Le gouvernement insiste : pas de taxe sur Google Images
Pas tout de suite, du moins
Le 20 mai 2016 à 07h20
4 min
Droit
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Au Sénat, la rétintroduction d’une redevance frappant les moteurs de recherche d’images est une nouvelle fois combattue par le gouvernement. L’exécutif n’y est pas foncièrement contre, mais doute de sa compatibilité européenne.
Introduite en première lecture en commission de la Culture, supprimée par les députés, la redevance sur les moteurs d’images a été réinjectée voilà quelques jours par le sénateur Jean-Pierre Leleux, rapporteur du projet de loi Création.
En substance, l’amendement vise à créer une licence légale obligatoire dans laquelle les acteurs du numérique qui cherchent et classent des images auraient à payer une redevance à une société de perception et de répartition des droits. Le barème serait avant tout négocié entre cette SPRD et les moteurs, ou à défaut par une commission administrative calquée sur la copie privée. Ce mécanisme est suggéré depuis de longues années par la Société Auteurs des Arts visuels et de l’Image Fixe (SAIF), l’une des sociétés de gestion collective du monde l'image, qui on le devine, espère être l’heureuse élue de ces flux.
Cependant, cette redevance a été contestée par plusieurs acteurs qui ont adressé une lettre ouverte à la ministre de la Culture, où ils considèrent que cette ponction aurait nécessairement « un impact sur de nombreux services numériques et applications mobiles, allant des moteurs de recherche aux modèles de Creative Commons et à Europeana, la bibliothèque numérique européenne ». Pire, « des activités quotidiennes et élémentaires des internautes, comme le fait de publier en ligne une image ou de créer un lien redirigeant vers cette image [feraient] l’objet d’importantes incertitudes juridiques ».
Incompatibilité européenne
En préparation des débats en séance, programmés la semaine prochaine, le gouvernement a réclamé à nouveau la suppression de ce mécanisme qui, selon lui, « soulève (…) de nombreuses interrogations au regard du droit européen, de sorte que son adoption ne parait pas envisageable en l’état actuel ». La jurisprudence européenne récente indique en effet qu’à l’égard d’une œuvre déjà librement disponible sur Internet, l’établissement d’un hyperlien vers ce même contenu se passe d’une nouvelle autorisation préalable des ayants droit.
Or, ce régime de redevance réinstaure des barrières à l’établissement de ces liens puisque le moteur aurait à payer, ou à ne pas référencer. De même, ce prélèvement reviendrait d’une certaine manière à rendre directement et financièrement responsable les intermédiaires sur des contenus mis en ligne par des tiers, ce qui peut générer quelques contrariétés avec la directive de 2000 sur la société de l’information.
D'abord revoir le statut des hébergeurs encadré par la directive de 2000
Il ne faut pas croire pour autant que la Rue de Valois est en passe de devenir l’ardent défenseur des acteurs du Net. Comme l’exécutif le rappelle dans son exposé de ses motifs, « le ministère de la Culture a entrepris les démarches utiles auprès de la Commission européenne afin de replacer le droit d’auteur dans la régulation plus large des opérateurs intervenant dans le marché unique numérique ». Il faut dire que Bruxelles menace de rouvrir la directive sur le droit d'auteur pour l'actualiser à l'ère du numérique. Une piste combattue bec et ongles par les ayants droit. Dans un joli mouvement de balancier, la Rue de Valois plaide pour que la responsabilité des intermédiaires soit revue « dans le sens d’un rééquilibrage du partage de la valeur, notamment en faveur des auteurs des arts graphiques et plastiques ».
En clair, si Audrey Azoulay est opposée à cette redevance, c’est surtout en raison de cet agenda stratégique qui oblige d’abord à lever quelques contraintes européennes. D’ailleurs, une proposition de résolution européenne, tout juste adoptée en commission des affaires culturelles, en est le parfait témoignage : elle demande « une plus grande contribution des plateformes qui tirent un profit de la distribution des contenus en ligne », tout en sollicitant « l’ouverture de réflexions destinées à redéfinir le statut et les responsabilités des hébergeurs ».
Et tant pis si cette réforme risque de générer des censures proactives, et donc menacer la liberté d'expression, soit l'essence même de toute création.
Le gouvernement insiste : pas de taxe sur Google Images
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Incompatibilité européenne
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D'abord revoir le statut des hébergeurs encadré par la directive de 2000
Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 20/05/2016 à 07h59
Le 20/05/2016 à 08h00
je crois que nos gouvernements actuels font un concours pour savoir lequel est le plus capable de pondre de la merde….
C’est vraiment déprimant cet ambiance :/
Le 20/05/2016 à 08h06
Moi je dis, un de ces 4, tout ce qui est moteur de recherche, agrégateur etc, devrait faire grève (de toute façon en France…) et suspendre leurs services pendant 1 mois voire 1 an.
Et tant qu’à faire dans l’absurdité, faudrait aussi suspendre le DNS.
Le 20/05/2016 à 10h44
@Raknor
Ok…
Et vous trouvez légitime que Google commence à balancer de la pub (aux U.S.A pour l’instant) dans Google images ?
Le 20/05/2016 à 12h32
C’est quoi le rapport ?
Le 20/05/2016 à 14h07
Le 20/05/2016 à 15h27
Et tu utilises bien ces services pour rechercher une information non ? Google n’est pas le seul fautif.
Le 20/05/2016 à 15h34
Le 20/05/2016 à 19h27
Déjà qui payent pas leurs impôts en France faudrait pas les ruines non plus…" />
Pas vache les Français " />
Désolé pas de mouton en image pour la tonte par le FISC." /> " />
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Le 23/05/2016 à 13h49
N’importe quoi… une taxe sur l’image " /> " />" />et aussi pas une taxe sur les mots …." />" />" />" />
bientot ils vont taxer l’oxygene…. " />" />" />
Quels bande de gros nase….. franchement qu’ils fassent des reformes structurelles comme du re-engineering dans les differents structures de l’etat, supprimer les avantages de la retraite par rapport au privée, supprimer le cumul de mandats, et virer des fonctionnaires….. :mdr2" />eja c’est une bonne chose que la loi du Travail passent….
Si vous n’etes pas content, faites comme moi cassez-vous !!!" />
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Le 26/05/2016 à 13h30
Sauf que le métier de google, c’est la recherche et la régie publicitaire, pas la production d’image, ni leur hébergement ! Il ne gagne donc pas d’argent sur ces images, il gagne de l’argent sur un SERVICE!!!!!! (je le met en gras car tout le monde a l’air d’oublier ce que c’est, dans du bashingtrolesquekikitoudur anti google).
Perso, je n’ai jamais vu les pages jaune rétribuer les sociétés référencés…ni les pages blanche rétribuer les particuliers. C’était même plutôt l’inverse : tu veux être référencé? Tu payes.
Là, c’est très simple d’éviter d’être référencé si tu n’as pas envie que Google puisse profiter de ta ligne de recherche pour gagner de l’argent…….(ce qui est idiot, Google ne gagne pas d’argent sur la recherche, mais sur la publicité associé au nombre de visiteur sur leur site).
Oui, c’est vrais, la recherche est un secteur stratégique qui aurait bien besoin d’une vrais concurrence (mais ce n’est pas avec tout ces “analogues” de google, qu’ils vont le concurrencer, il faudrait une vrai rupture technologique! ). Maintenant, si tu es dans l’image, Google n’empiète “normalement” pas sur ton business :
Pondre une loi parce que tu as choisi la solution 3 et que tu te plains de voir des sites produisant des services “publicitairement plus rentables”….comment dire…..c’est grotesque et complètement hasardeux pour la censure!
Le 20/05/2016 à 07h33
Je reve ou y a encore qq qui veut se gaver sans effort et sur le travail d’autres et sans les rétribuer ??
“l’amendement vise à créer une licence légale obligatoire dans laquelle
les acteurs du numérique qui cherchent et classent des images auraient à
payer une redevance à une société de perception et de répartition des
droits.”
Toutes les photos amateurs ou libre de droit, sans copyright et donc sans licence détenus par un organisme comme le SAIF apporterait de l’argent à ce meme organisme uniquement car listé par google ???
Argent non reversé au réel détenteur des droits de l’image ?
Le 20/05/2016 à 07h35
PS: C’est déjà le cas pour la musique, quand tu n’es pas inscrit auprès des ayants droits qui ont droit à rétribution, mais ils ne te reversent rien si tu ne réclames pas.