Le transfert de la réponse graduée au CSA sera voté avant les municipales
Voeux 2014 d'Aurélie Filippetti
Le 18 octobre 2013 à 09h45
6 min
Droit
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Aurélie Filippetti va présenter son projet de loi sur la Création au début 2014, avant les élections municipales. C’est ce qu’elle a affirmé hier lors d’un déjeuner avec l’Association des journalistes médias, rapporte la lettre spécialisée Satellifax.
Ce grand texte est censé mettre en œuvre les préconisations du rapport Lescure avec en tête, le transfert au CSA de la réponse graduée. La Hadopi s'effacera ainsi des écrans, dépossédée de son cœur de métier. Présenté en conseil des ministres avant Noel et voté avant les élections municipales de mars 2014, ce projet de loi n'évitera pas au PS d'avoir à expliquer aux futurs électeurs rencontrés sur les marchés pourquoi il aura finalement renié ses engagements politiques (sur la longue dégénérescence d'Aurélie Filippetti, voir notre panorama).
Ce transfert ne devrait en outre pas être d’une simplicité biblique. Le projet d’amendement Assouline qui circulait dans les couloirs du ministère de la Culture programmait une simple greffe de compétence de la Hadopi vers le CSA. Un décret transversal était attendu pour mettre à jour le train des 13 textes mettant en œuvre les lois Hadopi 1 et 2, où l’expression « CSA » aurait remplacé celle de « Hadopi ». Un simple changement de moquette, de logo et de peinture sur les murs.
Aiguiser la riposte graduée ou opérer un simple transfert ?
Or, cette grande loi sur la création sera surtout l’occasion d’aiguiser davantage encore la riposte graduée. L'occasion sera trop belle, alors que sur ce terrain, les voeux sont nombreux. La Hadopi a par exemple exprimé dans son rapport le souhait de voir naître des prérogatives nouvelles « car on ne voit pas pourquoi le CSA, s’il récupère la Hadopi uniquement avec les moyens de la Hadopi, ferait mieux que la Hadopi » nous a expliqué Mireille Imbert Quaretta, présidente de la commission de protection des droits, tourelle pénale de la Hadopi.
Parmi ces nouvelles mesures, la Hadopi voudrait que lui soit confiée la charge d’acheminer directement les emails d'avertissement, histoire de gagner en rapidité et en coût (ces acheminements font partie des frais facturés par les FAI). Elle souhaiterait aussi porter de six mois à un an le délai pendant lequel les procureurs de la République peuvent la saisir.
Ce n’est pas tout. La Hadopi estime utile que les auteurs puissent la saisir directement après un simple constat d’huissier. Dans le flux des données qu’elle manipule, la Rue de Texel juge nécessaire que le port source de la connexion flashé sur les réseaux P2P soit communiqué au FAI. Cette modification « permettrait par ailleurs aux professionnels qui mettent des accès Internet à disposition de tiers d’identifier l’utilisateur final à l’origine des faits de mise à disposition pour le sensibiliser tout particulièrement sur l’enjeu et les impacts des faits de contrefaçon qu’il a commis ». Enfin, il s’agirait de mentionner dans les avertissements le nom des oeuvres téléchargées illégalement.
De nouvelles compétences ?
Au-delà de la riposte graduée, la Hadopi aimerait aussi étendre à trois ans la durée d’attribution du label PUR, aujourd’hui délivré pour un an. Cette labellisation est regardée de près par le rapport Lescure qui pousse le rêve jusqu’à imaginer des petites pastilles dans les résultats des moteurs pour mieux identifier ces bons éléments bien légaux… La Hadopi demande d’ailleurs à ce que le renouvellement des labels soit grandement facilité. Elle voudrait au surplus que ces labels soient attribuables aux services en ligne (plateforme UGC ou User Generated Content, comme Youtube ou Dailymotion), non plus seulement aux prestataires d’offres (sites d’Universal, etc.).
L’imagination fertile de la Hadopi va jusqu’à réclamer l’accès à des données essentielles détenues par les FAI : par exemple des données quantitatives et anonymisées permettant de comparer les pratiques de streaming à d’autres usages. Cette même institution voudrait aussi réguler les mesures techniques de protection sur les logiciels et les jeux vidéo, mais encore les mesures techniques d’information comme le dispositif ContentID de YouTube afin d’en déterminer l’efficacité.
Un rapport Lescure qui a du plomb dans l'aile, notamment à l'Arcep
Pour sa part, le rapport Lescure a pour l’heure un peu de plomb dans l’aile. La possibilité pour le CSA d’infliger des amendes administratives au lieu et place du système contraventionnel décidé par le juge a été abandonnée. Idem la taxe sur les appareils connectés, reportée à une date ultérieure, même si Lescure y croit encore.
Autre mesure déjà dénoncée, la possibilité de prioriser l’accès aux plateformes les plus généreuses avec l’exception culturelle : « une priorité dans la gestion des débits pourrait même être envisagée, sous le contrôle de l’ARCEP et dans le respect des règles qui seront adoptées concernant la neutralité du net » peut-on lire p.161 du rapport Lescure (voir notre actualité). Mais l’ARCEP n’a pas bien accueilli cette idée comme le rapporte notre confrère Samuel Le Goff sur Contexte : « L’ARCEP ne laissera pas faire ce hold-up de la priorisation de trafic sur internet » a tambouriné Jean-Ludovic Silicani, hier lors du colloque annuel de l’Autorité.
Les tentacules du CSA sur les services de média à la demande
Seules mesures aujourd’hui en passe d’être validées, la capacité pour le CSA de déployer davantage encore ses tentacules sur les Services de Médias Audiovisuels à la Demande (VOD, service en ligne de télévision de rattrapage, etc.). La mesure est inscrite dans l’actuel projet de loi sur l’audiovisuel, désormais en bout de course parlementaire, après passage en commission mixte paritaire. Au grand dam de l’Association des acteurs du web 2.0 , les SMAD seront ainsi soumis à une obligation de déclaration d’existence, genou à terre au perron du CSA, lequel deviendra en outre arbitre – et donc régulateur - pour le règlement des différends.
Le transfert de la réponse graduée au CSA sera voté avant les municipales
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Aiguiser la riposte graduée ou opérer un simple transfert ?
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De nouvelles compétences ?
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Un rapport Lescure qui a du plomb dans l'aile, notamment à l'Arcep
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Les tentacules du CSA sur les services de média à la demande
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 20/10/2013 à 07h08
Le 20/10/2013 à 13h19
salut
le CSA a été créé en 1989 !
franchement “il s” commence (nt) à dater !!! " />
Wikipedia
(extrait)
“.., un authentique fromage français pour quelques centaines de fonctionnaires qui se la coulent douce ? ..».
Le 18/10/2013 à 11h32
Mouais, ca m’étonnerait que le transfert de hadopi vers csa avant ou apres les élections se voit sanctionner dans les urnes des municipales…
Le 18/10/2013 à 11h36
Le 18/10/2013 à 11h55
Le 18/10/2013 à 12h21
Le 18/10/2013 à 12h58
Je souhaite au PS et à ses amis une déculottée monstre aux prochaines élections !
Le 18/10/2013 à 13h04
Le 18/10/2013 à 13h07
C’est ce qu’elle a affirmé hier lors d’un déjeuner avec l’Association des journalistes médias
Ouais enfin entre ce qu’elle affirme un jour et fait l’autre jour…y a un monde, donc… on verra hein…
sur cette judicieuse -hein, si, hein- réflexion, je m’en vais lire la suite
Le 18/10/2013 à 13h10
car on ne voit pas pourquoi le CSA, s’il récupère la Hadopi uniquement avec les moyens de la Hadopi, ferait mieux que la Hadopi
Parce qu’ils sont moins …. mot qui a l’origine signifiait sexe féminin " />
Autre judicieuse réflexion…." />
Le 18/10/2013 à 16h19
La seule question qui à mon sens devrait se poser et celui des mesures prises et des modalités du démantèlement du CSA, cette structure d’un autre age doit rapidement et fermement être mise de coté
Le 18/10/2013 à 18h51
Il est loin le temps où la gauche avait fait un hold-up sur le vote de la loi hadopi pour la faire annuler…
Il est loin le temps où les internautes parlait de la prochaine élection pour faire tomber Sarko… pour que la gauche annule Hadopi.
Hé bien maintenant on sait que quelque soit le parti en place on inventé des trucs pour tout contrôler (du moins tenter de le faire)…
Il reste la possibilité de faire un lobbying après des députés mais peu comprennent le monde d’Internet, difficile pour eux de changer d’avis. Sans compter qu’avec le quinquennat les députés sont aux ordres du président.
Je ne vois pas ce qui peut changer les choses. A part peut être un parti «pirate» au prochaines élections
Le 18/10/2013 à 20h04
Le 18/10/2013 à 23h00
Le 19/10/2013 à 09h15
Dans la même idée, Hadopi était une usine à gaz, le CSA, lui, deviendrait plutôt un Complexe Industriel en étant payé pour surveiller le NET " />" />
Parlons financement et après on verra (encore une fois la charrue avant les boeufs,
ce n’est pas pour dire, mais ils ont de la suite dans les dépenses
La complexité du système n’a pour but de croire que ce sera moins cher, sûrement pas avec le même effectif (que les gros salaires à venir lèvent le bras, s’occuper de deux choses en même temps n’augmentent-ils pas le salaire des principaux intéressés ?)" /> Et qui fera le travail ?
Le 19/10/2013 à 10h06
Le 19/10/2013 à 12h56
Le 19/10/2013 à 20h09
Le 18/10/2013 à 09h54
Il faut bien occuper les parlementaire avant d’attaquer les dossiers chauds après les municipales.
Le 18/10/2013 à 10h06
Quand est-ce que les parlementaires s’occuperont des vrais problèmes ? " />
Le 18/10/2013 à 10h09
Je propose une commission d’enquête." />
Le 18/10/2013 à 10h10
Ils veulent pouvoir grapiller des voix en montrant qu’ils ont “comme promis” supprimé hadopi… Mais je pense que ça ne compensera pas l’annulation de la baisse de la TVA réduite qui devait compenser la hausse de la TVA normale, et encore moins la hausse exponentielle de la fiscalité.
Le 18/10/2013 à 10h15
Le 18/10/2013 à 10h19
Le 18/10/2013 à 10h21