Elon Musk a dissous le Conseil de confiance et de sécurité que Twitter avait créé en 2016 pour s'attaquer aux propos haineux, à l'exploitation des enfants, l'automutilation et autres incitations à la violence, rapporte Associated Press.
Ce groupe consultatif était composé d'une centaine de bénévoles représentant des ONG de défense des droits humains, de lutte contre le racisme et de protection des enfants, notamment.
En réponse à la démission de trois de ses membres, qui déploraient que, contrairement aux affirmations d'Elon Musk, le bien-être et la sûreté des utilisateurs de Twitter déclinaient, et qu'ils avaient constaté une augmentation des contenus haineux depuis son rachat par le milliardaire, Musk les a publiquement accusées d'en être responsables (quand bien même le Conseil n'est donc que consultatif), déchaînant les trolls à leurs trousses.
Il a ensuite laissé entendre que Yoel Roth, l'ex-chef de la modération de Twitter (qui avait lui aussi démissionné) serait lui-même pédophile, en postant un extrait de sa thèse où, précisément, il expliquait pourtant qu'il fallait protéger les jeunes gays sur les réseaux de rencontre type Grindr. Yoel Roth, qui par ailleurs est gay, a depuis été inondé de menaces de mort et injures homophobes.
Elon Musk a, dans la foulée, réutilisé des mèmes et expressions qu'affectionnent tout particulièrement l'« alt right » américaine et les complotistes de Qanon, pour réclamer un procès à l'encontre d'Anthony Fauci, le conseiller médical en chef du président des États-Unis qui avait géré la crise du Covid-19.
Musk ayant promis de renforcer la modération algorithmique, Twitter a tout simplement banni dimanche dernier une trentaine d'opérateurs de téléphonie mobile de la région Asie-Pacifique, en Russie, Indonésie, Inde et Malaisie, au nom de la lutte contre les « bots » et le spam.
La société a cela dit rapidement débloqué les opérateurs, leur expliquant que les problèmes de service étaient dus à des « changements de configuration de routage ».
Le Conseil de confiance et de sécurité de Twitter, qui ne s'était pas réuni depuis mai et qui devait rencontrer des représentants du réseau social ce lundi, ont appris par mail une heure avant la réunion qu'elle était finalement annulée.
Le mail leur expliquait que Twitter voulait réévaluer ses pratiques, et que le Conseil n'était plus la meilleure structure susceptible de pouvoir les y aider.
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