TikTok s’efforce de calmer les inquiétudes de la Commission européenne
tic toc tic toc
Le 11 janvier 2023 à 15h45
5 min
Sciences et espace
Sciences
Le directeur général de TikTok – Shou Zi Chew – était présent mardi 10 janvier à Bruxelles. Le but de sa visite : rassurer l’Union européenne sur le fait que son entreprise suivrait les réglementations européennes, en particulier en termes de respect de la vie privée et de protection de l’enfance.
TikTok s’efforce de démontrer sa bonne volonté à la Commission européenne. Présent mardi 10 janvier à Bruxelles, son directeur général Shou Zi Chew a réalisé une série de rencontres avec des commissaires européens, dans l’espoir de rassurer l’Union sur l’usage que fait la plateforme des données de ses utilisateurs et le respect qu’elle porte aux règles européennes.
Les réunions, organisées à l’initiative de l’entreprise, ont commencé avec la directrice de la lutte anti-monopole, Margrethe Vestager. Commissaire en charge des valeurs et de la transparence, Věra Jourová a de son côté évoqué une série de préoccupations concernant, entre autres, le soin porté aux données personnelles des utilisateurs, la sécurité infantile et la diffusion de désinformation russe sur la plateforme.
Commissaire responsable de la Justice, Didier Reynders a de son côté estimé que le réseau social pourrait faire plus pour lutter contre la propagation des discours de haine.
Conciliant, TikTok s’est déclaré prêt à se conformer aux règles européennes de manière transparente. « C’est une priorité pour nous », a précisé dans un tweet son vice-président aux politiques publiques en Europe Theo Bertram.
Une plateforme dans la tourmente
Si le PDG du réseau favori des jeunes cherche à rassurer, c’est que TikTok, propriété du conglomérat chinois ByteDance, traverse une période houleuse. Depuis trois ans, les États-Unis se montrent particulièrement préoccupés par la propension de l’application à capter les données de ses citoyens et à produire du contenu manipulé par le Parti Communiste Chinois ou d’autres entités gérées par Pékin.
Face aux institutions européennes, comparé à Meta ou Twitter, TikTok fait plutôt profil bas, estime en revanche Reuters. Cela pourrait changer avec la mise en application du Digital Markets Act et du Digital Services Act, des règlements taillés pour réguler le pouvoir des plus grosses plateformes numériques – auquel TikTok appartient si l’on considère que l’application a été téléchargée 3,5 milliards de fois et qu’il compte 1 milliard d’utilisateurs actifs.
Une alerte du BEUC dès février 2021
En réalité, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a lancé une alerte dès février 2021. Il s’inquiétait à l’époque de l’absence de protection des enfants contre les publicités cachées et les contenus inappropriés diffusés sur le réseau social. Dix-huit mois plus tard, la Commission européenne et le réseau des autorités nationales des consommateurs (Consumer Protection Cooperation Network, CPC) annonçaient la fin de leur enquête sur TikTok.
À l’époque, la plateforme avait déjà indiqué accepter de se mettre en conformité avec différentes règles de l’Union en matière de pratiques commerciales déloyales, de droits des consommateurs et de clauses abusives.
Le CPC avait répondu qu’il suivrait avec attention les évolutions du réseau social et évaluerait particulièrement sa mise en conformité dans les domaines où des inquiétudes demeuraient. Une des questions à résoudre, par exemple, est de savoir si les utilisateurs les plus jeunes sont bien conscients des pratiques commerciales du réseau social - un point qui fait partie intégrante des cinq principes-clés de la publicité loyale destinée aux enfants.
Des employés TikTok ont accédé à des données
Depuis l’été, une série d’affaires a par ailleurs noirci un peu plus l’image de la plateforme. En septembre, des suspicions de piratage ont ainsi fait surface. En novembre, le réseau admettait que des employés installés en Chine, au Brésil, en Israël ou encore en Corée du Sud avaient pu accéder à des données d’utilisateurs européens. Peu de temps après, différents médias rapportaient que plusieurs procédures avaient été lancées par la Commission européenne pour s’assurer que le réseau social respectait bien le RGPD.
Le 22 décembre, enfin, ByteDance a admis que quatre employés ont eu accès aux données de deux journalistes américains. Les quatre salariés ont été licenciés depuis. Aux États-Unis, note le Wall Street Journal, des officiels proches du Président Biden continuent de pousser pour séparer TikTok de son propriétaire chinois.
TikTok s’efforce de calmer les inquiétudes de la Commission européenne
-
Une plateforme dans la tourmente
-
Une alerte du BEUC dès février 2021
-
Des employés TikTok ont accédé à des données
Commentaires (13)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 11/01/2023 à 15h57
et à produire du contenu manipulé par le Parti Communiste Chinois ou d’autres entités gérées par Pékin.
Est ce qu’il y a une source sur la manipulation de données par le PCC ou Pékin ? C’est probable que ça ait lieu mais je ne suis pas au courant de « preuves »
Le 11/01/2023 à 21h19
TokTok manipule les enfants, surtout les filtres qui déforment la réalité et insinuent des images subliminales. Les reels de Meta, c’est différent…
Le 11/01/2023 à 21h36
Les promesses n’engagent que ceux qui y croit…
Ne jamais oublier que le DBA d’un système info est DIEU !!! et qu’il pourra toujours ce qui lui chante :/
Le 12/01/2023 à 04h28
Alors sur un “système de base” on va dire que oui, mais c’est valable pour un peu tous les services.
Mais en pratique, s’il y a réelle volonté, il y a des techniques de segmentations, de contrôles d’accès, de double validation d’accès et de log pour empêcher cela et tracer le petit malin qui y arriverait quand même.
RLS sous postgresql par exemple est une de ces briques, à bien mettre en œuvre et à combiner avec d’autres “éléments” bien entendu.
On reste d’accord que si 1% des déploiement utilise cela ne serait-ce qu’une seule brique, ça serait déjà un beau chiffre, mais je ne pouvais pas valider le “toujours” ;)
Signé un gars confronté à ces questions au quotidien et historiquement dieu sur les systèmes qu’il participe à mettre en œuvre, et que ça fait bien *
Le 12/01/2023 à 07h03
Ca fait bien * d’être Dieu sur tes Bases De Données (BDD) (responsabilité), ou ca t’embête de limiter tes pouvoirs sur la BDD ?
Le 13/01/2023 à 08h55
seconde option, mais je comprends et accepte le pourquoi.
pire, je mets en œuvre cette limitation
Le 12/01/2023 à 07h17
Même avec des protections, TikTok peut de toute façon accéder à ce qu’ils veulent, on n’est pas dans une app de messagerie chiffrée de bout en bout…
Le 13/01/2023 à 09h10
Je répondais à l’affirmation générique “le DBA d’un système info est DIEU”.
Pour le chiffrement de bout en bout, je comprends pas trop le rapport, sauf à ce sire qu’on ne peut pas lire un message chiffré dans la base, mais ça c’est pas le monde réel en pratique pour tout un tas de raisons.
Mais je dérive sur ta dérive là.
Pour le cas particulier de tiktok, je dirais qu’on sait pas ce qui est mis en place, même si on a tous déjà notre idée - probablement la même - à tendance négative, moi le premier.
Mais dans les fait, si ça ce trouve ils sont une branche des services chinois, et si ça ce trouve ils sont hyper sérieux avec juste un pb de procédure pour 4 mecs, et on peut imaginer tout entre les deux, juste on sait pas pour le moment.
Tout l’intérêt de leur demander des comptes et de suivre activement ce qu’ils font.
Le 13/01/2023 à 09h30
Le soucis est qu’on ne pourra jamais faire un audite dans leurs locaux chinois ! Donc on ne pourra probablement jamais savoir réellement
Le 13/01/2023 à 15h39
La version européenne est chez nous et la version américaine est aux US.
Le 12/01/2023 à 03h26
Il me semble qu’un test avait été fait sur le sujet des Ouïghours, et que Tik Tok delivrait 80% de contenu en faveur du PCC, et seulement 20% de contenu qui dénonçait le génocide, alors que la proportion est plutôt inverse sur les autres plateformes.
Pour plus de détails, voir cette très bonne vidéo de Science4all YouTube
Le 12/01/2023 à 07h38
Merci
Le 13/01/2023 à 09h08
Pendant ce temps, la CNIL leur inflige 5 millions d’euros d’amende à cause du refus des cookies qui était trop caché/compliqué versus le “accepter tout” bien mis en avant.