Raspberry Pi alimenté en PoE sans HAT : comment faire ?
Attendre le Raspbery Pi 4 ?
Le 07 février 2019 à 14h00
4 min
Hardware
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Et si on alimentait nos Raspberry Pi à travers un simple câble réseau ? Une possibilité intéressante de prime abord, mais pas encore si simple à mettre en place dans la pratique.
Le Power over Ethernet (PoE) est une solution intéressante pour alimenter des produits reliés à un réseau filaire. On pense naturellement aux points d'accès, téléphones sur IP et autres caméras, mais avec un maximum de 30 watts actuellement et bientôt 100 watts, les possibilités vont bien au-delà.
Il y a un type de produit où cette solution pourrait trouver tout son sens : les micro PC. Peu gourmands en énergie, disposant souvent d'une prise RJ45, parfois destinés à finir dans une baie de brassage au côté d'autres équipements réseau, ils peuvent trouver un intérêt certain à cette solution.
Pour autant, ils proposent rarement une prise en charge native du PoE. Ce n'est d'ailleurs pas le cas du plus populaire d'entre eux : le Raspberry Pi. Il existe néanmoins des solutions.
Cher HAT PoE
La plus simple parait être l'utilisation du HAT (Hardware Attached on Top) officiel permettant d'ajouter le support du PoE (802.3af) au port réseau de la carte.
Annoncé en mars, disponible en août, son tarif est d'un peu plus de 20 euros. Il comporte néanmoins plusieurs défauts. Il n'est compatible qu'avec les modèles 3 B+, est équipé d'un ventilateur, occupe tout l'espace de la carte et le connecteur GPIO... mais est aussi assez cheap (malgré son prix).
Au point que la fondation a annoncé en novembre dernier une nouvelle révision permettant de retravailler certains points, et de régler des problèmes avec les ports USB, causés par un empressement à sortir le produit (déjà en retard) et un manque de tests selon le propre aveu des équipes.
La solution consistant à ajouter un filtre LC sur le PCB, elle a facilement été mise en place. Un rappel des produits a été organisé, avec un remplacement pour ceux déjà livrés (à travers les revendeurs officiels). Si tout cela est appréciable, le problème de base n'est pas corrigé : il s'agit toujours d'un imposant HAT avec un support limité.
Splitter, notre sauveur
En attendant 2020 et le Raspberry Pi 4, dont on espère qu'il proposera un support natif du PoE (et du stockage intégré), quelle solution pour votre modèle actuel, d'ancienne génération ou même ceux vendus par la concurrence ?
C'est ici qu'un splitter PoE peut avoir tout son intérêt. Comme évoqué dans notre précédent article, et contrairement à un injecteur, ce type de produit consiste à séparer le flux d'alimentation et de données d'un port RJ45 PoE pour obtenir deux connecteurs différents. Des modèles basiques, proposés à moins de 10 euros, le font avec une sortie DC 12V.
Il existe même des modèles d'injecteur/splitter sous la forme d'un simple câble, mais attention ils ne gèrent que du PoE dit passif, donc non reconnu par la norme 802.3af/at.
C'est entre les deux que nous pouvons trouver notre bonheur pour une dizaine d'euros. En effet, certains petits malins ont pensé à convertir l'alimentation PoE en 5V pour l'utiliser sur un connecteur micro USB. Ainsi, depuis un câble réseau PoE, on obtient un port RJ45 et une alimentation adaptée à un micro PC comme le Raspberry Pi.
Une solution intéressante, mais pas parfaite
Attention, cette solution bien que peu coûteuse a quelques défauts. Le port réseau est en général limité à 100 Mb/s (contre 300 Mb/s pour le Raspberry Pi 3 B+ par exemple). De plus, le boîtier de conversion prendra un peu de place (80 x 28 x 23 mm mesurés pour le modèle de test que nous avons acheté).
Ainsi, ce sera surtout intéressant pour ne pas avoir à utiliser une alimentation supplémentaire, quand aucune prise de courant n'est disponible par exemple, mais ne permettra pas de gagner autant de place qu'avec un support natif du PoE ou l'utilisation du HAT.
Côté consommation, la conversion 50V/5V aura un effet puisque notre switch Netgear GSS108EPP nous indique 3,5 watts au repos et 6,5 watts en charge. Pour référence, avec un adaptateur secteur USB classique (5V, 2A), on atteint 2,8/5,7 watts consommés à la prise dans des conditions identiques.
On appréciera par contre l'utilisation du PoE pour un point : il est possible de modifier l'état d'alimentation du port (active ou non), et donc du Raspberry Pi, depuis l'interface du switch.
Raspberry Pi alimenté en PoE sans HAT : comment faire ?
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Cher HAT PoE
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Splitter, notre sauveur
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Une solution intéressante, mais pas parfaite
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 07/02/2019 à 14h28
Intéressant ! Ça me fait presque regretter mon achat du couple injecteur/spliteur TL-PoE200
Le 07/02/2019 à 14h35
Article très intéressant, d’autant plus que j’ai un petit projet de ce type perdu dans ma to-do list … ;)
Le 07/02/2019 à 14h38
C’est facile d’adapter la sortie du splitter en micro USB cela dit :p
Le 07/02/2019 à 15h11
Bonjour,
Merci pour cet super article, comme d’habitude.
Concernant le reboot possible via un switch administrable, j’aimerai faire la même chose, mais de manière plus generale, avec une multiprise administrable par ip. Un PDU il me semble.
Il y a des modèles professionnels pour rack (chez ldlc par exemple), mais extremements chers.
Savez-vous où il est possible d’en trouver ?
Merci beaucoup
Le 07/02/2019 à 16h24
Ça genre d’équipement est assez cher d’une manière générale…
Tu trouveras certainement des no name à pas cher mais je pense qu’il vaut mieux éviter si t’as pas envie de foutre le feu dans ta baie.
Le 07/02/2019 à 16h30
Oui de mémoire les PDU on est vite dans les 600 balles+, du coup il faut vraiment avoir le besoin
Le 07/02/2019 à 16h48
Arrrr :(
Il n’existe pas des modèles pour les semi-pro/particuliers, un peu plus accessibles ?
Sinon, on doit pouvoir en faire un diy
Le 07/02/2019 à 16h50
Bah pour le grand public ça s’appelle des prises connectées C’est pas exactement la même chose, mais ça répond au besoin.
Le 07/02/2019 à 16h58
Bonne idée !
Merci ^^
Effectivement un peu différent, mais beaucoup moins excessif.
J’espère que ca existe avec un port ethernet (au lieu du wifi)
Le 07/02/2019 à 17h03
Ah non.
Mais tu peux mettre un petit raspberry qui simule un toucher de telco.
Le 07/02/2019 à 17h23
C’est quoi ton besoin ? combien d’appareils a alimenter ? quels types ? quelle puissance consommée ?
Il faut quand même faire gaffe a la puissance consommée car y’a un vrai risque de feu ou de faire disjoncter tout le reseau electrique de ta maison. Une prise connectée pour une lampe ou même une TV, ça passe bien. Si tu as un serveur ou un switch PoE qui pompe, ça peut être risqué.
Le 07/02/2019 à 21h35
ptin les gars..je me coucherais moins con…leur histoire de hat me plaisait pas du tout niveau design..ce genre de splitter me conviendrait mieux (quitte a en sacrifier un pour voir si je peux le “miniaturiser”
Le 08/02/2019 à 07h39
Principalement pour pouvoir reboot un appareil si jamais il ne repond plus (en dernier recours donc)
Niveau materiel, rien de bien puissants : quelques raspberry, cam ip, serveurs de recup…
Le 08/02/2019 à 07h47
Attention pour le TL-PoE200 !!
Ce n’est pas un kit poe standard !
En effet, le splitter ne peut fonctionner sans son injecteur ! (L’inverse semble possible, mais est-ce une utilisation correct ???)
Je m’en suis rendu compte trop tard.
Si vous prevoyez une evolution avec un switch poe standard, prenez le TL-PoE10R et/ou le TL-POE150S, en elements séparés au lieu du kit, beaucoup moins cher cependant.
https://www.amazon.fr/hz/reviews-render/mobile-media-feed/B0038X3RVA/ref=cm_cr_dp_mb_crsl_img_5?ie=UTF8&physicalId=619MECa4vsL&imageExtension=jpg&reviewId=RM39U1HDYQ11D
Le 08/02/2019 à 08h06
Justement, liste bien tous les appareils que tu veux alimenter et calcule bien ton coup. Les raspberry, c’est environ 30W par appareil. Une Cam IP, suivant si elle est motorisée ou non, ca peut aller de 30W à 100W. Un serveur, suivant la puissance et double alim, ca va de 300W à >1000W par machine…
Un switch, suivant il est PoE ou non et le nombre de ports, ca va de 30W à >500W.
Regarde aussi du coté des onduleurs… Tu peux peut-être faire d’1 pierre 2 coups avec un onduleur manageable que tu pourrais rebooter à distance (je me demande quand meme si c’est possible… il me semble que le reboot n’est que physique…)
Le 08/02/2019 à 08h28
30 wattsp our un RPi et 300 watts de base pour un serveur ? On doit pas utiliser les mêmes
Le 08/02/2019 à 09h21
Ayant mis à jour mon réseau récemment avec l’arrivée de la fibre dans mon immeuble, j’ai regardé un peu pour alimenter mes points d’accès Ubiquiti avec switchs PoE au lieu d’utiliser les injecteurs. Mais en fait, une prise multiple coute beaucoup moins cher !
Le 08/02/2019 à 09h46
Tu parles d’une multiprises 230V ? Si oui, du coup tu es obligé de te trimbaler un injecteur pour chaque PA, sans parler du câblage supplémentaire nécessaire.
Le 08/02/2019 à 09h48
Ben, un raspi, c’est combien en pointe ? ca monte bien a 30W il me semble, non ?
Pour un serveur, un petit dell 1U, c’est une alim de 300W de base.
Quoiqu’il en soit, j’ai donné ces chiffres de mémoire (certainement défaillante) mais c’était surtout pour donner un ordre de grandeur et faire remarquer que c’est pas anodin.
Je vois trop de PME qui gardent leurs serveurs, NAS et switch dans une baie posée dans un coin et qui est branchée sur la 1ere prise qui passe sans se poser de question sur la capacité du réseau elec a tenir le coup.
Et pour des particuliers enthousiastes qui aiment avoir du matos pro (d’occas’) ou semi pro à la maison, la problématique est la même… Surtout qu’on peut trouver du matos pro qui à 3 - 5 ans en excellent état à vraiment pas cher donc c’est hyper tentant…
[edit] my bad, un raspi, c’est un peu moins de 10W apparemment [/edit]
Le 08/02/2019 à 10h27
Certes, mais dans le cadre d’une utilisation domestique avec seulement 2 AP et les switchs unmanaged 4 ou 8 ports qui de toute façon se trouvent pas loin d’une prise de courant, il suffit de mettre l’injecteur à côté du switch avec un câble de quelques dizaines de centimères entre le switch et l’injecteur (fourni avec l’AP vu que c’est l’UAP-AC-Lite entrée de gamme plus orienté SOHO). Après, si c’était pour une installation pro même dans une petite entreprise, la problématique serait différente, en effet.
Le 08/02/2019 à 17h02
Ya aussi ça comme alternative au HAT “officiel” (plus cher, mais sans ventilo et beaucoup moins “cheap”) :
https://uk.pi-supply.com/products/pi-poe-switch-hat-power-over-ethernet-for-raspberry-pi
Mais c’est vrai que cette solution à base de splitter a un côté élégant ^^
Le 09/02/2019 à 10h21
Quand j’ai acheté mon point d’accès wifi chez Ubiquiti, ils le vendaient sans alimentation. J’ai donc pris un de leurs switchs POE (ça doit être le USW-8 60) et ça fonctionne très bien comme ça.
Merci pour cet article, il m’intéresse parce que j’économiserais bien un câble en alimentant mon Raspberry Pi avec le câble Ethernet. Peut-être avec le hat de Pi Supply… Il coute le prix d’un Raspberry Pi alors j’ose espérer qu’il est super bien ;)
Le 09/02/2019 à 16h21
Ben non
Tu peux diviser toutes tes estims par 10 sans trop forcer.
J’ai une armoire, avec:
La conso de tout ce petit monde (montitorée en permanence via un onduleur APC):
72 Watts
dans le pire du pire des cas, en maxi pic J’ai jamais dû dépasser les 120W.
Le 09/02/2019 à 16h37
btw, c’est pas parce qu’un ordi de bureau a une alim de 300w qu’il va consommer 300w même en burn.
Chez moi, un vieux Thinkcentre IBM dekstop, en Core i7 (et pas vraiment sensibilisé à l’économie d’énergie), en fonctionnement normal chez moi, en tandem avec deux écrans 24 pouces inclus dans la conso, on tourne autour de 75 watts: 45 watts pour le PC, 15 watts par écran
Le 09/02/2019 à 18h30
Disons qu’avoir des injecteurs qui trainent ce n’est pas toujours la bonne solution. Après ça dépend des AP, de leur installation et de la tolérance de chacun au bordel. Mais bon si c’est pour avoir une alimentation, autant utiliser une alimentation
Le souci de ce genre de solution c’est que ça ajoute toute une carte pour avoir un port réseau supplémentaire PoE. Du coup c’est cher, ça prend de la place, ça rend incompatible avec pas mal de boîtier, etc. C’est pour ça que le splitter peut être une solution même si ça occupe un peu de place et qu’on aimerait avoir de quoi visser ça quelque part.
Le pire c’est les machines avec alim de 400 watts alors que t’as un CPU intégré et rien d’autre, le tout ne dépassant jamais les 50 watts. Top pour l’efficacité. Comme le Thin ITX ou le STX ne sont pas très développé, c’est encore rare de voir de machines compactes avec une alimentation externe adaptée.
Espérons qu’avec Power Delivery et les dernières évolutions du PoE ça va changer