Le Big Data, nouveau dada du CSA
Tagada
Le 09 avril 2014 à 15h20
5 min
Droit
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En début de semaine, Olivier Schrameck, numéro un du Conseil supérieur de l’audiovisuel, a souligné les heureuses et moins plaisantes facettes du Big Data en matière audiovisuel.
À l’occasion du MIP TV, le marché international des contenus audiovisuels, le président du CSA a esquissé les enjeux des technologies placées derrière les TV connectées et autres sites de diffusion audiovisuelle.
Parmi les moteurs de recommandation et de recherche qui flairent les habitudes de consommation des utilisateurs au plus près, il cite les beaux exemples de Netflix, YouTube, Amazon ou encore Canal+ dont les algorithmes « croisent données personnelles relatives aux téléspectateurs (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, lieu de résidence, taille du foyer…), données comportementales relatives à leurs usages (parcours, nombre de vidéos vues en partie ou en totalité, horaires de visionnage, terminaux utilisés) et données descriptives relatives aux programmes (thème, acteurs, scénaristes, genre, ambiance musicale…). »
Fidélisation, publicités ciblées, recommandations taillées sur mesure
Ces services « portent en eux la promesse d’une offre répondant mieux aux attentes des consommateurs, de nature à fidéliser l’audience des services audiovisuels et compenser la désorientation qui peut résulter de l’abondance de l’offre » applaudit Schrameck qui note aussi que le Big Data permet de mesurer « l’audience sociale » des programmes. « L’objectif est de la valoriser auprès des annonceurs, mais également de connaître les réactions du public et ainsi d’éclairer les choix des producteurs et des diffuseurs. Les chaînes françaises, notamment, l’ont bien compris, et développent des partenariats avec des plateformes telles que Facebook ou Twitter. »
Évidemment, cette débauche de moyens permet aussi de cibler au plus près les publicités. « Les annonceurs peuvent ainsi proposer une publicité mieux adaptée aux goûts du téléspectateur et plus susceptible de l’intéresser. Ces développements devraient contribuer à une meilleure monétisation de la publicité, bénéfique aux éditeurs et aux créateurs. »
Big cata ?
Cependant, cette technologie a un revers, d’abord au regard de la vie privée. Si la diffusion hertzienne assurait un principe d'anonymat total, « les services audiovisuels distribués par internet recueillent auprès de leurs utilisateurs de nombreuses données personnelles, et les téléviseurs connectés eux-mêmes sont désormais capables de collecter directement ces données voire de filmer le téléspectateur lorsqu’ils sont équipés de caméras et de logiciels de reconnaissance faciale. Dans ce contexte, les principes d’anonymisation des données et d’information préalable du consommateur sont susceptibles d’être remis en cause » prévient-il du bout des lèvres.
Si ces questions relèvent immédiatement de la CNIL, le CSA veut avoir son mot à dire. En France, « le CSA est chargé par la loi de veiller au respect du secret des choix des téléspectateurs et des auditeurs » rappelle ainsi Schrameck. « L’une des recommandations de la commission de suivi des usages de la télévision connectée que nous avons créée en 2012 concernait d’ailleurs l’élaboration de recommandations générales et de bonnes pratiques permettant d’assurer un contrôle de l’internaute sur l’utilisation des données le concernant. Il s’agit en outre d’un enjeu majeur de l’éducation aux médias, sujet sur lequel j’ai souhaité que le CSA s’investisse davantage. »
Ce n'est pas tout. La question du Big Data risque aussi de noyer l’utilisateur dans ses propres goûts, nuisant ainsi à la promotion du pluralisme et de la diversité culturelle chères au Conseil. En outre, « les obligations d’exposition et de mise en avant destinées à favoriser la diversité des programmes visionnés se trouvent mises à mal par le développement de la personnalisation automatisée des pages d’accueil, des recommandations et des résultats de recherche. »
Les difficultés font tourner un peu plus la tête lorsqu’on évoque la question du partage de la valeur. « Alors que la valeur attachée aux données personnelles est de plus en plus perçue comme le « pétrole de l’économie numérique », les interrogations sont nombreuses : à qui appartiennent les données collectées, notamment sur les réseaux sociaux, et leur partage doit-il donner lieu à rémunération ? Qui contrôle le choix des publicités insérées dans les programmes ? Comment assurer la portabilité des données, indispensable à une concurrence effective ? »
Souffler la bonne parole à la Commission européenne
Sur ce terrain mouvant, le CSA veut agir au plus haut des institutions européennes. Shrameck a été désigné président de l’ERGA (groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels) afin de porter la bonne parole directement aux oreilles de la Commission européenne. Une place de choix qui lui permettra de solliciter, soyons fous, une révision des directives, en tentant de régler une fois pour toutes la question des services de médias audiovisuels à la demande.
Le Big Data, nouveau dada du CSA
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Fidélisation, publicités ciblées, recommandations taillées sur mesure
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Big cata ?
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Souffler la bonne parole à la Commission européenne
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 09/04/2014 à 15h23
J’ai l’impression que monsieur Schrameck a oublié un petit détail …. Le temps de l’INA est révolu …. " />
Le 09/04/2014 à 15h29
ah cette nouvelle br*nlette avec ce terme de big data " />
Le 09/04/2014 à 15h31
Netflix ne veut pas s’installer en France alors on lui interdit de faire commerce en France ? ^^
Les difficultés font tourner un peu plus la tête lorsqu’on évoque la question du partage de la valeur. « Alors que la valeur attachée aux données personnelles est de plus en plus perçue comme le « pétrole de l’économie numérique », les interrogations sont nombreuses : à qui appartiennent les données collectées, notamment sur les réseaux sociaux, et leur partage doit-il donner lieu à rémunération ? Qui contrôle le choix des publicités insérées dans les programmes ? Comment assurer la portabilité des données, indispensable à une concurrence effective ? »
La portabilité des données qui permettent de mieux cibler les pubs ? :x
Le 09/04/2014 à 15h34
Shrameck a été désigné président de l’ERGA (groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels).
eh ben on a pas fini de rire, tiens.
Le 09/04/2014 à 15h36
Je trouve qu’il aborde assez bien le sujet aussi bien pour le positif et le négatif.
Il est important d’avoir des règles protégeant l’utilisateur.
Bref, je suis surpris en bien sur leur analyse du sujet.
Cependant, je préférerais que ça soit la CNIL qui garde le côté “données personnelles”.
Le 09/04/2014 à 15h38
Le 09/04/2014 à 15h39
Le 09/04/2014 à 16h06
Sinon, y’a plus simple : ne pas acheter de TV connectées et cacher webcam et autres micro intégrés ou même si on est un peu bricoleur, démonter la TV et déconnecter tout le bouzin.
Le 09/04/2014 à 16h10
l’abondance de l’offre
Je suis perdu à partir de là.
le CSA est chargé par la loi de veiller au respect du secret des choix des téléspectateurs et des auditeurs
Concrètement ça veut dire quoi ?
Le 09/04/2014 à 17h21
Le 09/04/2014 à 17h56
OK je vire le décodeur et je rebranche l’antenne.
Le 09/04/2014 à 19h10
Relevant.
Le 09/04/2014 à 21h47
Putain mais ils faut arrêter avec ce terme big data…
C’est vraiment n’importe quoi…n’importe quel agrégat c’est du big data maintenant…
Ca me fait penser à une propale sur laquelle j’ai travaillé récemment…le client demande une solution NBA (Next Best Action) dans le cadre d’une très grosse refonte SI…
Quand on a vu arriver la fiche de questions de le propale…on s’est vite rendu compte qu’ils avaient mis ça parce que c’est à la mode mais que personne ne savait ce que c’était…" />
Le 10/04/2014 à 07h32
Les positions récentes me font de plus en plus penser à une pieuvre voulant s’étendre tout doucement mais surement
Le 10/04/2014 à 12h24
Le 11/04/2014 à 07h30
Celui qui DL comme un goret chez wawa-tipiak, qui échange des clefs USB et/ou des cartes mémoires avec ses potes, qui capte la TNT ou le sat, je me demande comment TonTube, Netflix, C-Lazon ou ANAL+ peuvent se constituer du BigData.