de suite !



– Impossible, on a perdu le contrôle, il y a quelqu’un sur place qui est devenu admin !



:xzombi: :francais: :-D :jesquate: :bocul: :langue: >>===>>>



Euh… Quelqu’un pour me construire une fusée pour Mars ?

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Ceci valide en tous cas qu’aller sur mars n’est pas qu’une lubie d’illuminés

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yvan a dit:


Ceci valide en tous cas qu’aller sur mars n’est pas qu’une lubie d’illuminés


Ou pas. Cela dépend des motivations des participants. Pour la Chine ce n’est pas pour la connaissance ou le bien être de l’humanité. C’est la visé politique qui compte pour eux

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Dis-moi ce qui n’est pas politique en 2021 ?

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On n’a pas attendu 2021 pour que la conquête spatiale soit une question de prestige pour les États qui la mènent.

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Carrément, la course à la Lune durant la Guerre Froide était une vraie bataille de zigounettes entre les USA et l’URSS.

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SebGF a dit:


Carrément, la course à la Lune durant la Guerre Froide était une vraie bataille de zigounettes entre les USA et l’URSS.


MIeux vaut une course au prestige de ce style qu’une course d’influence en jouant à “je renverse ton dictateur ami”…

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L’un n’empêche pas l’autre.
Ni hier, ni maintenant.

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Cumbalero a dit:


L’un n’empêche pas l’autre. Ni hier, ni maintenant.
Ce que tu mets en budget dans l’un, potentiellement tu ne le mets pas dans l’autre (bien que ce ne soit pas les mêmes ordres de grandeur)


Les fortes ambitions de la Chine pour Mars : aller-retour fin 2030, missions habitées dès 2033

  • Trois Chinois sont dans « leur » station spatiale

  • Les succès du rover Zhurong, qui prend la pose pour un selfie

  • L’histoire des incontournables selfies sur Mars…

  • Depuis l’espace, la NASA repère l’atterrisseur et le rover sur Mars

  • La Chine veut maintenant envoyer des humains sur Mars

  • Un vol « à vide » dès 2030, puis des voyages tous les deux ans

  • Des « réactions nucléaires » pour aller plus vite

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