Contre le cyberharcèlement, l’Éducation nationale mise sur la prévention
Qui a eu cette idée folle...
Le 27 novembre 2013 à 08h00
6 min
Droit
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Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, a lancé hier matin une campagne intitulée « Agir contre le harcèlement à l'École ». Pour l’occasion, huit mesures ont été dévoilées, dont une vise tout particulièrement les cas dits de cyberharcèlement (via les réseaux sociaux, les téléphones portables...). Explications.
L’Éducation nationale diffuse des clips sur le thème "Et si on s’parlait du harcèlement ?"
C’est donc un « guide de prévention de la cyberviolence entre élèves » (PDF) qu’a présenté hier le ministre de l’Éducation nationale. Ce document a vocation à aider les personnels à mieux prévenir, identifier et traiter ce phénomène. Il synthétise les instructions données aux agents de l’Éducation nationale, tout en visant à sensibiliser les élèves et leurs parents.
La Rue de Grenelle met en avant le chiffre de 40 % des collégiens et des lycéens qui déclarent avoir été victimes de cyberviolence au moins une fois pendant l’année scolaire. Les exemples ne manquent pas : création, sur des réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter, de comptes au nom d’une victime, lesquels donnent lieu à la publication de contenus inappropriés (rumeurs, insultes...) ; enregistrement de vidéos sur lesquelles un élève se fait violenter ou humilier, puis diffusion du tout sur des plateformes de partage de vidéos telles que YouTube ou Dailymotion ; envoi de menaces par SMS ou par email, etc. La liste est longue.
Mais que faire contre la cyberviolence ? Le ministère de l’Éducation prône une approche globale. Il entend en effet « favoriser le bien-être des élèves et des personnels, dans un esprit de coéducation avec les parents et les autres partenaires de l’école ».
Sensibilisation et prévention
Plus concrètement, les directeurs d’établissements sont tout d’abord tenus d’assurer un « climat de confiance » afin que les élèves puissent parler du problème lorsqu’ils sont victimes et qu’ils ne se sentent pas coupables. Ils doivent également faire savoir aux élèves et à leurs parents que la cyberviolence ne peut pas être acceptée, et que celle-ci peut même faire l’objet d’une procédure disciplinaire. Les membres de la communauté éducative sont de leur côté encouragés à signaler tout fait de cyberviolence et à prendre au sérieux les plaintes des élèves sur ce sujet.
Ensuite, en classe, les élèves sont sensibilisés au phénomène - en fonction de leur niveau - dans le cadre de l’enseignement d’éducation aux médias. Il est ainsi prévu qu’ils apprennent d’abord à connaître les conséquences de leurs actes et à savoir que certains comportements sont répréhensibles (propos racistes, homophobes, calomnieux...). Les élèves apprennent ensuite à mieux protéger leur espace virtuel, que ce soit en termes de mots de passe, de paramétrage de leurs comptes sur les réseaux sociaux, etc. Les 12/17 ans ont dans ce cadre des informations sur les démarches à suivre en cas de cyberviolences, mais aussi s’agissant de la prévention des risques de prédation à caractère sexuel.
Sanctions internes ou judiciaires
Et si des actes de cyberviolence surviennent malgré les démarches de prévention ? S’il en est informé, le chef d’établissement pourra alors « alerter les parents et les services sociaux compétents pour organiser une prise en charge de l’élève victime, et prendre des mesures de nature à faire cesser les faits de harcèlement et à dissuader leur réitération ». En l’occurrence, l’école convoque l’auteur présumé des faits si celui-ci y est scolarisé. « Le chef d’établissement peut être amené à sanctionner un élève pour des faits commis à l’extérieur de l’établissement si ceux-ci sont à l’origine de troubles à l’ordre public à l’intérieur de l’établissement » indique le guide de l’Éducation nationale. En fonction de la gravité des faits, l’élève encourt une sanction disciplinaire allant du simple avertissement à l’exclusion définitive. « Une mesure de responsabilisation peut être prononcée, afin de permettre à l’élève de prendre conscience des actes commis ou auxquels il a participé » est-il précisé.
Les choses deviennent cependant un peu plus épineuses lorsque l’auteur des actes de cyberviolence est extérieur à l’école (élève scolarisé dans un autre établissement, personne tierce...). Le chef d’établissement est en effet contraint d’inviter les parents à porter plainte, seul moyen pour permettre l’identification et la répression de l’auteur du harcèlement. D’une manière générale, des préconisations similaires seront faites dès lors que les faits sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi (usurpation d’identité numérique, vidéos de happy slapping, injures, etc.), et ce quand bien même l’auteur ferait déjà l’objet d’une procédure disciplinaire interne à l’école.
Dans tous les cas, il est prévu que les parents soient informés des moyens d’action dont ils disposent afin de signaler et/ou de faire retirer auprès des intermédiaires techniques (réseaux sociaux, FAI, etc.) des contenus litigieux.
Le Sénat a déjà pris les devants en matière de cyberharcèlement
Si les grandes lignes de ce guide avaient déjà été explicitées cet été au travers d’une circulaire interne à l’Éducation nationale (voir notre article), on retiendra que les sénateurs ont souhaité il y a peu que la réponse aux actes de cyberviolence soit bien plus musclée.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi femmes-hommes, les élus du Palais du Luxembourg ont en effet adopté un amendement instaurant un délit réprimant le cyberharcèlement. Le texte, désormais transmis à l’Assemblée nationale, prévoit ainsi que le fait « de soumettre une personne à des humiliations ou à des intimidations répétées, ou de porter atteinte de façon répétée à sa vie privée », y compris via Internet, soit désormais puni d’une peine maximale de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. Virginie Klès, auteure de l’amendement, sensible aux problèmes rencontrés justement dans les établissements scolaire, a souhaité que la sanction encourue soit portée à trois ans de prison et 45 000 euros lorsque les faits sont commis « sur un mineur de quinze ans ».
Contre le cyberharcèlement, l’Éducation nationale mise sur la prévention
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Sensibilisation et prévention
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Sanctions internes ou judiciaires
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Le Sénat a déjà pris les devants en matière de cyberharcèlement
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 27/11/2013 à 15h26
C’est gentil la prévention, mais ce dont l’école a cruellement besoin c’est v de répression. Il faut mater les caïds qui sont très bien connus de tous. Comment faire cours si il n’y a pas un minimum d’ordre et de discipline ?
Enfin bon, c’est pas la première fois que nos braves politiques s’en prennent aux conséquences sans se soucier, voir en cultivant les causes. De toutes façon ils s’en foutent leurs gosses vont pas dans des écoles publiques pourries.
Le 27/11/2013 à 08h18
il faut redescendre sur terre !!
Les élèves qui se font harceler, sont souvent mort de trouille, et n’iront jamais se plaindre, par peur des représailles.
Le soucis, c’est que se sont toujours les plus “faibles” physiquement ou psychiquement qui se font harceler, et ils n’ont aucun moyens de se défendre.
Et avec l’explosion des réseaux sociaux, ça ne fait qu’empirer le phénomène, car le harcèlement continu hors de l’école.
A mon avis, ça va continuer, et même avec les multiples drame qu’il y a déjà eu, rien ne va changer.
Le 27/11/2013 à 08h19
voilà qui est bien typique de nos chers dirigeants…
pourquoi différencier le harcèlement et le “cyber” harcèlement ?
Le 27/11/2013 à 08h20
Le 27/11/2013 à 08h20
Je suis moins défaitiste que plumachau sur ce coup-là.
Même si ça ne change la situation que de 5% de ceux qui sont concernés, je trouve que c’est déjà une réussite. Vu la situation dans laquelle ça met les enfants en question…
Le 27/11/2013 à 08h24
Le 27/11/2013 à 08h28
@plumachau : certes, l’internat n’est pas rose, mais il y a déjà pas mal de personnes au courant
Le 27/11/2013 à 08h33
Le 27/11/2013 à 08h43
Le 27/11/2013 à 08h47
Le 27/11/2013 à 08h47
Ce n’est pas que c’est pas bien, c’est qu’ils promulguent des lois suivant les dernières infos. Une gamine se pend, il y a de ça 2 semaines, on fait une loi.
La semaine prochaine, si il y a un meurtre (ou des) (ce que je ne souhaite pas) par un fou, on vas nous pondre une loi, etc….
Finalement les mecs de l’ENA sont les mêmes que les mecs qui sortent de grandes écoles et qui sont au dessus de moi, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez (par contre ils ont les dents longues ! )
Le 27/11/2013 à 08h49
Le 27/11/2013 à 08h53
Le 27/11/2013 à 08h57
Le 27/11/2013 à 09h01
Je vous assure que ce ne sont pas forcément les plus faible qui se font harceler…
Ceux qui refusent de suivre les modes vestimentaire et comportementales ou veux qui ont un niveau intellectuel différemment supérieur et autres raisons.
Il y a aussi simplement la technique pour ne pas subir des railleries, de s’en prendre à un autre pour que les autres oublie sois-même.
C’est vraiment très méchant les jeunes !
Perso, j’étais anticonformiste/anti-modes…
Donc, je me suis fait emmerdé presque toute ma scolarité.
A cause des emmerdeurs, je me sentais tellement intelligent.
Le 27/11/2013 à 09h06
Déjà il faudrait voir qu’elle est l’éducation données par les parents des harceleurs. Pourquoi chercher à trouver des rustines alors qu’il faut aller à la source et responsabiliser les parents sur les usages des réseaux sociaux de leurs jolies têtes blondes qui ne sont qu amour bien sûr.
Le 27/11/2013 à 09h08
Le 27/11/2013 à 09h12
Le 27/11/2013 à 09h13
Le 27/11/2013 à 09h19
Le 27/11/2013 à 09h23
Le 27/11/2013 à 09h33
Plus qu’à attendre que la patate refroidisse et le cyber-harcèlement retombera sous la loi du silence au côté du viol, du harcèlement, des violences conjugales…" />
Le 27/11/2013 à 09h33
« Le chef d’établissement peut être amené à sanctionner un élève pour des faits commis à l’extérieur de l’établissement si ceux-ci sont à l’origine de troubles à l’ordre public à l’intérieur de l’établissement »
Je trouve cela relativement étonnant. Je comprends bien qu’il n’est pas souhaitable d’imposer une frontière stricte du type “une fois sorti de l’école, celle-ci n’est plus concernée” mais je me demande quels moyens un chef d’établissement procède pour “juger” des actes malsains sans aucune vision dessus…
Je sens déjà une levée de bouclier des parents “légers” dont les enfants sont de la pire espèce : “mais Madame la proviseur, c’est en dehors de votre établissement, de quoi vous vous mêlez ?”
Enseignants et personnels d’encadrement sont vraiment là pour “tout et n’importe quoi”…
Le 27/11/2013 à 10h13
Bon nombre de harcèlement sont surtout mésestimés.
Certes, les profs voient bien que l’enfant subissant le harcèlement est renfermé vis à vis de ses camarades, mais malheureusement, ça va rarement au delà de ça.
Les parents eux ne voient pas ce qu’il se passe à l’école, il ressentent bien que quelque chose ne va pas mais ils n’en connaissent pas l’ampleur.
L’enfant ne va rien dire, il se sens honteux de ne pas réussir socialement, de ne pas avoir d’ami.
Le harcèlement est rarement fait complètement à découvert des adultes et reste finalement dans le cadre d’une légère altercation, du petites remarques méchantes sans plus…
L’enfant ne disant rien, il va ronger son frein, jusqu’à que sa craque, un harcèlement fini par une connerie faite par la victime visible de tous. C’est en recherchant le pourquoi que les adultes autours vont se rendre des indices qu’il avait vu par ci , par là de harcèlement.
Donc non, un harcèlement, n’est pas forcément connu des adultes (parents, profs…).
Mais même si il est connu, qu’est ce qu’ils peuvent faire ? Les enfants (collège et lycée) sont cruelles à cette age et les punir ne résoudra pas le problème, ça n’aidera pas à accepter leur camarade. Faire très attention au petites remarques désobligeantes et aux rixes et on se retrouve avec une surprotection de l’enfant (en gros, pensez aux actualités Twitter + UEJF)…
Le 27/11/2013 à 10h44
Le 27/11/2013 à 11h53
Après la vidéo:
looooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooool
Le 27/11/2013 à 12h44
le harcèlement commence déjà à la maternelle, même si on voit ça comme des jeux d’enfant sans dangers.
Ensuite, en primaire, au collège au lycée, ça continue, puis dans le monde du travail, et jusque dans les maisons de retraite.
En fait, la vie n’est qu’un combat entre les proies et les prédateurs, à plus ou moins grande échelle.
On ne peut pas passer sa vie en hermite, et il faut affronter la vie, alors, la première chose à faire, c’est que les parents se sentent responsables et éduquent leur enfants à se défendre dans la vie.
Le 27/11/2013 à 13h19
On ne fait rien pour le harcèlement “non-cyber”, par contre dès qu’on touche à internet, ce repère de pédo-porno-mafio-cgaucho-terroristes, là il y a du monde pour bomber le torse et trouver des solutions " />