Trois mois après avoir annoncé la création de sa nouvelle famille de langage o1, OpenAI met en production le plus puissant d'entre eux, baptisé aussi o1 (ce n'est pas la première fois qu'une entreprise du numérique nous emmêle dans les noms de ses produits, pensons à Teams ou à Copilot de Microsoft).

Pour rappel, cette famille d'IA générative d'OpenAI introduit un nouveau mécanisme dans les grands modèles de langage en utilisant l'apprentissage par renforcement pour effectuer des raisonnements complexes. L'entreprise assure, dans un discours utilisant l'anthropomorphisme, que cette technique « apprend au modèle à penser de manière productive en utilisant sa chaîne de pensée dans le cadre d'un processus de formation très efficace sur le plan des données ».

« La famille de modèles o1 représente une transition entre une pensée rapide et intuitive et un raisonnement plus lent et plus délibéré », expliquent encore les chercheurs d'OpenAI dans un compte rendu publié sur son site le 5 décembre [PDF].

OpenAI surveille si son modèle ne raisonne pas trop contre son utilisateur

« Si nous trouvons passionnant que le raisonnement puisse améliorer de manière significative l'application de nos politiques de sécurité, nous sommes conscients que ces nouvelles capacités pourraient constituer la base d'applications dangereuses », expliquent-ils toutefois.

Ils imaginent notamment la possibilité que la machine puisse « cacher » un résultat à l'humain après raisonnement. OpenAI a travaillé sur le sujet avec la startup en sécurité Apollo Research, qui a publié son propre rapport [PDF].

Dans son texte, OpenAI affirme que « subjectivement, Apollo Research estime qu'il est peu probable que de tels cas conduisent à des résultats catastrophiques, car les capacités agentiques d'o1 ne semblent pas suffisantes, mais leurs évaluations n'ont pas été conçues pour évaluer directement ce risque ».

Un temps de réponse plus rapide, la possibilité de l'utiliser sur des images

Comme l'expliquent nos confrères de TechCrunch, le nouveau modèle d'OpenAI peut désormais être utilisé sur des images qu'on lui fournit et a été entraîné à être « plus concis dans sa réflexion » afin d'améliorer les temps de réponse.

Comme d'habitude, les tests d'o1 sur les différents benchmarks mis en avant par OpenAI montrent des améliorations quand on le compare aux modèles sortis précédemment. Rappelons tout de même qu'il faut se méfier de ces benchmarks.

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Une offre à 200 dollars par mois

La sortie de ce modèle s'accompagne d'une autre annonce faite par OpenAI. Celle d'une nouvelle offre commerciale : ChatGPT Pro. L'entreprise propose à ses clients de payer 200 dollars par mois pour avoir un accès illimité à ses modèles les plus puissants. Actuellement, elle comprend la possibilité d'utiliser o1, o1 mini, GPT-4, le mode Advanced Voice et un mode o1 « pro ».

Ce dernier est présenté par l'entreprise, toujours aussi friande d'anthropomorphisme, comme « une version d'o1 qui utilise plus de puissance de calcul pour réfléchir plus intensément et fournir des réponses encore meilleures aux problèmes les plus difficiles ».

À la recherche d'un modèle économique

L'apparition de cette nouvelle offre esquisse un nouveau modèle économique pour OpenAI. En effet, si l'entreprise propose encore, comme en septembre, les mêmes tarifs pour o1-preview, GPT-4o et o1-mini (offres au million de jetons d'entrée et sortie du modèle), elle ne propose pas d'accès à son nouveau modèle de cette manière. Il faut donc passer par l'offre mensuelle de 200 dollars pour accéder à o1 et à son mode « pro ».

Concernant le modèle économique d'OpenAI, la directrice financière de l'entreprise, Sarah Friar, a récemment évoqué avec le Financial Times l'idée d'y ajouter de la publicité, sans s'étendre sur le sujet.

L'entreprise cherche la rentabilité alors que son chiffre d'affaires 2023 était de 3,4 milliards de dollars et qu'elle a encore conclu une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars récemment. Elle ne prévoit cependant pas d'être à l'équilibre avant 2029.