Scaleway ouvre son abri anti-atomique (DC4) à l’IaaS, s’étend en Europe et embauche
Entre autres suprises...
Le 09 septembre 2021 à 12h43
4 min
Hardware
Hardware
Depuis quatre ans, Scaleway exploite un abri anti-atomique situé au cœur de Paris pour son service d'archivage de données et autres services gouvernementaux. Désormais, vous pouvez y louer des instances, mais attention : le tarif triple au passage. L'entreprise en profite pour détailler ses prochaines grandes étapes.
Scaleway est un hébergeur qui communique beaucoup sur ses datacenters et les innovations qu'ils portent. La création de DC5 dans l'ancien centre de tri de Pontoise et son refroidissement adiabatique en ont été le parfait exemple en 2017. Mais avant lui, d'autres sont sortis du lot. Notamment DC4, créé dans un bâtiment acheté en 2012.
Il a la particularité d'être situé sous le laboratoire des ponts et chaussées dans le 15e arrondissement de Paris, dans l'abri Lefebvre construit entre 1937 et 1939, converti en abri anti-atomique dans les années 60. Il a fait l'objet de lourds travaux, avant d'accueillir en 2016 les racks du service d'archivage C14, devenu Cold Storage. Il peut également accueillir des services gouvernementaux nécessitant des politiques d'accès et de protection spécifiques.
Scaleway DC4 avant les travaux
PAR3 : l'IaaS de Scaleway depuis DC4
Désormais, il s'ouvre à l'offre IaaS de Scaleway à travers la zone de disponibilité (AZ) PAR3. Vous pouvez ainsi y louer certaines instances General Purpose (GP) ou Enterprise (ENT). DEV et GPU n'y sont pas proposés.
Voici les tarifs horaires des instances actuellement proposées :
Les tarifs en gris clairs correspondent à des instances proposées mais non disponibles
Ils sont triplés par rapport à PAR2 (DC5) qui était déjà 8,3 % plus cher que PAR1 (DC2/DC3). L'hébergeur n'en précise pas la raison dans ses billets de blog, mais il semble que ce soit principalement du fait la place réduite au sein de ce datacenter et la sécurité plus élevée, de par sa nature ou les procédures mises en place.
On attend d'ailleurs toujours les modifications de la tarification évoquées l'année dernière, avec l'introduction de nouveaux types d'instances plus ou moins chères selon certains critères : spot, réservées, etc.
Paris devient une région complète
Scalway se félicite néanmoins d'obtenir sa première « région complète » à Paris, ce qui dans le domaine des datacenters correspond à une zone géographique couverte par au moins trois sites reliés au sein d'un même réseau. De quoi proposer des services PaaS avec un meilleur niveau de résilience.
Arnaud de Bermingham, fondateur et président de Scaleway ajoute sur Twitter : « Nous sommes désormais parmi les rares CSP à disposer d'une région complète à 3AZ. Mieux encore, 1AZ standard, 1AZ haute efficacité, 1AZ haute sécurité ». Pour rappel, chez Scaleway, une zone de disponibilité (AZ) est composée d'un ou plusieurs datacenters (des bâtiments physiques) dans un cercle de 5 km (1,4 ms de latence).
C'est ce qui explique que DC2 et DC3 à Vitry forment une même zone de disponibilité (PAR1). Les AZ d'une même région sont éloignées d'au moins 50 km. Les régions sont isolées et distantes d'au moins 200 km.
Renforcer les régions et les équipes
La feuille de route affichée évoque ainsi un load balancer ou du stockage objet « Multi-AZ », les serveurs et données étant alors répartis sur les trois sites. De quoi protéger du feu, indique en gras l'hébergeur, qui semble ici faire référence à l'incident survenu en début d'année chez OVHcloud. Mais aussi d'autres catastrophes.
Il est ensuite possible d'opter pour un design multi-régions avec une réplication dans différents pays, parfois même avec un point d'accès (endpoint) unique. C'est d'ailleurs ce que propose désormais AWS pour son service S3.
Scaleway revient enfin sur ses plans d'extension à l'international, avec son implantation l'année prochaine dans de nouveaux datacenters loués à Amsterdam et Varsovie, pour en faire des régions complètes à terme. L'entreprise veut également passer de 350 à 1 000 employés d'ici 2023, après l'embauche de 100 collaborateurs en 2021.
Pour ceux que cela intéresse, DC5 peut être visité (sur inscription) lors des journées du patrimoine, le 18 septembre.
Scaleway ouvre son abri anti-atomique (DC4) à l’IaaS, s’étend en Europe et embauche
-
PAR3 : l'IaaS de Scaleway depuis DC4
-
Paris devient une région complète
-
Renforcer les régions et les équipes
Commentaires (11)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 09/09/2021 à 13h37
Si c’est pour mettre au point des bombes pourquoi pas, mais on sera vite déçus de rester en surface si celles d’en face nous tombent sur le nez.
Le 09/09/2021 à 14h30
Je préciserai peut-être que, après lecture de l’article Wikipedia lié (pour le citer : En avril 1964, la gestion de l’abri est transféré au secrétariat général de l’aviation civile qui le converti en abri antiatomique.), que ça a été adapté après… Ou alors, en France, on a pour une fois prévu un truc et construit un abri anti atomique avant les premières bombes atomiques.
Le 09/09/2021 à 14h31
Sympa le générateur électrique de secours : 8 Opérateur nécessaire pour sont fonctionnement - avec de gros mollets svp -
(je me trompe peut être : pour le refroidissement ?!)
Plus sérieusement, sa doit être l’éclate de bosser sur un projet de réhabilitation comme celui-ci…
Le 09/09/2021 à 14h48
En 14⁄18 ils s’en est foutu pas mal sur la g quand même : la grosse Bertha avec ces Obus de 800Kg,
Les obusier de 520 sur rail qui arrivaient - Obus de plus de 1500Kg - (Je me souvient d’obusier surnomé “Alsace” et “Lorraine”, je me demande si c’est pas ces deux là… J’ai pas retrouvé de référence).
Et surement d’autre que je ne connais pas !
Bon effectivement, ce n’était pas “atomique”
Le 09/09/2021 à 15h11
Il s’agit plutôt de ventilation de secours, en cas de panne de groupe électrogène.
Le 09/09/2021 à 21h02
On notera que la notion de zone mise en avant par Scaleway est très discutable puisqu’en pratique le cœur du réseau et les interconnexions de la zone Paris sont complètement centralisés à DC3 (cf. la weathermap : http://netmap.scaleway.com/).
Du coup si DC3 tombe, DC2, DC5 et probablement DC4 sont perdus.
Le 10/09/2021 à 06h07
J avais trouvé les dates surprenant aussi pour un abri anti atomique en 1939 ;-)
La précision s impose :-)
+1
Le 10/09/2021 à 06h32
C’est surtout que comme dit, les AZ au sein d’une région forment un même réseau avec une grosse interconnexion (ici DC3). Je n’ai pas en tête toutes les architectures des hyperscalers ou même d’OVHcloud, mais je n’ai pas l’impression que l’on ait une grosse interconnexion dans chaque DC/AZ. Et si c’est elle qui est touchée, c’est toujours un souci. D’où le besoin de multi-région/cloud quand on veut une résilience réelle.
Le 10/09/2021 à 07h39
Salut Underground78 ;)
tu as raison sur le fond meme si pour que DC3 soit “éteint” on serait probablement dans un niveau de catastrophe industriel assez majeur sur la région parisienne (DC3 est quand meme Tier-3)
sache néanmoins que le design de nos régions prévoit 2 POPs réseaux redondants sur plusieurs DCs (pas forcément commun avec les déploiements d’AZ d’ailleurs, par ex on aurait pu choisir un POP network sur un DC plus “telco historique”, on fera sans doute ce choix dans des régions où les DCs sont moins nombreux/diverses qu’en France),
et c’est donc bien ce que nous sommes en train de faire sur Paris également: nos transitaires sont en train de se déployer sur DC5 et nous pourrons doubler(enfin tripler) l’entête network sur DC5 d’ici quelques mois (c’est déjà dans la roadmap de nos équipes réseaux), toutes les AZ seront ensuite double attachées sur les 2 POPs network de la région (pour le moment elles sont double attachées sur les 2 POPs réseaux présents à DC3 dans les 2 salles OPs qui sont déjà elles-memes en totale redondance l’une de l’autre…)
et comme le dit David, la logique “globale” la plus sécurisante pour le client ca reste le multi cloud (et/ou multi région), même si aujourd’hui ca implique encore un investissement technique et une charge/responsabilité coté client plus forte
Mik @Scaleway
Le 10/09/2021 à 17h31
Hello !
On te voit plus beaucoup sur lafibre.info mik ! :)
Je suis d’accord que les clients peuvent faire du multi-zone (et devraient le faire dans certains cas), la chose qui me tracasse c’est votre comm qui met énormément l’accent sur la résilience de la zone Paris, par exemple :
Tu admets toi-même que c’est discutable et le fait que vous soyez en train de mettre en place une redondance des interconnections à DC5 le confirme.
Après je comprends bien que c’est compliqué et que ça prend du temps et je me réjouis que vous le fassiez !
U78
Le 11/09/2021 à 01h42
Touché.
H45