InfraNum formule 30 propositions « pour une France connectée et durable »

InfraNum formule 30 propositions « pour une France connectée et durable »

Noël en avril ?

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Sébastien Gavois

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09/03/2022 7 minutes
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InfraNum formule 30 propositions « pour une France connectée et durable »

Profitant de cette période de promesses électorales, InfraNum présente sa liste de souhaits aux candidats. Il est évidemment question du numérique au sens large du terme, avec le déploiement de la fibre, la fin du cuivre, la question des TPE et PME…

L’élection présidentielle approche à grands pas, avec son lot de promesses de la part de l’ensemble des douze candidats officiels. Cette période charnière est également l’occasion pour la société civile de formuler des souhaits pour les cinq ans à venir. C’est le cas de la fédération InfraNum qui regroupe plus de 220 entreprises dans l’ensemble des métiers de la filière des Infrastructures du Numérique.

InfraNum a récemment connu un changement important fin 2021 : son président et co-fondateur Étienne Dugas avait décidé de ne pas briguer un quatrième mandat. Des élections ont été organisées et c’est finalement Philippe Le Grand qui lui a succédé, avec la volonté de continuer dans la même lignée : « Je mets les pas dans les pas » nous expliquait-il, il y a quelques semaines.

La fédération organisera le 23 mars une rencontre baptisée « Regards croisés avec les candidats » afin de leur permettre de présenter leur projet pour le numérique des prochaines années. Les principaux sujets sont la généralisation de la fibre, les territoires connectés et durables, la numérisation des entreprises, l’exportation de la filière, les emplois et la formation. Avant cette rencontre, InfraNum dévoile sa liste de 30 propositions.

Fin du cuivre et complexité des raccordements fibre

C’est en effet durant le prochain quinquennat que le plan France THD devrait se terminer avec, pour rappel, 100 % de foyers éligibles au très haut débit d’ici la fin de l’année, dont 80 % des lignes en fibre optique. Une nouvelle échéance s’est ajoutée en cours de route : la fibre « pour tous » (ou presque) en 2025. Tout le monde s’accorde à dire que ce ne sera pas du 100 %, mais la fibre devrait alors devenir un service universel à la place du cuivre. 

La fin du réseau cuivre et des abonnements xDSL soulèvent d’ailleurs des questions pour InfraNum : « les enjeux liés à la connectivité en fibre optique des locaux les plus isolés deviennent désormais incontournables. Par ailleurs, près de 5 % du volume total des raccordements soit potentiellement jusqu’à deux millions d’habitations et d’entreprises, pourraient rencontrer des difficultés de raccordement susceptibles de les priver durablement d’un accès à la fibre optique ».

Le gouvernement a récemment annoncé un plan de 150 millions d’euros supplémentaires pour les raccordements dits complexes, « mais les conditions d’application sont trop restrictives, et ces crédits apparaissent insuffisants pour couvrir les besoins réels auxquels seront durablement confrontés les opérateurs et les collectivités locales ». Une des propositions souhaite ainsi « abonder significativement l’enveloppe de l’appel à projets dédié aux raccordements complexes, en fixant le niveau de participation de l’État à hauteur de 50 % des surcoûts observés ».

Lever « les derniers freins opérationnels »

Des propositions sont aussi formulées pour « faciliter le travail de terrain et lever les derniers freins opérationnels à la généralisation de la fibre optique pour l’ensemble des locaux ». Il est notamment question d’anticiper le raccordement en fibre des constructions neuves. InfraNum veut aussi accélérer le raccordement des immeubles en réduisant les délais pour formuler des observations ou le temps laissé aux assemblées générales pour statuer. 

La sécurité des réseaux fait aussi partie des premières propositions. InfraNum rappelle que, « subissant de plus en plus d’actes de vandalisme, les réseaux peuvent également faire l’objet d’atteintes coordonnées, physiques ou cyber ». Certains clients se plaignent d’ailleurs de nombreuses déconnexions dans certaines zones où la demande est tendue. La fédération souhaite ainsi « organiser un Grenelle de la résilience et de la souveraineté des infrastructures numériques à l’aune de la décentralisation des réseaux ».

Puisqu’on parle de souveraineté, InfraNum veut aussi « bâtir une stratégie de souveraineté numérique transversale à l’échelle nationale et européenne, intégrant les enjeux liés aux infrastructures numériques et faisant de la commande publique un véritable levier de souveraineté ».

Territoires connectés et ministère du Numérique

Du côté des territoires connectés, la fédération explique l’appel à projets « territoires intelligents et durables » lancé en octobre dernier « rencontre un tel succès que le niveau de demande de subventions excède déjà les crédits disponibles ». Elle souhaite donc augmenter rapidement les crédits alloués à 100 millions d’euros pour « permettre le soutien de l’ensemble des dossiers éligibles déposés », au lieu des 30 millions actuels.

InfraNum veut aussi la création « d’un ministère du Numérique de plein exercice auquel serait rattaché un comité de pilotage interministériel doté d’un fonds durablement abondé de soutien à certains usages clés des territoires ». Cela ferait monter d’un cran l'actuel secrétariat d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques – poste actuellement occupé par Cédric O qui est sur le départ –, qui disposerait ainsi de son propre ministère sans dépendre d’un autre, en l'occurence Bercy.  

Entreprises : 2 000 euros d’aide et un « kits de survie »

Sur la question des entreprises InfraNum formule quatre propositions. Un sujet qui n’est pas nouveau, puisqu’on  parle depuis des années du retard de la France sur ce point. L’offre actuelle est trop fermée autour de deux acteurs – Orange et dans une moindre mesure SFR – malgré l’arrivée de Free sur ce marché et la multitude d’opérateurs locaux. 

Pêle-mêle on retrouve « une aide financière de 2 000 euros pour permettre l’accès à la fibre pour les TPE/PME en cas de difficultés avérées de raccordement dans les territoires les plus isolés », « l’utilisation des infrastructures existantes pour faciliter le déploiement de la fibre dédiée pour les entreprises et veiller à l’éligibilité des entreprises dans les différentes zones de déploiement ».

Signalons aussi la mise à disposition de « “kits de survie” sur les sujets numériques, incluant des dispositifs de cybersécurité et de visibilité en ligne souverains » et enfin renforcer « la lisibilité des dispositifs d’accompagnement existant, conduire un plan national de sensibilisation et de formation aux outils numériques pour les TPE et PME et déployer des "conseillers numériques" dédiés aux entreprises, en lien avec les chambres consulaires et les organisations patronales (CCI, chambres des métiers …) ».

Avenir de la filière, emploi, formation…

La fin du plan France THD d’ici 2025 pousse la filière à trouver de nouveaux vecteurs de croissance. S’il restera évidemment toujours l’entretien des réseaux, la fédération veut faire de sa filière, au même titre que dans l’aéronautique, « un fleuron de l’industrie française » afin de « permettre à la France de concurrencer la Chine ou les États-Unis dans la construction d’infrastructures numériques […] L’étendard French Fab, peu connu en dehors de la France, doit voir ses moyens augmentés ».

Des propositions sont également formulées pour soutenir la féminisation des métiers du numérique, promouvoir, renforcer et diversifier la formation. 

Écrit par Sébastien Gavois

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Sommaire de l'article

Introduction

Fin du cuivre et complexité des raccordements fibre

Lever « les derniers freins opérationnels »

Territoires connectés et ministère du Numérique

Entreprises : 2 000 euros d’aide et un « kits de survie »

Avenir de la filière, emploi, formation…

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Partez acheter vos croissants
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Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (1)


Le problème des raccordements complexes c’est pas l’argent.
C’est l’administratif.



C’est la servitude de passage dans un terrain dont le proprio est mort et ses héritiers introuvable ou qui ne répondent pas.
C’est le passage sous une voie SNCF.
C’est des administrations qui se renvoient la balle éternellement sur les permissions de voiries.
C’est le voisin qui s’est fait coupé sa ligne pour la 12ème fois et qui refuse le passage en façade en tant que mesure de rétorsion.
C’est Orange qui réponds pas à une demande des plans des fourreaux+chambres notamment lorsqu’elles sont recouvertes de bitume.
C’est Enedis ou EDF qui refuse le passage sur l’un de leur poteau-clé en ciment alors que ya déjà 30 câbles cuivres dessus, et la mairie qui refuse un autre poteau à coté car il y en a déjà un.
C’est le fourreau bouché sur la nationale que personne n’a envie de dédoubler pour 1 ou 2 maisons.
C’est le procès intenté à l’opérateur infra après un travail de cochon, et des procédures qui sont (objectivement) pas prioritaires pour l’administration judiciaires et qui passe en bas de la pile, mais qui gèlent néanmoins toute une zone.



De mon passage dans ce domaine d’activité, j’en ai retiré que la créativité humaine quand il s’agit de trouver des raison de ne pas faire, d’empêcher les autres de faire, le tout en se justifiant par le “risque” est sans limite.
Si toute cette créativité était mise au service du réchauffement climatique, le problème serait résolu depuis les années 20.