Décret sur le blocage administratif des sites : l’avis critique de l’ARCEP
Un des premiers avis signé Sébastien Soriano
Le 06 février 2015 à 11h45
4 min
Droit
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Contactée, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a bien voulu nous transmettre son avis officiel sur le projet de décret imposant le blocage des sites pédopornographiques ou ceux incitant ou provocant au terrorisme. Un texte devenu aujourd’hui définitif suite à sa publication au Journal officiel.
Un blocage par DNS qui présente des risques de contournement
Dans cet avis signé Sébastien Soriano, son nouveau président, l’ARCEP émet plusieurs critiques. Elle relève à regret « que le projet de décret qui lui est soumis ne définit pas expressément la technique de blocage qui devra être utilisée par les FAI ». Selon un échange de courrier avec le ministère de l’Intérieur, cependant, les services de Bernard Cazeneuve lui ont assuré que « la technique de blocage choisie est la technique dite DNS consistant à intervenir sur le nom de domaine ».
Qu’en pense sur ce point le régulateur des télécoms ? Il rappelle que cette technique est déjà utilisée dans les décisions de justice, celles concernant notamment les jeux d’argent (dispositif ARJEL). Cependant, note-t-elle, « si cette solution est relativement simple à mettre en oeuvre, elle peut également présenter des risques de contournement ». Et l’ARCEP de pointer les conclusions du rapport de Corine Erhel et Laure de La Raudière sur la neutralité du Net.
Dans le même sens, l’Autorité souligne au feutre rouge que « l’obligation pesant sur les FAI d’empêcher « par tout moyen approprié l’accès ou le transfert aux services fournis par ces adresses » ne doit pas conduire à faire peser sur ces acteurs des obligations allant au-delà de la mise en oeuvre des moyens de blocage usuels ». Spécialement, « il ne serait ni raisonnable ni proportionné d’exiger des FAI qu’ils garantissent l’impossibilité pour des internautes ayant recours à des méthodes de contournement d’accéder aux services fournis par les adresses électroniques concernées, ou qu’ils soient soumis, en contradiction avec les dispositions [de] l’article 6 de la LCEN ».
Cet article, inscrit dans la lignée du droit européen, interdit aux États membres de soumettre les intermédiaires à une « obligation générale de surveiller les informations qu'[ils] transmettent ou stockent [ou] à une obligation générale de rechercher des faits ou des circonstances révélant des activités illicites ».
L'ARCEP veut contrôler la liste noire pour déceler des faux positifs
La même ARCEP demande une certaine prudence dans le déploiement des technologies de blocage. Si le principe de neutralité du Net ne les interdit pas, elle rappelle ce qu’elle disait déjà dans un rapport de septembre 2012 remis au Parlement et au gouvernement sur la neutralité : « le respect des obligations légales, en particulier si elles leur laissent une marge d’initiative sur les méthodes à mettre en oeuvre, ne dispense pas les opérateurs de porter une attention particulière aux possibles effets secondaires non souhaités de tout blocage qui ne se limiterait pas strictement à ce qui est requis ».
L’institution veut du coup avoir son mot à dire, malgré le secret imposé sur la liste noire des sites à bloquer. Elle compte en effet « s’assurer du caractère efficace et proportionné des mesures mises en oeuvre par les FAI pour respecter leurs obligations, afin notamment de contrôler que les techniques utilisées ne conduisent pas à empêcher l’accès à des adresses électroniques dont le blocage n’a pas été ordonné par l’OCLCTIC ». Pas moins ! Cette porte n’a en tout cas pas été ouverte dans le décret publié ce matin.
Elle reproche tout autant au projet d’avoir oublié d’encadrer le délai dans lequel les FAI doivent rétablir l’accès à une adresse électronique qui aurait été supprimée de cette liste, mais qui ne présenterait plus de caractère illicite. L’ARCEP a sur ce point été entendue, puisque l’OCLCTIC mettra à jour la fameuse liste tous les trois mois.
Enfin, elle a sollicité des « délais raisonnables de mise en œuvre » du blocage chez les opérateurs, qui soient « compatibles avec les nécessités opérationnelles de l’action publique en matière de lutte contre le terrorisme et la pédopornographie ». Le décret n’apporte pas davantage de réponses concrètes sur ce point.
Décret sur le blocage administratif des sites : l’avis critique de l’ARCEP
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Un blocage par DNS qui présente des risques de contournement
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L'ARCEP veut contrôler la liste noire pour déceler des faux positifs
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 06/02/2015 à 15h35
Ben sur les conf de labo oui, mais les conf de bureau non. Mais comme il y a un proxy, je présume qu’il y a aussi une infrastructure en amont qui s’en occupe aussi …?
Le 06/02/2015 à 19h02
Hahaha!!!!
Il y en a plein qui ne sont pas allés dans un collège ou un lycée depuis très très longtemps. Les méthodes pour contourner le blocage de youtube sont très populaires chez les gamins. Alors bon, J’ai quand même des doute que le jeune Téo (Kévin est maintenant en fin de fac ou bosse déjà mais ose à peine avouer qu’il a tenu un skyblog) soit un cracker chevronner en informatique.
Le 06/02/2015 à 19h59
Tunnel SSH, firefox portable, putty, ça me rappel des souvenirs " /> Merci au proxy basé sur debian, c’était openbar sur le port 22 " />
Le 06/02/2015 à 20h58
Et le conseil constitutionnel c’est pour quand?
Le 07/02/2015 à 00h37
L’ARCEP veut contrôler la liste noire pour déceler des faux positifs
Ils cherchent seulement maintenant à pousser la charette pour rattraper les boeufs ? (bonne chance)" />
Le 07/02/2015 à 06h42
Le 07/02/2015 à 06h46
Le 07/02/2015 à 06h48
Le 07/02/2015 à 15h01
le secret imposé sur la liste noire des sites à bloquer
Ça, sa me titille.
Si je vous dis, n’allez pas sur tel site car il explique comment fabriquer un petard mamouth. La premiere chose que tout le monde devrait faire c’est d’y aller. J’espere que vous comprenez pourquoi ?
Si je vous dis maintenant, n’allez pas sur tel site car il explique comment fabriquer un petard mamouth et vous serez étiquetés comme supposé terroriste. La premiere chose que tout le monde devrait faire c’est d’y aller. J’espere que vous comprenez pourquoi ?
mais cette fois-ci , je ne vous dis plus rien . Quelle va etre votre reaction ? Et bien selon moi elle devrait petit a petit etre celle dont ils se defendent vouloir combattre, c-a-d la peur.
Le contenu de cette liste de site n’a plus aucune importance, mais l’aspect que prend le contenant lui permet de creer un climat d’angoisse.
Le 07/02/2015 à 20h23
Le 06/02/2015 à 11h52
Du bon sens qui montre bien que l’avis de l’ARCEP ne devrait pas avoir de rôle simplement consultatif sur ces sujets.
Le 06/02/2015 à 11h56
Ouais. un texte bâclé, à la va-vite, fait par et pour des gens qui n’y comprennent rien.
Le terrorisme et les pédos ont encore de beaux jours devant eux.
Le 06/02/2015 à 11h57
Le 06/02/2015 à 11h59
Pour ceux que ça pourrait intéresser : prism-break.
Le 06/02/2015 à 13h48
Le 06/02/2015 à 14h36
Peux pas mettre de DNS perso sur la conf du boulot… " />
Le 06/02/2015 à 14h41
Le 06/02/2015 à 14h49
Liste noires secrètes, ça fleure bon une autre époque en France ou encore de l’autre côté d’un certain mur.
En plus on veut nous mettre un service civique (parce qu’on a bradé les meubles et les casernes et qu’on ne peut pas faire mieux sans mettre de l’argent).
C’est stupide ces demi-mesurettes opportuniste : Il y a l’école pour ça !
il faut prendre les bonnes habitudes dès le plus jeune âge. Et pour commencer il faut organiser les élèves par brigades de 3 pour s’auto-surveiller et leur faire chanter obligatoirement le matin : Maréchaaaal, nous voilààà (^.^) ♫♩♬♪♩
On pourrait aussi reprendre avec profit les archives de la Stasi qui avait une organisation anti-terroriste remarquable et qui pratiquait une participation remarquable de tous les acteurs de la société, sans s’encombrer de lourdes et inefficaces procédures judiciaires. Pour défendre la démocratie et la liberté d’expressions, il faut y mettre le prix.