La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique.
« Des agents sont reconnus, jetés en pâture sur les réseaux sociaux, avec des appels à des représailles. Les forces de l’ordre travaillent à visage découvert, on doit les protéger », expliquait la semaine dernière, la corapporteure du texte, Alice Thourot (LREM).
« Ce texte est une réponse clientéliste du ministère de l’Intérieur à la plupart des syndicats de police », réagissent plusieurs organisations (LDH, SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, Fédération internationale des journalistes, Fédération européenne des journalistes, SGJ-FO).
Tous fustigent cet article 24 de la loi sur la Sécurité globale.
« Le nouveau délit instauré par cette proposition de loi a pour objectif réel de restreindre le droit des journalistes et la liberté de la presse de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la menace non étayée par les promoteurs de ce texte », assurent les signataires du communiqué commun.
Le texte interdit non la captation, mais la diffusion de l’image du visage d’un policier. Toutefois, selon les organisations , « il permettrait d’interpeller tout journaliste qui filme et est soupçonné de diffuser en direct une opération de police, de le placer en garde à vue et de l’envoyer devant un tribunal en saisissant son matériel professionnel ».
« Seul le tribunal sera à même de déterminer si l’intention malveillante est établie. Le mal serait déjà fait ».
Pour eux, « ce texte vise également à empêcher la révélation d’affaires de violences policières illégitimes souvent dissimulées par la hiérarchie des fonctionnaires en cause, comme ce fut le cas dans les affaires de Geneviève Legay et de Cédric Chouviat ».
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