Un député veut doubler les sanctions pour usurpation d’identité numérique
Ha Fur et la mesure...
Le 25 juillet 2013 à 14h33
4 min
Droit
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Face au développement jugé exponentiel du délit d’usurpation d’identité sur Internet, un député de l’opposition propose de doubler les peines actuellement encourues par quiconque commettrait une telle infraction au travers d’un réseau de communication électronique. À l’appui d’une proposition de loi, il souhaite effectivement que ce délit soit désormais passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende.
Véritable serpent de mer ayant rampé durant de nombreuses années, le délit d’ « usurpation d’identité numérique » est spécifiquement encadré par le droit français depuis un peu plus de deux ans, suite à l’adoption de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) du 14 mars 2011. En effet l’article 226-4-1 du Code pénal prévoit désormais que :
« Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende.
Cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu'elle est commise sur un réseau de communication au public en ligne ».
En clair, l’usurpation d’identité est un délit puni d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende, y compris lorsque cette infraction est commise sur Internet. Nous avons ainsi eu l’occasion d’évoquer dans ces colonnes différentes condamnations ayant été prononcées sur la base de cet article. Ce fut par exemple le cas de cet homme puni le mois dernier de sept mois de prison ferme pour avoir créé et alimenté un faux profil Facebook au nom de son ex-compagne.
Des sanctions qui ne sont pas suffisamment dissuasives
Mais aujourd’hui, le député Marc Le Fur juge que ce dispositif « n’est pas entièrement satisfaisant ». Pourquoi ? Premièrement, l’élu UMP estime que « le second alinéa, qui fournit une base légale aux poursuites dans le domaine de l’Internet, est juridiquement inutile en l’état actuel de la rédaction du texte, le premier alinéa réprimant déjà de tels agissements ». Deuxièmement, le parlementaire déplore que les sanctions encourues soient « trop faibles pour être aujourd’hui réellement dissuasives ». Certains objecteront ici que le fait de télécharger illégalement une chanson, ce qui constitue un acte de contrefaçon, peut par exemple être passible d’une peine maximale plus importante : trois ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Son mécontentement, le député l’exprime au travers d’une proposition de loi déposée hier devant l’Assemblée nationale. Elle reprend l'idée défendue par son collègue Jean Grenet qui en 2011 déjà voulait faire d'Internet une circonstance aggravante.
Ce texte vise effectivement « à aggraver la sanction pénale applicable à l’usurpation d’identité commise par le biais de réseaux de communication électronique ». Le parlementaire explique qu’il souhaite transformer le second alinéa de l’article 226-4-1 du Code pénal en une circonstance aggravante de l’infraction générale d’usurpation d’identité. Dans la pratique, il propose de sanctionner plus sévèrement cette infraction dès lors qu’elle est commise par un moyen de communication électronique, dont Internet. Il ne s’agit donc plus de prévoir les mêmes peines, contrairement à ce qui prévaut aujourd’hui. Le député envisage ainsi que cet article se transforme de la sorte :
« Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende.
Cette infraction est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende lorsqu’elle est commise par le biais d’un réseau de communication électronique ».
Le député se félicite enfin de l’introduction des termes de « réseau de communication électronique » (et non plus de « réseau de communication en ligne »), dans la mesure où ceci devrait selon lui permettre au texte d’avoir un champ d’application plus large que l’internet, en concernant par exemple la téléphonie mobile.
Un député veut doubler les sanctions pour usurpation d’identité numérique
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Des sanctions qui ne sont pas suffisamment dissuasives
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 25/07/2013 à 20h30
tout a fait sioowan… une loi démago comme bcp de loi ! les autres lois plus incidieuse sont votées en silence et on en parle pas ! on les sent juste passer.. enfin j’me comprend.
Le 25/07/2013 à 20h33
Il s’appèle comment ce guignol ?
ah oui : “ Marc Le Fur ”
bon c’est partie, on lui fait une complète ?
Facebook, Twitter, Google, Pinterest, Instagram, …
c’est pour ton bien " />
Le 25/07/2013 à 20h35
Le 25/07/2013 à 21h22
Le 25/07/2013 à 23h27
Le 26/07/2013 à 01h28
Perso, il y a quelqu’un qui a pris une de mes photos venant d’un colloc et qui a créé un compte facebook à mon nom que je n’arrive pas à supprimer même après avoir demandé à facebook (qui m’envoie doucement chier) et ben franchement, les infos mises ont beau être navrante (étude scolaire à enc*leTaMère …etc) je ne vois franchement pas comment il pourrait me venir l’idée de faire un procès (coût minimal de milliers d’euros) et de le faire mettre en taule pendant 1 ou 3 ans si tant est qu’on le retrouve (je ne sais pas de quand date sa création).
Bref, je préférerai beaucoup des lois accélérant les procédures de suppression des comptes de la part de sites qui n’en n’ont rien à battre que des gens se donne des identités (photo+nom) sans en rien les démontrer et en arguant que le cas échéant c’est à chacun de faire un procès à un type un peu trop éméché un soir pour pouvoir rétablir son identité … c’est ça le problème à mon sens, pas l’alcool chez soi à 3h du matin…
Le 26/07/2013 à 04h54
Le 26/07/2013 à 10h31
Le 26/07/2013 à 11h01
Le 25/07/2013 à 14h37
Pourquoi faire une différence ? Autant augmenter la peine dans tous les cas.
Une usurpation dans la vraie vie est tout aussi impactante… (cf. vol de carte d’identité, etc. )
Le 25/07/2013 à 14h37
Enfin une bonne loi faire proposée par la gauche, heu pardon, la droite…
Le 25/07/2013 à 14h51
Mouais, ou alors, avoir un meilleur taux de réussite pour la capture des criminels, réussir à se “débarrasser” des contraintes que sont les limites nationales.
(Oui, toi majoritairement russe, Africain ou d’autre pays qui veut nous faire gagner 100 000€ tous les jours, nous donner la musculature de rocky ou l’engin de Rocco, (Insérez ici d’autres exemples) je pense à toi)
C’est comme pour le téléchargement illégal de musique, je suis pas sur que le problème se résolvent juste parce que la peine devienne plus importante.
Sinon, vraie question, quid de ceux qui n’usurpent pas une identité, mais en font une fausse (faux profil facebook par exemple). Renseignement bidon pour ne pas être fliqué sur le net, etc…
Le 25/07/2013 à 14h53
mouais, autant tout mettre au meme niveau, internet ou pas, et tant qu’a faire, ramener les sanctions pour le ddl d’un mp3 a ce que ca vaut, a savoir une amende qui ne devrait pas depasser celle d’un feu rouge grillé, par ex.. un mp3, c’est moins dangereux qu’une bagnole, apres tout.
Le 25/07/2013 à 14h54
Le 25/07/2013 à 14h54
Le 25/07/2013 à 14h58
Cf commentaire #3 : il serait plus opportun d’aider à la protection et à la récupération de l’identité numérique.
J’imagine les pays concernés, recevant une demande de coopération des services français, pour le vol des coordonnées de Mme Michu.
Le 25/07/2013 à 15h07
Le 25/07/2013 à 15h07
Et merde, j’espère qu’aucun M. Peuplus Jean ne squate PCI
Le 25/07/2013 à 15h19
Le 25/07/2013 à 15h32
Le 25/07/2013 à 15h41
Je plussoie concernant le meme tarif pour l’usurpation sur le net ou en dehors du net.
Par contre, quelqu’un ici a deja tente de deposer une plainte pour ce motif dans une gendarmerie de campagne ?
Mon pere a du le faire, et bien je peux vous garantir que le dossier va pas tres vite :
Entre le gendarme qui informe des le debut qu’il ne va pas sur internet et qu’il trouve que “Facebook c’est de la merde” et qui ne comprend donc pas l’etendue du probleme, jusaqu’au manque d’informations / competences pour effectuer les recherches sur les auteurs presumes, ca pourrait faire l’objet d’une serie comique si ca n’etait pas pour des faits graves.
Alors faire du blabla sur les lois c’est bien mignon, mais si deja ils amelioraient la prise en charge des “delits numeriques”, ca serait un pas plus important dans le bon sens.
Le 25/07/2013 à 16h02
Le fait d’usurper l’identité d’un tiers ou de faire usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Et l’usurpation d’identité en vue d’en tirer profit, ce n’est pas prévu par la loi ?!?
Le 25/07/2013 à 16h57
Le 25/07/2013 à 17h23
Le 25/07/2013 à 17h33
Depuis quand Facebook justifie t-elle une identité propre ?
C’est nouveau, ça vient de sortir ?
Encore un qui a inventé l’eau chaude …
Le 25/07/2013 à 17h57
Le 25/07/2013 à 19h15
Avant de modifier les sanctions encourues, il faudrait déjà commencer par faire en sorte que la justice applique ce qui est déjà prévu, dans un délai raisonnable.
Le 25/07/2013 à 19h19
Le 25/07/2013 à 19h49
Je propose une loi qui oblige les députés à être présents à leur poste, à faire leur travail de député, et s’ils ne le font pas, suppression de leur émargement, inéligibilité pendant 70 ans, et surtout remboursement des sommes acquises lors de leurs mandats.
Le 25/07/2013 à 20h24
Le 25/07/2013 à 20h24
En même temps les usurpateurs sont à l’étranger. Donc encore une loi qui sera inutile pour tous ceux qui volent des comptes sur FB.
Oui je sais y’a pas que FB. Mais c’est là qu’on y croise tout un tas d’imposteurs.