Quatre millions d’élèves sensibilisés « au bon usage de la musique en ligne »
Quid de la Hadopi ?
Le 03 mars 2014 à 13h20
7 min
Droit
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Sur le site du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), on apprend que Calysto fête cette année ses 10 ans. Depuis 2004, cette association a ainsi sensibilisé quelques quatre millions d’élèves « au bon usage de la musique en ligne », indiquent les acteurs de la filière.
Selon les chiffres fournis, 20 intervenants investissent chaque année 1 800 établissements - aussi bien des écoles, des collèges que des lycées. « Calysto rencontre chaque année 500 000 élèves, soit 4 millions d’élèves depuis 10 ans, et 150 000 adultes. Les sessions de formation ont lieu au sein des établissements scolaires, en complément du travail réalisé par l’Éducation nationale pour sensibiliser les jeunes générations aux enjeux de la création à l’ère du numérique. »
La formation porte notamment sur les risques liés au piratage (« virus, spywares et collecte de données personnelles, contenus pornographiques, risques juridiques ») que la présentation des alternatives légales… « Tous pour la musique est l’un des plus anciens soutiens de Calysto. La filière musicale a pris conscience très tôt de la nécessité d’éduquer, d’informer les jeunes publics aux enjeux du piratage et nous a aidés à communiquer vers le plus large public possible » applaudit ainsi Cyril Di Palma, co-fondateur de Calysto.
En septembre 2009, PC INpact diffusait un courrier de Calysto enrichi d’une Marianne, d’un drapeau bleu blanc rouge, du logo du ministère de la Culture et de plusieurs acteurs privés dont TPLM ou l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle. Cette opération, nommée « Génération numérique » proposait ainsi des modules aux chefs d’établissements épaulés par des fiches thématiques. Dans le plan d’intervention, il était déjà question des lois Hadopi et Dadvi, ou des « alternatives légales au piratage ». « Le but est de mettre en place un débat pour conseiller au mieux les élèves dans chacune des pratiques » prévenait-on.
Des sessions de formation payées en partie par l'établissement
Ces sessions sont payantes. L’établissement prend à sa charge une partie de ces modules pour un forfait de 344 euros par jour. « Mais une journée coûte presque le double » nous alerte Thomas Rhomer, président et cofondateur. Qui paye le reste ? « On a des partenaires institutionnels, associatifs et privés », confirme l’intéressé. Parmi les institutionnels, le ministère des Affaires sociales, la Culture. « Cependant, en l’état des caisses de l’État, il est toujours difficile d’obtenir des subventions publiques ». Dans le secteur privé associatif, citons la Voix de l’Enfant puisque Calysto distille également des conseils pour communiquer sur les réseaux sociaux. On trouve également Tous pour la musique, et parmi les sociétés, Google.
Quid du détail de la ventilation ? Calysto nous précise que la part respective de chaque acteur privé n’excède pas les 5 %. « Quand bien même verseraient-ils 20 ou 10 %, ils n’auraient pas le droit d’intervenir sur nos contenus. »
Principe de neutralité ?
Dans une vidéo, TPLM célébre sa collaboration avec Calysto. Elle diffuse les témoignages de plusieurs jeunes : « la sanction, pour être franc, j’ai l’impression que cela arrive aux autres, ça ne peut pas m’arriver », « quand on paye une musique, on paye un vrai travail », « ne pas payer, c’est dévaloriser leur métier, leur travail », mais un autre indique qu’« on nous a montré plusieurs sites qui nous permettent de télécharger gratuitement et légalement, des musiques et des albums »...
Comment Calysto parvient-elle à assurer le principe de neutralité de l’école, des collèges et des lycées avec ses liens financiers avec l’association Tous pour la musique ? Celle-ci compte en effet dans ses rangs l’Adami, la Chambre Syndicale de l’Edition Musicale, la Sacem, la Société civile des producteurs phonographiques, le Snep (syndicat national de l’édition phonographique), ou encore l’UPFI (producteurs indépendants). Bref, des acteurs impliqués de près sur les plateformes commerciales.
« C’est un positionnement éthique qu’on a toujours eu, contrairement aux affirmations de certaines personnes qui ne se sont pas rendues sur le terrain. Nous avons une responsabilité importante puisqu’on est face à des publics mineurs, on ne peut se permettre de dire n’importe quoi. Les chefs d’établissements et les enseignants peuvent par ailleurs assister et vérifier ce contenu. S’il y avait des contenus jugés tendancieux, nous aurions explosé en vol depuis longtemps » jure Thomas Rhomer.
L’intéressé poursuit sur ce terrain : « On se contente juste de rappeler qu’il y a un cadre légal qui existe comme on le fait pour la protection de l’enfance, le droit à l’image ou le cyber harcèlement. Pour la musique, ce cadre est en pleine évolution en raison de la remise en cause, normalement du rôle de la Hadopi et son transfert vraisemblable vers le CSA. On les incite aussi à s’intéresser à tous ces débats et où ils peuvent jouer un rôle en tant que consommateur et citoyens du web. »
Des relations inexistantes avec la Hadopi
Sauf que la Hadopi organise elle aussi des sessions de formation (voir notre actualité). Calysto est-elle en relation avec la Rue du Texel, histoire d’optimiser et d’éviter les doublons ? « Aucunement. Nous ne sommes pas en relation avec la Hadopi. On connait les équipes qu’on avait rencontrées au tout début de la création de la Haute autorité, à la demande du ministre concerné. Mais rapidement, on a vu qu’il était très difficile de travailler avec eux. ».
Pourquoi ? « Les équipes rencontrées à l’époque semblaient plus s’intéresser par le volet communication qui leur incombait que le volet information et sensibilisation. Cela a donné lieu à certaines campagnes de comm’ de leur part, ça leur regarde, ils dépensent leur budget comme ils le souhaitent. En tout cas, pour notre part, nous n’avons jamais eu le moindre soutien de quelque ordre que ce soit venant de la Hadopi. »
Et les sites labellisés par la Hadopi ?
Y a-t-il eu une évolution sociologique des élèves sur la question des nouvelles technologies ? « On constate que c’est un public hyper réactif, qui s’adapte énormément à chaque fois qu’un nouvel outil sort. Ce n’est pas simple pour un ado de se repérer sur ce qui est légal et ce qui ne l’est pas. (…) Ils sont malins, très intuitifs dans leurs usages, et s’adaptent énormément en fonction des outils qui arrivent, comme après la fermeture de Megaupload. »
Pour se repérer entre le légal et ce qui ne l’est pas, Calysto prend-elle appui sur les labels PUR (désormais rebaptisés LOL) ? « Non, on ne s’appuie pas dessus. En ce moment, c’est un sujet complexe, en pleine évolution. On leur rappelle simplement qu’une loi existe. Maintenant, derrière, les choses sont en pleine évolution puisqu’on voit que le rôle de la Hadopi est en question. En plus, dans le secteur de la musique, des films et des séries, tout est compliqué puisqu’on voit que de nouveaux acteurs apparaissent, comme Netflix, et que la fenêtre des médias a changé. Nous n’avons jamais eu pour vocation de dire aux gamins faites pas ci, faites pas ça. On est plutôt dans la démonstration pour leur montrer les alternatives légales comme Deezer ou Spotify. »
Quatre millions d’élèves sensibilisés « au bon usage de la musique en ligne »
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Des sessions de formation payées en partie par l'établissement
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Principe de neutralité ?
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Des relations inexistantes avec la Hadopi
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Et les sites labellisés par la Hadopi ?
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 03/03/2014 à 13h31
Le 03/03/2014 à 13h31
Le 03/03/2014 à 13h33
On leur apprend bien à jouer au foot à l’école, aux gamins…
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Le 03/03/2014 à 13h33
J’adore le résumé du site (capture d’écran)
Depuis 2004, vous pouvez accueillir dans votre établissement scolaire une journée d’information et de prévention aux risques d’internet et des outils numériques. L’opération “Génération Numérique” vous permettra d’informer les élèves et d’aider les professeurs et les parents à mieux vivre l’ère numérique!”
Le 03/03/2014 à 13h38
Le 03/03/2014 à 13h38
Le futur s’annonce brillant.
De l’argent privé dans les écoles publique pour apprendre aux jeunes a “bien utiliser internet”
C’est sûr que le jour ou ils auront compris que c’est pas aux élèves de s’adapter mais a eux…
D’ailleurs, j’aimerai bien connaître le niveau “technique” de ces intervenants voir si ils sont courant de toutes les magouilles qu’ils supportent indirectement.
Le 03/03/2014 à 13h41
Jamais vu dans un établissement et aucun collègue ne m’a fait part d’une de leurs visites.
La seule “formation” que j’ai eu, a été faite par la gendarmerie suite à un gros pépin ayant entraîné une condamnation et concernait essentiellement les réseaux sociaux.
Et j’avoue qu’ils étaient loin d’être à jour à ce moment là dans leur videoprojection… mais le type a comblé les manques par des connaissances techniques certaines montrant qu’il savait de quoi il parlait.
Et quand il a débattu (il n’y avait que des profs, les agents de services et la direction dans la salle), il a su trouver des arguments valables. Il a aussi montré une certaine “ouverture d’esprit” et connaissait les limites de l’action de police ou de justice sur internet.
Ensuite, l’action de l’école est très maigre concernant le numérique, le B2I est une vaste fumisterie, tous les élèves sont certifiés même si il n’y a pas ou plus de salles info pour faire passer tous les items.
Les admins déchargés de cours pour une heure ou deux ont autre chose à faire que ce genre de chose. Remettre en état des ordis hors d’âge et malmenés par les élèves, faire les mises à jour, maintenir le serveur etc. en deux heures de décharges c’est déjà beaucoup trop." />
Le 03/03/2014 à 13h47
La “théorie du download” ?
Le 03/03/2014 à 13h51
Le 03/03/2014 à 13h52
Le 03/03/2014 à 13h53
Le 03/03/2014 à 14h02
Le 03/03/2014 à 14h26
Le 03/03/2014 à 14h27
Le droit d’auteur est votre dieu bandes de païens !!! Vénérez le ou mourrez " />
Le 03/03/2014 à 14h41
Ce qui se copie d’un clic ne peut plus être vendu !
Quand comprendront-ils ça ? " />
Le 03/03/2014 à 14h57
Le 03/03/2014 à 14h57
C’est beau la propagande…..
Sauf que la plupart des jeunes gens n’ont pas nécessairement l’argent de poche leur permettant de s’acheter légalement musique et films, en revanche ils ont un ordinateur et ne sont pas si bêtes que ça et ils téléchargeront ce qu’ils veulent, rééducation étatique ou pas.
D’ailleurs personnellement je suis titulaire d’un M2 en droit des affaires spécialité propriété intellectuelle, et bien je télécharge ce qu’il me faut bien que l’on m’ait sensibilisé aux problématiques du téléchargement et que j’ai assisté à un séminaire de Pierre Lescure (obligatoire hélas). D’ailleurs nos profs ne s’en cachaient pas et téléchargaient les séries qu’ils ne trouvaient pas en France.
Le seul achat que j’ai fait en la matière en dix ans, ce sont les bluray de Game of Thrones, parce que je soutiens la qualité de cette série que j’ai pourtant téléchargé.
Le 03/03/2014 à 15h08
Le 03/03/2014 à 15h21
L’Education Nationale ferait mieux de les sensibiliser au bon usage du Bescherelle…" />
Le 03/03/2014 à 15h21
Le 03/03/2014 à 15h38
Oh mon Dieu ! La propagande des vendeurs de musique de sauvages (rap- rock’n’roll, jazz et autres musiques paiennes et de gens pas de chez nous) est arrivé jusque dans les écoles de France !!:
Jean-François Copé !! Au secours ! Nos enfants vont acheter des musiques de sauvageons avec du vrai trans-genre dedans, des groupes anarcho-satanisto-anti-chrétiens ! Après ils iront au Hellfest, deviendront sourds et mettront le budget des parents en faillite !
ce genre de nouvelles me fait froid dans le dos, c’est pire que l’activisme LGBT…
Le 03/03/2014 à 15h40
Le 03/03/2014 à 16h53
Le 03/03/2014 à 18h18
Quatre millions d’élèves sensibilisés « au bon usage de la musique en ligne »
Ils ont pas fini de nous prendre pour des lapins de 3 semaines ? " />
Le 03/03/2014 à 19h24
(2011)
Calysto est passée tout dernièrement dans un lycée dont nous tairons le nom. C’est le témoignage édifiant d’un enseignant présent ce jour-là que nous vous proposons ci-dessous.
http://www.framablog.org/index.php/post/2011/02/25/calysto-education-internet
Le 03/03/2014 à 21h36
Le 04/03/2014 à 06h41
L’interdit est toujours plus attrayant !
Le 04/03/2014 à 09h18
Le 03/03/2014 à 13h24
on leur montre aussi le graphique en camembert de “ où va l’argent ? ” ? " />
Le 03/03/2014 à 13h26
La formation porte notamment sur les risques liés au piratage (« virus, spywares et collecte de données personnelles, contenus pornographiques, risques juridiques »)
Ca va les inciter à pirater " />
Plus sérieusement, ca me choque que les établissement scolaires financent ce genre d’association, ce n’est pas leur rôle à mon avis." />
Le 03/03/2014 à 13h27
On apprend aux enfants à l’ecole comment ne pas faire gagner moins argent aux majors ? (vous remarquerez que je n’ai pas dit perdre)