FUN : 4,2 millions d’euros pour un « Zoom » de l’enseignement supérieur français
Marsha l'ombre sur Zoom
Le 21 mars 2022 à 15h00
6 min
Logiciel
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Créer un nouvel outil de webinaire à destination de l’enseignement supérieur pour proposer une alternative aux Zoom, Teams et autres solutions de visioconférence en ligne des GAFAM ? C’est avec cette ambition que le ministère de l’Enseignement supérieur a donné en 2021 une enveloppe de 4,2 millions d’euros sur deux ans au groupement d’intérêt public France Université Numérique (FUN), à l’origine créé pour mettre en place la plateforme FUN MOOC.
Marqué par le contexte du Covid et des difficultés qu’ont eues les directions de services informatiques (DSI) des universités à proposer des solutions robustes autres que Zoom et ses nombreuses failles de sécurité, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a demandé à FUN de créer un outil de visioconférence utilisable par tous les acteurs de l’Enseignement supérieur français.
Mehdi Gharsallah, conseiller stratégique pour le numérique de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, précise que l’enveloppe de 4,2 millions d’euros allouée à ce projet « est portée dans le cadre d’une mesure du plan de relance sur une durée courte de 2 ans ». « Un modèle économique doit être trouvé avec les établissements pour qu’ils financent les coûts d’infrastructure lorsqu’ils utilisent la solution », précise-t-il.
Samuel Paccoud, responsable technique chez France Université Numérique, explique que « le projet vise à répondre à deux besoins : le premier est d’avoir un outil qui permet, sur les grosses cohortes, de diffuser un webinaire, une vidéo en direct d’une personne vers un grand nombre de personnes et le deuxième est un besoin de classe virtuelle avec plus d’interactivité pour un petit groupe ».
« Tous les établissements pourront l’utiliser comme solution de déport ou comme solution principale en fonction de ce qu’ils veulent », ajoute Mehdi Gharsallah ; « l’idée n’est pas de remplacer leur solution s’ils en ont une, mais de ne plus être dépendants ». La dépendance s’entend par rapport à des entreprises comme Zoom, Microsoft (avec Teams) ou Google (avec Meet).
« Aller chercher Zoom »
À l’université, les visioconférences peuvent avoir une audience qui varie d’une salle de TD de 20 à 30 personnes à des amphis plus ou moins grands, jusqu’à plusieurs milliers d’étudiants. La volonté du projet est d’avoir un outil adaptable à ces différentes configurations de cours universitaires. « On peut même imaginer des diffusions vidéos à destination du grand public sur des cohortes de plusieurs dizaines de milliers de personnes », s’enflamme Samuel Paccoud.
« L’ambition qu’on se donne c’est d’aller chercher Zoom », ajoute-t-il, « le but, c’est que nous aidions avec ce qu’on sait faire ». La création et le maintien d’un outil de visioconférence sont compliqués à l’échelle d’une université et ça peut être même inefficace : le service peut être robuste, si le réseau de l’université tombe, il est inaccessible. C’est ce qui s’est passé pendant le premier confinement. De plus, Samuel Paccoud fait remarquer que « la vidéo est une technologie complexe qui ne peut être maîtrisée sur chaque campus. Ces genres de services sont beaucoup mieux hébergés dans le cloud ».
« Le prototype est prêt et a été testé par plusieurs établissements comme Aix-Marseille Université, UGA, Université de Lorraine, Université d’Avignon… », précise Mehdi Gharsallah.
Le projet, nommé actuellement Marsha et dont le code et les cas d’usage sont en ligne sur le compte Github et Overflow de FUN, se base sur un service Jitsi en autoscaling hébergé dans le cloud pour la partie « classe virtuelle » et une brique RTMP (Real Time Messaging Protocol, comme Twitch ou YouTube live) « qui nous permet une diffusion d’une personne vers de nombreuses autres, que nous pouvons offrir à d’énormes cohortes nationalement sans aucun problème ni aucune limite », explique Samuel Paccoud.
Un cloud computing chez OVH, Scaleway mais aussi AWS
Contrairement à la plupart des autres acteurs de l’enseignement supérieur français, FUN utilise des services privés de Cloud computing. « On utilise avant tout et au maximum OVHcloud et Scaleway en multicloud, mais sur certains services, comme le CDN, ni l’un ni l’autre n'en a qui peut se comparer à ce que fait Amazon ». Et les besoins des services de vidéos comme ceux d’un « zoom de l’enseignement supérieur » nécessitent un CDN de la dimension de celui d’AWS.
« Sur des volumes de vidéos importants comme ceux que nous servons chez FUN, nous ne nous interdisons pas de travailler avec Amazon et nous ne trouvons pas ça contradictoire avec la notion de souveraineté. Nous revendiquons même que ce soit beaucoup plus « souverain » de maîtriser son code et son infrastructure (Amazon ce sont des infrastructures techniques mises à disposition des développeurs qui savent ce qu’ils mettent ou pas) que, parfois, d’héberger un outil dont on pense avoir la maîtrise totale mais qui ne répond pas au besoin et qui fait fuir les utilisateurs », justifie Samuel Paccoud.
Cette mission est pour l’instant temporaire, mais pourrait devenir renouvelable si le projet se concrétise par des services utilisés par les universités. FUN devra sans doute trouver un « business model » avec les universités pour qu’elle reste pérenne.
Mehdi Gharsallah pointe l’intérêt que « le projet soit porté par un Groupement d’intérêt public dont l’immense majorité des établissements sont membres. Ils bénéficient du caractère de quasi-régie quand ils sont membres du GIP, ce qui leur permet de ne pas devoir faire de mise en concurrence. En revanche, l’adhésion du GIP a un coût et c’est en adhérant au GIP qu’on accède aux services proposés ».
Les universités ont cependant provisionné des budgets conséquents pour acheter des licences Zoom ou autres et ceux-ci pourraient facilement être basculés vers un projet comme Marsha. Reste à savoir si les utilisateurs, enseignants comme étudiants, vont accepter de se tourner vers un service qui doit encore faire ses preuves.
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« Aller chercher Zoom »
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Un cloud computing chez OVH, Scaleway mais aussi AWS
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 21/03/2022 à 15h32
halala, et pourquoi ne pas être remonté un cran plus haut. Au niveau ministere de l’enseignemnt et de la recherche et fédérer le cnrs, les universités et autres organisme public de recherche vers un outils de visio vraiment performant comme zoom?
Le 21/03/2022 à 17h06
Renater propose déjà deux outils, basés sur une solutions commerciales (Scopia pour RenaVisio) ou libres (Jitsi pour Rendez-Vous).
L’inconvénient, c’est que les infrastructures derrière ne sont pas prévues pour des connexions en masse. Au début du premier confinement, les établissements de l’ESR ont commencé à les utiliser de façon intense et il leur a été rappelé que ces outils étaient avant tout pour organiser des visios pour l’administration ou la recherche mais pas l’enseignement.
En plus, Jitsi “out-of-the-box” n’est pas idéal pour les connexions en masse (on peut se retrouver avec des participants qui reçoivent les paquets avec plusieurs dizaines de minutes sur les autres… Pour du broadcasting, ça n’est pas grave, mais pour un cours qui nécessite des échanges, c’est pour le moins délicat… donc qu’il y ait des développements complémentaires, ça semble pertinent.
Du coup, ça ne paraît pas aberrant de s’appuyer sur FUN qui a l’habitude des infrastructures dimensionnées pour l’enseignement.
Le 21/03/2022 à 17h08
My 2 cents :
Renavisio par Renater (c’est du Jitsi)? et pour 10, rdv Renater?
Certes, ça s’est écroulé lors du premier confinement => mais en 1 mois max, l’équipe Renater a déployée d’autres cluster.
Pendant ce temps, au lieu de les aider, le CNRS nous a pondu un truc de Thalès repackagé je crois (Tixeo), dont je ne me rappelle plus le nom :
-Le truc a couté une blinde, personne n’était content.
=> c’est sur, un scientifique français ça ne collabore pas avec des étrangers et donc, pas de visio nécessaire avec les collaborateurs hors à l’étranger…
Tout ça car sur un dossier de carrière, ça pète plus de dire :
Que dire : Renater c’est des pros, ils ont l’infra (c’est le FAI du monde de l’éducation recherche), ont leur file du matos pour augmenter en urgence leur capacité.
Et désormais, des instances BigBlueButton sont proposées par des universités, pour le monde de la recherche aussi => ils sont prêts en cas d’échec de la future solution.
Le 22/03/2022 à 15h57
Ben disons qu’une capacité max de 30000 participants, c’est très bien pour des réunions entre administratifs, mais ça ne répond clairement pas aux besoins liés à la pédagogie et à l’enseignement à distance.
Sinon, je ne suis pas vraiment d’accord en ce que la multiplicité des solutions “gâche” quoi que ce soit, en tout cas dans l’écosystème actuel. Je trouve plutôt sain qu’il y ait des solutions différentes et complémentaires (qui permettent une forme de résilience si une des infrastructures est off), avec des technologies sous-jacentes différentes aussi (ce qui évite les problèmes s’il faut faire tomber un service en urgence suite à la découverte d’une faille de sécurité sur une techno).
Oui, Renater a monté les capacités de Rendez-vous, mais pour la partie recherche/administratifs uniquement. Leur communication a été très claire : ni Rendez-vous ni Renavisio ne devaient être utilisés pour l’enseignement à distance, mais uniquement pour les téléréunions (Rendez-vous était à l’époque conseillé pour des réunions avec “au maximum 4 à 5 personnes” puis c’est passé à 30 quelques l’été 2020 ; Renavisio nécessite le client Scopia totalement foutraque, qui n’a que peu de résilience aux perturbations, et qui n’est pas non plus adapté à un cadre de téléenseignement).
Un des principaux soucis, c’est que les universités ont toutes pris en urgence des abonnements avec des prestataires tiers, dont la maison-mère est aux USA (Cisco, Zoom [qui se traîne en plus son affaire de lien douteux avec la Chine], Microsoft, Avaya/Scopia…), donc soumise au CLOUDAct et son incompatibilité au RGPD. StarLeaf s’en sort parce qu’au Royaume Uni.
Si certaines de ces compagnies proposent des appliances qui peuvent servir de hub pour des visios, la plupart des universités ont fait le choix, pour la partie téléenseignement, de passer par les infrastructures de ces entreprises.
Il y a bien d’autres solutions qui ont été mises en place, mais plus pour de la mise à disposition de cours filmés ou pour du streaming (sans interactions), comme Esup-Pod (qui permet de faire du RTSP).
Le 22/03/2022 à 15h59
oui je suis d’accord avec toi. Le seul truc avec scopia c’était la lourdeur d’utilisation avec une expérience utilisateur pas terrible.
Le 22/03/2022 à 18h57
Le CNRS propose aussi maintenant une instance Big Blue Button.
Le 22/03/2022 à 20h11
Mais certains laboratoires ont aussi des abonnements a zoom, teams avec par exemple la possibilité de localiser les serveurs en Europe
Est ce un gage de sécurité ?
Le 23/03/2022 à 09h01
Non, depuis la version du CLOUD Act visée par Trump, même si les serveurs sont situés en UE, ça ne garantit rien.
La seule solution alternative, c’est qu’une entreprise de l’UE mette en place la solution logicielle et matérielle de l’entreprise US, sous couvert d’un contrat commercial d’exclusivité. C’est comme ça que Microsoft a fait en Chine pour ses solutions Azure, par exemple.
Je ne comprends pas la réponse à mon message qui n’était pas à propos de BBB mais du service https://webinaire.numerique.gouv.fr/home (bien que basé sur BBB), puisqu’on parlait de mutualisation des efforts.
Et “Ça s’installe en local, ça s’intègre à Moodle, ça marche comme il faut dans un navigateur, c’est pas la m… sous linux, bref, c’est largement plus intéressant que Teams et consorts.” oui, mais pour une université de 50000 étudiants, il faut l’infrastructure pour quasi autant de connexions simultanées, puisque c’est ce qui a été vécu lors des confinements (même si tous les étudiants n’ont pas cours en même temps, en pratique avec le jeu des chevauchements inter-cours, on arrive même à plus d’une connexion par étudiant).
Ça ne pose pas de souci hors période de pandémie, mais le souci est là : les confinements ont poussé les universités (et le CNRS) à faire des choix dans l’urgence qui sont devenus pérennes. Et je suis le premier à le regretter, hein, je ne fais que constater.
Le 23/03/2022 à 10h07
Oui, c’est top!
BBB est plus conçu pur gérer l’enseignement à distance, mais il est vrai qu’il peut servir aussi pour la visio.
Le 21/03/2022 à 17h31
… et sécurisé ! Pas mal de labos sont ZRR, donc c’est un point essentiel !
Le 21/03/2022 à 17h38
Et encore, ca ferait du bien de tout centraliser, car c’est un peu lourd quand on est enseignant chercheur dans une UMR multitutelle : on a vite besoin d’un compte Zoom, Tixeo, BBB, Skype, Jitsi, Team, Discord… ca devient tellement pénible à gérer tous ces clients que j’ai fini par me faire une VM linux “Visio”, histoire de savoir quelle application prend le micro ou tourne en fond de tache.
Le 21/03/2022 à 20h06
On oublie tixeo. Le problème c’est que les premiers entrants comme zoom, teams ou meet ont tellement pris d’avance et sont bardes de fonctionnalités très intéressantes que je ne vous pas comment l’état avec 4.2 millions d’euros va pouvoir rattraper le retard. J’aurais plutôt de l’argent sur l’existant comme jitsi ou tixeo que j’ai arrêté d’utiliser pour les déficiences mentionnés ci dessus
Le 22/03/2022 à 11h45
Bardés de fonctionnalités intéressantes, je demande à voir. Avec le confinement, j’avais pris le pli du BBB de mon université pour donner cours, très pratique pour l’enseignement malgré une occasionnelle lenteur ça et là en passant d’une fonction à une autre : partage de fichiers ou de la fenêtre d’un programme unique dans l’interface, fonction “tableau blanc”/paperboard, sondages, possibilité de créer des petits groupes, possibilité de nommer un “animateur” en plus du professeur-modérateur quand je voulais donner la main à un étudiant pour une présentation. J’ai fait par la suite une intervention en visio pour une grosse université suisse utilisant Zoom, je me suis retrouvé à devoir faire du partage d’écran bête et méchant pour afficher ma présentation, sans pouvoir voir la salle en même temps, faire de la saisie dans l’interface (genre une simple diapo à deux colonnes pour/contre, rien d’extraordinaire), ni de petit quizz pour mobiliser la salle (enfin si, mais juste oralement, quoi).
L’intérêt pour Zoom n’a jamais été dicté par ses fonctionnalités, je pense, en tout cas dans l’enseignement.
Le 21/03/2022 à 22h12
Quel est l’intérêt par rapport à https://webinaire.numerique.gouv.fr/home qui repose sur BigBlueButton ?
J’ai l’impression que, comme d’habitude, chacun essaye de réinventer la roue, en gâchant quelques millions au passage, pour un résultat décevant.
Le 22/03/2022 à 08h43
et aucune obligation de résultat ni de contrôle des dépenses (voir les précédents en matière informatique dans l’administration, Louvois et compagnie dans un autre domaine).
Le 22/03/2022 à 17h33
Voir mon commentaire précédent, en résumé, pour un dossier de carrière dans la fonction publique, il vaut mieux :
Triste, mais vérifié au combien souvent…
Le 22/03/2022 à 00h07
Pour info, le projet est sous licence MIT
Le 22/03/2022 à 09h22
Le 22/03/2022 à 19h11
Ça s’installe en local, ça s’intègre à Moodle, ça marche comme il faut dans un navigateur, c’est pas la m… sous linux, bref, c’est largement plus intéressant que Teams et consorts.
Le 22/03/2022 à 22h10
Le CNRS est client Zoom (au sens commercial) mais ça n’a pas été très bien vécu par les RSSI des labos qui demandent d’ailleurs de ne pas l’utiliser pour tout ce qui est sensible.
Aujourd’hui beaucoup de labos ont leur propre BBB ou Jitsi, en plus de ce que fournit Renater (RDV = Jitsi) et maintenant le CNRS (BBB).
Le 23/03/2022 à 13h26
Pour une université de 50000 étudiants, ça reste plus intéressant (même s’il faut éventuellement passer par un IaaS pour gérer la montée/baisse de charge) que d’essayer d’utiliser un service pour 30000 étudiants. Et tu as aussi des moyens d’optimiser l’outil pour limiter son impact (limiter la taille des flux, utiliser des modules type last speaker de jitsi, ne pas activer les caméras de tout le monde, etc.).
Dans mon établissement de 2500 étudiants, l’installation de BB s’est faite sans rajouter de ressource matérielle.
Le problème du chevauchement des cours, c’est un problème d’organisation, ça se résout aussi.
Le 23/03/2022 à 16h24
Le 23/03/2022 à 16h38
C’est de la mauvaise foi d’administratif ça. Se parler et coopérer, c’est dans les actions possibles des composantes.
Le 26/03/2022 à 11h24
En théorie, oui, en pratique c’est compliqué surtout avec le concept d’« établissement-composante » arrivé avec les Grands Établissements (où il y a mutualisation de moyens, mais autonomie administrative, politique et financière).
D’autant plus quand ça se passe dans un concept de confinement où tout doit être basculé du jour au lendemain, il ne faut pas oublier que les décrets d’application arrivaient sans préparation, toujours différents…
Le 24/03/2022 à 13h10
Il y a aussi ça :
https://galene.org/
Accessible gratuitement et mis au point par :
Juliusz Chroboczek
Laboratoire PPS
IRIF
Université de Paris-Diderot.
” Galène est utilisée en production dans deux grandes universités (Université de Paris et Sorbonne Université) pour des cours, des travaux pratiques, des séminaires et des réunions du personnel. Il a été utilisé pour accueillir deux conférences (SOCS’2020 et JFLA’2021).”
Le 26/03/2022 à 12h37
LoL : ‘It exposes a JSON API to communicate with the part of the infrastructure that operates on AWS lambdas’…
Le 26/03/2022 à 16h55
J’appelle ça s’abriter derrière son petit doigt (dans mon établissement, on a des administratifs, en général les plus hauts placés, qui se ch…nt dessus à l’idée de prendre une décision un peu radicale; manque de pot, en cas de crise, c’est rarement en faisant comme d’hab qu’on arrive à un résultat quelconque, un certain V. Zelensky ne me contredirais certainement pas).