Palmer Luckey quitte Oculus VR trois ans après son rachat par Facebook
Licenciement ou départ amiable ?
Le 31 mars 2017 à 08h00
4 min
Économie
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Palmer Luckey, l'emblématique cofondateur d'Oculus VR, quitte le navire aujourd'hui. L'entreprise a annoncé son départ, mais les circonstances de cet évènement restent floues. En filigrane, on comprend que les positions politiques prises par le responsable lors de la présidentielle américaine ont joué un rôle.
« Palmer nous manquera vraiment. Son héritage va bien au-delà d'Oculus. Son esprit inventif a aidé à démarrer la révolution moderne de la réalité virtuelle et permis de créer une industrie. Nous sommes reconnaissants de tout ce qu'il a fait pour Oculus et la VR, et lui souhaitons le meilleur ». C'est par ces quelques phrases qu'Oculus VR a confirmé le divorce avec son cofondateur auprès de nos confrères d'Upload VR.
Interrogé sur la nature amiable ou conflictuelle de cette séparation, l'entreprise se mure dans le silence. D'un côté les motifs qui pourraient justifier un renvoi manu militari existent, mais d'un autre, Luckey pourrait lui aussi avoir eu envie de s'émanciper de l'entreprise qu'il a créée et dont il ne contrôle plus forcément la destinée.
Palmer, dans l'ombre depuis de long mois
Cela fait en effet quelque temps que Palmer Luckey n'est plus vraiment mis en avant par la filiale de Facebook. S'il fut pendant un temps une sorte de VRP de luxe pour la technologie, multipliant les interviews et les couvertures de magazines, son exposition s'est vite réduite.
En août 2015, Palmer Luckey faisait ainsi la une du magazine Time, pieds nus dans le sable, un casque Oculus Rift vissé sur la tête. Une photo que d'aucuns auront trouvé amusante, mais qui aura surtout propulsé la notoriété de la marque, et du bonhomme au-delà du cercle alors encore très fermé des amateurs de réalité virtuelle. Le Rift n'était alors encore qu'à l'état de prototype, (la première version commerciale allait être lancée quelques mois plus tard).
Depuis, Palmer Luckey s'est fait plus discret. Son dernier tweet remonte ainsi au mois de septembre 2016. Son contenu, un simple lien vers une publication sur Facebook où il s'excuse d'avoir soutenu financièrement (à hauteur de 10 000 dollars) à Nimble un groupe de soutien à Donald Trump, adepte du troll.
Sa dernière apparition publique est quant à elle plus récente. Elle remonte au procès opposant Zenimax à Oculus VR sur la paternité du casque Rift. À cette occasion, Luckey avait été condamné à verser 50 millions de dollars de dommages à Zenimax pour violation de marque déposée et pour tromperie sur l'origine d'un produit. Oculus VR de son côté devait payer la même somme au même titre, ainsi que 200 millions supplémentaires pour rupture de NDA et encore 50 millions pour violation de copyright.
Un verdict que John Carmack, l'actuel Directeur technique d'Oculus VR n'avait guère apprécié : « C'était ridicule. Même sans être capable de lire le code sur les diapositives, vous pouviez dire que les étapes étaient très différentes, étaient parfois divisées en plusieurs parties et dans un ordre différent, ou même qu'elles ne se ressemblaient pas », s'était-il insurgé.
Une séparation qui tombe à pic
Le calendrier du divorce entre Oculus VR et Palmer Luckey fait quant à lui l'objet de plusieurs questions. L'entreprise a confirmé que le contrat de son cofondateur se termine aujourd'hui, tout juste trois ans après le rachat de la société par Facebook pour 2 milliards de dollars.
Lors du procès contre Zenimax, Mark Zuckerberg, alors appelé à la barre, avait expliqué avoir promis 300 millions de dollars de bonus à la direction d'Oculus après trois ans si certaines étapes préalablement fixées étaient franchies. Le délai prévu est justement arrivé à son terme.
La question qui se pose donc est de savoir si Luckey a été évincé juste avant dans le but que Facebook s'économise une partie de ces 300 millions, ou bien si au contraire l'ex-dirigeant a encaissé son chèque avant de partir, de son plein gré ou non. Le mystère reste entier.
Palmer Luckey quitte Oculus VR trois ans après son rachat par Facebook
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Palmer, dans l'ombre depuis de long mois
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Une séparation qui tombe à pic
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 31/03/2017 à 08h25
Un verdict que John Carmack, l’actuel Directeur technique d’Oculus VR n’avait guère apprécié : « C’était
ridicule. Même sans être capable de lire le code sur les diapositives,
vous pouviez dire que les étapes étaient très différentes, étaient
parfois divisées en plusieurs parties et dans un ordre différent, ou
même qu’elles ne se ressemblaient pas », s’était-il insurgé.
“On avait fait un super boulot d’obfuscation du code” #TraduisonsLes " />
Le 31/03/2017 à 08h33
L’article est un peu bizarrement formulé, Carmack a bien été relaxé de l’accusation de vol de code, qui était un peu ridicule. Luckey et Iribe avaient été condamnés par rapport au NDA signé et pas respecté avec Zenimax, et par rapport à leurs démos sur Doom si je me souviens bien, pas du tout le même type d’IP.
Sinon ça fait quelques temps que Palmer n’était pas vraiment visible chez oculus, pas une grande surprise
Le 31/03/2017 à 08h39
J’avais jamais entendu parler de cette personne “emblématique” " />
Le 31/03/2017 à 08h48
Carmack a bien été reconnu coupable de “conversion de propriété intellectuelle” par la cour. Il n’a seulement pas été condamné au versement de dommages à ce titre. Par contre il doit 50 millions pour “violation de marque déposée et pour tromperie sur l’origine d’un produit”
Le 31/03/2017 à 09h01
Le 31/03/2017 à 09h08
En résumé de l’article, le jury a donné à Zenimax:
Il n’y a rien pour de l’IP, rien n’appartient à Zenimax contrairement à ce qu’ils réclamaient
Le 31/03/2017 à 09h21
Y’avait 7 chef d’accusations, aucun pour “vol de code” :
Carmack était concerné par trois d’entre eux, en gras ci dessus
Le premier chef d’accusation n’a rien donné.
Il a été reconnu coupable du 2e “Conversion de propriété intellectuelle”, mais il ne doit verser aucune somme à ce titre parce que les dommages causés ne sont pas significatifs, ce que tu expliques. Mais ce n’est pas parce qu’il ne doit rien payé qu’il a été “Relaxé”. C’est une reflexion à la Balkany ça.
Il a été reconnu coupable solidairement avec Iribe et Luckey du 3e “Violation de copyright et tromperie sur l’origine d’un produit” et doit 50 millions à ce titre.
À noter que dans l’article du jour je ne parle pas du cas de Carmack, seulement de sa réaction. Bref je ne vois vraiment pas ce qui alimente tes reproches.
Le 31/03/2017 à 09h34
La seule condamnation liée à Carmack est celle du ‘copyright infringement’ (ce que j’avais traduit par ‘vol de code’), ce pourquoi FB a été condamné à 50M.
Carmack n’est pas concerné par le reste, la condamnation pour le NDA concerne Luckey avant la création d’oculus en fait (mais facebook est condamné parce que le jury considère qu’oculus a pris la suite des efforts précédents de luckey), la violation de trademark concernait Luckey, Iribe et Oculus d’avant Carmack.
A mon sens ce n’était pas très clair dans l’article, dans lequel on a l’impression que tout est lié. La condamnation dans laquelle apparaît Carmack concerne 10% de la somme en jeu, et 2.5% de la valeur d’Oculus lors du rachat par Facebook. Comme Carmack est une figure visible c’est facile de le mettre en avant, mais mon point était que ça ne traduisait pas vraiment bien le procès.
Le 31/03/2017 à 09h36
J’ai l’impression que l’on entend de moins en moins parler de tous ces bidules VR. La mode est déjà passée ?
Le 31/03/2017 à 09h54
Pour le coup, vu que FB a mit quelqu’un d’autre à la tete du département quelques mois et comme ils l’ont mit à l’écart après l’histoire des trolls… Rajouter à ça ce départ en silence, ça ressemble plus à une éjection de Palmer Luckey. J’espère pour lui qu’il aura au moins pu encaisser le chèque.
Pour le reste les ventes reste décevante et avec un peu de chance d’ici 2020 on sera passer à autre chose.
Le 31/03/2017 à 10h07
On va relire tranquillement le papier parce que je crois que t’as mal compris un truc.
“ À cette occasion, Luckey avait été condamné à verser 50 millions de dollars de dommages à Zenimax pour violation de marque déposée et pour tromperie sur l’origine d’un produit. Oculus VR de son côté devait payer la même somme au même titre, ainsi que 200 millions supplémentaires pour rupture de NDA et encore 50 millions pour violation de copyright. ” On parle ici seulement de Luckey et des condamnations d’Oculus.
“Un verdict que John Carmack, l’actuel Directeur technique d’Oculus VR n’avait guère apprécié : « C’était ridicule. Même sans être capable de lire le code sur les diapositives, vous pouviez dire que les étapes étaient très différentes, étaient parfois divisées en plusieurs parties et dans un ordre différent, ou même qu’elles ne se ressemblaient pas », s’était-il insurgé.” On parle ici de la réaction de Carmack à cette condamnation en tant que CTO de la boite concernée. Rien de plus.
Le papier est sur Luckey, pas sur Carmack.
Le 31/03/2017 à 10h10
Le 31/03/2017 à 10h12
3 ans, cela pourrait correspondre à la période minimale pour pouvoir exercer les actions en bourse (après rachat de la société 3 ans auparavant).
Le 31/03/2017 à 10h50
‘un verdict’ != ‘ce dernier verdict, qui n’a rien à voir avec Luckey par ailleurs mais que je cite parce que Carmack est dedans’, pas forcément clair pour tous ceux qui n’ont pas tes pouvoirs omniscients.
Papier sur Luckey mais c’est pas moi qui y cite Carmack pour rappel, je réagis juste à cette citation un peu hors contexte… Je sais que c’est une référence facile, un peu un passage obligé quand on écrit une actu sur Oculus (même si ça n’apporte pas grand chose sur le fond, qui est que Luckey dégage officiellement)
Le 31/03/2017 à 10h52
si tu veux absolument parler de (ou à) Carmack, tu peux venir travailler chez Oculus sinon.. " />
Le 31/03/2017 à 10h53
je crois plutôt qu’elle n’est pas encore arrivée " />
Le 31/03/2017 à 10h54
c’est plutôt un an les RSU d’habitude
Le 31/03/2017 à 11h01
En même temps, dans les négociations avec Facebook ils ont cachés les clauses les liants à Zenimax ensuite le gus se fait prendre à être un troll pro Trump. Sa durée de vie prés de Zuckerberg avait bien réduit ^^
Le 31/03/2017 à 12h33
On achète une PME, et on dégage les dirigeants.
Tiens, fassebouq fait comme ma boite.
Le 31/03/2017 à 14h39
« Palmer nous manquera vraiment. Son héritage va bien au-delà d’Oculus. Son esprit inventif a aidé à démarrer la révolution moderne de la réalité virtuelle et permis de créer une industrie. Nous sommes reconnaissants de tout ce qu’il a fait pour Oculus et la VR, et lui souhaitons le meilleur »
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LOL !!………….Tres British , cette façon de dire “au revoir” a quelqu’un a qui on viens de botter l’cul ! . Je pense que c’est du bullshit et que nous saurons les véritable raisons de ce licenciement probablement beaucoup plus tard …..En attendant ,continuons a spéculer , ça occupe ." />Perso, je pense qu’ils avaient prévus de le virer …….Avec beaucoup de candeur et d’ amour biens sur ,depuis le début ! " />
Le 31/03/2017 à 17h29
Le 31/03/2017 à 18h46
C’est exactement ce que je me suis dit. " />