Mission Proxima : ce soir, un français décolle pour un voyage de six mois dans l’ISS
Bonne route o/
Le 17 novembre 2016 à 17h12
7 min
Sciences et espace
Sciences
À 21h20, Thomas Pesquet s'envolera pour l'espace. Deux jours plus tard, il entrera dans Station Spatiale Internationale pour y mener des expériences sur la physiologie afin de préparer l'avenir des vols spatiaux habités, mais aussi faire progresser la médecine.
Ce soir, une fusée Soyouz décollera du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. À son bord, trois membres d'équipage : Oleg Novitskiy (Roscosmos, commandant de cette mission), Peggy Whitson (NASA, ingénieure de vol) ainsi que le français Thomas Pesquet (ESA, ingénieur de vol). Ils vont rejoindre trois autres astronautes déjà à bord de la Station Spatiale Internationale : Andreï Borisenko, Sergueï Ryzhikov et Shane Kimbrough.
Thomas Pesquet : le 10e français à s'envoler dans l'espace
Thomas Pesquet est le dixième français à s'envoler pour l'espace. Il a été sélectionné en 2009 par l'ESA (l'agence spatiale européenne), parmi plus de 8 000 candidats. Pour rappel, le premier spationaute français était Jean-Loup Chrétien, qui a participé à la mission franco-russe PVH en 1982.
En 1988, à bord de la station russe Mir, il est même « devenu le premier non-Russe et non-Américain à effectuer une sortie dans l’espace » nous rappelle le CNES. Le dernier astronaute français était Léopold Eyharts qui a passé deux mois dans la Station Spatiale Internationale.
Et puisqu'on parle de spationaute et d'astronautes, profitons-en pour faire un rapide point de terminologie. Astronaute vient du grec « ástron » signifiant étoile, et « nautes » pour navigateur. Le CNES explique qu'« en Russie, on parle de "cosmonaute". En Europe, on emploie parfois le mot "spationaute". Les chinois ont leur "taïkonautes" ». Mais au final, quelle que soit leur dénomination, « ce sont toutes des personnes formées à devenir membres d’équipage pendant une mission spatiale de longue durée ».
Quoi qu'il en soit, le CNES organise un live qui débutera à partir de 20h30, alors que le décollage n'est prévu que pour 21h20. En attendant, nous avons décidé de revenir sur cette mission ainsi que sur ses enjeux :
Nom de code de la mission : Proxima, pour plusieurs raisons
Cette mission est baptisée Proxima, ce qui a une double symbolique selon l'agence spatiale. Il s'agit tout d'abord de perpétuer la tradition qui consiste à donner aux missions un nom d'étoile ou de constellation. Dans le cas présent, il s'agit de l’étoile la plus proche de notre Soleil. De plus, le CNES explique que « le "x" de Proxima, placé au centre de l’écusson, symbolise l’étoile Proxima du Centaure », tout en rappelant (via les chiffres romains) qu'il est le dixième français.
Il y a également un côté plus philosophique dont on laissera chacun apprécier le sens : « Les 3 lignes verticales de couleur forment la silhouette de la Station spatiale internationale et représentent la Terre, la Lune et Mars, tout en étant un clin d’oeil au drapeau français. Les traînées d’étoiles évoquent les futures missions habitées au-delà de l’orbite terrestre basse ». Pour la petite histoire, c'est un enfant de 13 ans qui a proposé ce nom, pas sûr qu'il avait tout cela en tête.
Des dizaines d'expériences à réaliser pendant son séjour de six mois
À bord, Thomas Pesquet contribuera à 62 expériences coordonnées par l'ESA et le CNES : « Ces expériences viseront à faire avancer la connaissance du corps humain, la physique et la biologie, et à démontrer de nouvelles technologies à bord de la Station spatiale internationale ».
Le but est de préparer les futures missions d'exploration de l'espace, qui demanderont certainement de passer des années en apesanteur (ou en microgravité). Mais ce ne sont pas les seuls débouchés et le CNES explique que « ces recherches devraient par ailleurs aider à la compréhension des migraines, de l'ostéoporose ou du vieillissement ». Bref, les domaines d'application sont relativement larges.
Sept expériences « made in France » avec le CNES
Sept expériences sont françaises et développées par le CNES. L'agence explique par exemple qu'il s'agit « de lunettes de réalité virtuelle pour étudier l'adaptation du cerveau à la micropesanteur, des dispositifs pour étudier le comportement de fluides, et encore d'un nouvel échographe téléopérable encore plus performant que celui déjà à bord de la station, et déjà 100 % made in France ». Bien évidemment, il participera aussi à d'autres projets, poussés par les agences spatiales américaines, canadiennes et japonaises.
Thomas Pesquet explique que « sur une journée normale, à peu près 50 % du temps ça va être de la recherche, on va travailler sur des expériences, notamment dans le laboratoire Colombus où on fait toutes les expériences de physiologie ». Étant donné les expériences qu'il doit mener, il y passera beaucoup de temps.
Que contient la « valise » de Thomas Pesquet ?
Si l'emploi du temps de Thomas Pesquet est réglé à la minute près dans l'ISS, cela n'empêche pas l'astronaute d'avoir du temps libre en fin de journée. Si on peut se douter qu'il passera des heures à regarder l'espace et la Terre par les hublots de la Station Spatiale Internationale, il peut également s'occuper autrement.
Pour cela, il ne dispose par contre que de peu de latitude. Il ne peut en effet apporter que 1,5 kg d'effets personnels, hors habillement et matériel de travail évidemment. Thomas Pesquet a fait part de son choix via une photo publiée sur Twitter :
Ma “valise” est prête! Il a fallu faire des choix... À quoi ressemblerait la vôtre? Ça intéresse le @CNES 🛄 https://t.co/ceA6P7SVET pic.twitter.com/NHRzGbNxIh
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 13 novembre 2016
Thomas Pesquet restera pendant six mois dans l'ISS, ce qui correspond à deux « expéditions » dans le jargon scientifique (les 50 et 51 pour être précis). Si le décollage a lieu ce soir à 21h20 (sauf retard de dernière minute), l'amarrage avec la Station Spatiale Internationale n'aura lieu que samedi 19 novembre, aux alentours de 19 h.
Décollage ce soir, mais pourquoi l'amarrage aura lieu deux jours plus tard ?
François Spiero, responsable des vols habités du CNES, explique qu'il y a deux types de parcours pour aller du sol jusqu'à la Station Spatiale Internationale : six heures ou deux jours. Pourquoi deux jours alors dans le cas de cette expédition : « Parce qu'il y a tout un trafic de véhicules arrivant ou partant de l'ISS » qui fait qu'un voyage court en six heures n'est pas possible. Les bouchons, ça n'existe donc pas que sur le périphérique parisien...
Et si vous vous demandez pourquoi le voyage se fait dans une fusée Soyouz, c'est simplement parce qu'il n'y a actuellement aucune autre possibilité. Jusqu'en 2011 il y avait la fusée russe ainsi que la navette spatiale américaine, mais cette dernière n'étant plus opérationnelle depuis cinq ans, il n'y a pas le choix. Dans quelques années, les États-Unis devraient pouvoir de nouveau envoyer des astronautes avec une fusée maison, grâce à SpaceX.
Cela passera par la capsule Dragon qui est encore en développement. Pour rappel, la société d'Elon Musk assure pour le moment des missions de ravitaillement, mais ses fusées Falcon 9 sont pour l'instant clouées au sol à cause de l'explosion de l'une d'elles sur le pas de tir il y a quelques mois. Le retour en vol est prévu pour mi-décembre.
Le 17 novembre 2016 à 17h12
Mission Proxima : ce soir, un français décolle pour un voyage de six mois dans l’ISS
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Thomas Pesquet : le 10e français à s'envoler dans l'espace
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Nom de code de la mission : Proxima, pour plusieurs raisons
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Des dizaines d'expériences à réaliser pendant son séjour de six mois
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Sept expériences « made in France » avec le CNES
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Que contient la « valise » de Thomas Pesquet ?
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Décollage ce soir, mais pourquoi l'amarrage aura lieu deux jours plus tard ?
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 17/11/2016 à 17h17
#1
Je me demandais si la news allait enfin arriver… Merci " />
Le 17/11/2016 à 17h18
#2
Mes meilleurs voeux pour ce prochain Spationaute!
Je suis réellement plein d’admiration pour le courage affiché pendant toute sa préparation, un sacré boulot déjà réalisé et le meilleur est à venir dans les prochaines heures.
Sacré destin…
Le 17/11/2016 à 17h22
#3
Quelle connerie va être en train de sortir ce soir Coppé, Sarko etc. pendant leur grand débat à l’heure H du lancement " />
Le 17/11/2016 à 17h26
#4
Ma copine journaliste dans la presse enfant me bassine avec Pesquet depuis des mois, mais le fait est qu’il est venu à leur rédaction et qu’il est trop cool. Stats en l’air, 1 journaliste sur 3 est tombé(e) amoureux(se) de lui. Sébastien, ton ressenti ? " />
Plus sérieusement, bonne chance à lui. Des années de préparation…
Le 17/11/2016 à 17h31
#5
Pour plus d’infos, vous trouverez sur Arte un reportage sur sa préparation :
http://future.arte.tv/fr/astronaute
Et il fera une chronique hebdomadaire le samedi sur France Info (Un envoyé “spatiale” )
Le 17/11/2016 à 17h34
#6
Le 17/11/2016 à 17h37
#7
Astronaute !
Rosny Ainé n’a pas inventé le terme pour rien bon sang !
Le 17/11/2016 à 17h43
#8
Spationaute pour les européens, Cosmonaute pour les russes et Taikonaute pour les chinois.
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Le 17/11/2016 à 17h50
#9
Le 17/11/2016 à 17h52
#10
fusée Soyouz
L’Europe travaille sur le programme Pride.
http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/ixv-ixv-mini-navette-europeenne-bien-vecu-son-vol-historique-59024/
En fonction des développement, et combiné à la fusée Ariane cela pourrait être un bon système pour l’autonomie de l’Europe.
Le 17/11/2016 à 17h53
#11
Tutafé, moi, je lui ai dit : “tu sais, un mec avant autant de qualités ne fait que mettre en lumière tous tes défauts”. Elle a refusé de m’adresser la parole pendant 3j. Pas compris. Alors j’ai joué à Civ 6. Tant pis. " />
Le 17/11/2016 à 17h57
#12
Le 17/11/2016 à 18h06
#13
Le 17/11/2016 à 18h08
#14
Le 17/11/2016 à 18h13
#15
J’espère qu’il à prévu des pinces nez, cela fait 19 ans que l’ISS n’a pas été aéré." />
Le 17/11/2016 à 18h17
#16
Le 17/11/2016 à 18h22
#17
un Stringaunaute ou un “What-you-prefer-ladies-naute”
Le 17/11/2016 à 18h28
#18
Le 17/11/2016 à 18h40
#19
C’est le mec qui parle 5 langues ?
Le 17/11/2016 à 19h01
#20
C’est un ancien pilote d’air France. Ils vont retransmettre le décollage dans les locaux.
Le 17/11/2016 à 19h14
#21
Merci pour la présentation, elle complète bien celle que j’ai eue ce matin sur France Inter.
Bonnes expéditions à notre astronaute !
Le 17/11/2016 à 19h17
#22
Et toi t’es du genre chanceux ou pas ? Tu as une chance sur 3 ;).
Le 17/11/2016 à 19h45
#23
Et Ariane 5 vient de placer 4 Gallileo en orbite !
Le 17/11/2016 à 19h48
#24
N’empêche, les gars arrivent à envoyer des fusées, mais n’arrivent jamais à streamer une vidéo sans problème audio, de retour, ou de flux.
A la place de Thomas Pesquet, ça me ferait peur perso " />
Le 17/11/2016 à 19h51
#25
Go Thomas Go !
et n’oublie pas les cartes postales @Thom_astro !
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Le 17/11/2016 à 20h29
#26
Le flux de l’ESA qui filme un écran.. dommage.
Je me suis rabattu sur celui de la NASA du coup.
Le 17/11/2016 à 20h39
#27
Il vient avec son camembert, une baquette et un petit rouge?
Le 17/11/2016 à 21h01
#28
Le 17/11/2016 à 21h15
#29
Le 17/11/2016 à 22h15
#30
Pour ses fautes dans les tweets je ne vois qu’une explication : il a arrêté l’école à 16 ans pour faire fraiseur dans une usine de boulons.
Le 18/11/2016 à 00h13
#31
Le 18/11/2016 à 00h58
#32
Bravo !
Le 18/11/2016 à 00h59
#33
Non mais le flux était peut-être retransmis par Free Mobile ?
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Le 18/11/2016 à 01h51
#34
Le 18/11/2016 à 07h18
#35
La retransmission est digne d’amateurs.
La nuance est subtile je sais, on imagine pas que mettre un Soyouz en orbite c’est un autre métier que gérer un live Youtube, mais si, si!
Je trouve aussi que la qualité du live était assez mauvaise, mais à mon sens ça dénote surtout que le marketing (et c’est certainement une erreur à l’heure actuelle) ils n’en ont pas grand chose à faire les ingés du CNES, et pas un manque de professionnalisme (si l’on considère que leur profession c’est plutôt l’astronautique que la vidéo " />). Enfin tout ça c’est de la philo…
En revanche, je n’ai pas lu les 34 commentaires donc si ça a déjà été dit mea culpa, mais à propos de la durée de transit de 2 jours plutôt que 6h, le commentateur avançait des raisons techniques visant à tester les systèmes de ce Soyouz qui est une nouvelle version plutôt qu’un soucis d’embouteillages à l’entrée de l’ISS.
Le 18/11/2016 à 07h47
#36
Bizarre sa valise, il y a un terrain de badminton dans l’ISS ? En tout cas, c’est pire que chez les sportifs les sponsors spatiaux, y a rien qui ne soit pas siglé " />
Et puis il a le droit à 1,5 kg mais du coup, elle fait vide. Ou alors il a laissé de la place pour ramener des souvenirs ?" />
" />
Le 18/11/2016 à 08h02
#37
Durant le live le commentateur a expliqué que le volant était un clin d’œil à un ami, sympa!!
Le 18/11/2016 à 08h11
#38
Oui, très sympa, surtout pour 6 mois loin de tout. En tout cas les tablettes ont du leur faire du bien, plus besoin de sacrifier 500g pour un bouquin ou deux. Ou pour des jeux de cartes, films, séries etc.
Bref, bon voyage à lui, le plus dur reste à faire, tenir 6 mois et …. redescendre.
Le 18/11/2016 à 08h24
#39
Le plus dur est de marcher dans les minutes suivants l’atterrissage, le corps perd l’habitude et les forces nécessaire.
Le 18/11/2016 à 08h34
#40
Sa valise est prête ? Un volant de badminton, des autocollants, des badges, …
et pas un seul slip de rechange ?
Le 18/11/2016 à 09h00
#41
Le 18/11/2016 à 10h51
#42
Le 18/11/2016 à 12h21
#43
Pas vraiment le stream c’était pas les Russes mais l’ESA. Tu sais ceux qui ont payé 1 milliard d’euros pour envoyer un robot sur mars sans camera ni panneau solaire car il n’avait plus le budget et qui a fini dans le sol à plus de 300km/h parce que son logiciel pensait qu’il avait déjà atterri.
Donc pas étonnant qu’il film un écran avec un camescope vhs avec un flux audio totalement foiré vu qu’il n’avait pas réussi à avoir le budget de Koh Lanta pour la retransmission.
Le 18/11/2016 à 12h42
#44
Le stream du CNES était une honte. Entre la qualité digne d’une VHS veille de 40 ans et les problèmes audio… Je suis passer sur celui de la NASA et 0 soucis pour une qualité bien meilleurs…
Franchement ça craint..
Le 18/11/2016 à 12h44
#45
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Le 19/11/2016 à 23h07
#46
Le pire pour la retransmission, c’est que pour chaque événement auquel est associé le CNES, j’ai l’impression de lire les mêmes commentaires négatifs. À croire qu’ils s’en foutent royalement et n’apprennent pas de leurs erreurs.
Le 20/11/2016 à 21h18
#47
Elle est tombée amoureuse, mais l’amour ça va ça vient. Un jour c’est Thomas, le lendemain c’est Brad et de temps en temps c’est moi. J’accepte.