[MàJ] Les députés votent la déclaration automatique des revenus issus des plateformes, à partir de 2019
Carré DAS
Le 21 décembre 2016 à 07h30
3 min
Droit
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La commission des Finances de l’Assemblée nationale a adopté lundi 19 décembre, en nouvelle lecture, le dispositif de déclaration automatique des revenus issus des plateformes de type Airbnb ou eBay. Les députés se sont toutefois opposés aux modifications opérées par le Sénat, préférant notamment une entrée en vigueur en 2019.
Abandonnée dans le cadre du projet de loi Numérique, cette réforme visant les internautes qui arrondissent leurs fins de mois grâce à Internet (tout du moins au-delà d’un certain seuil) est en passe de devenir réalité – mais au travers du projet de loi de finances rectificative pour 2016.
Hier, la rapporteur Valérie Rabault, le président de la commission de Finances Gilles Carrez et le seul député présent ont voté son article 19 ter, qui oblige les plateformes de mise en relation à adresser chaque année à l’administration fiscale une déclaration électronique, mentionnant, pour chacun de leurs utilisateurs présumés redevables de l’impôt en France, tout un lot d’informations : adresse électronique, statut de professionnel ou de particulier, mais aussi – et surtout – le « montant total des revenus bruts » perçus par chaque internaute au titre de ses activités sur la plateforme, « ou versés par l’intermédiaire de celle-ci ».
Une entrée en vigueur à partir de 2019
Valérie Rabault avait cependant déposé pour l’occasion un amendement destiné à revenir sur les modifications opérées la semaine dernière par le Sénat. La Haute assemblée s’est en effet prononcée pour une entrée en vigueur du dispositif dès le 1er janvier 2018 (contre un an plus tard dans la version votée par les députés). Les sénateurs ont d’autre part exclut du périmètre de cette réforme les plateformes de type moteurs de recherche ou comparateurs de prix.
La question des plateformes concernées n’a finalement fait l’objet d’aucun débat. Les élus se sont plutôt concentrés sur l’opportunité d’appliquer cette réforme à partir de 2018 ou 2019, au regard de la réforme prévue sur le prélèvement à la source. Et pour cause, ces déclarations automatiques devraient conduire l’administration fiscale à pré-remplir les déclarations de revenus en fonction des sommes générées par chaque internaute...
Encore de nombreuses « questions et difficultés techniques »
La commission a sans grande surprise adopté l’amendement de Valérie Rabault. La députée socialiste a toutefois prévenu que cette réforme soulevait encore « un certain nombre de questions et de difficultés techniques – qu’il s’agisse de l’identification des utilisateurs, de la détermination des revenus imposables au sein des revenus qui seraient ainsi déclarés, ou encore de l’application de telles dispositions à des opérateurs localisés à l’étranger » (voir à ce sujet le témoignage que nous avons recueilli auprès de Priceminister, ou le récent cri d'alarme de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance).
Aux yeux de la rapporteur, ces éléments plaidaient en faveur « d’une application différée, laissant le temps à l’administration fiscale, aux services concernés ainsi qu’aux plateformes de réaliser les travaux nécessaires pour appliquer le dispositif ». On imagine aussi que le législateur pourra être amené à revoir sa copie en cas de besoin, après avoir envoyé un signal politique relativement clair aux utilisateurs d'Airbnb et consorts...
[MàJ] Les députés votent la déclaration automatique des revenus issus des plateformes, à partir de 2019
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Une entrée en vigueur à partir de 2019
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Encore de nombreuses « questions et difficultés techniques »
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 20/12/2016 à 14h03
leboncoin aime ça !
Le 20/12/2016 à 14h28
ça va juste pousser l’émergence de servir qui ne font que mettre en relation sans appliquer le paiement directement, type leboncoin, et hop la. Ce sera plus chiant, il faudra payer en direct les “hôtes” mais l’administration fiscal nous fera pas chier.
Le 20/12/2016 à 15h22
Comment le bon coin justifiera la transaction ?
On peut dire que l’objet n’est pas vendu ou laisser en désuétude l’annonce.
Le 20/12/2016 à 15h28
c’est déjà le cas^^ le boncoin ne reçoit rien de la transaction et tu peux tomber sur des annonces non valables (je ne sais pas trop comment ça marche mais j’ai acheté ma moto dessus et j’ai rien donné au boncoin) c’est plus comme du troc.
Le 20/12/2016 à 17h13
Le 20/12/2016 à 17h18
Le 20/12/2016 à 17h44
Le 20/12/2016 à 21h05
Non c’est juste la vérité.
Les gens qui, par exemple, veulent générer des revenus via errebihennebi sans payer d’impôts dessus veulent en réalité le beurre et l’argent du beurre.
Sans un État pour maintenir les infrastructures permettant aux clients de venir jusqu’à la location, pas de clients, ou en tout cas nettement moins.
Tout est à l’avenant. Sans un État pour assurer un minimum de filet de sécurité à ses citoyens, ces derniers ne pourraient pas dépenser leur pognon dans des bêtises, et c’est tout le secteur des loisirs qui perdrait du chiffre d’affaire.
Les impôts mériteraient un débat dédié, il y a des tas de trucs foireux. Mais ne rien vouloir payer du tout c’est une attitude de parasite, de profiteur, c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre.
Le 21/12/2016 à 06h48
Le total recueilli par cette taxe ne suffira pas à financner la mise en place du recouvrement….
Alors des impots pour subvenir aux fonctions régaliennes de l’état : OUI. Pour faire plaisir à Pierre paul ou Jacques NON !
Le 21/12/2016 à 09h40
Sauf qua un certain seuil de revenu tu es déjà obligé de le déclarer .. Mais bon après c’est un sport comme en Grèce le cache cache avec le fisc
Le 21/12/2016 à 10h03
Quid de ceux qui ont leur propre plateforme comme un prestashop à la con sur un simple dédié ?
Le 21/12/2016 à 10h21
Le 21/12/2016 à 11h01
Le 21/12/2016 à 12h36
Comme dit par Ike, l’objectif est de remonter l’information auprès du fisc.
J’y vois 2 cas :
- Facilite l’analyse des écarts pour le montant des impôts dûs par les intermédiaires
Le fisc peut effectuer les rapprochements pour calculer l’assiette fiscal
Le 21/12/2016 à 13h07
Le 21/12/2016 à 13h59
Le coup du “pauvre type”, le petit gars qui fait trois sous, c’est l’arbrisseau qui cache la forêt de baobabs. C’est pareil sur toutes les plate-formes CtoC : les plus malins profitent de l’existence réelle de simples utilisateurs lambda et réglo pour prétendre être comme eux, alors qu’ils génèrent un volume autrement plus important.
Le 22/12/2016 à 12h29
Ce matin, la Commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté, en lecture définitive, le projet de loi de finances rectificatif pour 2016. L’ultime étape étant le vote définitif de cette loi, en séance publique, à partir de 15 H, cette après- midi (vote formel, en principe).
Comme le rappelait Xavier, au sein de sa mise à jour, l’application de la DAS des revenus perçus par l’intermédiaire des plateformes s’appliquera à compter du 1 janvier 2019. Mais, au risque de contrarier certains, les plateformes du type Le Bon Coin devront, elles aussi, transmettre les informations qu’elles possèdent sur leur utilisateur auprès de l’Administration fiscale. En effet, cette transmission s’appliquera aussi, si elle n’est pas amendée d’ici le 1er janvier 2019 à :
“toute personne physique ou morale proposant, à titre professionnel, de manière rémunérée ou non, un service de communication au public en ligne
reposant sur […“Le classement ou le référencement, au moyen d’algorithmes informatiques,
de contenus, de biens ou de services proposés ou mis en ligne par des tiers “. (ie, l’ensemble des plateformes définies au 1° et 2° de l’articleL111-7du code de la consommation , alors que le Sénat avait restreint cette transmission aux seules plateformes de “mise en relation de plusieurs parties”, mentionnées au 2°).
Par conséquent, les sites du type Vivastreet, Couchsurfing, les comparateurs de prix, ou encore les site du type PAP seraient obligés de transmettre les informations qu’elles détiennent à l’Administration fiscale. Partant, elles devraient réformer leur système de validation des publication des annonces, par l’insertion éventuel d’un champ spécifique “montant demandé” (ce montant pouvant différé de celui effectivement payé par l’acheteur). Il est possible d’interpréter de façon extensive le 1° de l’article L111-7 du C. Conso, en considérant que les moteurs de recherche devront transmettre ces données lorsqu’ils insèrent des publicités (ie liens sponsorisés) au sein des requêtes.
Quoiqu’il en soit, il en faut pas perdre de vue l’article 242 bis du CGI ( issu de la loi de finances rectificative de 2015). En janvier 2017, les seules plateformes “de mise en relation” (correspondant à celles définies au 2° de l’article L111-7 du C.conso) devront fournir à leurs utilisateurs “un document récapitulant le montant brut des transactions dont elles ont
connaissance et qu’ils ont perçu, par leur intermédiaire, au cours de
l’année précédente”. Toutefois, on attend toujours la publication du décret l’application de cet article, permettant de mettre en oeuvre cette disposition (NXI avait publié la version notifiée à la Commission européenne cet été).
Du succès (ou non) de ce récapitulatif exhaustif (ou non) envoyé aux utilisateurs des plateformes”de mise en relation “ en janvier 2017 et janvier 2018 dépendra la réformation (ou non) de la DAS, telle qu’elle résulte de la loi de finances rectificative de 2016.