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En 2015, le streaming a porté le marché de la musique sans le sauver

Le marché les pieds dans l'eau

En 2015, le streaming a porté le marché de la musique sans le sauver

Le 09 mars 2016 à 07h40

Le marché français de la musique continue sa chute. Sa valeur a reculé de 4,7 % en 2015, à cause de la baisse combinée des achats physiques et du téléchargement à l'acte. Ces baisses sont à peine compensées par la forte progression du streaming, promis comme l'avenir du secteur, mais qui ne convainc pas encore financièrement.

Hier, le SNEP a publié son bilan 2015 du marché de la musique. Une nouvelle fois, la star du secteur est le streaming, considéré par les professionnels comme son avenir. La France compte désormais trois millions d'abonnés à une offre de streaming, qui « s’affirme comme le moteur de croissance de la musique enregistrée ». En l'espace de cinq ans, ce mode de consommation est passé de 4 % des revenus du secteur à 25 %, avec une progression toujours importante en 2015. Ses revenus ont même passé le cap symbolique des 100 millions d'euros, en hausse de 45 % par rapport à 2014.

Un marché de la musique toujours en recul

En fait, cette bonne santé est entièrement portée par les abonnements, dont les revenus ont bondi de 71 % sur l'année. Ils représentent 79 % de ceux du streaming et plus de la moitié du chiffre d'affaires numérique du secteur. Le numérique représente donc plus d'un tiers de leurs recettes (36 %), contre 29 % en 2014. Cette nouvelle importance de l'écoute par abonnement est d'ailleurs aidée par la baisse de tous les autres modes de consommation.

Globalement, le chiffre d'affaires de la musique a encore baissé de 4,7 % cette année, voire de 7 % en excluant les droits voisins. Il est passé de 458 millions d'euros en 2014 à 426 millions en 2015. Les ventes physiques, qui représentent encore près des deux tiers des ressources des labels, se sont encore effondrées de 15,9 % l'an dernier. Seul le vinyle a progressé, même s'il reste marginal, avec 750 000 disques vendus, soit 2 % du volume du marché. Le téléchargement à l'acte, lui, a encore baissé de 20,5 % en valeur. Les revenus numériques n'ont donc progressé de 15 % que grâce au streaming payant.

Pour référence, il s'est vendu environ 68 millions de titres et albums en physique et téléchargement en 2015, contre près de 18 milliards d'écoutes en streaming. Malgré des volumes astronomiques, le streaming génère toujours à peine 25 % des recettes du marché.

Le problème du streaming gratuit

Ledit marché doit d'ailleurs faire face à un autre souci. Si le streaming est la planche de salut espérée de la musique, tous les indicateurs ne sont pas au vert. Les revenus de l'écoute gratuite, financée par la publicité, ont baissé de 8 % sur l'année. Cette baisse peut sûrement s'expliquer par la conversion d'utilisateurs « gratuits » en abonnés payants, mais elle dénote dans un discours qui se veut purement positif sur ce mode de consommation.

Le décalage le plus flagrant serait lié à YouTube, qui concentre 65 % des écoutes en streaming pour à peine 10 % des revenus, selon le SNEP cité par Les Échos. Le service est accusé par les labels de ne pas rémunérer assez, en comparaison du nombre de vidéos vues sur son service. Selon le syndicat, un utilisateur de YouTube rapportait trois fois moins qu'un utilisateur gratuit d'un autre service (comme Deezer ou Spotify) et 54 fois moins qu'un abonné payant.

Le secteur veut donc appeler Google à sa responsabilité présumée, celle de mieux financer le contenu qui lui apporte tant de trafic. Le SNEP vante d'ailleurs le nombre de notifications pour « piratage », qui a augmenté de 60 % l'an passé, pour atteindre 558 millions. Cela alors que la plateforme compte justement lutter contre les abus des ayants droit en la matière.

La répartition des revenus en question

À mesure que le streaming gagne en poids, le secteur donne plus d'importance à ses acteurs. Pour 2016, l'un des enjeux affirmés du SNEP est d'instaurer « des relations plus équitables entre producteurs et certaines plateformes ». L'industrie française de la musique veut aussi « poursuivre la dynamique des accords Schwartz » signés en octobre, pour un développement « équitable » de la musique en ligne.

Le texte avait tout de même été dénoncé par des associations d'artistes, parlant de « désastre » pour ceux-ci. Le streaming est l'un des derniers champs de bataille en date entre labels et artistes-interprètes, avant tout sur la répartition des gains. La présentation du bilan du SNEP a d'ailleurs été une nouvelle occasion de réagir pour l'ADAMI, qui estime toujours que les artistes sont lésés par le fonctionnement actuel du streaming.

La perénité du streaming encore à déterminer

Il reste surtout la question de la pérennité des abonnements et des services. Alors qu'Apple et Google proposent leurs propres services, grappillant des exclusivités pour tenter d'attirer les utilisateurs, la santé de ces plateformes n'est pas assurée. Quand le suédois Spotify ne publie pas ses comptes, Deezer a lui raté son introduction en bourse, pour lever 100 millions d'euros auprès d'Orange et Warner quelques mois plus tard. L'entreprise n'est pas encore rentable. De son côté, Qobuz a fini 2015 sur un redressement judiciaire, pour être repris par Xandrie (voir notre entretien), qui compte injecter une dizaine de millions d'euros sur cinq ans pour soutenir son développement.

De même, le marché français a été fortement marqué par l'inclusion passée des offres Deezer dans les forfaits d'Orange. La bonne santé actuelle des abonnements s'explique-t-elle encore par les « bundles » de services de musique avec les forfaits mobiles ? La question reste entière, les labels refusant d'y répondre, note Electron Libre, qui estime tout de même que plus de 60 % des abonnements aux services de streaming en France proviennent de ces formules.

En attendant, le secteur déploie de larges efforts pour encourager l'écoute par abonnement. Ce début d'année, l'association américaine de l'industrie, la RIAA, a officiellement commencé à intégrer le streaming dans les ventes d'albums, donc les récompenses, à raison de 150 écoutes pour une vente de morceau et 1 500 pour un album. La même prise en compte doit arriver cette année en France.

Commentaires (23)

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J’aurais plutôt tendance à considérer youtube comme une plateforme de téléchargement (avec l’extension chrome/firefox qui va bien) que de streaming, pour la musique.

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On aimerait bien le graphique de l’ADAMI mais vu du coté des maisons de disques.

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J’aimerai bien avoir plus de chiffres.



J’avais lu dans une news (pas ici je pense) que les services de streaming avaient vraiment du mal à s’en sortir surtout à cause des droits qu’ils payent “aux majors”.

Je voudrais bien savoir combien, pour une somme donnée, touche l’artiste mais aussi la maison de disque, …

Je sens bien un scandale similaire à celui de l’industrie laitière actuellement.

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Euh sinon il n’y a que moi qui ait l’impression que les CD sont devenus introuvables quelques mois après leur sortie ou à des prix délirants ? Je parle pas du gros truc qui passe à la tv mais pas non plus des inconnus complets.

Sinon pour le streaming / achat, il y a Bandcamp, le meilleur des deux mondes des deux à mon sens.

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Ca n’est pas non plus vraiment de la musique youtube, c’est à la limite pratique pour retrouver quelque chose, mais après il faut forcément l’écouter via un autre moyen, certains y téléchargent peut-être des clips pour animer une soirée à la limite !!

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Le texte avait tout de même été dénoncé par des associations d’artistes





Comme si les producteurs et ayant-droits en avaient quelque chose à faire de l’avis des artistes, sauf quand ça leur rapporte bien sur

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Je pense qu’une fois encore, les maisons de disque ne sont pas très opens aux nouvelles technologies.



Elles continuent de vendre les disques à des prix relativement correctes (15€ généralement) mais ne comprennent pas que les version numériques, bah on ne va pas forcément les acheter à 1/2€ le morceau, parce qu’autant en galette, on peut comprendre, prix du support et de l’impression, autant en démat’…

Pour les abo à Deezer ou Spotify, je suis vraiment pour, ça te permet d’écouter pas mal de style différents sans te ruiner et sans prendre la moitié de ton appartement.



Bon article autrement.

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En 2015, le streaming a porté le marché de la musique enregistrée sans le sauver



Nous sommes d’accord que cela concerne uniquement cette partie de l’industrie musicale ?

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Et quel est la part aussi des indépendants aujourd’hui? Comme dans beaucoup domaine ayant connu la révolution numérique de ce début de siècle il est de plus en plus facile pour un groupe qui est bon, organisé et qui gère bien son image, sa com et sa structure de se débrouiller sans major. Il y a des tas d’artistes qui vivent très bien, font des tournées mondiales, remplissent des salles, amènent du monde en festival, vendent des CD, des téléchargement, des goodies (fringues et autres) depuis des années sans avoir jamais signé avec une bande de rapace.

 Il est loin le temps où on avait besoin de la TV ou radio et donc de label ayant du poids pour te vendre sur ces médias afin que tu existe.

C’est sûr que certains “artistes” mainstream sans maison de disque aurait disparu aussi vite qu’ils sont apparus.



D’ailleurs je ne sais pas comment est repartit l’argent sur Deezer/Spotify pour ces indépendants.

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Evidament zéro chiffre sur les concerts.

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C’est le genre de chiffre que les “ayant droits” aiment à cacher. Ils se battent pour les artistes! Oui monsieur! 

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Arystos a écrit :



Je pense qu’une fois encore, les maisons de disque ne sont pas très opens aux nouvelles technologies.



Elles continuent de vendre les disques à des prix relativement correctes (15€ généralement) mais ne comprennent pas que les version numériques, bah on ne va pas forcément les acheter à 1/2€ le morceau, parce qu’autant en galette, on peut comprendre, prix du support et de l’impression, autant en démat’…

Pour les abo à Deezer ou Spotify, je suis vraiment pour, ça te permet d’écouter pas mal de style différents sans te ruiner et sans prendre la moitié de ton appartement.



Bon article autrement.







c’est apple qu’a fixé le prix d’un morceau à 99c. Donc je pense aussi qu’apple n’est pas très ouvert aux nouvelles technologies


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Guyom_P a écrit :



Et quel est la part aussi des indépendants aujourd’hui? Comme dans beaucoup domaine ayant connu la révolution numérique de ce début de siècle il est de plus en plus facile pour un groupe qui est bon, organisé et qui gère bien son image, sa com et sa structure de se débrouiller sans major. Il y a des tas d’artistes qui vivent très bien, font des tournées mondiales, remplissent des salles, amènent du monde en festival, vendent des CD, des téléchargement, des goodies (fringues et autres) depuis des années sans avoir jamais signé avec une bande de rapace.

 Il est loin le temps où on avait besoin de la TV ou radio et donc de label ayant du poids pour te vendre sur ces médias afin que tu existe.

C’est sûr que certains “artistes” mainstream sans maison de disque aurait disparu aussi vite qu’ils sont apparus.



D’ailleurs je ne sais pas comment est repartit l’argent sur Deezer/Spotify pour ces indépendants.





Je veux bien des exemples d’artistes célèbres n’ayant jamais mis les pieds dans un label (ou n’ayant pas fondé son propre label)


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Baradhur a écrit :



C’est le genre de chiffre que les “ayant droits” aiment à cacher. Ils se battent pour les artistes! Oui monsieur!







Ou alors ce ne sont pas les ayants droits qui gèrent les tournés mais des producteurs.

Simple supposition.


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Donc le racket bâtard de la copie privée qui est censé n’être qu’un petit droit annexe à leur activité principal, leur rapporte presque autant ! <img data-src=" />



Il est temps de fermer boutique, votre activité n’a plus de sens économique <img data-src=" />

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C’est les producteurs qui gèrent le butin de la copie privé? Curieux de savoir combien les artistes touchent au final sur cette redevance.

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Encore pour récupérer des clips en local ouais.

Mais quand j’entends le son moisi des vidéos de Youtube la je pense que ça mérite la peine de mort de s’approvisionner là dessus. <img data-src=" />

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Dans envoyé spécial du 3 mars, y’avait une interview de pascal nègre sur le streaming :http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/envoye-specia…



Le reportage commence vers 1h.

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Il faut mettre en 720p (au moins) pour que le son soit de bonne qualité. :)

Après, si tu as des oreilles bioniques, YouTube n’est pas pour toi, c’est sûr&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;(mais avec des écouteurs à 10€ sur un smartphone, ça convient parfaitement, surtout quand énormément de musiques ne sont que sur YT)

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En même temps&nbsp; la bande de sexion d’assaut, fait tout pour couler la chanson française…

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Franchement, je suis extrêmement loin de faire partie de ces psychopathes qui nous font croire qu’ils savent distinguer le moindre hertz d’écart. (et leur branlette sur ce sujet, je m’en tape)



Mais que ce soit en 720 ou 1080 sur Youtube, le son MP3 des vidéos est vraiment mauvais par rapport à un album MP3 acheté sur Amazon par exemple (et perso j’achète que là dessus, le rapport qualité/prix me convient amplement). On entend assez facilement l’effet de “vague” et bouillie audio typique des MP3 encodés avec les pieds.



Après j’imagine que ça dépend de la qualité du fichier d’origine… J’ai déjà remarqué que certains avaient un son correct sans plus (catégorie je ne mettrai pas ça dans ma playlist en voiture).

Et je suppose aussi que ça dépend grandement de ce qu’on écoute… Perso étant beaucoup orienté OST / Bandes originales, sur du symphonique la mauvaise qualité se ressent très vite.

Pareil pour ce qui est Metal en général, perso j’écoute principalement du death/black symphonique et ça pique sur Youtube parfois <img data-src=" />

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Les clips youtube pirates ou officiels ?

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5050, mais les vidéos sur les chaines Vevo sont en général assez moyennes niveau qualité.

Pareil pour celles de maisons de groupes diverses qui oscillent entre le correct et le mauvais.

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