Aurélie Filippetti enterre le Centre National de la Musique, jugé inutile
50 millions de dépenses non dépensées
Le 10 septembre 2012 à 13h56
4 min
Droit
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Le CNM n'aura pas dépassé le stade de la préfiguration. La ministre de la Culture annonce dans un entretien au Monde que ce centre national de la musique est désormais enterré, car jugé inutile.
Dans son entretien au Monde, la ministre de la Culture confirme que le CNC va être amputé de 120 à 150 millions d’euros. « Face à la crise, le CNC va effectivement être mis à contribution de façon importante, et c'est normal. Les professionnels du cinéma ont fait preuve de beaucoup de responsabilité. Mais en échange, la taxe sur les services distributeurs (TSTD), qui auparavant était écrêtée, ne le sera plus. Ce qui évitera une sorte de double peine... »
Problème, cet écrêtement devait servir à financer le Centre national de la musique (CNM) décidé sous le règne de Nicolas Sarkozy. Justement. La ministre annonce alors en quelques mots l’enterrement du dispositif, jugé inutile . « Nous n'avons pas réellement besoin d'un nouvel établissement public, qui nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d'euros. Ce n'est pas possible actuellement. Mais nous soutiendrons les producteurs indépendants. J'ai dégagé des crédits et sauvé le crédit d'impôt dont ils bénéficient. Et le travail de réflexion se poursuit avec les professionnels. »
Un CNM allégé, détesté du PS
Le CNM avait déjà souffert lors des récents débats budgétaires, fin 2011. Au lieu des 2,5 millions de crédits réclamés pour financer sa mission de préfiguration, l'Assemblée nationale allouait 500 000 euros. Cette mission devait fixer les contours et les modalités de fonctionnement et de financement du centre. « Or, a expliqué le député Gilles Carrez, un excellent rapport de notre collègue Franck Riester a traité du sujet il y a quelques mois, et il nous est apparu que, 2,5 millions d’euros, c’était très cher pour une étude ».
En novembre 2011, le Parti Socialiste avait déversé de lourdes critiques contre le projet Sarkozy-Riester. « La droite, constatant les faibles résultats de [ses] autres initiatives dans le domaine musical, HADOPI et carte musique, entend avant les prochaines échéances présidentielles et législatives inventer une mesure nouvelle pour gonfler artificiellement son faible bilan dans la culture et redorer un blason bien terni, ainsi que cacher la stagnation généralisée des crédits et la décrépitude croissante du ministère de la culture et de la communication qu'elle a elle-même organisées ». Le PS dénonçait alors « l'électoralisme », une mesure « lancée en catastrophe en fin de mandat », signe d’une grande « improvisation ».
Fin 2011, le député PS Patrick Bloche avait précisé son avis sur ce sujet : « si nous en sommes aujourd’hui à évoquer la création d’un centre national de la musique, c’est simplement que le dispositif répressif dit « HADOPI » a totalement échoué dans ses objectifs. Il y a deux ans, on nous avait vendu HADOPI comme étant la solution miracle qui allait tout résoudre en modifiant les usages de nos concitoyens dans leur accès aux contenus culturels à l’ère numérique ». Selon Bloche, « parce que la HADOPI n’a pas produit les effets escomptés, nous voilà en train de débattre de la création d’un Centre national de la musique ! C’est aborder sous une forme institutionnelle – ce qui est regrettable – une vraie question, et la seule qui vaille : comment financer la création, rémunérer le droit d’auteur et les droits voisins, à l’ère numérique ? »
Septembre 2012, les questions perdurent. Le CNM est désormais condamné. Seule rescapée, Hadopi qui estime avoir bien rempli ses missions...
Aurélie Filippetti enterre le Centre National de la Musique, jugé inutile
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Un CNM allégé, détesté du PS
Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 10/09/2012 à 14h03
Allez hop plus qu’à virer Hadopi, le CNN, le CNC et le CSA.
Le 10/09/2012 à 14h09
C’était sensé servir à quoi ce CNM " />
Si c’était juste pour créer une major made in France, on a déjà Vivendi (Universal Music).
Le 10/09/2012 à 14h11
Le 10/09/2012 à 14h22
La droite, constatant les faibles résultats de ces autres initiatives dans le domaine musical, HADOPI et carte musique
Ha oui, tient maintenant que l’on en parle… elle en est où cette Carte Musique Jeune et le budget qui allait avec ? (DTC n’est pas une réponse valide " />)
Le 10/09/2012 à 14h34
Et n’oubliez pas :
La Culture est le disque dur de la politique ©
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Le 10/09/2012 à 14h43
Qu’ils en virent d’autres au passage!
Y’en a trop de ces institutions publiques sans utilité, qui ne font que pomper les finances de l’Etat à outrance… Je suis sûr qu’on pourrai rien qu’en faisant le ménage dans les institutions, les administrations millefeuilles et autres commissions aussi diverses qu’inutiles on gagnerai des dizaines de milliards sur les dépenses.
Le 10/09/2012 à 15h08
Aurélie Filippetti enterre la Hadopi, jugée inutile.
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Oh wait " />" />
Le 10/09/2012 à 15h15
Et la SACEM c’est pour quand ? " />
Le 10/09/2012 à 15h19
Le 10/09/2012 à 15h27
Le 10/09/2012 à 15h35
Le 10/09/2012 à 16h04
Le 10/09/2012 à 16h08
Vivement le jour où on pourra lire : Auréli Filippetti enterre le ministère de la culture.
Mais j’en doute…
Le 10/09/2012 à 16h24
Hadopi qui estime avoir bien rempli ses missions…
Non mais sérieux, qu’est ce qu’ils ont foutu pendant deux ans ??
2 ans représentent environ 500 jours ouvrés
Vous allez pas me dire qu’ils ont été occupés pendant 500 jours vu ce qu’ils ont fait !
Les agendas des pontes de la HADOPI devraient être public, comme notre argent " />
Le 10/09/2012 à 16h54
Et pourquoi le CNC persiste ? Le cinéma n’est pas en péril que je sache ? Alors les économies c’est maintenant !
Le 10/09/2012 à 18h24
Le 10/09/2012 à 18h37
Le 10/09/2012 à 19h00
Le 10/09/2012 à 20h03
Le 17/09/2012 à 06h34