[Interview] Angelo D’Ambrosio, directeur de la division grand public d’Acer
« Les puces AMD permettent de trouver un bon équilibre »
Le 22 novembre 2013 à 09h00
7 min
Société numérique
Société
Dans le cadre de notre dossier sur le secteur de la mobilité qui se prépare à la période de Noël, nous nous sommes entretenus avec différents acteurs de la distribution, dont Angelo d'Ambrosio, directeur de la division grand public d'Acer France. Voici la retranscription complète de notre échange.
D’après nos informations, les commandes de tablettes vont surpasser celles des ordinateurs portables durant la période faste de la fin d’année. Avez-vous ce même regard sur le marché ?
La tendance est effectivement aux alentours des 70 / 30 pour les tablettes. Elles ne vont pas remplacer les ordinateurs portables, mais elles remplacent les netbooks dans l’entrée de gamme, qui eux ont bien disparu et qui expliquent en partie les chutes des ventes de portables au global.
Si l’on regarde les ventes d’ordinateurs portables hors netbook, elles n’ont pas régressé, mais sont restées stables, contrairement au marché du PC de bureau. Même si ce dernier reprend des couleurs grâce aux Tout-en-un. (Source : GfK 1er semestre 2013 / Sorties caisses)
D’ailleurs, les tablettes sous Windows 8 représentent quel volume de vente chez vous ?
Si l’on regarde les chiffres par la croissance, on obtient des chiffres de plus de 200 %, mais nous sommes partis de 0. Sur notre volume total incluant les tablettes et ordinateurs portables, les chiffres de sortie caisse de GfK nous nous indiquent que l’on est de l’ordre de 3 à 4 % du volume global. Les prix encore trop élevés sur ces modèles expliquent pourquoi les ventes n’ont pas encore décollé.
N’y a-t-il pas un problème de valeur en termes de chiffre d’affaires pour une société comme Acer à mettre l’accent sur les tablettes tactiles alors que votre société ne dispose pas de services annexes pour créer de marges confortables comme chez Dell ou HP par exemple ? Car les tablettes qui se vendent aujourd’hui sont globalement sous les 200 euros ?
La structure allégée de notre société permet une maîtrise parfaite de nos coûts. D’autre part, elle est suffisamment agile pour réagir très rapidement et ajuster nos lignes de produits et nos prix en fonction des tendances et des besoins du marché. (NDLR : la société a annoncé depuis cet entretien un plan de restructuration).
Malgré un environnement extrêmement concurrentiel avec des prix qui tendent à la baisse, Acer est capable de commercialiser des produits au juste prix tout en étant profitable.
L’Iconia Tab W3, votre tablette de 7 pouces, était un produit très attendu après un premier modèle compact sous Windows 8 décrié par la presse. Au final comment se vend-elle ? Va-t-il y avoir une suite ?
Pour l’instant, soyons clairs, il est trop tôt pour tirer des conclusions, même si l’on peut dire que c’est en deçà de nos projections. Il y avait effectivement beaucoup d’attente pour un tel produit, que ce soit chez nous mais aussi sur l’ensemble du marché.
Il faudra cependant voir ce que cela donne, car il s’agit d’un produit lancé durant l’été et c’est un peu prématuré pour se prononcer.
Avez-vous des projets pour exploiter les puces de la génération Bay Trail ? Le positionnement en temps qu’Atom ne vous pose-t-il pas un problème ?
Pour l’instant, on ne peut pas communiquer là-dessus, mais sachez que l’on regarde toujours de près les produits d’Intel… Quant au positionnement de l’Atom, il ne nous pose pas vraiment de problème, si ce n’est que les clients ont l’habitude de penser qu’il y a eu des choix de faits et que ce sont des puces plutôt positionnées pour des produits en entrée de gamme.
Nous intégrons les puces en fonction de nos produits et de leur positionnement. Il est donc évident que cette puce ne sera pas intégrée dans des portables à 1500 euros (NDLR : la marque a annoncé l'Iconia Tab W4, mais a repoussé sa sortie au premier trimestre 2014).
Vous disposez d’un Chromebook dans vos gammes d’ordinateurs portables. Les ventes décollent-elles en France comme aux États-Unis ou est-il question d’un marché de niche pour l’instant ?
Pour l’instant il s’agit d’un marché de niche chez nous, mais nous sommes aussi particulièrement prudents sur ce genre de produits, car il peut être générateur de retours de la part des clients. En effet, le système d’exploitation n’est que peu connu du grand public, même si Google met en place des stands dans certaines enseignes pour faire découvrir ChromeOS.
Nous souhaitons diffuser un message clair à nos clients pour éviter toute confusion. C’est pourquoi lors du lancement Windows 8, nous avions préféré intégrer tout de suite la version « Full » de Windows 8 à celle de Windows RT. Il est de même avec ChromeOS. Nous souhaitons que le client final comprenne l’intérêt du produit et ainsi éviter toute confusion ou déception dès la première utilisation ce qui serait le point le plus négatif pour nous.
Cela ne pose pas de problème d’avoir des produits Chromebook et Android qui sont disponibles au même prix ? Ce n’est pas un problème pour le grand public ?
Nous n’avons pas la sensation que cela pose problème car les tablettes sont plutôt axées pour la consommation de contenus et principalement dédiées aux loisirs numériques alors que les Chromebook disposent d’un clavier et vont permettre d’être plus productifs et de travailler. Donc pour nous il ne peut pas vraiment y avoir de confusion.
Et où se situe AMD dans vos produits ? Car bien souvent on retrouve ses APU sur des machines d’entrée de gamme comme l’Aspire V5-122P, mais avec le recul des ventes sur les netbooks, leur reste-t-il vraiment une place ? N’y a-t-il pas un problème lorsque l’on voit un PC portable de 15 ou 17 pouces équipé d’une puce Temash ou Kabini ?
Effectivement, AMD est plus souvent représenté dans nos produits d'entrée de gamme. Ils se vendent d’ailleurs très bien. Les puces AMD permettent de trouver un bon équilibre entre tailles d’écran, performances, multimédia et prix de vente très compétitifs que nous n’aurions pas forcément avec d’autres CPU.
Quant au format, nous n’avons pas de problème à proposer des tailles d’écran en 15,6 pouces. L’essentiel est de comprendre le client, de l’orienter vers ce type de produit si ses besoins correspondent à son utilisation.
Vous avez récemment lancé un portable pour joueurs, le V3-772G, mais celui-ci est très (trop) sobre par rapport à ce que proposent les concurrents. De plus, il n’est pas estampillé Predator, votre gamme dédiée. Est-ce un choix volontaire pour vous adresser au plus grand nombre ou est-ce parce que vous faites vos premiers pas dans le domaine ?
C’est effectivement la première fois que nous adressons ce marché des portables pour joueurs. Nous avons voulu faire une machine au design neutre pour ne pas l’enfermer dans un segment uniquement gamers car le côté « tuning » peut être un frein pour les ventes.
Et pour ceux qui veulent une configuration plus performante, ils auront le choix puisque nous proposons des configurations intégrant du SSD, une dalle Full HD, un lecteur Blu-ray et les dernières générations de processeurs Intel & NVIDIA.
Merci Angelo D'Ambrosio.
[Interview] Angelo D’Ambrosio, directeur de la division grand public d’Acer
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D’après nos informations, les commandes de tablettes vont surpasser celles des ordinateurs portables durant la période faste de la fin d’année. Avez-vous ce même regard sur le marché ?
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D’ailleurs, les tablettes sous Windows 8 représentent quel volume de vente chez vous ?
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N’y a-t-il pas un problème de valeur en termes de chiffre d’affaires pour une société comme Acer à mettre l’accent sur les tablettes tactiles alors que votre société ne dispose pas de services annexes pour créer de marges confortables comme chez Dell ou HP par exemple ? Car les tablettes qui se vendent aujourd’hui sont globalement sous les 200 euros ?
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L’Iconia Tab W3, votre tablette de 7 pouces, était un produit très attendu après un premier modèle compact sous Windows 8 décrié par la presse. Au final comment se vend-elle ? Va-t-il y avoir une suite ?
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Avez-vous des projets pour exploiter les puces de la génération Bay Trail ? Le positionnement en temps qu’Atom ne vous pose-t-il pas un problème ?
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Vous disposez d’un Chromebook dans vos gammes d’ordinateurs portables. Les ventes décollent-elles en France comme aux États-Unis ou est-il question d’un marché de niche pour l’instant ?
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Cela ne pose pas de problème d’avoir des produits Chromebook et Android qui sont disponibles au même prix ? Ce n’est pas un problème pour le grand public ?
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Et où se situe AMD dans vos produits ? Car bien souvent on retrouve ses APU sur des machines d’entrée de gamme comme l’Aspire V5-122P, mais avec le recul des ventes sur les netbooks, leur reste-t-il vraiment une place ? N’y a-t-il pas un problème lorsque l’on voit un PC portable de 15 ou 17 pouces équipé d’une puce Temash ou Kabini ?
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Vous avez récemment lancé un portable pour joueurs, le V3-772G, mais celui-ci est très (trop) sobre par rapport à ce que proposent les concurrents. De plus, il n’est pas estampillé Predator, votre gamme dédiée. Est-ce un choix volontaire pour vous adresser au plus grand nombre ou est-ce parce que vous faites vos premiers pas dans le domaine ?
Commentaires (4)
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Abonnez-vousLe 22/11/2013 à 09h14
Intéressant cette série !! Vous allez rencontrer LDLC aussi ?
Le 22/11/2013 à 09h18
Le 22/11/2013 à 09h46
Le 22/11/2013 à 15h11
Je vois qu’Acer attire toujours autant de monde, juste 3 commentaires et qui n’ont aucun rapport avec la marque " />
edit: en fait 4 avec le miens " />