Assemblée nationale : les pistes de travail de la commission « Numérique »
Neutralité du Net, surveillance des communications, Open Data,...
Le 12 juin 2014 à 08h10
5 min
Droit
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Fraîchement installée, la commission de l’Assemblée nationale sur « le droit et les libertés à l’âge du numérique » a d’ores et déjà devant elle des idées de programme bien chargées. Petit tour d’horizon.
L’Assemblée nationale a officiellement installé hier après-midi sa commission « de réflexion et de propositions ad hoc sur le droit et les libertés à l’âge du numérique ». Co-présidée par le député socialiste Christian Paul et l’avocate Christiane Feral-Schuhl, cette instance associant 13 parlementaires et 13 personnalités issues de la société civile a pour objectif de « définir une doctrine et des principes durables en matière de protection des droits et libertés à l’âge numérique », et ce alors que l’exécutif planche sur un grand projet de loi « numérique »- lequel pourrait être présenté devant le Parlement début 2015.
Si l’ordre du jour de cette commission qui se réunira désormais toutes les deux semaines n’a pas été fixé hier, il devrait l’être prochainement, selon une première liste de thématiques dressée par ses initiateurs (voir ce document mis en ligne par Edwy Plenel de Mediapart, membre de la commission). En l’occurrence, les pistes de travail envisagées ont été séparées entre deux axes consacrés d’un côté à « la protection de la vie privée et des données à caractère personnel », et de l’autre à « l’exercice des libertés publiques à l’ère numérique ». Ces champs pourraient cependant évoluer, en fonction de ce que décideront les membres de l'institution.
Premier axe : « La protection de la vie privée et des données à caractère personnel »
Parmi les pistes ainsi mises sur la table :
- Proposer des « principes pour guider les évolutions législatives des prochaines années dans plusieurs champs » tels que les interceptions de communications électroniques ou les fichiers publics à vocation judiciaire et de renseignement.
- Analyser « le statut juridique de l’identité numérique, regroupant l’ensemble des traces laissées par un individu (adresses IP, cookies), ses coordonnées d’identification, les contenus qu’il publie ou partage en ligne (blogs, avis, discussions, contributions à des sites collaboratifs, jeux), ses habitudes de consommation sur internet ou sa e-réputation ». La commission pourrait se pencher par la même occasion sur des problématiques connexes, telles que la porosité croissante entre sphère « numérique » professionnelle et personnelle (emails du travail à la maison, etc.).
- Questionner le concept juridique de « consentement » en matière de données personnelles. Ceci pourrait amener l’institution à étudier les contours d’un éventuel droit à l’oubli.
Deuxième axe : « L’exercice des libertés publiques dans l’univers numérique »
Plusieurs thématiques intéressent ici les membres de la commission :
- Droit à l’information : Un an après le commencement de l’affaire Snowden, la commission devrait se pencher « sur l’évolution des droits des journalistes et des « lanceurs d’alerte ». »
- Open Data : L’institution « pourrait évaluer le niveau d’ouverture des données publiques dans notre pays et, le cas échéant, proposer des modifications du droit en ce domaine, en particulier de la loi CADA du 17 juillet 1978 : élargissement du champ de l’obligation de publication des informations publiques dans des formats ouverts, libres et automatiquement réutilisables, évolution des compétences de la commission d’accès aux documents administratifs (CADA), opportunité du maintien des exceptions au principe de gratuité... »
- Neutralité du Net : la commission songe à « examiner l’opportunité d’une consécration juridique de ce principe et l’étendue qu’il convient de lui donner ».
- Responsabilité des intermédiaires dans la lutte contre les contenus illicites : il est ici question d’une « clarification de la responsabilité des acteurs ». Avec les questions suivantes : quelle responsabilité pour les intermédiaires techniques ? Quels pouvoirs pour le juge, les autorités administratives indépendantes et quelle place pour l’autorégulation ?
De premières conclusions prévues pour le printemps 2015
Sur un plan juridique, les membres de la commission pourraient envisager une modification de la loi « Informatique et Libertés », mais aussi - et surtout - la « consécration de droits constitutionnels numériques, sous la forme d’une charte constitutionnelle (habeas data) prenant acte de l’obsolescence du bloc de constitutionnalité actuel face aux réseaux numériques ». Un cheval de bataille cher au député Christian Paul, même s'il s'avère bien délicat à réaliser.
Quoi qu'il en soit, force est de constater que l’ensemble de ces sujets s’avère extrêmement vaste et que les moyens de la commission semblent quant à eux plutôt limités. Un bon nombre de ces axes doit d’autre part être ausculté sous l’angle du droit européen. Certains points tels que la neutralité du Net ont par ailleurs déjà fait l’objet d’avis (du Conseil national du numérique notamment, où siègent au passage les députés Christian Paul et Laure de la Raudière) voire même de propositions de loi- n’ayant pas abouti.
Rappelons que la commission a pour l’instant pour objectif de présenter un rapport d’ici le printemps 2015.
À noter que le site de l’Assemblée nationale a ouvert une page spécifique à cette commission (voir ici), où l’on peut retrouver un agenda, des vidéos, etc.
Assemblée nationale : les pistes de travail de la commission « Numérique »
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Premier axe : « La protection de la vie privée et des données à caractère personnel »
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Deuxième axe : « L’exercice des libertés publiques dans l’univers numérique »
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De premières conclusions prévues pour le printemps 2015
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 12/06/2014 à 08h16
Encore un rapport qui aura coûté des sous et qui ne sera pas suivi ?
Enfin, selon ce qu’il y aura dedans, c’est peut-être mieux " />
Le 12/06/2014 à 08h35
Dans le genre protection de la vie privée, avec les objets connectés
Le 12/06/2014 à 08h49
Genre, Mission Impossible : “j’ai pris le contrôle de votre appareil, il s’autodétruira dans 30 secondes” " />
Le 12/06/2014 à 09h09
Le 12/06/2014 à 09h09
Le 12/06/2014 à 09h33
Responsabilité des intermédiaires dans la lutte contre les contenus illicites : il est ici question d’une « clarification de la responsabilité des acteurs ». Avec les questions suivantes : quelle responsabilité pour les intermédiaires techniques ? Quels pouvoirs pour le juge, les autorités administratives indépendantes et quelle place pour l’autorégulation ?
Ils doivent fournir les tuyaux et c’est tout.
En bonus ça va dans le même sens que le principe de neutralité du net.
Le 12/06/2014 à 09h46
13 parlementaires et 13 personnalités
C’est pas bien de pas pouvoir départager (un nombre impair, 27 par exemple) aurait été mieux. En cas de problème, ils font comment, courte paille ou pile/face " />
Le 12/06/2014 à 10h25
Le 12/06/2014 à 10h28
Le 12/06/2014 à 11h12
Le 12/06/2014 à 13h41
Le 12/06/2014 à 16h44
Le 12/06/2014 à 17h51
Le 13/06/2014 à 00h24
La république bananière française populaire de chine en marche *
* beaucoup de devoirs , peu de droits
Le 13/06/2014 à 17h30
Il ont oublié la liberté d’expression des citoyens sur internet.
Comme ça, plus de modération possible quand on tape sur les sponsorts de certains sites www.
Le 14/06/2014 à 16h04