Dernière ligne droite pour le projet de loi Renseignement
Examen des différences demain en commission mixte paritaire
Le 15 juin 2015 à 14h30
5 min
Droit
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C’est demain 12h30 que la commission mixte paritaire se réunira afin d’arbitrer les différences entre la version du projet de loi voté par les députés et celles des sénateurs. Next INpact vous propose un petit tour de piste de plusieurs d'entre elles
Les différences sont nombreuses entre l’une et l’autre version et dépassent bien souvent le stade du détail juridique mineur. D’abord, il y a la question des finalités qui permettent aux services de déployer les outils de surveillance. En clair, la porte d’entrée justifiant l’espionnage administratif.
Les finalités, selon les députés :
- L'indépendance nationale, l'intégrité du territoire et la défense nationale
- Les intérêts majeurs de la politique étrangère et la prévention de toute forme d'ingérence étrangère
- Les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France
- La prévention du terrorisme
- La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ou de la reconstitution ou d'actions tendant au maintien de groupements dissous en application de l'article L. 212 - 1
- La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
- La prévention de la prolifération des armes de destruction massive.
Les finalités votées par les sénateurs :
- L'indépendance nationale, l'intégrité du territoire et la défense nationale
- Les intérêts essentiels de la politique étrangère, l'exécution des engagements européens et internationaux de la France et la prévention de toute forme d'ingérence étrangère
- Les intérêts économiques et scientifiques de la France
- La prévention du terrorisme
- La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous en application de l'article L. 212 - 1, et des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique
- La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
Il y a ainsi des différences notables. On passe ainsi de 7 à 6 finalités. Mais il ne faut pas se tromper : le texte en l'état est une porte béante. Et pour cause, les sénateurs ont modifié le projet de loi afin de permettre la surveillance dès lors que sont en jeu les intérêts économiques et scientifiques français. Les députés, eux, la réservaient à la seule mise en cause des intérêts « majeurs ». Les possibilités d’action sont désormais infinies.
Autre nuance d’importance, les sénateurs ne veulent pas que les services pénitentiaires soient assimilés à des services spécialisés, à l’instar de ceux de la Défense, de Bercy ou de l’Intérieur. En contrepartie, ils proposent qu’un décret vienne détailler les conditions d’actions de ces services dans le milieu pénitentiaire. Au Sénat, pareillement, a été adopté un amendement visant à prévoir un nouvel examen du texte cinq ans après son entrée en vigueur. Seulement, on sait combien est fragile ce genre de technique puisqu’en la matière, le règne étant celui du clapet antiretour. Autre différence, plus formelle, la composition de la Commission de contrôle des techniques du renseignement passe de 13 membres (députés) à 9 (sénateurs).
Les sondes et les boites noires revues et corrigées
Dans la même veine, les sénateurs n’ont pas voulu que les sondes puissent viser « des personnes », mais « une personne » préalablement identifiée. Pour les boites noires, il a été clairement spécifié désormais qu’il s’agirait de traitements automatisés, pour ceux qui en doutaient encore. De même, les algorithmes ne pourront recueillir d'autres données que celles qui répondent à leurs paramètres de conception, un détail qu’avaient oublié (formellement) les députés. Autre chose, la détection visera des « communications susceptibles de révéler une menace terroriste ». La version des députés se contentait d'un « dispositif destiné à détecter une menace terroriste ». Selon une grille de lecture, il y a un recadrage : l’algorithme sera plus étroit, un peu moins massif, même s’il reste d’ampleur, et ne ciblera que les communications où le doute s’installe. On pourra voir un aperçu de ces différences dans notre actualité.
Ajoutons que la CNIL a été mise dans la boucle notamment au stade de la rédaction du décret qui décriera les modalités d’application des outils de surveillance. Maigre victoire pour la Commission qui pestait d’être écartée du projet de loi, notamment au stade du contrôle des fichiers sécrétés par les services.
Une seule opposante titulaire en commission mixte paritaire
Les membres de la commission mixte paritaire (CMP) se réuniront en tout cas demain pour trancher ces disharmonies. Autant le dire immédiatement, il est impossible de revenir en arrière : le texte continue sa fuite en avant. D’un, ce n’est pas le rôle de la CMP de tout torpiller, de deux, sa composition ne laisse aucune marge de manœuvre. Les sept députés désignés titulaires ont en effet tous voté pour. Chez les sénateurs, seule Cécile Cukierman (Communiste Républicain et Citoyen) a voté contre. Les six autres ont tous été favorables au texte.
Rappelons que c’est la commission des lois, commission compétente au fond, qui désigne les représentants du Sénat à la CMP. À L’Assemblée nationale, les noms sont transmis directement par les présidents de groupes.
Dernière ligne droite pour le projet de loi Renseignement
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Les sondes et les boites noires revues et corrigées
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Une seule opposante titulaire en commission mixte paritaire
Commentaires (24)
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Abonnez-vousLe 16/06/2015 à 10h11
oui acide chlorhydrique et acétone pour faire un fumigène " />
heureusement qu’on te parle de la manipulation de produits chimiques au lycée…
Le 16/06/2015 à 12h24
Le 16/06/2015 à 12h28
les cours, plus les sigles sur les bouteilles, plus le fait que si ils ont trouvé sur le net, ils ont du surement voir aussi les risques
Le 15/06/2015 à 14h41
vu que la version sénateur a corriger les petits loupés de la version député pour que ça passe sans problème le CC, les décrets sont déjà en cours d’écriture/validation (gaffe au bug de sorti trop rapide au JO :) )
Le 15/06/2015 à 14h42
Heureux d’avoir égayé ton après-midi " />
Le 15/06/2015 à 14h44
“Cécile Cukierman” … 5 secondes j’ai cru que c’était la fille du président du CRIF … bon la joie a durée … 5 secondes " />
Le 15/06/2015 à 14h52
il ne pourra plus nous prévenir, c’est bien là le problème….
Le 15/06/2015 à 14h57
Il doit y avoir :
-Enjoy " />
Le 15/06/2015 à 14h58
Le 15/06/2015 à 15h01
J’ai pas dit que le bouton allumait la boite noir, il allume peut-etre juste la lampe verte de la boite
Le 15/06/2015 à 16h37
Et à cause de ce fait divers, on va vouloir encore plus de contrôle bien.
Le 15/06/2015 à 17h01
La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions,
des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements
dissous en application de l’article L. 212-1, et des violences
collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique
Une révolte ne connait ni frontiere ni loi. Nos charlatans pourront toujours prier dieu le jour venu.
Le 15/06/2015 à 17h07
Ce n’est pas la double peine, c’est la double pén’ " />
Le 15/06/2015 à 19h09
j’sais bien " />
Le 16/06/2015 à 07h04
Le 16/06/2015 à 07h50
Le 16/06/2015 à 07h52
Mouais…
D’un autre côté, si on élisait dieu en tant que président de la Rép’, ça donnerait quoi ? Une présidence vide ? Oh, wait …. “ça ne changerait rien, on ne verrait pas de différence” qu’on me souffle à l’oreille " />
Le 16/06/2015 à 07h58
jai pas specialement envie de me faire gouverner par un hippopotame poilu (DIEU), mais d’un coté ca sera peut etre pas pire que maintenant " />
Le 16/06/2015 à 09h52
Le 15/06/2015 à 14h35
et pour ceux (comme moi) ne connaissant la “route” d’une lois, qu’y a t’il ensuite ?
Le 15/06/2015 à 14h37
Il ne restera plus que le décret d’application (si je ne dis pas de bêtises).
Toutefois, il est censé y avoir triple saisine du CC par le président de la république (tel que promis), des députés et des sénateurs (60 signatures) avant.
Le 15/06/2015 à 14h39
La marc cela devient de la flagellation " /> : on l’a profonds dans le c..l, plus besoin d’en rajouter non ?.
Préviens nous quand les sites de la dissidence seront fermés ce sera plus fun.
Le 15/06/2015 à 14h39
en complément à ce que j’ai écrit plus haut, il y a aussi une histoire de QPC sur la LPM qui pourrait aussi enrayer l’application de cette loi. (Encore une fois, si je ne dis pas de conneries).
Le 15/06/2015 à 14h41