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VertVolt : comment choisir son offre d’électricité verte, les pièges à éviter

Attention à ne pas vous prendre une châtaigne sur la facture

VertVolt : comment choisir son offre d’électricité verte, les pièges à éviter

Vous avez envie de passer à un forfait avec de l’« électricité verte » labellisée VertVolt par l’ADEME ? Vous êtes au bon endroit. Mais avant de sauter le pas, on vous explique les points à vérifier et les pièges à éviter… qui sont nombreux et peuvent prendre différentes formes !

Le 04 novembre à 14h08

Nous avons expliqué récemment ce qu’était de l’électricité verte en France et à quoi cela correspondait réellement pour les clients. Spoiler : cela ne change rien à l’électricité que vous consommez, mais les fournisseurs d’électricité s’engagent à acheter de l’électricité « verte » ou des garanties d’origine à des producteurs d’énergies renouvelables.

Nous continuons notre exploration avec une analyse des différents types d’offres proposées par les fournisseurs. Dans cette seconde partie, nous allons vous donner les clés pour bien décrypter les offres des fournisseurs, avec des exemples concrets.

Il faut souvent bien lire les petites lignes des conditions générales et des grilles tarifaires pour identifier les subtilités qui peuvent s’y cacher. Dans la troisième partie de notre dossier, on vous proposera un tableau comparatif des offres et des principales conditions associées.

Tarif fixe contre tarif indexé

Le premier point mis en avant est généralement le tarif. Première chose à prendre en considération : vérifier que vous lisez et comparez les prix TTC (et pas celui HT qui est parfois mis en avant en premier) aussi bien pour l’abonnement que la consommation électrique.

Bon nombre de fournisseurs affichent un prix du kWh avec un pourcentage de remise par rapport au TRV (Tarif Réglementé de Vente, le tarif bleu d’EDF). Le prix est souvent fixe pendant une certaine durée, de 1 à 3 ans, mais ce n’est pas une obligation. Les tarifs fixes sont valables « hors évolution des impôts, taxes et contributions de toute nature », comme le précise Octopus.

Cela signifie que vous êtes assuré de payer le kWh au même prix durant cette période, même si le tarif réglementé monte… ou descend. Autre conséquence, un client qui s’abonnera dans six mois n’aura pas forcément les mêmes tarifs puisque les prix sont fixés au moment de la souscription, puis sont ensuite « gelés » pour le client pendant une période définie à l’avance.

Il faut donc penser à regarder régulièrement les tarifs de votre fournisseur et les comparer aux autres offres disponibles sur le marché. Le fournisseur le plus intéressant à un instant T peut l’être bien moins à T + 3 mois par exemple.

Toutes les offres des fournisseurs d’électricité sont pour rappel sans engagement pour les clients, n’hésitez donc pas à faire jouer la concurrence. Le changement de fournisseur se fait sans frais. Et, pour rappel, vous pouvez revenir quand vous voulez au tarif réglementé d’EDF.

Il existe aussi des offres indexées avec le prix du kWh qui peut varier « à la hausse comme à la baisse, en fonction des évolutions du marché de l’électricité ou du gaz, du coût de l’acheminement de l’énergie, des tarifs réglementés de vente de l’électricité, du prix repère du gaz… », explique EDF.

Pour résumer, il existe donc des tarifs réglementés (fixés par les pouvoirs publics), des offres de marché à prix fixe (pendant 1 à 3 ans), des offres de marché dont le prix est indexé sur les tarifs réglementés et enfin des offres de marché « libres ». Ces dernières sont généralement indexées sur les marchés de gros.

Le médiateur national de l’énergie « conseille aux consommateurs qui envisagent de souscrire une offre à prix indexé sur les marchés de suivre leur évolution. En effet, si les prix de marché ré-augmentent, cela aura pour conséquence une augmentation future de leur facture d’énergie ».

Attention au prix de l’abonnement !

Pensez aussi à comparer le prix de l’abonnement qui n’est pas toujours le même d’un fournisseur à un autre, y compris entre les offres d'un même fournisseur. Chez ilek par exemple, l’abonnement à Mon producteur local d’électricité verte est à 28,01 euros pour 9 kVA en tarif de base et à 32,93 euros en heures creuses/pleines (HC/HP). Chez EDF, il est à respectivement 15,79 et 16,70 euros en tarif réglementé, soit presque deux fois moins cher.

Chez La bellenergie, vous pouvez avoir des prix du kWh garantis pendant un, deux ou trois ans suivant les abonnements. Dans tous les cas, le tarif de l’électricité est le même : 18,78 centimes en tarif classique et 15,55/20,10 centimes en HC/HP.

Pourquoi ne pas alors prendre Garance avec trois ans de prix fixe garantis, puisque l’on peut partir quand on veut ? Simplement car le prix de l’abonnement varie de 15,61 à 20,61 euros (en 9 kVA). Avoir un prix fixe pendant trois ans implique de payer son abonnement mensuel cinq euros de plus par mois.

Et quand on vous dit qu’il faut bien vérifier les conditions, c’est que l'on trouve parfois de drôles de mentions. Chez Mint énergie par exemple, le prix des abonnements et du kWh HTT (hors toutes taxes, que nous avons détaillé dans la première partie de notre dossier) sont fixes pendant un an. « À l’issue de la période de garantie et au plus tard le 1er du mois suivant la date anniversaire de l’activation du contrat, votre prix d’abonnement HTT mensuel sera automatiquement et sans préavis majoré de 1 € HT ».

12 offres labellisées VertVolt

Maintenant que les grandes lignes sont posées, entrons dans les détails et les subtilités des offres d’électricité verte, et plus particulièrement celles labellisées VertVolt.

Certains fournisseurs ont une manière étrange de mettre en avant la labellisation de leur offre. Octopus, par exemple, affiche bien le logo VertVolt sur sa page d’accueil, mais ne l’indique plus sur la page dédiée à son offre ni dans sa grille tarifaire.

Pour notre comparatif, nous nous basons à la fois sur les mentions sur les sites, les documents commerciaux ainsi que les données de l’ADEME. Celle-ci publie en open data la liste des offres et fournisseurs certifiés VertVolt.

Il y a douze offres proposées par onze fournisseurs, dont seulement quatre de « niveau 2 » (très engagée). Octopus joue en effet sur les deux tableaux avec ses offres Eco-conso (labellisée VertVolt engagé niveau 1) et Eco-conso ultra-locale (VertVolt très engagée niveau 2).

Voici le détail des abonnements VertVolt disponibles :

VertVolt engagé (niveau 1) :

  • EDF - Vert Electrique Régional
  • elmy Fourniture - Particuliers
  • ENGIE - Option VertElec+ happ-e
  • ilek - Mon producteur local
  • la bellenergie - Option Producteur EnR partenaire
  • Octopus Energy France - Eco-conso
  • Volterres - Offre Riverains verte et tracée
  • Mint Energie - Smart & Green Premium

VertVolt très engagé (niveau 2) :

  • Alterna - Electricité Verte 100 % Locale
  • Enercoop - Particuliers
  • GEG SE - Yéli Circuit-Court
  • Ocotopus - Eco-conso ultra-locale

Certains fournisseurs proposent des offres labellisées

Dans notre précédent article, nous avons déjà évoqué le cas de Mint énergie qui propose trois forfaits, avec trois versions différentes de l’électricité verte, dont une seule offre est certifiée VertVolt.

Ce cas montre bien la segmentation que les fournisseurs peuvent mettre en place. Le moins cher ne propose que 25 % d’électricité verte et française via des garanties d’origine. On passe à 50 % alors l’offre intermédiaire et à une certification VertVolt engagée pour la plus chère.

Continuons avec Alterna, qui propose deux offres d’électricité verte : 100 % locale et 100 % française. La première est certifiée « VertVolt niveau très engagé par l’ADEME », ce qui n’est pas le cas de la seconde qui n’a visiblement aucune labellisation autre que « énergie verte ».

Prudence donc au moment de choisir, d’autant que les labellisations ne sont pas toujours mises en avant sur toutes les pages. Deux clients chez un même fournisseur n’ont pas forcément la même labellisation. Selon l’ADEME, il existe deux exceptions : elmy Fourniture et Enercoop, dont 100 % des clients sont sur une offre labellisée VertVolt (nous allons y revenir).

Choisir une offre ou une autre a évidemment une implication sur les prix. Dans les deux cas, chez Alterna par exemple, le tarif est fixe pendant un an, mais le prix kWh n’est pas le même suivant les offres. Il est à 20,18 centimes en option base avec l’offre 100 % locale (VertVolt niveau 2), contre 19,28 centimes en 100 % française. L’abonnement est dans tous les cas à 17,15 euros pour 9 kVA par exemple.

La provenance de l’électricité diffère suivant les offres : 95 % hydraulique et 5 % éolien pour 100 % locale (électricité verte) et 100 % hydraulique pour 100 % France (VertVolt). Dans le premier cas, le volume de CO₂ est de 6,35 g/kWh, contre 6 g/kWh pour le second. L’offre qui n’est pas certifiée VertVolt (seulement électricité verte) a donc un niveau d’émission de CO₂ plus faible que celle labellisée VertVolt niveau 2 très engagée.

Quand la labellisation VertVolt se paye au kWh

Chez La bellenergie, c’est un système encore différent. Le fournisseur vous propose « de personnaliser votre contrat en ajoutant des options pour valoriser les énergies ou la région que vous aimez ou encore soutenir un producteur EnR partenaire ».

Dans ce dernier cas, « La bellenergie achète directement l'électricité verte et les garanties d'origine correspondantes auprès de producteurs EnR partenaires » et vous avez une offre labellisée VertVolt de niveau 1. C’est toutefois une option payante : il vous en coûtera 0,01 euro (ou 1 centime de plus) par kWh, soit 10 euros par MWh, en plus du prix du kWh. Le prix reste raisonnable, encore faut-il savoir que cette option existe et y souscrire. 0,5 % des clients seulement ont franchi le pas.

Wekiwi : un cas d’école sur les remises

Wekiwi est un fournisseur un peu à part. Déjà, car il propose des offres d’électricité verte avec un tarif fixe ou indexé, « au choix » du client. De plus, l’option « électricité verte » (sans labellisation VertVolt) est facturée 0,007 euro par kWh.

Puisqu’on parle de Wekiwi, attardons-nous deux minutes sur les conditions assez particulières de ce fournisseur d’électricité. Si vous payez de manière bimestrielle ou trimestrielle, c’est sans frais. Par contre, un prélèvement mensuel (généralement utilisé par les clients) vous sera facturé 12 euros par an… et 0,002 euro par kWh en prime.

Wekiwi propose aussi deux types de réductions à ses clients :

  • La remise « digitale » (0,015 euro par kWh) si vous entrez en contact avec le fournisseur uniquement par des canaux numériques (si vous contactez le service par téléphone, vous perdez la remise pour le mois en cours).
  • La remise forfait (0,025 euro par kWh) sur la quantité de kWh incluse dans votre forfait.

Mais attention : « Les remises seront accordées pour la première fois sur la facture émise après 12 mois de contrat pour toute la première année de contrat. Si la durée du Contrat souscrit entre le Client et Wekiwi est inférieure à 12 mois, les remises accordées pour différentes raisons dans les Conditions Particulières ne seront pas octroyées au Client ».

Pas d’engagement chez Wekiwi (comme chez tous les fournisseurs, c’est une obligation), mais des remises uniquement si vous restez pendant un an minimum. Si vous partez avant un an, « les remises seront dues à la facture finale ».

Clients avec une offre VertVolt : grand écart entre les fournisseurs

La labellisation VertVolt oblige les fournisseurs à donner des chiffres, notamment la proportion de clients du fournisseur ayant souscrit une offre labellisée. Les chiffres varient dans les deux extrêmes, avec moins de 1 % pour La bellenergie et EDF, et jusqu’au carton plein (100 %) pour Elmy et Enercoop.

Voici les chiffres, à l’exception de ceux de Mint énergies qui ne sont pas dans le fichier de l’ADEME. Nous les avons classés par ordre décroissant, c’est-à-dire du fournisseur qui a le plus de clients avec une offre labellisée à celui qui en a le moins :

  • elmy Fourniture : 100 %
  • Enercoop : 100 %
  • Alterna SAS : 64,2 %
  • ilek : 52 %
  • Octopus Energy France : 30 %
  • GEG SE : 7 %
  • ENGIE : 3 %
  • Volterres : 1 %
  • EDF : 0,9 %
  • la bellenergie : 0,53 %

On voit que La bellenergie n’a que très peu de ses clients avec un abonnement labellisé VertVolt, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il faut souscrire à une option payante.

D’autres, comme elmy, ne proposent qu’une seule offre (avec une variante classique ou heure creuse/pleine). Le fournisseur se vante d’ailleurs de ne pas avoir « d’offre plus ou moins verte » à son catalogue, ce qui explique aussi que l’intégralité de ses clients profitent d’un abonnement labellisé.

On se retrouve au prochain épisode de notre dossier avec un tableau comparatif des différentes offres en électricité verte, avec une labellisation VertVolt.

Commentaires (9)

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Je serais curieux de savoir pourquoi Énergie d'ici n'est pas labelisé encore.
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GEG et Alterna sont des régies publiques ou sociétés d'économie mixte, c'est plus facile pour correspondre aux critères « VertVolt très engagé ». Cela-dit, visiblement, ça ne les empêche pas de proposer des offres classiques non-labellisées.
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Labelleenergie j'ai souscris cet été. J'ai reçu un avenant trois jours après le début du contrat pour m'indiquer une hausse de prix rétro-active "indépendante de leur volonté" sur un contrat à tarif fixe :reflechis:

J'ai dégagé vite fait.
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Tu peux me faire suivre le mail avec l’avenant ? Si cela ne te dérange pas évidemment ! (adresse classique : sebastien @ nom du site ou de l’ancien site, comme tu veux :D)
Merci :love:
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Abus de langage de ma part, en fait c'était juste une nouvelle fiche tarifaire suite évolution du TURPE au premier aout alors que mon contrat commençait le premier aout. Tu veux quand même le mail ?
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Non c’est bon merci :) Du coup, si c’est une évolution du TURPE ça fait partie des exceptions prévues dans le contrat des fournisseurs… Mais effectivement, c'est pas agréable de commencer par une augmentation :D
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Surtout que mon contrat a commencé le 3 août après l'augmentation du turp le 1 er août. J'ai trouvé ça très moyen.
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J'ai du mal à comprendre comment un fournisseur peut avoir, comme Enercoop, 100% de clients à une offre labellisée:
dans le permier article on apprends que le "Niveau 1 (engagé) : le fournisseur achète une quantité d’électricité équivalente à celle qu’il vous vend, à des producteurs d’énergies renouvelables en France".
Donc il devrait acheter autant d'EnR qu'il ne vend d'électricité. Or on sait par ce commentaire qu'il achète aussi du nucléraire via l'ARENH, donc hors label. Ça se comprend car l'EnR ne peut pas forcément produire 24h/24h. Mais il se retrouve alors avec de l'électricité supplémentaire ?
(si un fournisseur n'a qu'une fraction de ses clients avec une offre labellisée, il pourrait en moyennant, par exemple sur un mois, "allouer" 100% EnR à certains clients, comme des GO interne à un fournisseur, mais avec 100% des clients je ne vois pas)
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Enercoop utilise le dispositif ARENH pour ses "couvertures", uniquement sur des contrats à 3 ans. En gros, si j'ai bien compris, Enercoop n'utilise pas ses droits à l'ARENH pour la consommation finale de ses clients mais pour lisser ses coûts si les prix de l'électricité varient trop fortement à la hausse (les droits ARENH sont revendus au fil du temps).

Il faut bien faire la différence entre le circuit financier (le marché de l'électricité) et le circuit physique (le réseau qui achemine l'électricité jusqu'au compteur Linky). Il faut rappeler que chaque client de n'importe quel fournisseur d'électricité consomme l'électricité qui est produite à proximité (si j'habite à un kilomètre d'une centrale nucléaire, je consomme forcément de l'énergie d'origine nucléaire).

source : FAQ Enercoop.fr

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