La Hadopi lorgne encore sur le jeu vidéo
Jeu vidéodorant
Le 18 juillet 2014 à 07h00
5 min
Droit
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Après les livres numériques, la Hadopi s’intéresse tout particulièrement aux jeux vidéo dématérialisés. Un simple hasard ? Pas vraiment, dans la mesure où ces deux filières boudent aujourd’hui la riposte graduée, qui n’est alimentée que par les ayants droit de la musique et du cinéma. Explications.
Le 10 juin dernier, la Hadopi a lancé un énième marché public afin qu’un prestataire externe réalise pour son compte une étude « sur la dématérialisation des jeux vidéo et les nouvelles formes de consommation illicites liées à ce mode de distribution ». En clair, la Haute autorité souhaite en savoir davantage à la fois sur l’utilisation par les Français de jeux vidéo autres qu’en version « boîte », mais aussi sur le piratage de ces mêmes jeux. Proposant en échange jusqu’à 45 000 euros (hors taxes) d’argent public, la Haute autorité a donc exigé une étude se déclinant en deux volets (voir le cahier des clauses particulières, que s'est procuré Next INpact).
Premièrement, le prestataire est tenu de réaliser une étude de marché qui se veut assez classique. Il est ainsi question de dresser un état des lieux de la dématérialisation des jeux vidéo (volumes, parts de marché, acteurs en présence, supports de jeu – consoles, mobiles, « avec un focus particulier sur le PC », etc.). Un travail de prospective quant à l’avenir de la dématérialisation des jeux est également souhaité, ce qui devrait passer par une mise au clair des « défis » futurs pour la filière (DRM, types d'offres...).
Deuxièmement, c’est une étude quantitative qui est attendue de la part du prestataire. Ce volet devra effectivement permettre d’identifier, en lien avec l’étude de marché, « l’impact de la dématérialisation sur la consommation illicite et le « piratage » : évolution des pratiques illicites, apparitions de nouvelles pratiques (fraude, contrefaçon, vol de compte, vol de coordonnées bancaires, reventes de clés d’activation, contournement de DRM, mise en place de serveurs parallèles, copie de jeux déprotégés, importation de l’étranger, etc.) » ainsi que « l’impact de ces nouvelles pratiques sur les offres licites » cette fois.
Une étude toute particulière des pratiques illicites qui ne semble pas désintéressée
Dans le cadre de ce second volet, le meneur de l’étude est également chargé de sonder au maximum les joueurs, puisque la Hadopi souhaite « connaître la notoriété et la perception des pratiques illicites et de piratages liées à la dématérialisation, ainsi que les risques perçus pour les joueurs ». En somme, l’institution veut savoir si les adeptes de jeux vidéo dématérialisés sont de près ou de loin des pirates (il est d'aillleurs en ce sens question d’« identifier la part de joueurs ayant déjà rencontré ces pratiques illicites »), et surtout s’ils ont connaissance des risques qu’ils encourent.
Car ce sujet n’a rien d’anodin. En effet, l’industrie vidéoludique n’a toujours pas frappé Rue du Texel afin de demander à participer au dispositif de riposte graduée. Aujourd’hui, seuls les ayants droit de la musique et du cinéma transmettent des adresses IP à la Haute autorité (SACEM, SDRM, ALPA, SCPP et SPPF). Autrement dit, il est impossible de recevoir un avertissement de la Hadopi en raison du téléchargement illégal d'un jeu vidéo. Or pour la l'institution, le secteur du livre et du jeu vidéo auraient vocation à être de la partie, comme l’a rappelé avant-hier Mireille Imbert-Quaretta.
« Hadopi a vocation à traiter l’ensemble des contenus culturels, a ainsi déclaré la présidente de la Commission de protection des droits de la Hadopi. Nous avions eu des contacts avec le secteur du jeu vidéo, qui, d’abord intéressé, n’a pas été plus loin. Nous ne sommes donc pas saisis par les autres secteurs que la musique ou l’audiovisuel, mais nous voulons être en capacité, si le jeu vidéo souhaite recourir finalement à la réponse graduée, de pouvoir traiter leurs signalements sans entamer sur les autres parties. »
Le tout ressemble donc à un nouvel appel du pied, d’autant qu’il est précisé que « pour la conduite de l’étude, l’Hadopi pourra s’appuyer sur le Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV), représenté par Monsieur Pierre Forest, membre du Conseil d’Administration ». On rappellera au passage que ce n’est pas la première fois que l’institution lance une étude dédiée au jeu vidéo, puisque de précédents travaux ont été conduits et dévoilés l’année dernière (voir notre article à ce sujet). La Haute autorité soutient néanmoins que ses programmes d’études sont « complètement décorellés des questions [liées à la] réponse graduée ».
Notons enfin qu’en prévision des entretiens à réaliser pour cette nouvelle étude, la Hadopi avertit son futur prestataire qu’elle « fournira une partie de la liste de contact, et aidera si nécessaire au recrutement des personnes à interroger ». Aussi, à propos de l’indépendance du titulaire du marché, l’institution indique qu’elle « propose des orientations ou sollicite des corrections sur la présentation formelle des livrables ou sur le cadrage de l’enquête ».
L’étude est censée débuter d’ici à la fin du mois, et la Rue du Texel attend un rapport final complet pour la mi-octobre.
La Hadopi lorgne encore sur le jeu vidéo
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Une étude toute particulière des pratiques illicites qui ne semble pas désintéressée
Commentaires (54)
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Abonnez-vousLe 18/07/2014 à 07h36
Et je ne sais pas pourquoi mais je sens qu’il vont rester coincer sur les Linker DS (et pas 3DS, moins de 5ans, c’est trop récent) et passer à la trappe les promo Steam, la chute des prix des jeux vidéo après leur sortie (en 1an, ça peut aller très vite), Steam qui à pousser à faire des stores de JV correcte….
Et même souvent, dans les pratiques, sur PC principalement, le piratage précède souvent l’achat, faute d’une démo correct.
Je pense que le jeu vidéo a eu le droit pratiquement dès sa naissance la copie illégale, mais que l’industrie ayant vécu avec a dû s’adapter, évoluer et même parfois tirer profit de cette pub.
importation de l’étranger
Ha, ça pose un problème ? Les jeu vidéo boite import UK et les clés steam Russe c’est interdit ?
Le 18/07/2014 à 07h37
Et l’occasion juste que quand encore (le tout de voir de jolies pochettes)? (parce que le démat, ça ne m’a jamais trop attiré, mais ça encombrerait moins mes placards " />)" />" />
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Le 18/07/2014 à 07h38
Premièrement, le prestataire est tenu de réaliser une étude de marché qui se veut assez classique. Il est ainsi question de dresser un état des lieux de la dématérialisation des jeux vidéo (volumes, parts de marché, acteurs en présence, supports de jeu – consoles, mobiles, « avec un focus particulier sur le PC », etc.).
Ca aurait été tellement plus porteur de faire le focus sur le mobile… Mais bon, passons… " />
Le 18/07/2014 à 07h38
Le 18/07/2014 à 07h39
Le 18/07/2014 à 07h52
Sur le coup ça me gêne pas. Tous mes jeux sont légalement obtenu. Je suis PUR à 100%.
Le 18/07/2014 à 07h52
On est en 2014 et ils lancent un appel d’offre….
et dire que j’étais déjà abonné aux compils des Réplicants en 1990⁄1992…
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Le 18/07/2014 à 07h53
Le 18/07/2014 à 07h56
Je me suis toujours demandé pourquoi l’industrie du jeu vidéo a toujours été aussi silencieuse , de mémoire les grandes actions c’était les descente surprise dans les copy party (souvenir les langues bleues^^) avec l’APP en tête , depuis pas grand chose , même l’industrie du X est plus active à ce niveau…
Auraient ils quelques choses à cacher ? non parce que voir de bon jeux (pas de nom pour éviter des polémiques inutiles) se vendre à moins de 100k unités (sortie day one en ne tenant pas compte des édition goty) y a de quoi rager pour un éditeur
Pourquoi donc cette passivité ?
Comme dit plus haut par Groumfy , le piratage sur PC n’a plus raison d’être , l’excuse du prix n’en est plus une , pour moins de 15€/mois on peut jouer des heures et des heures
Surtout que la France a toujours été un vivier très prolifique en matière de jeu video…
Surtout que cette industrie a largement prouvé qu’elle essayait de se mettre à la page : prix largement en baisse (steam et autres) , Jeux AAA à 50€ en moyenne , à comparer avec ce qu’il se passe sur console où les jeux day one pour la plupart coutent plus de 60€ avec une marge de piratage bien moindre que sur PC…
Le 18/07/2014 à 07h58
Le 18/07/2014 à 08h00
Le 18/07/2014 à 08h03
Le 18/07/2014 à 08h04
Le 18/07/2014 à 08h07
Le 18/07/2014 à 08h31
Donc une fois le transert finalisé, le CSA régulera le partage de jeux vidéo.
On peut surement creuser plus profond encore. " />
Le 18/07/2014 à 08h32
Le 18/07/2014 à 08h33
Le 18/07/2014 à 08h34
Les éditeurs ne se plaignent pas car ils ont pleins de vaches à lait consoleuses qui achètent leurs jeux tous les ans à 60€.
Avant je piratais les jeux Pc AAA, mais c’est tellement de la merde en boite dématérialise que maintenant je prends même plus la peine de m’y intéresser. Je regarde les news, genre Watch_Doge, car ça me fait bien rire.
Vive les Indie " />
Le 18/07/2014 à 08h35
Le 18/07/2014 à 08h36
Le 18/07/2014 à 08h39
Le 18/07/2014 à 08h57
Le 18/07/2014 à 09h19
Hadopi a vocation à traiter l’ensemble des contenus culturels
Le jeu vidéo en tant que produit culturel. On avance on avance.
Sinon j’ai pas piraté un jeu depuis que Steam est devenu une plateforme mature et stable avec des prix attrayants si l’on a un minimum de patience.
Je jouerais bien a des jeux EA mais Origin est une bouse infame et j’attends toujours une reduc de plus de 10% sur leurs tarifs.
Le 18/07/2014 à 09h28
Le 18/07/2014 à 09h29
Le 18/07/2014 à 09h49
Il me semble que du fait des promo sur les jeux PC “anciens” et d’une offre concurrentielle (et parfois gratuite), les problèmes causés par les reventes illégales de clés ont été en grande partie résolus. Les joueurs ont en effet tout intérêt à se régulariser pour bénéficier des possibilités de jeu en ligne, support et extensions et pouvoir télécharger le jeu en cas de changement de machine.
Le 18/07/2014 à 10h13
Ils font grossir l’usine à gaz, pour tenter de justifier son existence et leurs gros salaires publics: la French touch " />
Le 18/07/2014 à 10h13
Hadopi à l’agonie." />
Le 18/07/2014 à 11h56
Le 18/07/2014 à 12h13
Hadopie, ou comment avoir legalement créé des emplois fictifs
Le 18/07/2014 à 12h14
Le 18/07/2014 à 12h15
Je suis quand même curieux de savoir également la part de jeux vidéos piratés en dehors du PC.
Sur les boards ont peut trouver une floppée de jeux Nintendo/Sony/Micro " />
Après comme beaucoup, Steam me suffit désormais avec les soldes. J’ai l’impression de ne plus me faire arnaqué " />
Le 18/07/2014 à 07h20
elle « propose des orientations ou sollicite des corrections sur la présentation formelle des livrables ou sur le cadrage de l’enquête »
Une étude faite dans la plus grande neutralité apparemment " />
Le 18/07/2014 à 07h29
Quand on voit les rabais -notamment- sur Steam, le piratage devient scandaleux. Certains jeux coutent moins cher qu’une pinte dans un bar.
Il suffit de ne pas être pressé et ça fait de super moments en jeux solos. Et dans mon cas, une quantité de jeux “à finir quand j’aurais le temps”.
Pour les jeux récents et multi d’Activision et EA, il faut passer à la caisse. Il y a quand même suffisamment de choix sur le marché pour éviter ces deux pompes à fric…
Avec 0€ de budget, on peut même se rabattre sur le gratuit. Il y a quelques années, on trouvait des occasions en magasin pour 20€/40€…
Le 18/07/2014 à 12h34
" /> La France pour maintenir cette mascarade en place.
C’est beau le travail fictif.
45 000€ dans une étude dans le vent. Ils se rendent compte au moins ce que ça représente 45 000€ pour un français “moyen” ?
L’industrie du jeux vidéo n’est pas intéressée par la Police Haute Autorité de l’internet, pourquoi dépenser l’argent public dans une étude dans ce genre ? Pour le fun ? Ils se font si chier que ça dans leurs bureaux de luxe ?
Le 18/07/2014 à 12h38
Y a peut être aussi une autre raison qui fait que les éditeurs de JV traînent les pieds pour aller toquer de Hadopi : les joueurs de JV qui piratent sont, il me semble, des utilisateurs plus ou moins avertis et se renseignent sur le matos, les logiciels, l’actu etc.
Côté communication et image de marque, pas sûr que l’opération soit bonne pour eux. Là où peu de tipiakeurs de musiques/films sont vraiment au point côté informatique et actu, les joueurs, eux, sont en général un cran au dessus. Du moins, c’est ma perception des choses, ma perspective peut être fausse.
Mais si c’est le cas, ils pourraient avoir plus à perdre qu’à gagner dans ce genre d’opération. Déjà qu’ils ont du mal avec certaines sorties (style WatchDogs), ou certaines obligations (uplay, Origin, par exemple, et uniquement au titre du passif qu’il y a eu niveau marketing et image de marque, je ne juge personnellement pas.). Surtout, qu’à côté de ça, le tipiakage sur console reste beaucoup plus confidentiel et ce support génère plus de revenus.
J’imagine que côté communication, ils doivent attendre que leur réputation soit moins sous les feux de la rampe.
M’enfin, ce n’est que mon avis " />
Le 18/07/2014 à 12h46
Ça existe encore le piratage sur PC??? " />
Perso, ça fait 10 ans que je n’ai plus piraté sur PC.
Avec l’arrivée de Steam et des jeux à 2 ou 3 euros, faut vraiment être un gros radin pour ne pas vouloir payer (quand t’as un pc à 600 euros, viens pas dire que t’as pas assez pour mettre 2 euros) et être un gros couillon pour vouloir pirater à tout prix (surtout avec les installations simplifiées actuelles).
Le piratage n’a plus aucune raison d’être sur pc.
La hadopi n’a aucune raison de venir y foutre sa merde.
Le 18/07/2014 à 12h51
Après tu as aussi le piratage sur Pc de jeux qui ne sont pas prévus pour PC. Imaginons le mec qui se disent , j’aime bien ce mario sur Wii mais qui ne va pas acheter une wii juste pour le jeu ,il voit un test de Dolphin et il se dit oh c’est super pour jouer vite fait et bah il va télécharger le jeu sachant que c’est le moyen le plus simple d’y avoir accès.
Le 18/07/2014 à 13h04
Le 18/07/2014 à 13h18
Le 18/07/2014 à 13h41
Le 18/07/2014 à 13h59
Le 18/07/2014 à 14h08
Le 18/07/2014 à 14h37
Le 18/07/2014 à 14h41
Le 18/07/2014 à 14h45
Le 19/07/2014 à 09h14
Le 19/07/2014 à 10h27
Le 19/07/2014 à 10h29
Le 19/07/2014 à 15h06
Le 19/07/2014 à 21h57
45000,00 euros HT pour une étude sérieuse sur le sujet, c’est rentable ?
edit : pour celui qui répondrait à l’appel d’offre
Le 20/07/2014 à 05h38
Le 20/07/2014 à 23h24
Le 21/07/2014 à 06h07