Comment faire de la recherche tout en prenant en compte les enjeux climatiques ?

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Comment faire de la recherche tout en prenant en compte les enjeux climatiques ?

Le 06 janvier 2023 à 16h53

Commentaires (6)

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Merci pour cet article. La réponse est en effet loin d’être évidente pour les grands instruments de recherche (supercalculateur, accélérateur de particules ou mêmes les conférences internationales). Par contre, les instituts de recherche pourrait d’ors et déjà prendre des décisions facile à prendre. Par exemple, j’ai vu plusieurs fois des chercheurs et chercheuses prendre l’avion pour voyager en France (Paris-Toulouse, Paris-Marseille) alors que le voyage en train est tout à fait possible, il est juste un plus long. Ce genre de déplacement ne devrait tout simplement pas être validé.

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Paris - Toulouse ou Lyon - Toulouse : quand tu as un séminaire d’une journée, ça veut dire au moins 2 jours de déplacement et 1 nuit sur place si tu prends le train, voire 3 jours et 2 nuits selon les horaires de train. J’imagine que quand tu es enseignant, tu n’as pas forcément 2 ou 3 jours d’affilée sans cours.

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Comment faire de la recherche tout en prenant en compte les enjeux climatiques ?


Lorsque je lis cette question, j’entends : “Comment donner à quelqu’un un coup de latte entre les jambes sans lui faire mal aux * ?” :francais: :D Sorry, peux pas m’en empêcher…



Parce que quoi qu’on en dise, pour les personnes actives comme pour les entreprises et les institutions, diminuer son bilan carbone ne se fait pas sans mal ni sans sacrifices.



En fait, depuis le temps que le Giec à allumé les warnings (des décennies !), on aurait pu et du réagir. Si on ne le fait pas, pas vraiment, ou pas pour de vrai, c’est parce que c’est un bouleversement profond et radical du fonctionnement de nos sociétés occidentales.



Depuis le 19e siècle, tout, absolument tout, a été orienté massivement en fonction de la productivité, de la consommation de masse et de la rentabilité, sans aucun obstacle ni vrai contre-pouvoir pour ralentir le wagon lancé à toute vitesse sur des rails à l’état aléatoire.



En fait, changer maintenant, changer vraiment, alors qu’on est depuis des années au bord du gouffre, semble une tâche de Titan, vu la façon dont nous avons pris le pli, l’habitude, dont nous nous sommes imprégnés d’un mode de vie insouciant et consumériste.



A tel point, qu’un simple geste tel qu’économiser l’énergie, acheter local, diminuer nos déchets, notre consommation d’eau ou encore limiter nos déplacements est un tel fardeau, que nos esprits ont bien du mal à s’y faire.



C’est un peu comme la façon dont est fait notre organisme : nous sommes faits de telle façon qu’en période d’abondance nous avons une tendance instinctive à nous gaver le plus possible, en prévision d’une période de disette (courante à l’époque préhistorique). Donc quelque part, dire à quelqu’un : “il faut que tu te restreignes” ne peut pas marcher, parce que cela va à l’encontre de notre nature d’homo sapiens.



(Entre parenthèses, c’est pour cela que les régimes ne marchent pas, et ne marcheront jamais : notre corps, à un moment ou à un autre, d’une façon ou une autre, va absolument chercher à compenser cette disette, et donc au final, sur le moyen ou long terme, le résultat est inévitable : tous les régimes font grossir, parce que c’est ainsi que notre nature est faite)



Donc il faudrait trouver une autre façon, une façon radicalement différente de convaincre l’humanité d’adopter un mode de vie durable. Et si l’humanité est vraiment convaincue, les entreprises et les politiques suivront, bon gré mal gré. Et nous éviterons le pire, s’il n’est pas déjà trop tard.

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jbfaure a dit:


Paris - Toulouse ou Lyon - Toulouse : quand tu as un séminaire d’une journée, ça veut dire au moins 2 jours de déplacement et 1 nuit sur place si tu prends le train, voire 3 jours et 2 nuits selon les horaires de train. J’imagine que quand tu es enseignant, tu n’as pas forcément 2 ou 3 jours d’affilée sans cours.


Si tu es enseignant oui, mais pour les autres chercheurs ce serait possible. À noter que ces autres chercheurs ont aussi beaucoup de (bonnes) raisons de vouloir faire l’aller-retour dans la journée. C’est bien le problème.

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Merci pour l’article,
Bossant moi-même au CNRS, j’ai toujours plaisir à lire vos articles sur les thématiques liées à la recherche… et encore plus si c’est lié à l’environnement :yes:

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Personnellement, je pense que la meilleure manière de réduire sérieusement l’empreinte carbone de toute activité, c’est de fixer un budget carbone et une trajectoire de réduction. De la même manière qu’on fixe un budget en euros à la recherche publique, on devrait fixer un budget carbone. Ces budgets sont ensuite répartis entre laboratoires et entre équipes. Libre à l’équipe derrière de dépenser son budget carbone comme elle l’entend. Quand on chercheur fait un voyage en avion, ça tape dans le budget carbone. Plus de budget plus de voyage.



Avec des trajectoires de reduction de budget carbone très contraignantes, les pratiques seront obligées de se réorganiser et de se réinventer.

Comment faire de la recherche tout en prenant en compte les enjeux climatiques ?

  • Une responsabilité éthique

  • Pas de réponses toutes faites

  • Des recommandations d'organisation

  • Un bilan 2022 des émissions de gaz à effet de serre du CNRS allant dans ce sens

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