ADRAS-J : un autre « camion poubelle » de l’espace d’Astrocale en orbite
Explorons la décharge orbitale !
La startup japonaise Astrocale a envoyé ce week-end son nouveau module ADRAS-J en orbite avec succès. Celui-ci doit récupérer des informations sur les débris d'une fusée H-IIA lancé par l'agence spatiale Japonaise Jaxa. En premier lieu, il s’agit de les localiser précisément.
Le 21 février à 17h32
4 min
Sciences et espace
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L'entreprise japonaise Astrocale s'est spécialisée dans la création de mission d'élimination de débris orbitaux. Depuis quelques années, l'enjeu des débris est pris un peu plus au sérieux par les agences spatiales.
Comme nous l'expliquions, les débris spatiaux se comptent en centaines de milliers et se déplacent à plusieurs dizaines de milliers de km par heure, ils peuvent donc faire de gros dégâts. Un exemple avec un impact de 7 mm de diamètre sur une des vitres de la Cupola de l’ISS causé par… « un flocon de peinture ou un petit fragment de métal pas plus grand que quelques millièmes de millimètre de diamètre », selon la NASA.
Cette fois, le module ADRAS-J d'Astrocale a été sélectionné par l'agence spatiale Japonaise JAXA pour récupérer des informations sur des débris laissés dans l'espace par la JAXA. En l'occurrence, le deuxième étage de la fusée H-IIA utilisée en 2009 pour lancer le satellite GOSAT (Greenhouse gases Observing Satellite).
En 2020, l'entreprise envoyait une première mission de démonstration d'élimination des débris orbitaux, ELSA-d. Celle-ci a eu quelques déboires début 2022, mais elle a finalement réussi le test de son système. Astroscale expliquait d'ailleurs en janvier dernier que l'un des deux satellites utilisés pour ce test se consumerait d'ici 3,5 ans et que l'autre devrait de-orbiter d'ici 5 ans.
Approcher un très gros débris en orbite
Pour ADRAS-J, l'enjeu est un peu différent, explique l'entreprise. L'idée n'est pas de récupérer les débris de l'H-IIA laissé en orbite par la JAXA. D'ailleurs, la fusée lancée en 2009 n'était pas équipée de la « plaque ferromagnétique permettant l’amarrage » utilisée dans la mission ELSA-D. Ici, ADRAS-J doit « seulement » s'approcher et récupérer des données sur le débris de la fusée H-IIA qui tourne donc en orbite depuis 15 ans autour de la Terre.
L'engin spatial devra d'abord s'approcher de la fusée grâce aux informations de la JAXA sur sa position approximative, environ à 600 km d'altitude, explique Astroscale [PDF]. Cela lui permettra dans un premier temps de déterminer la position orbitale exacte du débris de la fusée H-IIA, premier objectif de la mission.
En effet, le deuxième étage de la fusée ne dispose pas d'un GPS qui aurait rendu la mission plus facile. Puis, ADRAS-J devra prendre des photos en effectuant des manœuvres complexes autour du débris qui, au dire de l'agence japonaise, a la taille d'un bus (11 x 4 m), pèse 3 tonnes, et se déplace à 7,6 km/s.
ADRAS-J, construit au siège d'Astroscale Japon, mesure, lui, environ 370 cm x 81 x 120 cm lorsque ses panneaux solaires sont déployés et pèse environ 150 kg.
Une expérience pour d'autres types de missions
Eddie Kato, président et directeur général d'Astroscale Japon, cité par ArsTechnica explique que « nous faisons de l'élimination des débris par la technologie robotique l'un de nos principaux domaines de développement technologique, car s'approcher en toute sécurité d'un objet, l'observer et le capturer est une technologie courante pour tout service en orbite ».
L'entreprise pourra donc utiliser son expérience avec les débris orbitaux pour en lancer d'autres missions en ciblant l'entretien ou le ravitaillement de satellites.
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