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Meta s’oppose à la transition d’OpenAI vers le profit, la position trouble d’Elon Musk

L'espoir Musk

Meta s’oppose à la transition d’OpenAI vers le profit, la position trouble d’Elon Musk

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Meta ne veut pas qu’OpenAI devienne une entreprise classique. Pour la société de Mark Zuckerberg, la bascule enverrait un très mauvais signal à la Silicon Valley. Meta rejoint ainsi la position d’Elon Musk, qui apparait sous un nouveau jour après la révélation de plusieurs documents, dans le cadre d’une procédure devant un tribunal californien.

Le 16 décembre à 09h53

OpenAI est officiellement un organisme à but non lucratif. Les investissements extérieurs bénéficient de certains avantages, notamment en matière de fiscalité. Mais la structure ne peut promettre en l’état de vastes retours, à moins de basculer sur un modèle d’entreprise classique. Attirer des investisseurs : c’est la mission que s’est fixé Sam Altman.

Rappelons qu’OpenAI a été créée en 2015 comme une organisation à but non lucratif. Elle était alors coprésidée par Sam Altman et Elon Musk et avait pour objectif de « faire progresser l'intelligence numérique de la manière la plus susceptible de profiter à l'humanité dans son ensemble, sans être contraints par la nécessité de générer un rendement financier ».

En septembre, on apprenait toutefois que ce fonctionnement allait être abandonné. Des sources de Reuters affirmaient que Sam Altman voulait réduire le rôle de la partie « associative » au profit d’une structure plus classique, plus apte à motiver les investissements et toujours dans l’optique de parvenir à une intelligence artificielle générale.

Un très mauvais signal, selon Meta

Meta s’oppose à cette bascule, a révélé le Wall Street Journal. Elle a envoyé un courrier au procureur général de Californie, Rob Bonta, pour expliquer tout le mal qu’elle pensait de l’opération.

OpenAI « ne devrait pas être autorisée à bafouer la loi en prenant et en se réappropriant les actifs qu'elle a construits en tant qu'organisme caritatif et en les utilisant pour des gains privés potentiellement énormes », fustige Meta.

La « conduite d'OpenAI pourrait avoir des implications cataclysmiques pour la Silicon Valley » et « représenter un changement de paradigme pour les startups technologiques », continue Meta. Elle inciterait en effet « les investisseurs à lancer des organisations en tant qu'organisations à but non lucratif, à collecter des centaines de millions de dollars en dons exonérés d'impôts pour soutenir la recherche et le développement, puis à assumer le statut de société à but lucratif lorsque sa technologie devient commercialement viable ». Comme c’est devenu le cas avec les technologies basées sur les modèles GPT.

Meta affirme que l’opération « fausserait le marché ». En outre, l’entreprise demande au procureur de se pencher sur les pratiques passées d’OpenAI, « notamment si elle a épuisé de manière inappropriée les actifs de l'organisation à but non lucratif en les distribuant à des entités tierces ».

Dans un retournement de situation, Meta recommande même d’écouter Elon Musk et Shivon Zilis, « qualifiés et bien placés pour représenter les intérêts des Californiens dans cette affaire ». « Leurs rôles précoces et fondamentaux dans la création et les opérations d'OpenAI et en tant que membres antérieurs de son conseil d'administration les placent en position de comprendre mieux que quiconque ce qu'OpenAI était censée être et comment sa conduite actuelle s'écarte de sa mission de bienfaisance », assure Meta. Shivon Zilis est, pour rappel, une cheffe d’entreprise canadienne, une capital-risqueuse et la compagne d’Elon Musk. Elle l'a rencontré chez OpenAI, dont elle faisait partie du conseil d’administration jusqu’en 2023.

Lumières sur la position d’Elon Musk

Les déclarations de Meta sont d’autant plus surprenantes qu’Elon Musk et Mark Zuckerberg se sont regardés un temps en chiens de faïence. Il était même question d’un combat dans une cage.

Elon Musk a déposé une injonction il y a quelques semaines devant un tribunal californien pour stopper la transition d’OpenAI vers une structure à but lucratif. Le 13 décembre, après avoir versé des pièces au dossier, OpenAI a communiqué sur une série d’échanges avec Elon Musk au cours des dernières années. On peut y lire notamment qu’il souhaitait une bascule d’OpenAI vers un statut d’entreprise plus classique.

Les documents montrent que dès la fondation d’OpenAI en 2015, Elon Musk remettait en question le choix d’une structure à but non lucratif. Début 2017, OpenAI aurait réalisé qu’atteindre l’intelligence artificielle générale allait requérir de nombreux milliards de dollars. Dans la même année Elon Musk et les autres du conseil d’administration auraient convenu qu’un statut d’entreprise était l’étape suivante logique.

À l’automne 2017 toutefois, Elon Musk aurait exigé une participation majoritaire, le poste de CEO et un contrôle total de la nouvelle structure. Il avait même créé une société pour préparer le terrain, Open Artificial Intelligence Technologies. OpenAI dit avoir refusé immédiatement, affirmant que remettre à Musk le contrôle aurait été contraire à la mission d’origine. En janvier 2018, nouvelle offensive du milliardaire, qui aurait affirmé qu’OpenAI courait à sa perte et que la seule solution était une fusion avec Tesla.

OpenAI a fini par créer en mars 2018 une entreprise à profits limités, OpenAI LP, dans laquelle Elon Musk n’est pas impliqué. La suite est connue, notamment la position d’Elon Musk sur les avancées de l’IA, son appel à un moratoire et surtout la création de xAI en mars 2023.

« Nous avons beaucoup de respect pour les réalisations d'Elon et de gratitude pour ses premières contributions à OpenAI, mais il devrait se battre sur le marché plutôt que dans les salles d'audience. Il est essentiel que les États-Unis restent le leader mondial de l'IA. Notre mission est de veiller à ce que l'IAG profite à l'ensemble de l'humanité, et nous avons été et resterons une organisation axée sur la mission. Nous espérons qu'Elon partage cet objectif et qu'il défendra les valeurs d'innovation et de libre concurrence du marché qui ont été à l'origine de son propre succès », a ajouté OpenAI.

Pour OpenAI, tout va bien

Dans un courrier à The Verge, Bret Taylor, président du conseil d’administration d’OpenAI, a déclaré que la structure « s'attache à remplir son obligation fiduciaire en veillant à ce que l'entreprise soit bien positionnée pour continuer à faire avancer sa mission, qui est de veiller à ce que l'IAG profite à l'ensemble de l'humanité ».

« Bien que notre travail reste en cours car nous continuons à consulter des conseillers financiers et juridiques indépendants, toute restructuration potentielle garantirait que l'organisation à but non lucratif continue d'exister et de prospérer, et qu'elle reçoive la pleine valeur de sa participation actuelle dans l'entreprise à but lucratif OpenAI, avec une capacité accrue de poursuivre sa mission », a ajouté Bret Taylor.

Commentaires (4)

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En même temps, Meta est en concurrence avec OpenAI sur les IA, donc c'est pas étonnant qu'elle aille lui poser problème, surtout si ça peut lui donner une sorte d'aura de chevalier blanc.
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Je me doute que les motivations de Meta ne sont pas altruistes, mais je suis totalement d'accord avec les arguments avancés. C'est beaucoup trop facile si on peut créer sa société avec un statut d'organisation à but non lucratif, profiter de tous les avantages fiscaux sur le dos du contribuable, et privatiser dès qu'on trouve un truc qui fonctionne...
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Une solution pourrait être que comme les "dons" sont défiscalisés, cela à représenté un manque à gagner de l'état :
Disons un don déductible a 33%, cela veut dire que pour chaque dollar investie, l'investisseur n'aurait pu mettre que 0.66c et aurait dû payer 0.33c d'impôt dessus. On peut donc en conclure que l'Etat devient actionnaire à 33% de l'entreprise.
S'ils faisaient ça, cela les refroidiraient peut-être de tenter l'entourloupe...
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juste petite détail, il s'appuie sur ce que Musk dit aujourd'hui ... qui est l'inverse de ce qu'il disait hier, puis bon, Meta ... c'est loin d'être des saints de la gestion légale et humaine donc bon ... leur "ils ont raison" et le "OpenAI à tort" c'est un poil facile.
Les lois américaines sont ainsi faites, ils en jouent, mais ça permet tout de même aux US d'être mieux disant que la France où tu payes d'abord l'URSAF avant de faire rentrer les premiers euros dans un boite.

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