Le New York Stock Exchange (NYSE) a mis sa menace à exécution. Depuis une semaine, il y est impossible d'y échanger des actions Mad Catz, l'entreprise ayant été délistée en raison du cours de son action, jugé trop bas. Lors de sa dernière journée de cotation, il était de 0,057 dollar.

Début février, Mad Catz recevait une lettre de la part de NYSE, l'entreprise gérant la bourse de New York. Dans cette missive, elle expliquait que le fabricant de périphériques de jeu ne répondait plus aux critères requis pour conserver sa place sur cette place d'échange. Son cours en bourse était en effet resté plusieurs mois sous la barre des 20 cents, tandis que sa situation financière – avec des capitaux propres négatifs – était également une autre source de tension.

Une menace mise à exécution

Mad Catz avait envisagé pendant un temps de procéder à un « reverse-split », c'est à dire de fusionner plusieurs actions en une seule représentant une plus grosse part du capital, afin d'en augmenter la valeur unitaire rapidement. Cette stratégie avait été mise de côté par les actionnaires qui estimaient au contraire que ce genre de solution ne fonctionne que lorsque l'entreprise est en bonne santé financière. « Quand l'entreprise est en détresse je n'ai jamais vu cela fonctionner », s'était d'ailleurs ému l'un d'eux lors d'une conférence, rapporte Seeking Alpha.

Plus d'un mois s'est écoulé depuis, et Mad Catz n'a pas trouvé de recette miracle pour faire remonter son cours de bourse, qui est allé jusqu'à baisser à 0,057 dollar le 22 mars, à la veille de son exclusion effective du New York Stock Exchange. Il reste possible d'échanger des actions Mad Catz, mais cela se passe désormais via OTC Pink, dont les conditions d'accès sont plus souples.

Une semaine après cette annonce, le cours de la société atteint désormais 0,022 dollar, ce qui valorise l'ensemble de la société à seulement 654 000 dollars environ.

La situation reste difficile

Il sera intéressant de voir comment s'en est sorti Mad Catz ce trimestre lors de la prochaine présentation de ses résultats. La moindre éclaircie pourrait permettre au fabriquant de rebondir un peu financièrement et de se rapprocher un peu plus de son point d'équilibre. Celui-ci se fait d'ailleurs plus proche depuis que la société a purgé 50 % de ses effectifs l'an dernier, générant 10 millions de dollars d'économies annuelles, sur un chiffre d'affaires qui devrait graviter dans les 50 à 60 millions sur la même période.

Aux dernières nouvelles, la société compte principalement sur ses casques audio Tritton, qui représentent 50 % de ses revenus sur les neuf derniers mois, et lui ont permis de décrocher un accord de distribution avec un gros revendeur américain. Seulement, faute d'argent frais, sa chaîne d'approvisionnement fonctionne mal et la marque doit compenser ses retards en expédiant sa marchandise par avion plutôt que par bateau, ce qui ronge sa marge brute déjà faible (3,8 % en 2016). Le lancement de la nouvelle gamme de souris RAT Pro pourrait également avoir un effet intéressant, si elle est parvenue à trouver son public.