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CentOS Stream 10 disponible : grand ménage et Wayland par défaut

L'avant-garde de RHEL

CentOS Stream 10 disponible : grand ménage et Wayland par défaut

CentOS Stream est désormais disponible en version 10. Une mouture majeure pour Red Hat, qui en profite pour mettre à jour l’intégralité des paquets, avec plusieurs changements importants, dont une bascule par défaut vers le serveur d’affichage Wayland.

Le 17 décembre à 16h02

CentOS est une distribution Linux importante. Gérée par Red Hat, elle n’est plus vraiment un laboratoire comme Fedora (connue pour ses évolutions technologiques rapides), mais elle sert quand même de terrain de jeu à divers types d’utilisateurs avant que les nouveautés n’apparaissent dans Red Hat Enterprise Linux (RHEL), dont elle est en quelque sorte un précurseur. Point commun avec Fedora, CentOS ne dispose ainsi d’aucun support commercial, prérogative de RHEL. CentOS devrait cependant être maintenue jusqu’en 2030.

L’arrivée de CentOS Stream 10 coïncide avec la bêta de RHEL 10. Les évolutions de cette nouvelle CentOS se reflèteront dans celles de RHEL 10. La nouvelle mouture, nommée « Coughlan », permet aux entreprises et développeurs de se faire une bonne idée de ce qui les attend avec la distribution commerciale et de vérifier notamment la compatibilité de leurs logiciels.

Modernisée et pourtant discrète

La version standard de CentOS est très classique dans sa présentation et son choix de paquets. La nouvelle mouture est basée sur un noyau Linux 6.12, soit la dernière révision stable. L’environnement de bureau fourni est GNOME, dans sa version 47, là encore la dernière disponible. Nous ne reviendrons pas sur les nouveautés de celle-ci, nous les avons déjà largement abordées dans nos articles sur Ubuntu 24.10 et Fedora 41. CentOS fournit également un GNOME « en l’état », sans retouche particulière.

CentOS est une version dépouillée, dans le sens où elle ne comporte aucune fioriture. Elle inclut principalement deux dépôts : BaseOS, pour fournir les paquets du système, et AppStream, qui contient comme son nom l’indique tout ce qui touche à l’applicatif. C’est notamment le cas de tous les téléchargements en ligne avec le développement, y compris les kits et autres runtimes.

Niveau développement, CentOS 10 est fournie avec toutes les dernières versions stables des principaux composants : Python 3.12, GCC 14, Go 1.23, Rust 1.82, LLVM 19, Ruby 3.3, Node.js 22, PHP 8.3 ou encore OpenJDK 21 et Qt 6.7. On y trouve également PostgreSQL 16, MariaDB 10.11, MySQL 8.4 et Valkey 7.2 (qui remplace Redis) pour la gestion des bases de données, ainsi qu’Apache HTTP Server 2.4.62 et nginx 1.26 pour les serveurs web.

La nouvelle version du système supporte en outre les paquets RPM traditionnels non modulaires pour fournir des versions alternatives optionnelles de certains logiciels.

CentOS fait le ménage

Mais ne cherchez pas une foule d’applications dans CentOS 10. Si le système n’était auparavant fourni qu’avec quelques logiciels de base, ils ont été retirés. Firefox, Thunderbird, GIMP, Inkscape ou encore LibreOffice ne sont plus fournis. À la place, l’équipe de développement précise simplement qu’il faudra se diriger vers la boutique Logiciels pour en récupérer les versions Flatpak depuis Flathub. Ces applications de bureau ne sont en effet pas disponibles depuis la boutique Logiciels. Un reflet de la transition actuelle de RHEL vers Flatpak pour tout ce qui touche à cette catégorie d’installations.

Autre disparition notable, le serveur d’affichage Xorg. Comme de très nombreuses distributions avant elle, CentOS 10 bascule sur Wayland par défaut. Ce n’est pas une surprise, Red Hat avait annoncé ce changement en novembre 2023 pour la future RHEL 10. Xwayland est tout de même présent pour des raisons de compatibilité avec d’anciennes applications X11.

Une large disponibilité

Contrairement à bon nombre de distributions plus axées vers le grand public, CentOS est disponible sur un plus grand nombre d’architectures. La version x86 64 bits pour processeurs Intel et AMD vise désormais le niveau v3 de microarchitecture. Nous avons récemment évoqué ces niveaux, auxquels Linus Torvalds a dédié l’une de ses critiques dont il a le secret. Plus précisément, le v3 désigne la compatibilité avec les instructions AVX, AVX2, BMI1, BMI2, F16C, FMA, LZCNT, MOVBE et OSXSAVE.

CentOS 10 est également disponible pour les architectures ARM 64 bits (ARMv8.0-A), IBM Power (POWER9) et IBM Z (z14). Comme précisé dans l’annonce, le fait de viser des architectures plus récentes n’est pas anodin. Cela permet à la distribution de débloquer « des optimisations souhaitables », mais le ticket d’entrée est relevé dans la foulée, puisque ces versions des architectures deviennent un prérequis matériel.

CentOS aujourd’hui

Rappelons que le statut de CentOS a changé brutalement il y a quatre ans. Le nom désignait auparavant une version communautaire de Red Hat, mais l’entreprise y a mis fin. Dans une optique de rationaliser le flux de ses nouvelles versions, Red Hat propose Stream. Techniquement, on parle donc bien de CentOS Stream, même si le raccourci CentOS perdure. Même le site officiel de la distribution parle de CentOS 10.

Lors de cette annonce en 2020, la communauté s’en était vivement émue. À l’époque, Red Hat expliquait que l’objectif de Stream était de mieux répondre à certains besoins, notamment l’intégration des retours faits par les utilisateurs. Elle tenait également à insister : CentOS Stream ne devait pas être considérée comme une « bêta » de RHEL, mais comme une reconstruction. Sur ce point, elle gardait de grandes similarités avec l’ancienne CentOS. À ceci près que la reconstruction se fonde sur une branche de préversion de RHEL.

Et il reste la principale différence : CentOS Stream n’est pas conçue pour une utilisation en production. Elle doit servir aux tests. L’ancienne CentOS était très appréciée en environnement serveur, au point que certains y voyaient une marque d’avarice de Red Hat, qui se serait sentie menacée par un produit gratuit.

Commentaires (9)

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Donc, la distribution Fedora devrait être considérée comme une beta ?
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Ayant eu moins d'emmerdes avec Fedora qu'avec Centos Streams, je n'oserais pas l'affirmer en tout cas. J'ai l'impression que fedora est un projet bien plus apte à ingérer des changements majeurs sans se viander que CentOS, par contre, si tu veux utiliser Fedora en prod avec du soft développé en interne, il vaut mieux ne pas radiner avec les tests de non-régression.
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La grosse différence, c'est la durée de maintenance.
Fedora: 6 mois + 6 mois de sécu
CentOS: de tête, je dirais environ 5 ans.
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Oui enfin, d'expérience je préfère 1 an de support fedora correcte que 5 ans de support CentOS Stream... CentOS stream est loin derrière CentOS question stabilité, et au moins avec fedora, on sait quand il faut faire gaffe alors que centos stream on se fait régulièrement surprendre.
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Stream 8 a créé un stress post-traumatique chez mes collègues, maintenant ils ont peur dès qu'ils font un "dnf up" et qu'ils voient qu'il y a une mise à jour kernel :mdr:
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Stream 8, et dans une moindre mesure Stream 9, ont cassé des choses qu'on avait pas l'habitude de voir casser sur le CentOS classique ou RHEL ... Ce n'est plus la même distribution, elle n'a plus les mêmes objectifs et elle n'offre plus à la communauté un véritable équivalent à RHEL.
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Pour faire simple, Fedora sert de "unstable" client pour Red Hat et Centos Stream suit le même chemin pour la version serveur.

Red Hat ne voit pas de problème à ce que tu serves de beta testeur, ou que tu les utiliser afin de te former aux produits RH, mais il ne faudrait pas que tu puisses utiliser ces distributions en production sans quelques difficultés.
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Fedora est surtout plus pratique comme environnement si on désire avoir les dernières nouveautés. Pour un développeur ou un créateur, Fedora est un choix bien plus logique qu'un Centos ou un RHEL.

De même, comme environnement serveur, il permet de suivre plus facilement les outils cloud-native genre kubernetes.
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Pour rappel, Centos (équivalent RHEL) a été supprimé brutalement au profit de Centos Stream (version préliminaire de RHEL).
Heureusement la communauté a su rebondir avec brio en remplaçant Centos par RockyLinux et AlmaLinux. A noter aussi OracleLinux.

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