AMD dévoile ses processeurs EPYC 9004 (Genoa)
Le début d'une nouvelle ère
Le 11 novembre 2022 à 10h57
5 min
Hardware
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AMD continue son offensive de fin d'année. Après avoir dévoilé ses nouvelles cartes graphiques destinées au grand public, c'est au tour de ses processeurs EPYC pour serveurs d'être renouvelés.
Genoa, nom de code des processeurs EPYC 9004, avait déjà livré la plupart de ses secrets au fil des mois. Il faut dire que, comme chez Intel avec Sapphire Rapids (mais dans une moindre mesure), le timing initial n'a pas été respecté et le retard s'est accumulé. D'ailleurs, si AMD annonce aujourd'hui la disponibilité de ces puces, en pratique, cela ne sera vrai que pour quelques gros clients, le gros de la production étant attendue pour début 2023.
On a donc droit à ce qui était attendu : des processeurs dotés d'un maximum de 96 cœurs, profitant de l'architecture Zen 4, de la DDR5, du PCIe 5.0 et d'un socket SP5. Voyons ce que cela signifie dans le détail.
Une plateforme plus moderne... mais plus coûteuse
Commençons par remarquer une différence entre ce lancement et les précédents : cette fois, il n'a pas du tout été question du prix des différents modèles annoncés. Si AMD continue de les présenter comme bien plus économes que les Xeon d'Intel, notamment en termes de coût total, facture énergétique incluse (TCO), les tarifs en dollars ont disparu des grilles de caractéristiques. On a seulement droit au nombre de cœurs, fréquences et cTDP.
Il faut dire que, depuis Zen 1, la stratégie de l'entreprise a logiquement évolué. Elle est passée de challenger à une position de force sur le marché. Et même s'il lui reste encore une large part de marché à conquérir pour rattraper son rival, ses marges sont désormais un point d'attention élevé. Fini donc les tarifs au ras des pâquerettes.
C'est d'autant plus vrai pour cette génération que la plateforme sera plus coûteuse dans son ensemble. Comme on l'a vu avec les Ryzen 7000, les cartes mères et la DDR5 alourdissent la note. De quoi sans doute pousser certains à rester sur la gamme actuelle pour quelque temps, en attendant que le rapport performances/prix s'améliore.
La gamme proposée est néanmoins assez large : de 16 à 96 cœurs, avec un TDP de 200 watts à 360 watts. Comme chez la concurrence, ce chiffre grimpe, notamment pour assurer une meilleure densité, de plus en plus recherchée par les différents acteurs qui veulent plus de performances par « U » occupé, quitte à immerger les serveurs.
Zen 4 prépare le futur de la plateforme d'AMD
AMD promet ainsi un gain de 14 % de l'IPC par rapport à Zen 3. Des gains principalement apportés par les améliorations au niveau du front end, mais aussi du Load/Store et de la prédiction de branchement. Le cache L2 a été doublé, les registres augmentés, on note par contre une légère régression sur la latence L2/L3.
Zen 4 est également l'occasion d'introduire le support d'AVX-512 au sein des EPYC avec de nombreuses instructions supportées, l'implémentation passant par deux unités FP de 256 bits par cœur. AMD dit aussi avoir fait évoluer le chiffrement mémoire via l'utilisation de l'AES-256-XTS désormais, entre autres améliorations.
Chaque puce, gravée en 5 nm par TSMC, contient toujours un maximum de 8 cœurs, avec 8x 1 Mo de cache L2 et 32 Mo de cache L3. Le tout dans 3,84 mm², ce qui est bien plus avancé que ce que propose Intel avec Sunny Cove, précise AMD. Le passage de 64 à 96 cœurs se fait en multipliant le nombre de die au sein d'un packaging : jusqu'à 12. Pour accompagner cette évolution, on a désormais droit à 12 canaux mémoires au sein de l'IO die, qui ne gère que de la DDR5 (jusqu'à 4 800 MHz). On reste sur 160 lignes PCIe, mais à la version 5.0 de la norme.
AMD ajoute que le standard Compute eXpress Link (CXL) est géré dans sa version 1.1 avec quelques fonctionnalités issues de la 2.0, mais pas encore le pooling mémoire. Il faudra voir ce que cela permet en pratique mais on pourra dans tous les cas déjà utiliser des accélérateurs et modules de DDR5 sous la forme de cartouches CXL.
AMD a aussi fait évoluer son Infinity Fabric et la gestion de ses configurations à 32 cœurs et moins afin d'assurer une plus grande efficacité, ainsi qu'une flexibilité dans l'utilisation des lignes PCIe. Là aussi, il faudra attendre les premiers tests indépendants pour voir les gains apportés dans différentes situations par rapport à Zen 3.
En attendant Bergamo et Siena
Bien entendu, de nombreux partenaires sont annoncés, puisqu'il faut renouveler tout l'écosystème des processeurs EPYC, notamment les cartes mères et serveurs. Les hyperscalers américains devraient être les premiers livrés et à annoncer la mise en production de cette nouvelle génération, d'autres devant suivre.
La feuille de route pour la suite reste inchangée, on attend Bergamo et ses cœurs Zen 4c allégés (mais jusqu'à 128) pour le début de l'année prochaine, puis Genoa-X et Siena (Telco/5G), avant de passer à la prochaine génération Turin. AMD n'a pour le moment pas donné de nouveaux détails sur ces gammes de produits.
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En attendant Bergamo et Siena
Commentaires (9)
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Abonnez-vousLe 11/11/2022 à 13h16
Ça poutre : https://www.phoronix.com/review/amd-epyc-9654-9554-benchmarks
Évidemment, ils se sont placé en chefs sur la performance par dollar, mais ça fait quand même des bêtes à 11k$. La cible est trouvé.
N’empêche que, faire des serveurs (2 sockets) à 192 cœurs / 384 Threads, c’est énorme. C’est très gros…
Le 12/11/2022 à 01h41
But does it run Crysis ?
Le 12/11/2022 à 16h38
Et 12Tb de mémoire ! Je répète, 12’288Gb de mémoire !!!
Le 12/11/2022 à 18h42
Et là ton serveur grille et tu te les manges tellement il coute cher
Le 14/11/2022 à 15h35
J’ose pas imaginer le prix en licences (vSphere, OS, …). Ça doit faire très mal
Le 14/11/2022 à 16h04
Règle de base, prendre la licence par socket, pas par core
Le 14/11/2022 à 21h03
vSphere est limité à 32 coeurs par socket pour les licences socket. On peut monter en cumulant les licences.
Windows est limité à 16 coeurs par licence, on peut monter en cumulant les licences.
Le 14/11/2022 à 21h34
Pfffff… en gros ils sont facturés comme pour des processeurs desktop :)
Le 17/11/2022 à 14h14
Effectivement vSphere est licencié au socket, 32 core max par socket. Ici il faudrait 4 licences par socket.
Très souvent, on n’utilise pas que ESXi, mais aussi d’autres produits (vROps, vRA, …..) Et la facture ne fait que grimper
Pour Windows Datacenter, on licencie au core maintenant par paquet de 2 coeurs et avec un minimum de 8 coeurs par CPU. Plus de licences au socket (pas assez cher mon fils).
Donc ici, il faudrait 48 licences par CPU. Vu le prix de la licence DC, ça chiffre très vite.
Au total il y a pour largement plus cher de licences que de matos