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Google prié de déréférencer 345 millions d’URL en 2014

La vérité si le déréférencement !

Google prié de déréférencer 345 millions d’URL en 2014

Le 06 janvier 2015 à 11h20

Le chiffre a été calculé par TorrentFreak, sur la base des données fournies chaque semaine par le « Transparency Report » de Google. Au cours de l’année 2014, la firme de Mountain View a reçu très exactement 345 169 134 demandes de déréférencement d’URL, soit presque un million par jour en moyenne. C’est surtout 55 % de plus qu’en 2013.

Avec ces requêtes dites « DMCA », du nom de la loi américaine qui les encadre, les ayants droit peuvent demander au célèbre moteur de recherche qu’il ne fasse plus apparaître certaines pages parmi ses résultats : téléchargement de liens torrent, vidéos en streaming, etc. À condition qu’elles respectent certaines conditions (viser une URL précise, à partir de laquelle se trouve un contenu jugé illicite, etc.), l’hébergeur Google est en principe tenu de donner une suite favorable à ces demandes, faute de quoi sa responsabilité peut être engagée devant la justice.

Depuis quelques années, les ayants droit utilisent de manière exponentielle ces demandes de déréférencement, qui conduisent dans la pratique à ce que la page originale reste accessible, mais pas depuis Google. L’augmentation est effectivement vertigineuse : 57 millions d’URL dénoncées en 2012, 224 millions en 2013, et maintenant 345 millions pour 2014. « Nous recevons aujourd'hui plus de demandes de déréférencement d’URL en une semaine qu’au cours des douze années 1998 - 2010 réunies » avait d'ailleurs reconnu le moteur de recherche au mois d’octobre.

Si la hausse est moins importante qu’entre 2012 et 2013 (où il y avait eu une multiplication par quatre), on relève toutefois un saut de plus de 55 % en un an.

Une hausse de 55 % par rapport à 2013

Toujours selon TorrentFreak, les trois noms de domaines ayant été le plus visés par des demandes de déréférencement sont les hébergeurs de fichiers Rapidgator et Uploaded, ainsi que la plateforme 4shared.com. Plus de 5 millions de requêtes ont effectivement été envoyées à Google en 2014 pour chacun d’entre eux.

dmca google transparency

Du côté des ayants droit demandeurs, c’est la British Phonographic Industry (BPI), l’association des majors du disque du Royaume-Uni, qui arrive en tête avec près de 60 millions de requêtes l’année dernière. D’après Google, la société spécialisée Degban était également très proche de ce chiffre. On notera au passage que le « top 10 » des organismes auteurs des requêtes est à l’origine de plus de 70 % des demandes totales.

Moins de 1 % des demandes sont rejetées

Si la firme de Mountain View restait jusqu’à présent très discrète sur les suites accordées à ces requêtes des ayants droit, elle a toutefois confié il y a peu avoir accepté de déréférencer plus de 99 % des URL lui ayant été notifiées en 2013. Les pages restantes correspondaient à des demandes incomplètes, ou bien étaient tout simplement erronées, Google n’ayant pas trouvé de contenu manifestement illicite sur les pages notifiées. Dans ce rayon, on se souviendra par exemple de Microsoft qui demande le déréférencement de la page Wikipédia d’Office 2007, sa propre suite bureautique, de ces demandes visant au retrait d’un nom de domaine complet, etc.

Des contenus qui réapparaissent en dépit des retraits

Mais quand bien même les ayants droit ont de plus en plus recours à ces requêtes DMCA, ils ne semblent pas pour autant satisfaits du dispositif. La RIAA, qui se plaignait en 2013 de « ne pas voir le bout du tunnel », dans la mesure où les contenus signalés une première fois finissent la plupart du temps par réapparaître ailleurs, affirmait qu’elle luttait « avec un seau » contre « un océan de téléchargements illégaux ».

À l’écoute de ces plaintes concordantes des lobbys du cinéma et de la musique, Google a toutefois lâché d’importantes concessions il y a quelques semaines. Depuis la fin octobre, le nombre de requêtes DMCA visant un nom de domaine influence désormais son classement au sein du moteur de recherche. Cette modification algorithmique a ainsi conduit au rétrogradage de sites régulièrement pointés du doigt pour leur peu de considération vis-à-vis du droit d’auteur (pour en savoir plus, voir notre article). 

En France, le rapport de Mireille Imbert-Quaretta (Hadopi) a récemment proposé différentes pistes pour faire face à ce problème de la réapparition des contenus manifestement illicites et déjà signalés une première fois. L'intéressée à notamment préconisé l'instauration d'une « injonction de retrait prolongé », dont la mise en place est actuellement étudiée par le ministère de la Culture. 

Commentaires (9)

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<img data-src=" /> pour le sous-titre, et encore… <img data-src=" />

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donc pour faire plaisir a une poignée de gens qui pensent encore vivre longtemps comme des dinosaures on dereference par millions chaque année :/



dire qu’en france on aurai pu etre le pays inventeur de la licence globale ….



ok le piratage est mal, mais il a toujours existé et existera toujours

il y a des gens qui ne veulent pas payer… et t’aura beau chier toute les lois immonde pour pretexte terroristo-nazi-pedophile ils ne changeront pas d’avis :/



tant que l’industrie comptera 1 download = 1 vente de perdu …..&nbsp;

ils devraient plutot tenter de gagner du pognon avec le download, au lieu de le combattre



un ami avait telechargé un film, l’a regardé m’a dit qu’il est trop bien, pour l’industrie du film c’est une vente de perdu….



alors qu’en vrai… ce telechargement a servis de pub puisque &nbsp;je suis allé avec ma femme et un couple d’ami voir ce film au cinema (car contrairement a certains potes radins qui trouvent des screener caverneu super … moi j’apprecie des films sur ecran geant avec son correct)



maintenant oui mon cas est pas forcement une generalité, mais je connais plusieurs pirate qui meme si ils ne trouveront AUCUNE copie n’îrront pas voir le film au cinema pour autant

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Mouais, j’ai déjà vu des abus avec ce système. Comme vous le savez certainement, il est possible de voir les requêtes des ayants-droit pour les liens supprimés (le fameux site ChillingEffect). Parfois je les regarde lorsque Google m’indique qu’un lien a été supprimé.



&nbsp;Ce que j’ai constaté plusieurs fois, c’est que les ayants-droit profitent d’une plainte pour un sujet pour faire déréférencer autre chose qui n’a rien à voir. Perdu dans le tas, Google semble n’y voir que du feu.



&nbsp;Un exemple réel ? Déréférencer un lien pointant vers un logiciel permettant d’outrepasser l’activation de Windows (OK c’est mal) dans une requête demandant le déréférencement de liens de partage du dernier CD de je ne sais quelle chanteuse… Ils pourraient au moins avoir l’honnêteté de faire une requête séparée pour ça, mais non !

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La RIAA, […] affirmait qu’elle luttait « avec un seau » contre « un océan de téléchargements illégaux ».



Ben s’ils sont au courant que la méthode est mauvaise, faut arrêter de l’employer, plutôt que de jouer à Calimero …



Au hasard, ils pourraient sortir la tête du sable et se rendre compte qu’on est plus dans les années 70.



Et sinon, la news ne parle que de Google par choix du rédacteur de parler des papiers relatifs à Google ? Ou bien les ayants droits se focalisent uniquement sur un seul moteur ?



On notera au passage que le « top 10 » des organismes auteurs des requêtes est à l’origine de plus de 70 % des demandes totales.

Effet statistique quasi-obligatoire. Voir loi de Pareto “80% des effets sont provoqués par 20% des causes”.

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“Depuis quelques années, les ayants droit utilisent de manière exponentielle ces demandes de déréférencement”…



Les ayant droit… quelle formule commode !

On pense tout de suite aux auteurs/réalisateurs/interprètes, injustement spoliés des droits de profiter des fruits légitimes de leur labeur.&nbsp; Mais qu’en est-il en réalité ?

Je parie que ces derniers ne sont que l’arbre qui cache la forêt des profiteurs qui parasitent ce milieu et renâclent devant ce qu’ils estiment être leur “manque à gagner” !

Tiens, chez nous, le patron ne nous a pas augmenté ces dernières années (et oui les temps sont dur, il faut comprendre)… Je vais peut-être demander à bénéficier d’une taxe copie privée au gouvernement, non ? <img data-src=" />

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Avec un si grand nombre de requête on peu bien leurs accepter quelque erreur (volontaire ou non) voyons.

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Alors que la meilleure solution serait de ne pas diffuser les œuvres qu’ils ne souhaitent pas voir téléchargées… Quel manque de logique chez la RIAA

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Encore faut il utiliser Google comme moteur de recherche…

Merci Duckduckgo et ses petits copains alternatifs qui respectent l’utilisateur.



Combien d’URL qui contenait aussi des liens légaux…

Vivement que leur vieux système tombe et qu’il soit remplacé par de l’offre légal équitable et tout ce qui va avec quoi…



En attendant, n’utilisez plus Google ! Ça plus le droit à l’oubli etc etc… Google va devenir (est devenu ?) complètement périmé.

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Concernant les autres moteurs de recherche (comme Yahoo, Bing…) qu’en est-il des requêtes DMCA ?

Google prié de déréférencer 345 millions d’URL en 2014

  • Une hausse de 55 % par rapport à 2013

  • Moins de 1 % des demandes sont rejetées

  • Des contenus qui réapparaissent en dépit des retraits

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