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Pour Apple, Meta abuse du DMA avec ses demandes d’interopérabilité

Les vaches seront bien gardées

Pour Apple, Meta abuse du DMA avec ses demandes d’interopérabilité

En vertu du DMA, les entreprises peuvent formuler des demandes d’interopérabilité pour accéder à certaines fonctions ou capacités du matériel appartenant à un contrôleur d’accès (gatekeeper). Meta ne s’en prive apparemment pas, provoquant l’agacement d’Apple qui accuse sa concurrente d’abuser du système.

Le 20 décembre à 09h04

Les relations d’Apple avec l’Europe sont tendues depuis la mise en place du DMA. La firme de Cupertino n’a pas caché tout le mal qu’elle pense du cadre réglementaire, qui soumet certaines grandes entreprises à des obligations particulières, afin de préserver la bonne marche de la concurrence.

Apple estime que le DMA met en danger la sécurité, en l’obligeant notamment à ouvrir certains aspects très fermés, surtout sur iOS. En Europe, des boutiques tierces sont ainsi apparues, et Apple doit laisser le champ libre aux systèmes alternatifs de paiement. L’entreprise renâcle et ses conditions d’ouverture sont examinées par la Commission européenne. Pour Apple, ces mesures ne peuvent permettre qu’une recrudescence des attaques. Les iPhone européens seront donc moins sécurisés que les autres, même s’ils resteront les smartphones les plus sûrs. La communication de l’entreprise s’est faite à boulets rouges.

Bon gré, mal gré, Apple est soumise au DMA. L’Europe a rappelé il y a quelques mois que les entreprises pouvaient donc formuler des demandes d’interopérabilité pour accéder à certains aspects d’un écosystème ou d’un matériel particulier, ajoutant que les refus seraient examinés de près. C’est dans ce contexte qu’Apple critique vertement les demandes de Meta.

Interopérabilité contre pillage

Selon un rapport d’Apple que s’est procuré Reuters, Meta aurait effectué 15 demandes d’interopérabilité en quelques mois, soit « plus que toute autre entreprise ».

« Dans de nombreux cas, Meta cherche à modifier les fonctionnalités d'une manière qui soulève des inquiétudes quant à la vie privée et à la sécurité des utilisateurs, et qui semble n'avoir aucun rapport avec l'utilisation réelle des appareils externes de Meta, tels que les lunettes intelligentes Meta et les Meta Quests », indique ainsi Cupertino.

Selon Apple, Meta chercherait à profiter du DMA pour obtenir des informations allant plus loin que la simple question de l’interopérabilité, avec un accès étendu à sa pile technologique. « Si Apple devait accéder à toutes ces demandes, Facebook, Instagram et WhatsApp pourraient permettre à Meta de lire sur l'appareil d'un utilisateur tous ses messages et courriels, de voir tous les appels téléphoniques qu'il passe ou reçoit, de suivre toutes les applications qu'il utilise, de scanner toutes ses photos, de regarder ses fichiers et les événements de son calendrier, d'enregistrer tous ses mots de passe, et bien plus encore », ajoute l’entreprise.

Apple aurait également mentionné la réputation de Meta sur la vie privée et rappelé les multiples condamnations en Europe dans ce domaine.

Chacun chez soi

Si Apple tient tant à mentionner les aléas juridiques de Meta, celle-ci contre-attaque de la même manière.

« Ce qu'Apple dit en réalité, c'est qu'elle ne croit pas en l'interopérabilité. Chaque fois qu'Apple est mis en cause pour son comportement anticoncurrentiel, elle se défend en invoquant des motifs liés à la protection de la vie privée qui n'ont aucun fondement dans la réalité », a ainsi déclaré un porte-parole de Meta à Reuters.

Chaque entreprise joue ainsi la carte de la réputation sulfureuse de sa concurrence. Cependant, comme nous l’indiquions en septembre, la Commission européenne travaille actuellement sur la manière dont le processus de validation des demandes sera géré par Apple. Cette dernière a tout intérêt à faire connaitre sa position et ses objections, car le rapport européen sera finalisé en mars.

« Aujourd'hui, c'est la première fois que nous utilisons les procédures de spécification dans le cadre du DMA pour guider Apple vers le respect effectif de ses obligations en matière d'interopérabilité par le biais d'un dialogue constructif. Ce processus apportera de la clarté aux développeurs, aux tiers et à Apple », avait indiqué Margrethe Vestager, alors commissaire chargée de la concurrence.

Commentaires (6)

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Lmao

« elle se défend en invoquant des motifs liés à la protection de la vie privée qui n'ont aucun fondement dans la réalité » dit le spécialiste incontesté du piétinage de vie privée
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La passe d'arme est intéressante :)
Qui en doutait?
Les lois européennes c'est bien. Ca soulève quand même régulièrement notre dépendance IT grand publique à nos meilleurs amis.
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Attendez, je vais planter des épis de maïs pour faire des tonnes de popcorn, il y en aura pour tout le monde ne vous en faites pas.
C'est trop drôle de les voir s'écharper.
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C'est clair que la principe préoccupation d'Apple a toujours été la $€curité...
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« Si Apple devait accéder à toutes ces demandes, pourraient permettre de lire sur l'appareil d'un utilisateur tous ses messages et courriels, ..., et bien plus encore »
Que des éléments qui sont disponibles sur l'ensemble des appareils apple dés qu'on est connecté à un compte icloud... alors a partir du moment ou l'utilisateur donne son consentement je ne vois pas ou est le problème... sauf ouvrir l'écosystème de apple?
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Les utilisateur de facebook & co vont avoir assez souvent un écran de ce style tant que ce n'est pas accepté :
"Merci d'accepter tous les accès sinon facebook marchera mal"
Et ils vont cliquer sur "ok, accéder à mes données personelles"

Après, ce doit déjà être le cas sur android.

Le vrai problème, c'est les accès aux données personnelles sans raison valable autre que le suivi. Ce devrait être interdit de base. Les gens n'accepteraient pas d'être espionné en permanence chez eux comme dans "loft story" et pourtant, ils acceptent de le faire via certaines applications de leur smartphone...
Le politique et les association s'en fichant éperdument

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