Le géant du processeur a dévoilé hier soir les résultats financiers de son deuxième trimestre 2014, et ils sont particulièrement bons. Tous les chiffres affichent ainsi une progression, que ce soit son chiffre d'affaires, ses bénéfices et ce pour la plupart de ses branches (dont celle dédiée au PC). Seul bémol, sa division Mobile, très mal en point depuis plusieurs trimestres.

Les PC, les centres de données et l'internet des objets à la fête

Intel peut avoir le sourire. Avec un chiffre d'affaires au deuxième trimestre de 13,8 milliards de dollars (+ 8 % en un an), une marge brute de 64,5 % (+ 6,2 points), un bénéfice opérationnel de 3,8 milliards de dollars (+ 41 %) et un bénéfice net de 2,8 milliards de dollars (+ 40 %), l'Américain peut effectivement apprécier la situation. Il faut dire que l'année 2012 a été difficile et l'an passé, le fondeur annonçait un chiffre d'affaires en baisse de 5,1 % et surtout une chute de 30 % de son bénéfice net.

Ces couleurs retrouvées se reflètent dans les différents résultats de ses branches. Sa plus importante, celle relative aux PC, a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 8,7 milliards de dollars (+ 6 %). Une bonne nouvelle alors que cette division se rapprochait de la stabilité (- 1,4 %) lors du trimestre précédent. Cela confirme donc le retour du marché des PC. Intel indique d'ailleurs avoir enregistré un record de livraisons de processeurs pour un deuxième trimestre. Il n'y a pas de hasard. Dans les détails, la société précise d'ailleurs que ses volumes de CPU ont crû de 9 %, tandis que les prix, eux, continuent de chuter (- 4 %), essentiellement du fait des tarifs sur le marché des ordinateurs portables (- 7 %).

Ses branches les plus dynamiques sont toutefois celles liées aux centres de données (Data Center) et ce que l'on appelle l'Internet des objets. Les premiers affichent ainsi une croissance du chiffre d'affaires de 19 %, contre 24 % pour les seconds. Selon Intel, la forte progression des centres de données est à la fois liée à la hausse des volumes (+ 9 %) et à l'augmentation globale des prix de vente (+ 11 %).

Les pertes s'accumulent dans le marché mobile

Dominateur dans bien des secteurs, le marché du mobile lui résiste néanmoins toujours autant, et il semble que cette situation durera encore longtemps. Certes, Brian Krzanich, le PDG d'Intel, a indiqué que sa société était bien partie pour atteindre son objectif d'être présente dans 40 millions de tablettes tactiles cette année, ce qui est une bonne nouvelle. Néanmoins, les mauvaises nouvelles sont bien plus nombreuses :

• Le chiffre d'affaires de cette branche n'a atteint que 51 millions de dollars, en baisse de 67 % en trois mois et de 83 % en un an
• Lors du précédent trimestre, cette branche avait déjà essuyé une chute du chiffre d'affaires de 52 % en trois mois et de 61 % en un an
• L'impact de cette branche sur ses marges brutes a été négatif et lui a fait perdre 1 point
• Ses prévisions de marges brutes pour le marché des tablettes ont été trop élevées de 0,5 point
• Dans ses commentaires, le directeur financier d'Intel note que les volumes du marché des tablettes ont été décevants
• Sur 3,8 milliards de dollars de bénéfice opérationnel toutes activités confondues en trois mois, Intel a perdu 1,124 milliard dans cette branche
• Sur 6,5 milliards de dollars de bénéfice opérationnel toutes activités confondues en six mois, Intel a perdu plus de 2 milliards dans cette branche

Cette division mobile, qui pour rappel vise les smartphones et les tablettes (produits dominés par Qualcomm), ressemble donc à un échec plus qu'autre chose pour le moment. Ses pertes s'accumulent d'une façon dramatique et son chiffre d'affaires non seulement ne décolle pas, mais s'effondre au contraire.

Il y a un an, le discours du PDG se tournait notamment vers ce marché. Il indiquait notamment que la priorité pour son groupe était de « créer les meilleurs produits pour le marché de l'ultra-mobile ». Un an plus tard, le discours du patron est plutôt tourné vers les puces pour PC et vers l'internet des objets. Cela ne signifie pas qu'Intel a abandonné toute ambition pour le marché mobile, néanmoins, les signes ne sont guère encourageants.

Intel soigne des actionnaires

Enfin, du fait de ses forts bénéfices, le créateur du Pentium n'hésite pas à choyer ses actionnaires. 3,2 milliards de dollars ont ainsi été dépensés pour eux lors du deuxième trimestre, dont 2,1 milliards en rachat d'actions et 1,1 milliard en dividendes. Des sommes qui vont augmenter à l'avenir.

Le géant américain annonce en effet que le conseil d'administration a voté une augmentation de 20 milliards pour son plan de rachats d'actions. Dans les détails, 4 milliards de dollars dès ce troisième trimestre devraient être dépensés en rachat d'actions et plus encore à la fin de l'année. Au total, 90 milliards ont été dépensés ces dix dernières années en rachats d'actions et en dividendes.

En bourse, à l'heure où nous rédigeons ces lignes, son action après clôture affiche une hausse de 5 %, ce qui valorise Intel à plus de 165 milliards de dollars.