iSIM : une carte SIM dans le SoC Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm, certifiée par la GSMA
Cachez cette SIM que je ne saurais voir
Le 01 mars 2023 à 11h08
6 min
Société numérique
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L’iSIM (integrated SIM) n’est pas nouvelle. Des travaux sont en cours depuis des années à la GSMA (association mondiale pour l'industrie des communications mobiles) et chez les fabricants. Ce nouveau format de SIM vient de passer une étape importante chez Qualcomm, en partenariat avec Thales : « la première iSIM au monde certifiée par la GSMA », sur la plateforme mobile Snapdragon 8 Gen 2.
La carte SIM est intimement liée aux téléphones mobiles depuis qu’ils existent. Elle permet pour rappel au téléphone de se connecter au réseau de votre opérateur et vous devez donc en installer une nouvelle lorsque vous changez de crémerie. Les smartphones sont de plus en plus compacts et légers au fil des années, la carte SIM suit la même tendance.
De la SIM à la Nano SIM
Au départ, il y avait les cartes au format 1FF ID-1 avec des mensurations de 85,6 x 54 mm, correspondant à celui d’une carte de crédit. Bien trop gros pour les terminaux mobiles, il est remplacé par le format 2FF, dérivé du 1FF. Il est bien plus connu sous le nom de « mini SIM » ou « SIM standard », avec des dimensions de 25 x 15 mm.
Par la suite, on a eu le format 3FF ou Micro SIM (15 x 12 mm) puis le 4FF ou Nano SIM (12,3 x 8,8 mm) qui est le dernier de la série et que l’on retrouve aujourd’hui sur la majorité des smartphones. Les opérateurs proposent parfois des cartes SIM « triple découpe » permettant de l’installer dans n’importe quel appareil ou presque. Il existe aussi des adaptateurs pour passer d’une petite carte à une plus grande, tandis que certains sortent parfois les ciseaux lorsque la carte est trop grande ; pour passer de Micro à Nano SIM par exemple… à vos risques et périls.
eSIM : la SIM se dématérialise
Depuis maintenant plusieurs années, une alternative s’est développée : l’eSIM (embedded SIM) ou eUICC (Embedded Universal Integrated Circuit Card). Cette fois-ci, il s’agit d’une puce directement installée dans le smartphone qui permet de changer d’opérateur de manière logicielle, sans installer une nouvelle carte SIM à chaque fois.
Petit à petit, l’eSIM a fait son nid et s’installe dans un nombre croissant de terminaux, sans pour autant être totalement démocratisée pour le moment. Elle reste souvent réservée à des smartphones haut de gamme et quelques ordinateurs, notamment certaines Surface de Microsoft. Orange propose une liste des terminaux compatibles. Comme la SIM classique, l’eSIM a aussi eu droit à une cure amincissante au fil des années, pour finir à moins de 2 mm² de surface selon Arm.
Bon an mal an, les opérateurs ont suivi le mouvement. Ils ont parfois eu du mal à couper le cordon physique avec leurs clients. Par contre, la question du prix n’a pas spécialement évolué ; l’activation de l’eSIM est souvent facturée une dizaine d’euros, comme c’est le cas lors de l’expédition d’une SIM physique.
Pour résumer, l’eSIM est donc une carte SIM dématérialisée et directement intégrée au terminal, tout en étant bien plus compacte que la Nano SIM. Elle s’est ainsi rapidement imposée dans d’autres objets connectés, comme les montres qui peuvent ainsi se connecter aux réseaux mobiles des opérateurs. Elle a aussi l’avantage de pouvoir être changée à la volée, pratique par exemple lors d’un déplacement à l’étranger pour prendre un abonnement sur place.
iSIM : la SIM s’intègre dans le SoC
Depuis plusieurs années, la suite est déjà en préparation chez plusieurs sociétés avec l’iSIM (integrated SIM) ou iUICC (Integrated Universal Integrated Circuit Card). Des expérimentations ont lieu depuis des années, notamment chez Thales et Qualcomm avec une démonstration d’un premier smartphone iSIM début 2022 : un Samsung Galaxy Z Flip3 avec un Snapdragon 888 5G « intégrant un processeur de sécurité (SPU) Qualcomm hébergeant le système iSIM de Thales ».
Les deux partenaires passent aujourd’hui la seconde avec le lancement de « la première iSIM sécurisée certifiée par la GSMA (association mondiale pour l'industrie des communications mobiles) pour apporter aux smartphones une connectivité flexible et compacte ». Comme son nom l’indique, la SIM est cette fois-ci directement intégrée au système sur la puce (« system on a chip » en anglais, SoC). La plateforme Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm (annoncée en novembre dernier) est la première à en profiter.
« La certification sécuritaire de la GSMA confirme que l'iSIM propose les mêmes standards de cyber protection et de flexibilité offerts par la dernière génération de cartes eSIM (embedded SIM) », explique Thales. L’idée de l’iSIM n’est pas nouvelle non plus à la GSMA qui en parle depuis des années. La principale nouveauté du jour étant qu’il s’agit de « la première iSIM certifiée et déployable commercialement sur la plate-forme mobile Snapdragon 8 Gen 2 ».
Les avantages de l’iSIM (par rapport à l’eSIM)
La société française met en avant deux principaux avantages : l’iSIM prend bien moins de place qu’une eSIM – elle ne nécessite pas de composant supplémentaire (autre que le SoC) – et « nécessite beaucoup moins d'énergie que les eSIM ». Deux avantages intéressants pour l’Internet des objets selon Thales, qui ne donne malheureusement pas de chiffres si ce n’est que l’iSIM occupe moins de 1 mm² dans le SoC du smartphone.
Qualcomm n’est pas la seule entreprise sur ce segment : Arm n’est pas en reste, via la société Kigen qu’elle a rachetée en 2017. Arm annonçait par exemple un partenariat avec Vodafone sur l’iSIM lors du MWC de 2019.
Les arguments mis en avant sont un peu les mêmes, mais avec davantage de détails. L’iSIM serait ainsi « 98 % plus petite qu’une eSIM », couterait jusqu’à « 50 % moins cher » et consommerait « jusqu’à 70 % de moins », notamment en veille.
iSIM : une carte SIM dans le SoC Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm, certifiée par la GSMA
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De la SIM à la Nano SIM
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eSIM : la SIM se dématérialise
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iSIM : la SIM s’intègre dans le SoC
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Les avantages de l’iSIM (par rapport à l’eSIM)
Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 01/03/2023 à 12h59
Un troisème avantage de l’iSIM : Elle rend les attaques physique bien plus compliquées.
Le 01/03/2023 à 13h12
Inconvénient de l’iSIM (comme de l’eSIM), impossible de la mettre dans un autre téléphone quand le premier à pris l’eau (par exemple).
Ceci étant dit, si quelqu’un sait si ce “problème” est réglé et comment, ça m’intéresse.
Le 01/03/2023 à 13h32
Je sais qu’un transfert d’eSIM est possible entre iPhone lors d’un changement de terminal.
En théorie on devrait pouvoir les faire passer d’un smartphone à l’autre assez facilement mais j’imagine que ça dépend aussi des opérateurs.
Le 01/03/2023 à 13h35
Mais pas via logiciels…
En demandant un renouvellement a votre opérateur
Le 01/03/2023 à 16h14
C’est gratuit ou ça coûte une deuxième fois 10€?
Le 01/03/2023 à 17h39
1 mm² sur un SoC ? Ca me semble énorme. C’est genre 1 % d’un très bon SoC. C’est pas anodin.
A priori, chez les opérateurs honnêtes (y’en a ?), ça devrait rien coûter, parce que ça devrait être le même blob binaire à télécharger que pour le premier téléphone.
L’e/i-sim est payante, parce que les opérateurs doivent enregistrer l’IMEI de la carte SIM pour qu’elle soit unique internationalement.
Le 02/03/2023 à 14h10
en effet des grosses puces Cortex A8 A9, la surface est de l’ordre de 2.5mm² . les puces M pour tous les «wearable» M4 ce serait 0.17mm² heureusement ce n’est que du 32bits. Le composant que j’avais vu il y a 6~7ans faisait déjà moins d’1mm² et il y avait toute l’interface atour pattes et boîtier, alors la puce…
Le 06/03/2023 à 08h55
Perso je peu desactiver et regeneré une esim depuis le portail de mon operateur, j’ai juste besoin d’un appareil avec un accès a internet sur le moment.
Le 06/03/2023 à 13h09
Le probleme , si je ne me trompe pas, c’est que la E-Sim ne peut etre activée si le téléphone en question se trouve a l’etranger en roaming.
Intéressant, je ne le savais pas, je peux donc declarer 2 lignes en E-Sim sur le même terminal ?
et meme plus mais il faudra manellement switcher (via le gestionnaire de sim du terminal) en fonction de l’opé qu’on voudra utiliser ?
Merci
Le 06/03/2023 à 15h26
Oui 2 sur les iPhone 14 US à ma connaissance, la plupart c’est 1 esim et une sim classique.
C’est ça le switch pour avoir une esim (ou 2 si le terminal en gère 2) active à la fois , pratique pour les globe troter . Il faut les avoir activé au moins une fois.
Le 01/03/2023 à 13h36
Le 01/03/2023 à 15h10
Je ne comprends pas bien pourquoi cela nécessite un composant physique à part 🤔
Le 01/03/2023 à 15h52
Question de chiffrement, c’est un secret bien caché.
Pour le transfert d’iSIM quelqu’un de Gemalto me l’avait expliqué, mais cela me paraissait assez confus.
L’intérêt (il y en a un) pour le fabricant de matériel est que le système qui embarque la carte est traçable et ce même avant l’activation du système et pour la retirer du SoC, bon courage !! Dés qu’il est alimenté le système trouve un réseau s’identifie et obtient une clé validant utilisation du réseau. Tout est tracé par Thalès. Acheté le système peut obtenir la clé définitive pour le pays ou il se trouve.
Le 01/03/2023 à 15h56
L’iSIM est-il toujours limité à deux opérateurs ? Je me doute que c’est un peu de niche, mais par exemple ayant un numéro perso et pro. Il m’arrivait de prendre une carte SIM local pendant mes voyages.
Comment gérer ces cas sans avoir un 2ᵉ tel ? Avant, on faisait un échange de carte SIM.
Est-il possible d’avoir un “3ᵉ emplacement” ou de mettre facilement un opérateur en veille avec une bascule simplifié à la volée.
Je pars du principe que dans un avenir, il n’y ait plus d’emplacement de carte SIM comme l’iPhone aux US.
Le 01/03/2023 à 20h14
Oui c’est limité à 2 e-sim actives en parallèle mais le smartphone peut stocker une dizaine de profils e-sim à activer selon le besoin
Le 02/03/2023 à 19h15
Ok merci de l’info !
Le 01/03/2023 à 17h41
Ah ça j’en sais rien. Je vois juste, dans mon boulot actuel, qu’ on traite les demandes de ce genre pour les SIM/eSIM
Le 02/03/2023 à 07h54
J’ai pas bien compris si la gestion centralisé de ces iSim / eSim seront chez les opérateurs ou chez thales ou autre.
Si les opérateurs doivent payer à un tier pour l’opération de mise à jour (par exemple, pour “simplement” demander la signature d’un blob binaire) ben nul doute qu’ils feront payer, comme aujourd’hui les cartes SIM.
Il y a beaucoup de domaines où malgré les avancés technologiques les entreprises essaient le plus possible de maintenir le business-model: Exemple, les “minutes” de téléphonie (notamment pour les entreprises) qui permettaient de facturer à la consommation quelque chose que les fournisseurs payaient au forfait à l’opérateur de téléphonie (1000% de marges…)
On trouve encore aujourdhui des forfaits “2h” à 4€ et “illimité” à 7€…
Pour cette histoire de iSim, ça m’ennuie car, encore un peu plus, avec ce système on en arrive à une situation où le téléphone qu’on achète n’est pas complètement à nous, car thalès pourra le tracer voire le désactiver à distance , du moins si j’ai bien compris l’article.
AUjourdhui ca marche à l’envers : Ce sont les opérateurs qui peuvent, si ils veulent, blacklister un terminal via son IMEI.
Le 02/03/2023 à 08h00
Attention, ça il ne faut pas le faire : de Mini à micro c’est possible, mais la nanosim est moins épaisse, donc insérer une microSIM redécoupeée au format nano c’est insérer une SIM plus épaisse, qui va forcer sur le lecteur carteSIM du téléphone. Bref trés mauvaise idée, le smartphone risque de ne plus accepter les nanoSIM normale, car ses pattes ne feront plus correctement contact.
Le 07/03/2023 à 23h20
J’ai eu la blague ; mon téléphone est tombé et s’est cassé.
Le portail de l’opérateur ne permettait pas de télécharger une nouvelle eSIM, je devais me rendre sur place alors que j’étais très loin de chez moi.
Après avoir récupéré une photo du QR code original, je tente de l’installer sur le nouveau téléphone -> échec . Je dois bel-et-bien passé en boutique pour récupérer un nouveau QR code (alors que le premier contact avec le support m’avait dit que scanner le QR code initial suffirait).
Depuis, mon avis est partagé sur les eSIM.
Et on ne peut en effet activer que 2 profils (1 SIM + 1 eSIM ou 2 eSIM) en même temps. J’ai eu un échec lors de la troisième activation (ajout d’une eSIM a “1 SIM + 1 eSIM”)… je garde donc un autre téléphone physique à côté pour que ces trois numéros restent joignables, alors que j’avais changé de téléphone vers un compatible eSIM pour éviter ça :-| …